The Legends of the Avatars
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[Chapitre 1] Au fil des années...

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Message par Maia 11/9/2011, 21:53

Spoiler:



Face au soleil, une svelte silhouette se dessinait, accroupie sur une barrière en métal rouillé. Elle regardait droit devant elle, vers ce ciel qui n’en finissait pas, inondé d’un éclat fiévreux. Le Voile se détachait délicatement de cet ensemble bleu et parfait, formant une couche de nuages blanche et poudreuse.
Cette silhouette était celle d’une femme, à en juger par les formes harmonieuse de son corps. Cette femme s’appelait Senyara. Ceux qui la côtoyaient avaient l’habitude de la surnommer Sen.
Les yeux clos, les jambes courbées sur la rambarde, les mains enserrées sur le barreau en fer, elle était aussi immobile qu’une statue. Le vent faible et doux qui soufflait sur le district de Ni mong jouait dans ses cheveux fins et noirs, coupés aux épaules en dégradé plongeant. Une frange tombait sur son front et chatouillait le bout de ses longs cils. Ses traits étaient gracieux et strictes à la fois, comme si ils étaient gravés dans du marbre. Sa peau matte était parcourue de symboles étranges et de signes singuliers. Ils arpentaient son bras gauche, encerclaient son cou lisse et caressait le côté gauche de son visage pour se perdre dans ses cheveux.
Cette femme était une Vatar depuis plusieurs mois, bientôt un an. Elle avait toujours rêvé de faire partie de ces personnages mystérieux et imposants, non par leur carrure mais par l’aura étrange qui émanaient d’eux. Sen avait toujours été effrayé lorsqu’elle avait l’occasion, petite, d’en croiser un, mais sa peur se transformait toujours en admiration. En effroyable admiration.
Accroupie sur la rambarde, elle se remémorait l’enfance insolite qu’elle avait eue.

Très jeune, elle avait perdu ses parents sans même les connaitre, puis avait été recueillie par une noble et généreuse famille vatarane qui l’éleva comme leur véritable fille. Ils la nourrirent, l’éduquèrent et l’aimèrent comme une famille le ferait avec son enfant. Et ce jusqu’à ses dix ans, où elle entra à l’école. Ce fut sa première rencontre avec un Vatar. Ce jour-là, elle arpentait les couloirs de l’école, les bras chargés de parchemins et de livres, lorsqu’elle entendit une voix, derrière une porte entrouverte. Elle reconnut immédiatement la voix d’un de ses professeurs. Le plus discrètement possible, elle passa son œil par l’entrebâillement et étouffa un cri. Un homme, grand et athlétique, était adossé au bureau de la salle de classe, et discutait avec le professeur qui tournait le dos à Sen. Ses cheveux noirs et courts étaient plaqués en arrière. Plusieurs mèches blanches pendaient sur son front. Les traits de son visage étaient durs et sévères, et sa bouche toujours étirée en un sourire narquois. Ses yeux, d’un gris métallique, s’accordaient étrangement avec les signes qui parcouraient sa peau blanche, sur une moitié de son visage. Le reste de son corps emmitouflé sous maintes couches de vêtements en cachaient surement d’autres…Sen, derrière la porte, ne put détourner le regard de ces marques argentées, qui luisaient mystérieusement sous la lumière tamisée de la pièce. On aurait dit qu’elles se mouvaient sur sa peau.

-…passerai demain dans ce cas, préparez vos élèves à mon arrivée. Je ne tolérerai aucune impolitesse.

- Mais bien sur Jirok, ce sera un honneur.
- Il me faut partir, j’ai une affaire. Des Netras ont été repérés à l’ouest du district, et tout ces fichus Vatars incompétents les ont laissés filés. Nous nous verrons donc demain.

L’homme aux tatouages argentés se leva et, derrière la porte, Sen sursauta et laissa tomber ses livres et ses parchemins. Les deux hommes ouvrirent la porte si brusquement que Sen recula, à terre, effrayée.

- Mais mais…que fais-tu là jeune fille, à cette heure-ci ? Il va bientôt faire nuit ! s’indigna le professeur, un homme d’une quarantaine d’année, caché derrière ses énormes lunettes aux montures épaisses.

Il l’aida à se relever ou plutôt la souleva par l’épaule comme si elle avait été faite de plumes.

- J’attends une réponse !

Sen tremblait, et les larmes menaçaient de surgir à tout moment. Mais devant cet homme aux tatouages…elle n’y parvenait pas. Elle était comme pétrifiée par cet être inquiétant et étranger.

- Qui est-ce ? demanda-t-il alors au professeur.
- C’est une élève. Une véritable tête en l’air qui traine toujours dans les couloirs et qui aime espionner !
- Allons allons…Comment t’appelles-tu gamine ?

Sen leva les yeux vers l’inconnu, toujours tremblante. Pour ne plus parvenir à détourner le regard.

- Je…je m’appelle Sen monsieur. Senyara.
- Quel âge as-tu ?
- J’ai 10 ans.
- Hum…et que faisais-tu là, à nous espionner ?
- Je…je ne vous espionnais pas monsieur ! Je…j’étais en retard, et j’ai entendu des voix et…
- Suffit ! Tu vas gentiment regagner ta maison maintenant petite sotte, file !

Sen baissa la tête et s’inclina légèrement, avant de s’enfuir à toutes jambes et disparaitre de la vue des deux hommes. Sans se rendre compte qu’elle avait oublié l’un de ses parchemins sur le sol. Jirok se baissa et le ramassa.

- Puis-je garder ceci ? Je lui rendrai demain.
- Comme vous voulez. Mais cela m’étonnerait que vous trouviez quelque chose d’intelligent là-dedans…
- J’en jugerai moi-même si vous le voulez bien. N’oubliez pas de prévenir vos élèves pour demain.

Sur ces dernières paroles, il s’éloigna après un bref salut et disparut à son tour du couloir. Le professeur, quant à lui, revint dans sa classe et ferma la porte à clé.


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[Chapitre 1] Au fil des années... Empty Re: [Chapitre 1] Au fil des années...

Message par Maia 11/9/2011, 22:03

Sen, lorsqu'elle sortit de l'école, fila à toute allure jusqu'à chez elle, où elle s'enferma dans sa chambre.
Sa mère, au rez-de-chaussée, la héla, inquiète :

- Sen? Est-ce que tout va bien ma chérie?
- Je n'ai pas faim.
- Mais...je t'ai préparé ce...
- J'ai mal au ventre maman, je n'ai pas faim. Je vais dormir maintenant, bonne nuit!

La mère de la jeune fille haussa les sourcils puis revint dans la cuisine avec son mari.
A l'étage, allongée sur son lit, haletante, Sen se repassait à l'esprit l'image de cet homme, Jirok. Qui était-il? Elle avait déjà entendu parler de ces gens, dont la peau était parcourue de symboles particuliers, à la force surhumaine ou aux pouvoirs surnaturels. Des Vatars. Cet homme en était-il réellement un?
Sen se redressa légèrement et s'empara d'un parchemin vierge qui trainassait là ainsi qu'un fusain dans le tiroir de son chevet. Le visage de Jirok surgit facilement dans son esprit, si présent et si détaillé qu'elle avait l'impression d'être en sa compagnie. Un frisson lui parcourut l'échine, et son coeur se mit à battre plus vite. Sen parcourut le parchemin à la hâte, étalant des trains bruns et poussiéreux derrière elle. Bientôt, le visage du Vatar se dessina, étonnant de justesse, sur le jaune du papier. Sen épousseta la feuille et observa ce visage jusqu'à ce que le sommeil l'emporte.


~ ~

- Sen! Sen! Réveille-toi bon sang!


La jeune fille, entrouvrit les yeux et sentit à peine sa mère la secouer de plus en plus fort.

- Hhhh...quoi?
- Sen! Si tu ne te lèves pas, tu vas être encore en retard nom d'une pipe! Debout!

La jeune fille se tordit le cou et vit l'heure sur son horloge. 7h42. Soudain très réveillée, elle bondit de son lit, glissa sur les vêtements qui s'entassaient sur le sol, et fila dans la salle de bain. Son chignon grossier tombait lamentablement sur son crâne, et plusieurs mèches rebelles rebiquaient de partout. Ses yeux bridés et d'un brun sombre portaient encore la marque d'une lourde fatigue. Des traces d'oreiller s'étalaient sur le côté droit de son visage, qu'elle plongea dans l'eau froide. En quelques minutes, elle s'était brossée les dents et habillée à la va-vite, sans s'apercevoir que sa tunique était à l'envers. Elle s'empara de sa besace et dévala les escaliers quatre à quatre, manquant encore une fois de glisser. Alors qu'elle traversait la cuisine, elle déroba une pomme qu'elle mangea durant le trajet, toujours à courir.
Sa vie se résumait le plus longtemps à courir contre le temps. Le retard faisait partie intégrante de son existence, et rares étaient les jours où elle était à l'heure en cours. Ce jour-là ne fit pas exception à la règle. Elle traversa les couloirs et ouvrit violemment la porte, s'attirant les regards surpris et amusés de ses camarades et du professeur. Mais ce n'était pas cela qui la figea sur place. Jirok était là, nonchalamment appuyé contre le bureau, et l'observait avec attention, le visage toujours étiré de son sourire narquois.

- Encore en retard! Mais qu'espérais-je donc?!
geignit le professeur en levant les yeux aux ciels. Asseyez-vous sans un mot! Nous avons un invité aujourd'hui!

Sen s'excusa et chercha une place des yeux. Elle en trouva une près d'un garçon aux cheveux blonds et longs, et au regard bleu de ciel, qui semblait se régaler de la situation en pouffant. Elle n'avait aucune envie de s'installer à ses côtés mais n'avait pas le choix. Aussi s'avança t-elle jusqu'au banc libre, sentant le regard de Jirok brûler sa nuque.
Un long silence suivit l'entrée en classe de Sen et l'attention se focalisa très vite sur Jirok, qui venait de se lever. Il fit le tour des tables d'un pas assuré, le plancher craquant sinistrement sous ses grosses bottes noires. Il détallait chaque élève avec attention, comme s'il pouvait lire en eux, et s'arrêtait même parfois pour sourire. Non un sourire de tendresse ou de compassion, mais un sourire qui cachait quelque chose. Un sourire malin, rusé, moqueur parfois même. Sen le voyait du coin de l'œil, il se rapprochait.
Lorsqu'il fut à sa table il s'arrêta et détailla d'abord avec attention le jeune homme à côté d'elle. Celui-ci ne semblait pas perturbé par cette drôle de situation, ni par les tatouages qui parcouraient la peau de Jirok, ni par son regard métallique qui le sondait. Il ne cillait pas. Ne tremblait pas. Et garda la tête haute jusqu'à ce que Jirok détourne le regard pour observer Sen. Cette dernière avala sa salive et tenta d'imiter son camarade.
Jirok ne l'observait pas de la même façon. Vu le temps durant lequel il l'étudia, elle put voir que l'un de ses yeux était plus sombre que l'autre. Qu'une boucle d'oreille en argent pendait sur sa droite. Que l'une des mèches blanches de ses cheveux pendaient sur son front. Que ses lèvres étaient fines. Que le tatouage au dessus de son sourcil formait une sorte de soleil dont les rayons s'éparpillaient sur son fronts en fines branches sinueuses. Qu'un dessin semblable à un oeil s'étirait sur son cou, dont la pupille brillait étrangement d'une lueur pâle.
Jirok fit soudain demi-tour, sans laisser Sen poursuivre son inspection. Il revint vers le professeur et lui murmura quelques mots à l'oreille. Sen jura voir les yeux de ce dernier se poser sur elle, puis sur son voisin. Après quelques secondes, Jirok sortit de la salle.
Le professeur ôta ses lunettes, s'épongea le front, puis s'éclaircit la gorge. De toute évidence, il n'était pas à l'aide en compagnie du Vatar...

- Bien, comme vous avez pu le voir, cet homme est un Vatar, du nom de Jirok.

Chaque élève ici présent avait entendu ce nom quelque part, même s'ils ignoraient encore son sens exact.

- Inutile de vous préciser que cet homme est très important, aussi je vous demanderai d'être bien plus respectueux lors de sa prochaine visite, me suis-je bien comprendre?!

Ses paroles ne visaient pas la classe, mais Sen. La jeune fille acquiesça en silence. La venue du Vatar disparut soudain des esprits et le cours commença comme à l'habitude.

~~

Il était déjà quatre heures de l'après-midi et la chaleur était étouffante. Les élèves secouaient tous une feuille devant leur visage et soupirait dès qu'ils le pouvaient, épuisés. Sen, affalée sur la table, le visage collée contre sa paume, observait le ciel d'un air absent, sans s'apercevoir que la porte de la classe venait de s'ouvrir sur Jirok. Le professeur cessa immédiatement son long monologue, s'épongea le front.
Sen, qui n'avait toujours rien remarqué, fut tirée de ses rêveries par un léger coup de coude de son voisin, qui lui désigna le Vatar d'un geste du menton. Sen se redressa brusquement. Jirok glissa un mot à l'oreille du professeur qui acquiesça en silence avant de s'adresser à la classe :

- Exceptionnellement, nous en avons fini pour aujourd'hui. N'oubliez pas vos livres demain, ni votre exposé. Oh, vous deux, vous restez.

Sen et son voisin s'observèrent un instant, stoppés dans leur enthousiasme. Les élèves fondirent vers la porte et en quelques minutes, tout fut silencieux.

- Bien, je vous laisse...discuter.


Sur ce, il sortit de la pièce. Jirok, s'avança vers les deux enfants et approcha son visage du leur. Sen sentit son coeur battre la chamade. A ses côtés, le garçon ne bougeait pas d'un poil.

- Comment t'appelles-tu? lui demanda Jirok.
- Hoan, Monsieur.
- Hoan et Senyara...

Il sembla réfléchir un instant puis reprit la parole, s'écartant un peu plus d'eux.

- Jeunes gens, j'ai une proposition pour vous, qui ne vous sera accordée qu'une fois dans votre vie. Écoutez-moi bien, car je ne le répèterai pas.

Sen avala sa salive.

- Je peux faire de vous des Vatars. Qu'en dîtes-vous?


Dernière édition par Maia le 11/9/2011, 22:18, édité 1 fois
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[Chapitre 1] Au fil des années... Empty Re: [Chapitre 1] Au fil des années...

Message par Maia 11/9/2011, 22:16

Sen sentit une goutte de sueur rouler sur sa nuque, puis le long de son dos. Ses mains devinrent moites et son coeur battait la chamade.
Devenir Vatar, elle, Sen? Elle n'en croyait pas un mot. C'était impossible.
Hoan, a ses côtés, eut un léger mouvement de recul et baissa la tête, comme pour réfléchir. Sen l'observait du coin de l'oeil, incapable de trouver les mots justes. Jirok croisa les bras sans les quitter des yeux, et patienta plus de cinq minutes, lorsque Sen prit la parole.

- Pourquoi nous? Il y a plein d'élèves dans la classe non? Pourquoi nous avoir choisi nous?

Sans le vouloir, sa voix s'était faite ferme et brusque. Jirok posa les yeux sur elle et sourit.

- Parce que je vois un potentiel en vous qui n'est pas présent chez les autres. Un potentiel que nous pouvons améliorer.

- Qui ça nous?
- Nous autres, Vatars.
- Vous voulez dire qu'on étudiera plus ici?

Jirok attendit quelques secondes avant de répondre, puis fit quelques pas de long en large, son regard métallique fixé sur ses bottes.

- Si votre souhait est de m'accompagner, il vous faudra faire le serment de ne rien divulguer et d'obéir à tout ce que je vous dirai. Devenir Vatar ne se fait pas en un claquement de doigt, le processus est long et nécessitera de votre part un travail énorme. Lorsque l'on vous jugera prêts, vous pourrez accéder à la Vatarstasis.

- La quoi?!
- La Vatarstasis, l'opération qui élève au rang de Vatar ceux qui en sont dignes.

Sen bouillonnait. On lui demandait une telle chose, alors qu'il ne se passait jamais rien dans sa vie. A l'école, elle s'ennuyer plus qu'autre chose, et passait son temps à dessiner ce qu'elle voyait, ou a s'imaginer volant dans le ciel. Cela ne l'empêchait pourtant pas d'avoir de bonnes notes, certes...Et voilà qu'on lui demandait de se soumettre à l'autorité de cet homme sorti de nulle part pour avoir l'occasion de devenir Vatar. Peut-être était-ce un honneur pour Hoan, mais elle ne le voyait pas de la même façon.

- Me suivre signifiera rompre tout contact avec votre famille et vos proches durant les années à venir. Vous serez tenu dans le secret le plus complet jusqu'à la Tarsis, si il y a. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, aussi je vous laisse jusqu'à demain soir pour réfléchir. Je repasserai à ce moment là.


Puis il sortit de la pièce en leur lançant un dernier regard intense. Hoan et Sen restèrent debout, à leur banc, pendant un long moment, plongés dans leur pensée.
D'un côté, Hoan n'avait pas de famille et vivait dans un orphelinat où jamais personne ne s'occupait réellement de lui. Rien ne l'attendait ici, et le monde dans lequel il s'apprêtait à plonger ne pouvait qu'être meilleur que celui dans lequel il vivait.
De l'autre, Sen pensait à sa famille. Elle ignorait que ce n'était pas ses vrais parents à cette époque, et les quitter serait pour elle une douleur qu'elle doutait parvenir à supporter. Et pourtant...Cet homme l'attirait. Dès qu'elle croisait son regard, une excitation sans nom s'emparait d'elle, faisait battre son coeur et provoquait des frissons incontrôlables. Et ces tatouages qui parcouraient sa peau lui donnait un air mystérieux et saisissant. Elle ne parvenait à quitter ces symboles argentés des yeux.

- Je vais accepter, déclara Hoan sur un ton calme. J'espère qu'on se reverra là-bas...

Puis il sortit à son tour de la classe. Jamais de sa vie Sen n'avait été confronté à pareille situation. Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, un parchemin sur son bureau attira son attention. Elle s'en approcha et se figea lorsqu'elle le reconnut : c'était son dessin. Un de ses nombreux dessins qu'elle faisait en cours, lorsqu'elle observait quelque chose. Sen avait toujours eu une vue incroyable, et rares étaient les détails qui lui échappaient. Aussi aimait-elle les inscrire sur papier, comme pour les graver dans la vraie vie.
Ce parchemin représentait un engin volant vu par la fenêtre, d'une précision surprenante. Elle s'en empara et l'observa pendant plusieurs minutes, silencieuse. Tout lui revint en mémoire. Elle se revit faire tomber ses affaires dans le couloir, et filer à toutes jambes, en laissant un derrière elle. Jirok l'avait sûrement ramassé et étudié avant de lui parler ce soir.
Sen soupira longuement puis sortit de la pièce à son tour.
Elle avait pris sa décision.

~~



Le lendemain matin, Sen n'eut aucun mal à se lever. Elle n'avait pas dormi de la nuit. Elle s'habille et se lava machinalement, puis descendit déjeuner. Sa mère n'était pas levée. Aurait-elle dut aller la réveiller pour lui annoncer la nouvelle? Non, elle ne le pouvait pas. Après avoir croquée dans une pomme, elle partit sur le chemin de l'école. L'atmosphère était déjà lourde et étouffante alors que la matinée commençait à peine. Sen déambula dans les rues, le regard vague, perdue dans ses pensées.
"La Vatarstasis, l'opération qui élève au rang de Vatar ceux qui en sont dignes"
En était-elle digne? Était-elle digne de quoi que ce soit dans la vie?
Elle fut tirée de ses rêveries par son nom, crié au loin. Lorsqu'elle en chercha la source, elle vit Hoan, assis sur un épais muret en pierre devant l'école. Plusieurs élèves étaient déjà arrivés et discutaient tranquillement avant d'entrer en classe. Sen, en rejoignant son camarade, eut tout le loisir de l'observer. Elle ne remarqua que maintenant la clarté lumineuse de ses yeux turquoises, et les traits délicats de son visage.

- Salut, lui dit-il lorsqu'elle l'eut rejoint. Bien dormi?
- Pas fermé l'oeil de la nuit. Et toi?
- J'ai bien peur que moi non plus.

Sen le rejoignit sur son muret et balança ses fines jambes.

- Tu as pris ta décision?

Sen ne répondit pas, et gardait les yeux fixés sur ses ballerines. Alors qu'elle s'apprêtait à répliquer, la sonnerie retentit et ils durent entrer en classe. Hoan et Sen s'installèrent l'un à côté de l'autre, sous les regards amusés et moqueurs des autres élèves.

La journée se déroula comme d'ordinaire, et la soirée arriva bientôt. Le professeur, sûrement au courant de la venue de Jirok, patienta avec les enfants.

- Avez-vous pris une décision?
leur demanda-t-il alors.
- Oui. J'accepte la proposition.
- Et toi Sen?

De nouveau, elle fut coupée par l'entrée de Jirok, silencieuse mais efficace. Le professeur observa ses deux élèves avec attention et, pour la première fois de sa carrière, sourit d'un air qui se voulait affectueux. Puis il quitta la pièce. Jirok s'assit sur une table et prit aussitôt la parole :

- Je n'irai pas par quatre chemins. Avez-vous réfléchi?

- Oui Monsieur, et je vous accompagne, répondit Hoan en s'inclinant légèrement.

Puis les regards se tournèrent sur Sen, au coeur battant. Elle plongea ses yeux dans ceux du Vatar et déclara d'une voix sure :

- Je vous suis.

Jirok inclina la tête, sans laisser paraître la moindre émotion, puis poussa un léger soupir.

- Dans ce cas, nous partons. Nous avons envoyé quelqu'un prévenir vos familles de votre absence. En dehors de cela, rien ne doit être divulguer. Suivez-moi à présent.


Il se leva, suivit des deux enfants, et sortit de l'école. Ils traversèrent de nombreuses rues, dont la plupart bondées de monde, puis débouchèrent sur une vaste plate-forme ressemblant étrangement à une piste d'atterrissage. Et en son milieu siégeaient deux des engins volants que Sen avait dessiné.

- Ce sont des motopulses, expliqua Jirok devant l'expression ébahie des deux enfants. Elles nous serviront à voyager jusqu'à là-bas.
- Ou va-t-on précisément?

Jirok ne répondit pas et s'approcha des motopulses...et de l'homme qui y était adossé. Un homme, de mois de trente ans, au visage parfait et lisse, comme taillé dans le marbre. Il ne souriait pas et fixait les nouveaux arrivants de son regard bleu-gris. Des tatouages, différents de ceux de Jirok, parcourait sa peau pâle, luisant d'un éclat légèrement bleuté, comme le fond des océans. Sen, fascinée, en oublia les bonnes manières. Le Vatar posa son regard sur elle sans dire un mot.

- Présentez-vous, ordonna Jirok d'un ton sans appel.
- Je m'appelle Hoan Monsieur.
- Je m'appelle Senyâra.

L'homme se leva et s'approcha d'eux, comme pour mieux les détailler. Il était grand et fin, vêtu d'une combinaison de cuir légère et sombre, et d'une veste grise.

- Mon nom est Listair, dit-il enfin d'une voix calme et profonde.
- Les présentations faites, nous y allons. Hoan, monte avec moi. Sen avec Listair.

Jirok grimpa sur une motopulse et sortit des lunettes de son manteau, en offrant une paire au jeune garçon à l'arrière. Listair s'installa sur l'autre et rabattit lui aussi une paire de lunettes sur son nez. Sen s'assit derrière lui et prit la paire que lui tendait Listair. Elle les détalla un long moment puis les enfila. Sa vue se teinta de gris.

- C'est parti.

La moto de Jirok vrombit avec puissance et s'élança vers le vide. Sen eut le temps d'entendre Hoan crier et de le voir s'accrocher au blouson du Vatar au dernier moment. La motopulse sombra dans le vide. Puis remonta, et grimpa vers les ciel en grondant et dégageant un léger nuage de fumée grisâtre.

- Tu ferais mieux de te tenir à moi, jeune Senyâra.


Sen sursauta et avala sa salive avant d'entourer la taille de Listair de ses maigres bras. La motopulse vibra sous eux, puis s'élança à son tour. Le vent chaud siffla aux oreilles de la jeune fille lorsqu'elle se sentit tomber vers le bas, pour se redresser aussitôt et suivre l'autre motopulse.
Incroyable...elle volait!
Elle décolla sa tête du dos de Listair et jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et son corps fut parcouru d'un frisson d'excitation. Le district sur lequel elle habitait s'éloignait déjà à vue d'œil, gros morceau de pierre naviguant dans le ciel au dessus d'un océan de nuage, le Voile. Sen grava cette image dans sa mémoire et observa devant elle. Elle apercevait Hoan, une dizaine de mètres devant, qui semblait lui aussi se régaler de ce qu'il voyait.
Ils semblaient se diriger vers un bloc encore plus énorme que le district qu'ils venaient de quitter : Ni Mong. Enorme bloc, sommet de la technologie, s'étendait devant eux. Bien sur, depuis son district, Sen l'apercevait, mais il paraissait si petit! Elle voyait déjà les habitations, les tours, d'énormes bâtisses, des jardins, des routes, des passants...
La moto de Listair ralentissait et chutait légèrement, puis se posa sur une surface plane, à l'ouest du district. Sen remarqua que le territoire était éloigné de la ville...
Listair leva ses lunettes et descendit de la moto. Sen le suivit, et tituba légèrement en regagnant la terre ferme. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti de sensation aussi intense! Listair la regardait et un mince sourire étira ses lèvres.

- Il est rare que les enfants aiment les motopulse. Surtout les petites filles.

Sen ne répondit pas mais caressa l'engin du regard. Elle se jura d'en obtenir une dès qu'elle le pourrait. Jirok et Hoan, posés un peu plus loin, leur firent signe de les suivre. Sen en profita pour observer Listair du coin de l'oeil. Il n'avait pas du tout la même démarche que Jirok. Son corps, mis en valeur par la combinaison de cuir, était plus fin, et délié, laissant transparaître des muscles étirés et travaillés. Sa démarche lui rappelait celle d'un félin, silencieuse, agile et efficace. Les marques scintillants sur sa peau luisaient dans sa nuque et sur ses mains. D'une certaine façon, Sen éprouvait encore plus d'admiration pour lui.
Ils rattrapèrent leurs compagnons et Sen s'approcha d'Hoan dont le visage pâle témoignait de la virée d'il y avait quelques minutes.
Ils pénétrèrent par un portail surveillé par deux autres Vatars, qui, hormis les tatouages qui sillonnaient leur peau, n'avaient rien d'extraordinaire. Surement étaient-ils moins puissants que Listair et Jirok, songea Sen. Ils traversèrent une cour en gravier entourée d'un haut grillage, et entrèrent dans une grande bâtisse par une porte en fer grinçante. Les couloirs se succédèrent, sans croiser personne, puis une suite de portes numérotées de 19 à 24.

- Sen, voici ton dortoir, annonça Jirok en montrant la pièce n°20. Tu auras là-bas ce qu'il te faudra. Les autres filles te diront quoi faire. En attendant...ne fais rien qui puisse nous causer des problèmes.

Ils s'en allèrent. Hoan lui fit un petit signe inquiet de la main puis ils disparurent. Sen prit son courage à deux mains et entra dans le dortoir.
Le silence se fit aussitôt et une dizaine de fille tournèrent la tête vers elle. Certaines étaient plus jeunes, d'autres plus âgées. Mais toutes semblaient s'être parfaitement adaptées à la vie ici.
Sen sentit la peur nouer son estomac. Et ce n'était que le début...


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Message par Maia 11/9/2011, 22:24



Au centre du grand gymnase, debout sur les tatamis, Sen respirait lentement, les yeux clos. Les mains croisés sur sa poitrine, les jambes ancrées dans le sol, légèrement écartées, elle attendait la venue de son adversaire.
Elle avait 17 ans. Son corps s'était allongé, affiné et musclé. Déjà des formes harmonieuses dessinait sa silhouette fine et athlétique.
Une légère pression sur le tatami devant elle lui tira un frisson. D'un geste rapide sur le droite, elle esquiva la paume qui visait sa poitrine et, du bras droite, abaissa le bras de son adversaire et le plia de façon à le coincer sous son épaule.
Une fois l'adversaire immobilisé, viser un point sensible.
Elle se tourna légèrement et enfonça deux doigts au niveau des côtes, tirant une hurlement de douleur de la part de son rival.
Incapable de se défendre, le bloquer au sol pour éviter toute riposte.
De son pied droit, elle dégagea celui de adversaire et le fit tomber à plat ventre, le bras toujours coincé sous l'épaule. Il cria et frappa trois fois sur le tatami. Sen lâcha prise et se releva, le visage trempé de sueur, des mèches de cheveux collées contre ses tempes. Elle respira profondément, puis aida le garçon à se relever. Il était plus âgé qu'elle, mais moins expérimenté au combat. A son arrivée au camp, Sen était débutante et ignorait tout ce qu'il fallait savoir. Elle mit presque plus d'un an à rattraper son retard. Non seulement rattraper son retard, mais aussi dépasser la plupart de ses camarades.  
Ici, les cours étaient bien plus intéressants qu'à son ancienne école, aussi faisait-elle de son mieux pour réussir. Jirok passait la voir souvent dans ses débuts, puis avait cessé ses visites, voyant qu'il n'avait plus aucune raison de s'inquiéter pour Sen : c'était une élève des plus prometteuses. Il ne doutait pas de son avenir...
Quant aux cours "extérieurs", c'était là où elle excellait. Elle avait découvert des disciplines inconnues et bien plus attrayantes que toutes les autres : la danse, le combat, la méditation, l'escalade, la course...Sen s'était découvert un don pour le sport, et surpassait la plupart de ses camarades de classe. Et quelle fut son agréable surprise lorsqu'elle découvrit que Listair était le principal professeur dans ces matières...  
Mais jamais elle ne s'était attendu à une telle surprise, l'année de ses 17 ans...

C'était un jour ensoleillé et chaud. Sen sortait de son cours de combat, s'épongeant le front à l'aide d'une serviette. Même si Listair n'avait pas assuré le cours d'aujourd'hui, son remplaçant lui en avait fait bavé. Alors qu'elle se dirigeait vers les douches, un homme qu'elle reconnut tout de suite se tenait au bout du couloir. Listair! Sen s'arrêta deux secondes, puis s'approcha de lui. Elle s'inclina, comme elle se devait de faire devant un supérieur.

- Bonjour Maitre Listair.
- Bonjour jeune Sen. J'ai une petite surprise pour toi et ton ami Hoan. Suis-moi.

Sen le suivit sans un mot, réfléchissant cependant à toute allure? Une surprise? Elle n'allait tout de même pas...Non, elle n'avait pas encore l'âge. Elle chassa cette idée de son esprit et pensa à Hoan. Il était son meilleur ami. Depuis leur première approche il y avait 7 ans de cela, elle s'était liée d'une amitié très forte pour lui, et ils passaient la plupart de leur temps libre ensemble. Malheureusement, leurs cours ne se déroulaient pas toujours en même temps, et il était rare qu'ils se croisent. Mais à leur plus grand bonheur, la discipline où ils se retrouvaient toujours était le combat, et Hoan se révéla être un aussi bon combattant que son amie. Lui aussi avait beaucoup grandi, et la dépassait maintenant d'une tête. Ses cheveux blonds avaient poussés jusqu'aux épaules, et il aimait porter toute sorte d'accessoire dans ses cheveux, des lunettes, des bonnets, des bandeaux...Sa musculature était impressionnante et il n'en était pas moins agile. Mais ce jour là, lui non plus n'était pas là...
Ils sortirent de la bâtisse et débouchèrent sur les cours, puis se dirigèrent vers l'extérieur du camp.

- Nous...nous sortons? s'exclama Sen.
- Sortir? Tu n'en a pas le droit jeune fille. Non, nous allons au terrain d'entrainement en plein air.

Sen ne comprenait toujours pas mais ne posa plus de questions jusqu'à ce qu'ils arrivant à destination. Là, Sen se figea. Devant elle s'étendait un immense terrain d'entrainement d'au moins une centaine de mètres sur toute la longueur. Et sur la gauche, Hoan, Jirok, et...deux motopulses. Ils étaient à une vingtaine de mètres d'eux, mais Sen les vit immédiatement.

- Qu'est-ce que tu attends? demanda Listair en se tournant vers elle.
- Mais...je...je n'ai pas le droit, balbutia t-elle.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- Il est écrit dans le règlement que voler sur les motopulses ne se fait qu'à la toute dernière année!
- Hormis quelques exceptions. Et vous êtes tous deux des exceptions.

Sen n'en revenait pas. Voler avait toujours été son rêve depuis qu'elle avait quitté son district! Listair la dévisagea avec un léger sourire puis reprit sa marche. Sen dut rattraper son retard en courant. Elle s'inclina devant Jirok et sourit à son meilleur ami, qui lui rendit son sourire. Ils n'eurent pas besoin de prononcer le moindre mot pour sentir leur excitation.

- Bien, maintenant que vous êtes là, nous allons pouvoir commencer. Habituellement, l'apprentissage de la conduite des motopulses ne s'apprend qu'en dernière année, mais nous pouvons faire une exception pour vous. Vous vous êtes révélés bien plus compétents qu'on ne le pensait. Durant vos premières séances, vous n'apprendrez qu'à rouler sur terre, puis quand nous vous jugerons aptes à voler, vous décollerez. Compris?
- Oui Maitre, répondirent-ils en coeur.
- Il y a deux motopulses. Chacun en prendre une et sera accompagné de l'un de nous. Je suppose qu'il nous suffit de garder nos groupes de la dernière fois? dit-il avec un sourire. Hoan...

Le jeune homme hocha la tête, les sourcils légèrement froncés. C'était l'un de ses tics lorsqu'il était concentré. Sen rejoignit Listair, plutôt contente, sans toutefois le montrer.

- Bien, vous monterez devant, et nous derrière, afin que nous puissions vous guider et arrêter l'appareil en cas de problèmes.

Les deux élèves s'exécutèrent. Sen remarqua que sa moto était légèrement plus petite et discrète que celle d'Hoan.

- C'était ma première motopulse, précisa Listair en se postant debout devant elle. Je vais t'expliquer comment la démarrer.

Il sortit un petit objet de sa poche et le lui tendit.

- Ceci est un badge. Chaque motopulse ne démarre qu'avec un seul badge, qu'il faut passer ici. Il actionne le moteur. Voici le cadran et les vitesses. Pour accélérer, tourne vers l'avant, pour freiner vers l'arrière. Si tu tournes cette vitesse-ci, tu enclencheras la vitesse maximale. Pour l'instant, nous éviterons. Si tu veux couper le contact, il te suffit de tourner jusqu'à la vitesse 0. C'est ce que l'on fait lorsque nous volons, avant d'actionner les ailes, en appuyant sur ces boutons. Tu as tout suivi?

Sen hocha la tête. Elle n'avait pas loupé un seul mot.

- Bien. Démarre.

Sen observa le badge avant de le passer devant le cadran. C'était une sorte de pièce noire et lisse où des inscriptions minuscules étaient gravées au dos. Elle le passa devant l'indicateur et la moto se mit à vibrer, comme un animal prêt à charger. Listair grimpa derrière elle et posa ses mains sur le guidon, à côté des siennes.

- Accélère maintenant, mais ne commence pas trop vite.

A ses côtés, Hoan venait de démarrer, et, à voir la réaction immédiate de Jirok, bien trop vite. Le Vatar stoppa tout contact et la motopulse s'arrêta sur le coup. Sen avala sa salive et respira un bon coup, avant de tourner les vitesse en douceur. La motopulse de mit à avancer, un peu brusquement, puis se stabilisa. Listair la fit tourner sur les côtés, faire des arcs de cercle...

- Tu peux accélérer un peu maintenant.

Sen, bien trop heureuse, fut trop généreuse sur les vitesses et fonça à toute allure droit devant elle...vers le précipice.

- Vire à gauche! lui cria Listair en posant ses mains sur les siennes, prêt à prendre les commandes.

Sen obéit et s'exécuta. La motopulse vira à gauche à une telle vitesse qu'elle manqua de se coucher sur le sol, et laissa derrière elle une trace noire sur le sol, pour s'arrêter deux mètres plus loin en grondant.
Le coeur de Sen battait à grands coups dans sa poitrine l'engin se fut immobilisé, et un étrange frisson lui parut l'échine. Un agréable frisson, qui gonfla son corps et son esprit d'adrénaline.

- Tu t'en es plutôt bien sortie pour cette fois, remarqua Listair. Mais tâche de ne pas t'emporter aussi vite la prochaine fois. Continue à faire le tour du terrain.

Sen attendit que le tremblement de ses mains ne cesse avant de reprendre le guidon et de redémarrer. Comme le lui avait demandé Listair, elle fit le tour du terrain à une vitesse raisonnable et régulière. Hoan semblait avoir plus de mal à réguler sa vitesse et Jirok ne cessait d'arrêter l'enfin pour l'obliger à se concentrer.
Au bout d'une heure et demie, la leçon se termina et les deux Vatars leur donnèrent rendez-vous le lendemain soir, au même endroit. Sen et Hoan se dirigèrent tout deux vers leurs dortoirs tout en échangeant leurs premières impressions. La fatigue se fit vite ressentir et ils durent de nouveau se quitter tôt.
Leurs journées étaient de plus en plus chargées et épuisantes, signe que la fin approchait.

Etait-ce un hasard que Listair et Jirok aient voulu commencer leur apprentissage de la motopulse?...


Dernière édition par Maia le 24/6/2021, 13:23, édité 1 fois
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Message par Maia 11/9/2011, 22:29

Sen ouvrit les yeux et resta de longues minutes allongée dans son lit en fixant la fenêtre. Le soleil était toujours là et inondait le monde de sa fiévreuse clarté et caressait déjà sa peau matte.
Aujourd'hui, elle avait 19 ans, et ne cessait de changer. Sen n'était plus la petite fille fragile et étourdie qu'elle était lors de sa première rencontre avec Jirok. Aujourd'hui, elle avait l'impression d'être sur le point de réaliser le rêve auquel elle ne cessait de penser depuis ces dix dernières années : devenir Vatar. Et ce jour-là, une sensation étrange étreignait son coeur...
Elle se leva lentement et se vêtit. La sonnerie retentit alors qu'elle sortait de la chambre. Elle rejoignit la cantine et se servit son petit déjeuner, puis s'installa à la table habituelle. Quelques minutes plus tard, un grand gaillard aux cheveux blonds jusqu'aux épaules, une paire de lunettes perchée sur son crâne, retenant les quelques mèches rebelles qui menaçaient de tomber sur son front, vint la rejoindre. Il était vêtu d'un simple débardeur gris et d'un bermuda, qui laissait transparaitre les muscles saillants de son corps. A 19 ans, il en faisait déjà bien plus, et certaines filles le regardaient passer avec de grands yeux. Sen le connaissait depuis presque dix ans, et s'était habituée aux regards insistants des autres filles, qu'elle trouvait plutôt déplacés. Cela l'avait d'abord amusé, et elle aimait le taquiner à propos de cela, mais cela devint vite lassant et elle sut leur faire comprendre. Plus surprenant encore, Hoan ignorait superbement les filles du camp et n'avait pas l'air enthousiaste pour se faire des amis. Sen, depuis son arrivée à Ni Mong, ne s'était pas non plus mêlée aux autres, et la plupart des gens l'évitait, la trouvant trop froide et trop distante, ce qui lui convenait très bien.

- Salut, dit-il dans un bâillement en s'affalant sur une chaise.

Sen leva les yeux aux ciels devant si peu de retenue, avec un sourire.

- Salut. Tu feras attention, ton pantalon doit être troué vu comment celle-la t'a regardé...

Hoan sembla soudain se réveiller et vérifia l'état de son pantalon. Sen éclata de rire et croqua dans un fruit. Le jeune homme lui lança un regard noir et soupira.

- Très marrant, vraiment très marrant.

Sans attendre de réponse, il croqua lui aussi dans une pomme et s'adossa le plus confortablement possible sur le dossier de sa chaise, tout en observant les autres élèves.

- Vérifie ta bretelle, lui recommanda-t-il, ce mec te reluque bizarrement.
- Ça ne marche pas avec moi.
- Je pouvais essayer, répliqua-t-il en souriant. N'empêche que c'est vrai, il te regarde. Tu ne te rends même pas compte du nombre de garçons qui te regardent toi aussi.

Sen battit de la main comme pour chasser une mouche. Qu'un garçon la regarde ou pas, elle n'en avait rien à faire. Elle avait bien d'autre chose à penser...Comme la raison pour laquelle Listair et Jirok s'approchaient dans leur direction. Sen se redressa lentement et fit un geste du menton à Hoan qui se redressa immédiatement. Les deux Vatars les saluèrent brièvement et les invitèrent à les suivre, dans le silence presque total qui était tombé dans la salle. Sous les regards étonnés des autres élèves et de leurs murmures. Sen sentit ses mains devenir moites. La sensation oppressante qui l'étreignait depuis ce matin n'était donc pas une illusion?
Ils traversèrent plusieurs couloirs puis s'arrêtèrent devant deux portes. A en juger par leurs plaques, surement des bureaux.

- Il nous faut vous parler en privé, déclara alors Jirok. Hoan, tu me suis.

Sans un mot de plus, Jirok entra dans la premier bureau, suivit de près par Hoan, qui jeta un coup d'oeil à Sen avant de disparaitre. Listair rentra dans l'autre bureau et Sen lui emboita le pas.
Elle ne s'était pas trompée, elle était dans un bureau. Listair s'appuya contre le bureau et invita Sen à s'asseoir sur le fauteuil en cuir bleu marine en face de lui. Sen serait volontiers restée là où elle était, mais obéit. Une goutte de sueur perla sa nuque.
Listair posa son regard bleu-gris sur elle et resta là, à l'observer, pendant presque une minute. A la lumière tamisée de la pièce, ses cheveux prenaient une teinte légèrement grise et les marques de sa peau luisaient d'un éclat argenté. Sen avala sa salive.

- Nous avons décidé de vous soumettre a la Chambre.

Sen eut l'impression qu'on lui versait un seau d'eau glacée sur le corps, et ferma les yeux une seconde. La Chambre...Cela voulait donc dire que...

- Si la Chambre reconnait vos capacités, vous accéderez à la Vatarstasis.
- Et...dans le cas contraire? murmura-t-elle.
- Il n'y aura pas de cas contraire, répondit-il aussitôt. Sen, tu as beaucoup de capacités, bien plus que certains Vatars d'ailleurs. Tu ne peux échouer.

Sen ne savait que penser. Maintenant qu'elle y pensait, elle connaissait Listair depuis longtemps maintenant, et il avait toujours été là pour l'aider et pour la guider sur la voie. Aujourd'hui, c'était lui qui lui annonçait son passage devant la Chambre.

- Quand passons-nous?
- Ce soir.

Sen était rassurée d'une chose : Hoan passait lui aussi devant la Chambre, et pourrait lui aussi accéder à la Tarsis. Elle s'était promis de rester à ses côtés...Listair s'approcha et s'accroupit devant elle.

- Je serai ton Annonciateur. Chaque élève qui se présente devant la Chambre doit être accompagné. C'est avec cet Annonciateur que tu feras tes premiers pas en tant que Vatar. Tu as bien sur le choix de ne pas accepter ma proposition.

- Non, j'accepte.

Listair sourit.

- Ce soir, tu devras démontrer tes capacités. Les tests commenceront à partir de 19h00. Le premier sera un test de Danse, le deuxième d'arts du combat, le troisième d'escalade, le quatrième de course, et le cinquième de motopulse.

- Autant de tests en si peu de temps?! Mais...ça relève de l'impossible!
- C'est la clé de la réussite Sen. Tu devras découvrir toi-même ce qui te permettra de réussir. Je sais que tu en es capable.

Sen ouvrit la bouche, puis la referma. Comment douter des paroles de Listair?

-Tu as l'après-midi de libre. Fais en bon usage.

~~

Il était 19h00.
Sen, accompagnée de Listair, pénétrèrent dans la grande salle où elle serait jugée. Le temps semblait s'être ralenti. Elle pouvait voir les regards de tout ces Vatars, accompagnant leurs élèves en tant qu'Annonciateurs, posés sur elle et sur Listair. Elle pouvait lire sur leurs lèvres. Elle pouvait voir l'inquiétude et l'angoisse sur les visages pâles des jeunes gens, assis dans les gradins. Sur sa droite, un homme et une femme d'une cinquantaine d'années discutaient, assis sur de hautes chaises en argent. Listair la poussa légèrement en avant, là où Sen aperçut Hoan et Jirok. Ils les rejoignirent en silence. Sen s'assit à côté de son ami, soulagée de le voir tout aussi anxieux qu'elle. Dès que les deux inconnus sur leurs chaises se turent, le silence se fit dans la foule. Lorsqu'ils prirent la parole, leur voix résonna avec puissance dans la salle :

- Chers amis, le temps est venu de faire l'appel. Lorsque nous vous appellerons, veuillez venir vous présenter.

Ainsi, il appelèrent les élèves un par un, lorsque ce fut le tour de Sen. Listair lui murmura un mot à l'oreille, qu'elle ne comprit pas, et la poussa du doigt. Elle se leva lentement et s'approcha, entendant le bruit de ses pas sur le sol aussi bien que les battements frénétiques de son coeur. Elle se posta devant les chaises, comme l'avaient fait les autres avant elle, et attendit qu'on l'interroge.

- Ton nom entier s'il te plait.
- Senyara Mîn.
- Ton âge.
- 19 ans.
- Ton Annonciateur.
- Listair Kelvar.
- Ton arrivée ici.
- Il y a 9 ans.
- Bien, passe la porte, et bonne chance.

Sen s'inclina et s'exécuta, sans oser croiser le regard de ses amis. Elle ouvrit la porte au fond de la salle et entra dans une nouvelle salle immense. Ce n'était pas une salle, mais une véritable arène qui se trouvait là. Une piste de course, des murs d'escalades, et au loin, des motopulses. Alors qu'elle s'attardait sur les élèves qui passaient leurs épreuves, une femme vint l'accoster. Jamais Sen n'avait vu plus belle femme de sa vie. Des cheveux d'un noir de jais, un foulard sur le haut du crâne, elle avait un air sauvage qui lui saillait à merveille. Son regard de nuit s'accordaient parfaitement avec les marques sombres sur son visage, luisant d'un éclat argenté. Elle détailla la nouvelle arrivante avec attention, tout en mâchonnant un bâtonnet.

- Tu dois être Senyara?
- Oui Madame.
- Je serai ton juge. Mon nom est Linva. Décline le nom de ton Annonciateur.
- Listair Kelvar.

Linva releva la tête et dévisagea Sen d'une drôle de façon, avant de sourire, dévoilant de parfaites dents blanches.

- Listair, voyez-vous ça...Quel âge as-tu?
- J'ai 19 ans.

Linva hocha plusieurs fois la tête sans la quitter des yeux, puis lui demanda de la suivre vers la une autre pièce. De la taille d'un gymnase, le sol couvert de fins tapins beiges, plutôt sombre, elle se révéla être la salle de Danse. Linva s'approcha vers le bout des tapis et s'installa en tailleur tout en griffonnant sur quelques feuilles en papier. Lorsqu'elle releva la tête, demanda à Sen de s'installer sur les tapis devant elle.

- Ce test est surement le plus décisif si tu veux pouvoir accéder à la Maitrise des quatre éléments durant la Tarsis. C'est pourquoi je veux que tu me fasses les Quatre Danses. Tu as tout l'espace pour toi, et quinze minutes devant toi, pas une de plus. Tu peux commencer.