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[Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
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[Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
*résumé de l'aventure d'un participant: plusieurs posts*
Un être des forêts du sud de Ba Sing - un Viéra, du nom de Lifaën - voit son village détruit, et tous les représentants de son peuple assassinés. Désespérés, ceux-ci l'envoient avec une arme mystérieuse trouver un allié aux capacités surnaturelles, qui a déjà sauvé leur peuple par le passé. Abattu, le jeune être va errer jusqu'à NiMong en suivant son instinct. Là-bas, il retrouvera la trace de celui qu'il cherche. Il descend alors au sud vers la Mer du Serpent, sans s'apercevoir qu'il est traqué par une chasseresse, Aya.
Celle-ci va le traquer jusqu'aux abords de la Mer du Serpent, où l'être va être miraculeusement sauvé par le Seigneur Aspect de l'Eau, Sensei, qui protège le Temple Central de l'Air des intrus. Amaya sauve alors l'inconnu et le ramène dans la cité, ce qui permet à son agresseuse de s'échapper et d'entrer dans la cité en secret.
La créature, épuisée par son périple et son éloignement des Arbres, mettra un temps à se rétablir, proche de trouver celui qu'elle cherche.
Un être des forêts du sud de Ba Sing - un Viéra, du nom de Lifaën - voit son village détruit, et tous les représentants de son peuple assassinés. Désespérés, ceux-ci l'envoient avec une arme mystérieuse trouver un allié aux capacités surnaturelles, qui a déjà sauvé leur peuple par le passé. Abattu, le jeune être va errer jusqu'à NiMong en suivant son instinct. Là-bas, il retrouvera la trace de celui qu'il cherche. Il descend alors au sud vers la Mer du Serpent, sans s'apercevoir qu'il est traqué par une chasseresse, Aya.
Celle-ci va le traquer jusqu'aux abords de la Mer du Serpent, où l'être va être miraculeusement sauvé par le Seigneur Aspect de l'Eau, Sensei, qui protège le Temple Central de l'Air des intrus. Amaya sauve alors l'inconnu et le ramène dans la cité, ce qui permet à son agresseuse de s'échapper et d'entrer dans la cité en secret.
La créature, épuisée par son périple et son éloignement des Arbres, mettra un temps à se rétablir, proche de trouver celui qu'elle cherche.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Toit des Quartiers du Chef des Nomades de l'Air. Cité du Temple Central. Pendant la nuit, avant que Lifaen ne se réveille...]
Amaya sorti du bâtiment par l'escalier et grimpa lestement sur le toit. Aussitôt, le vent nocturne l'enveloppa, lui redonnant vigueur. Le ciel étoilé était sublime, sans lune ni nuage. La Cité endormie du Temple Central dormait paisiblement, ses toits d'argent scintillant doucement à la lueur des astres. Au loin, à l'est, par delà le Rempart Céleste, la mer révélait parfois une onde silencieuse qui glissait, tournant autour de la ville. Sensei ne dormait jamais. La nuit décuplait ses pouvoirs et lui donnait les capacités de donner la vie dans les eaux de la Mer du Serpent. De plus en plus de poissons et de végétaux se mouvaient dans les fonds marins. Sensei ne mangeait pas non plus. Un saurien de sa taille aurait avalé tout le contenu de la mer en quelques heures. Sensei se nourrissait de la vie qu'il créait, de son énergie. Exactement comme une Source. Sensei était une Source pour toute la vie aquatique. Chaque être dépendait de lui, et il partageait l'énergie qui les animait pour les faire vivre et prospérer.
Cela se nommait l'harmonie.
Les yeux d'Amaya revinrent à son toit. En contrebas, une ombre était perchée sur une cheminée étroite, trop étroite pour soutenir le poids de l'ombre. C'était une personne qui n'avait pas le poids qu'il semblait avoir. La Fille de l'Air s'approcha de l'ombre d'un pas gracile. Elle s'arrêta à quelques pas de lui, ne voyant que la moitié de son visage.
Hermès était face à la mer. Ses yeux étaient fermés, et ses mains jointes devant lui. Il ressemblait à un oiseau majestueux dominant le monde sur le rebord d'une falaise. Le vent faisait onduler ses vêtements et ses cheveux. Amaya ne dit rien, se contentant de l'observer. Il devait être en méditation, mais elle savait qu'il l'avait sentie. Il était impossible de passer inaperçu avec lui. Il avait pris son apparence dominante, et ne ressemblait plus à Yuke. Ses cheveux étaient plutôt courts, son visage plus marqué mais aussi plus expressif. Une mèche de ses cheveux étaient plus longue, entourée de perles rares. AMaya se demandaient ce qu'elles signifiaient.
Hermès ouvrit les yeux, lentement. Amaya fut saisie de la mélancolie qu'ils exprimaient. La même que celle que Yuke montrait de temps en temps. Un sentiment dont Amaya ne connaissait ni l'origine ni la profondeur. Plusieurs fois, elle avait tenté d'en parler, mais... les mots n'étaient pas venus. Que dire? Que demander?
- Son état vient de se stabiliser. Kestrel ignore pourquoi maintenant. Tu es... intervenu?
- ... Il s'est trop éloigné des siens.
- Des siens? Tu connais sa race?
- Les êtres des Forêts sont nombreux et possèdent de nombreux noms, car ils sont peu connus des humains. Les gens de la Terre les appellent souvent les Sylfes, ceux du Feu les connaissent plus sous le nom d'Elfes. Les Nomades comme toi les nommaient souvent les Viéras.
Le regard d'Amaya s'illumina.
- Je me souviens avoir lu des légendes sur les Viéras, dans les bibliothèques du Temple Austral. Mais, il était dit qu'ils avaient tous disparus il y a longtemps, lors des guerres Vulcaines qui ont ravagés toutes les grandes Forêt du Sekai...
- ... C'est vrai, de nombreuses tribus ont été décimées durant les guerres. Mais comme tu le vois, certains Viéras ont survécus ou se sont regroupés.
- Les livres disent que les Viéras vivent toujours auprès des Arbres Mères... Y a-t-il un Arbre Mère non loin d'ici?
- Non.
- Alors pourquoi est-il ici?
- Le mal de ce Viéra, que Kestrel n'a pas réussi à guérir, c'est qu'il est resté trop longtemps loin de son Arbre Mère. Pour qu'il le quitte, c'est qu'il a du arriver un grand malheur. Son Arbre Mère a du être déraciné, ou brûlé.
Amaya serra les poings.
- Comment peut-on faire une chose pareille?
- La plupart des humains ont peur des Viéras. Ils les prennent pour des esprits maléfiques. Ils ont toujours été rejetés des humains, surtout après les Guerres Vulcaines où ils étaient devenus minoritaire et où leurs pouvoirs était devenus obsolètes. La mort des Forêts les a beaucoup affaibli. Les Viéras des légendes n'avaient rien à voir avec celui que tu as vu aujourd'hui. Petit à petit, les Viéras se sont transformés en créatures humanoïdes, pour pouvoir survivre et mieux se cacher des humains. Ils ont perdus beaucoup de leurs capacités d'antan.
- Comme la maîtrise Végétale dont parlent les légendes?
- Oui. Les Viéras étaient partie intégrante de la Forêt. Ils étaient dans tout végétal. Mais petit à petit, ils s'en sont détaché, par précaution.
- Tu semble beaucoup connaître sur eux...
- ... J'ai en quelques sorte côtoyé certains d'entre eux. Celui-ci est probablement venu pour moi...
Amaya sentit le sous-entendu, et le formula à haute voix:
- Tu es aussi la Source de ce Viéra?
- ... Je n'étais pas certain auparavant, mais maintenant je pense y jouer un rôle de relai, en effet. En tant que Neutrin, je dois avoir un lien avec la Source de ce jeune Viéra. Il a du sentir le parfum de cette Source, et cela l'a guidé jusqu'ici.
- Mais... Tu n'es pas sa Source?
- Pas exactement. Mais je pense pouvoir l'aider.
- Comme tu viens de le faire en le sauvant cette nuit.
- Il n'est pas tiré d'affaire. L'éloignement avec son Arbre Mère et avec les siens l'a grièvement atteint.
- Tu peux le sauver en devenant sa Source!
Hermès resta silencieux, puis reprit:
- Je ne crois pas. Les Viéras ne sont pas humains. Leurs vies sont extrêmement longues, leurs Esprits sont vastes et changent très lentement. Même si celui-ci me donnait son accord, il me faudrait des dizaines et des dizaines d'années pour parvenir à me lier à lui...
- ... Mais, s'il est venu jusqu'ici, c'est qu'il l'est déjà!
- Oui... C'est ce qui lui a permis de survivre. Mais je suis Hermès, le Messager. Je suis un Neutrin du Vent, et comme Samsaara, je porte en moi les messages de Mort, dans le sens Passage à un autre Etat, j'annonce les changements; les épreuves. C'est cela qui a attiré ce Viéra a moi. Mais seule la Terre a le pouvoir de donner la vie aux Arbres Mères et de sauver ce Viéra.
- Tu veux dire... qu'il faut un Neutrin de la Terre? Seul un Neutrin de la Terre peut devenir une Source pour les Viéras?
- Pas forcément. Il existe un autre moyen.
- ... Qui est?
- Géa, la Terre Mère.
Amaya déglutit.
- L'Aspect... Seigneur de la Terre?
- Oui. C'est elle qui donne la Vie. C'est elle la vraie Source dont les Viéras ont besoin.
Amaya réfléchit, puis demanda:
- Les Fils de la Terre aussi dépendent de Géa?
- Oui, mais superficiellement. Les humains ont une Nature profonde proche du Feu en général. Quelle que soit leur Nation.
- Rajjartha, le Feu Sacré... C'est donc lui la Source profonde des Hommes? Quelles sont les autres races?
- Sensei est considéré comme la Source principale des animaux. Des êtres qui ont abandonné la Conscience par sagesse, qui ne connaissent pas la guerre et sont les garants de la véritable sagesse de la création. Quand à Samsaara...
Il fit une pause, comme s'il hésitait dans le choix de ses mots.
- Les êtres proches de Samsaara sont souvent multiples et caduques. Ils basculent souvent vers des Natures plus stables.
- Les Neutrins... se rapprochent plus de Samsaara, alors?
- Oui. Mais ce classement n'est pas cloisonné. Chaque être vivant est influencé par tous les Aspects en même temps, suivant les situation et les individus.
- Et les Axes là-dedans? Où se situent-ils?
- Nulle part. Les Axes ne dépendant pas des Aspects.
- Evidemment... C'est pourquoi il est si difficile de les faire cohabiter... Pourtant, les Hommes semblent reliés aux Aspects mais aussi aux Axes. Quelles influences ont sur nous les Axes?
- Les Axes nous apportent l'inconnu. Ce qui n'existe pas dans les éléments. L'âme. Le Temps. L'Histoire. Toutes les choses qui existent et sur lesquelles les éléments n'ont aucune influence. Les choses dont on ne peut prouver l'existence ni les règles, juste deviner leur présence.
- Je vois...
Il y eut un silence, pendant lequel chacun contempla le vaste panorama devant eux. Tout était calme. En apparence. Car le Sekai était en pleine effervescence. Partout, les existences se jouaient et se préparaient à s'entrecroiser dans un rituel incessant. Tout cela, juste pour exister.
Amaya s'orienta vers Hermès:
- Que vas-tu faire maintenant?
- ... Je vais guider le Viéra. Nous avons tous deux besoin de trouver Géa. Et puis, il a quelque chose qui m'intéresse...
- ?
- Il est venu avec une épée... Il ignore encore ce qu'elle représente, mais je pense qu'elle pourra nous être d'une grande utilité.
- Tu veux te servir de lui pour la solution?
- Il en fait déjà partie... Tous les gens qui croisent mon chemin en feront partie d'une manière ou d'une autre... Car tel est mon rôle.
***************************
Musiques: 1) D'autres possibilités [apporte la notion d'espoir dans l'histoire -- rapport fort avec le vent](de Rachel Portman dans "Le Chocolat")
2) For the Reunion (apporte l'idée de plan, de but tracé par Hermès] (de Nobuo Uematsu in "FF7:AC OST")
Amaya sorti du bâtiment par l'escalier et grimpa lestement sur le toit. Aussitôt, le vent nocturne l'enveloppa, lui redonnant vigueur. Le ciel étoilé était sublime, sans lune ni nuage. La Cité endormie du Temple Central dormait paisiblement, ses toits d'argent scintillant doucement à la lueur des astres. Au loin, à l'est, par delà le Rempart Céleste, la mer révélait parfois une onde silencieuse qui glissait, tournant autour de la ville. Sensei ne dormait jamais. La nuit décuplait ses pouvoirs et lui donnait les capacités de donner la vie dans les eaux de la Mer du Serpent. De plus en plus de poissons et de végétaux se mouvaient dans les fonds marins. Sensei ne mangeait pas non plus. Un saurien de sa taille aurait avalé tout le contenu de la mer en quelques heures. Sensei se nourrissait de la vie qu'il créait, de son énergie. Exactement comme une Source. Sensei était une Source pour toute la vie aquatique. Chaque être dépendait de lui, et il partageait l'énergie qui les animait pour les faire vivre et prospérer.
Cela se nommait l'harmonie.
Les yeux d'Amaya revinrent à son toit. En contrebas, une ombre était perchée sur une cheminée étroite, trop étroite pour soutenir le poids de l'ombre. C'était une personne qui n'avait pas le poids qu'il semblait avoir. La Fille de l'Air s'approcha de l'ombre d'un pas gracile. Elle s'arrêta à quelques pas de lui, ne voyant que la moitié de son visage.
Hermès était face à la mer. Ses yeux étaient fermés, et ses mains jointes devant lui. Il ressemblait à un oiseau majestueux dominant le monde sur le rebord d'une falaise. Le vent faisait onduler ses vêtements et ses cheveux. Amaya ne dit rien, se contentant de l'observer. Il devait être en méditation, mais elle savait qu'il l'avait sentie. Il était impossible de passer inaperçu avec lui. Il avait pris son apparence dominante, et ne ressemblait plus à Yuke. Ses cheveux étaient plutôt courts, son visage plus marqué mais aussi plus expressif. Une mèche de ses cheveux étaient plus longue, entourée de perles rares. AMaya se demandaient ce qu'elles signifiaient.
Hermès ouvrit les yeux, lentement. Amaya fut saisie de la mélancolie qu'ils exprimaient. La même que celle que Yuke montrait de temps en temps. Un sentiment dont Amaya ne connaissait ni l'origine ni la profondeur. Plusieurs fois, elle avait tenté d'en parler, mais... les mots n'étaient pas venus. Que dire? Que demander?
- Son état vient de se stabiliser. Kestrel ignore pourquoi maintenant. Tu es... intervenu?
- ... Il s'est trop éloigné des siens.
- Des siens? Tu connais sa race?
- Les êtres des Forêts sont nombreux et possèdent de nombreux noms, car ils sont peu connus des humains. Les gens de la Terre les appellent souvent les Sylfes, ceux du Feu les connaissent plus sous le nom d'Elfes. Les Nomades comme toi les nommaient souvent les Viéras.
Le regard d'Amaya s'illumina.
- Je me souviens avoir lu des légendes sur les Viéras, dans les bibliothèques du Temple Austral. Mais, il était dit qu'ils avaient tous disparus il y a longtemps, lors des guerres Vulcaines qui ont ravagés toutes les grandes Forêt du Sekai...
- ... C'est vrai, de nombreuses tribus ont été décimées durant les guerres. Mais comme tu le vois, certains Viéras ont survécus ou se sont regroupés.
- Les livres disent que les Viéras vivent toujours auprès des Arbres Mères... Y a-t-il un Arbre Mère non loin d'ici?
- Non.
- Alors pourquoi est-il ici?
- Le mal de ce Viéra, que Kestrel n'a pas réussi à guérir, c'est qu'il est resté trop longtemps loin de son Arbre Mère. Pour qu'il le quitte, c'est qu'il a du arriver un grand malheur. Son Arbre Mère a du être déraciné, ou brûlé.
Amaya serra les poings.
- Comment peut-on faire une chose pareille?
- La plupart des humains ont peur des Viéras. Ils les prennent pour des esprits maléfiques. Ils ont toujours été rejetés des humains, surtout après les Guerres Vulcaines où ils étaient devenus minoritaire et où leurs pouvoirs était devenus obsolètes. La mort des Forêts les a beaucoup affaibli. Les Viéras des légendes n'avaient rien à voir avec celui que tu as vu aujourd'hui. Petit à petit, les Viéras se sont transformés en créatures humanoïdes, pour pouvoir survivre et mieux se cacher des humains. Ils ont perdus beaucoup de leurs capacités d'antan.
- Comme la maîtrise Végétale dont parlent les légendes?
- Oui. Les Viéras étaient partie intégrante de la Forêt. Ils étaient dans tout végétal. Mais petit à petit, ils s'en sont détaché, par précaution.
- Tu semble beaucoup connaître sur eux...
- ... J'ai en quelques sorte côtoyé certains d'entre eux. Celui-ci est probablement venu pour moi...
Amaya sentit le sous-entendu, et le formula à haute voix:
- Tu es aussi la Source de ce Viéra?
- ... Je n'étais pas certain auparavant, mais maintenant je pense y jouer un rôle de relai, en effet. En tant que Neutrin, je dois avoir un lien avec la Source de ce jeune Viéra. Il a du sentir le parfum de cette Source, et cela l'a guidé jusqu'ici.
- Mais... Tu n'es pas sa Source?
- Pas exactement. Mais je pense pouvoir l'aider.
- Comme tu viens de le faire en le sauvant cette nuit.
- Il n'est pas tiré d'affaire. L'éloignement avec son Arbre Mère et avec les siens l'a grièvement atteint.
- Tu peux le sauver en devenant sa Source!
Hermès resta silencieux, puis reprit:
- Je ne crois pas. Les Viéras ne sont pas humains. Leurs vies sont extrêmement longues, leurs Esprits sont vastes et changent très lentement. Même si celui-ci me donnait son accord, il me faudrait des dizaines et des dizaines d'années pour parvenir à me lier à lui...
- ... Mais, s'il est venu jusqu'ici, c'est qu'il l'est déjà!
- Oui... C'est ce qui lui a permis de survivre. Mais je suis Hermès, le Messager. Je suis un Neutrin du Vent, et comme Samsaara, je porte en moi les messages de Mort, dans le sens Passage à un autre Etat, j'annonce les changements; les épreuves. C'est cela qui a attiré ce Viéra a moi. Mais seule la Terre a le pouvoir de donner la vie aux Arbres Mères et de sauver ce Viéra.
- Tu veux dire... qu'il faut un Neutrin de la Terre? Seul un Neutrin de la Terre peut devenir une Source pour les Viéras?
- Pas forcément. Il existe un autre moyen.
- ... Qui est?
- Géa, la Terre Mère.
Amaya déglutit.
- L'Aspect... Seigneur de la Terre?
- Oui. C'est elle qui donne la Vie. C'est elle la vraie Source dont les Viéras ont besoin.
Amaya réfléchit, puis demanda:
- Les Fils de la Terre aussi dépendent de Géa?
- Oui, mais superficiellement. Les humains ont une Nature profonde proche du Feu en général. Quelle que soit leur Nation.
- Rajjartha, le Feu Sacré... C'est donc lui la Source profonde des Hommes? Quelles sont les autres races?
- Sensei est considéré comme la Source principale des animaux. Des êtres qui ont abandonné la Conscience par sagesse, qui ne connaissent pas la guerre et sont les garants de la véritable sagesse de la création. Quand à Samsaara...
Il fit une pause, comme s'il hésitait dans le choix de ses mots.
- Les êtres proches de Samsaara sont souvent multiples et caduques. Ils basculent souvent vers des Natures plus stables.
- Les Neutrins... se rapprochent plus de Samsaara, alors?
- Oui. Mais ce classement n'est pas cloisonné. Chaque être vivant est influencé par tous les Aspects en même temps, suivant les situation et les individus.
- Et les Axes là-dedans? Où se situent-ils?
- Nulle part. Les Axes ne dépendant pas des Aspects.
- Evidemment... C'est pourquoi il est si difficile de les faire cohabiter... Pourtant, les Hommes semblent reliés aux Aspects mais aussi aux Axes. Quelles influences ont sur nous les Axes?
- Les Axes nous apportent l'inconnu. Ce qui n'existe pas dans les éléments. L'âme. Le Temps. L'Histoire. Toutes les choses qui existent et sur lesquelles les éléments n'ont aucune influence. Les choses dont on ne peut prouver l'existence ni les règles, juste deviner leur présence.
- Je vois...
Il y eut un silence, pendant lequel chacun contempla le vaste panorama devant eux. Tout était calme. En apparence. Car le Sekai était en pleine effervescence. Partout, les existences se jouaient et se préparaient à s'entrecroiser dans un rituel incessant. Tout cela, juste pour exister.
Amaya s'orienta vers Hermès:
- Que vas-tu faire maintenant?
- ... Je vais guider le Viéra. Nous avons tous deux besoin de trouver Géa. Et puis, il a quelque chose qui m'intéresse...
- ?
- Il est venu avec une épée... Il ignore encore ce qu'elle représente, mais je pense qu'elle pourra nous être d'une grande utilité.
- Tu veux te servir de lui pour la solution?
- Il en fait déjà partie... Tous les gens qui croisent mon chemin en feront partie d'une manière ou d'une autre... Car tel est mon rôle.
***************************
Musiques: 1) D'autres possibilités [apporte la notion d'espoir dans l'histoire -- rapport fort avec le vent](de Rachel Portman dans "Le Chocolat")
2) For the Reunion (apporte l'idée de plan, de but tracé par Hermès] (de Nobuo Uematsu in "FF7:AC OST")
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[même endroit, suite directe du post précédent]
Amaya resta pensive quelques instant, méditant sur les dernières paroles d'Hermès. Son rôle? Hermès se présentais à eux comme une sorte du guide. Il était le seul à connaître la destination. Amaya ignorait la raison pour laquelle il ne pouvait pas leur dire ce qu'il savait, mais elle le croyait quand il disait qu'il ne pouvait rien dévoiler. Elle avait déjà connu ce genre de choses. Elle savait qu'il existait des choses qu'il ne fallait pas dire pour ne pas les briser, ou même des choses qu'on ne pouvait dire avec des simples mots. Comme le lien qu'elle avait avec Yuke. Jusqu'à présent, elle n'avait trouvé aucun mot. Hermès lui avait appris que ces sentiments qu'elle éprouvait étaient ceux d'un être vers sa Source. Elle pouvait mettre un nom dessus, maintenant. Mais il était toujours impossible d'expliquer. Seul les gens comme elle, comme tous les Nomades qui lui avaient accordé leur foi, comprenaient ce qu'évoquait le mot "Source", sans pouvoir le définir vraiment.
Elle n'avait pas envie de pousser Hermès à dire plus qu'il ne souhaitait. Elle avait déjà honte de le retenir ici, presque comme un prisonnier. Son rôle de Chef lui imposait la prudence, pour la sauvegarde de son peuple, et de tout le Sekai. Mais humainement, retenir Hermès ici était immonde. Cela ne devait pas le gêner outre mesure, car il pouvait s'extraire de son corps, et puis, il devait s'attendre à ça en entrant dans la Cité. Il aurait pu partir. Mais il était resté.
Malgré cela, elle ne pouvait accepter en elle-même ce choix qu'elle avait du faire. Même s'il n'était visiblement pas humain, elle ne pouvait pas s'empêcher de le considérer comme tel. Et si c'était le cas, il était prisonnier de cette ville. Tout comme Artémis l'avait été avant qu'elle ne la rencontre.
Au fond, cette Cité avait une aura étrange, lourde. Comme si les destinées s'y heurtaient, se jouaient en elle. Obstacle. Cette ville immense, qui n'était faite d'aucun élément connu. L'Obstacle était capable de contenir les âmes, car il en était vide. Cet élément sous leur pied, enfoui dans la terre et sous la mer depuis des millénaires recelait des secrets terrifiants, dont ils n'étaient tous que les instruments.
Elle secoua la tête pour sortir de ses sombres songes. La mine d'Hermès était éteinte, comme s'il était... préoccupé.
- Quelque chose ne va pas? demanda-t-elle.
Pour la première fois depuis leur conversation, il détourna son regard de la contemplation de l'horizon étoilé, et la regarda. Ses yeux fauves éclairés par la lune vacillaient d'une manière inquiétante. Ses pupilles semblaient s'agiter au fond de ses yeux. Cet instabilité ne semblait pas perturber Hermès, mais Amaya se permit de penser que cela reflétait l'importance de ce qu'il avait à lui dire. Bientôt, ses iris se teintèrent d'un bleu qu'elle connaissait bien, mais soudain, il revinrent à la normale, complètement stables.
- ... Ma présence ici va vite te causer des ennuis. Soit prête à y faire face.
- ? Comment? Quels ennuis?
- Tu verras bien assez tôt. Repose toi bien, demain est une journée importante...
Il pivota, et se laissa tomber dans le vide, avant qu'Amaya n'ait pu proférer un son. Elle inspira une grande bouffée d'air nocture pour se vivifier.
Qu'avait-il voulu dire? Elle n'avait rien de prévu d'important pour demain... Enfin, mis à part ses tâches de Chef quotidienne, elle n'avait rien de spécial... Etait-ce une métaphore, vers l'avenir? Ou savait-il quelque chose de précis? Il préparait quelque chose?
Et puis... "Ma présence ici va vite te causer des ennuis. Soit prête à y faire face.". Etait-ce un avertissement? Elle ignorait tout de lui. Peut-être qu'il était poursuivi. Ou simplement suivi. Dans ce cas, par qui? Par quoi? Est-ce que cela faisait partie de la solution? Auquel cas, ce qui allait se passer devait se produire?
Elle enverrai des instructions pendant la nuit. A partir de demain, les Nomades renforcerait leurs défenses et leur vigilance. Elle allait constituer des unités pour la protéger elle et Hermès, avertir tous les Hauts Gradés. Comme Hermès l'avait dit, elle devait se préparer à toute éventualité. Même si toute menace extérieure était maîtrisée par les capacités de Sensei et d'Artémis, elle n'avait encore pris aucune disposition pour la protection intérieure. Il y avait tellement de personnes maintenant ici... Leur havre fermé pouvait très bien pourrir de l'intérieur.
Des pas résonnèrent. Une présence familière.
- Ah, tu es là... fit Daiki d'une voix calme.
- Oui. Je discutais avec Hermès.
- ...
L'absence de réponse confirmait les doutes qu'Amaya avait déjà ressenti. Daiki ne semblait pas apprécier la présence de celui qui avait été son ancien maître. Enfin, plus ostensiblement que ce qu'il aurait du.
- Tu n'aime pas sa présence, n'est ce pas?
- ... Ce n'est pas ça. Je comprends ta décision de le garder ici. Son aide est précieuse. Mais... Je ne lui fais pas confiance.
- Pourquoi?
Daiki ne répondit pas tout de suite. Son Chi bouillonnait en lui, avec la puissance et la densité propre au Chi de la Terre. Elle pouvait presque sentir le plancher vibrer sous ses pieds.
- Je connaissais Hermès, autrefois. Du moins, c'est ce que je croyais pendant un temps...
Amaya sentit son coeur accélérer.
- La première fois que je l'ai rencontré... je m'en souviendrai toujours. C'était la première fois que j'entendais parler de TriAqua...
*************
Musique: Kodoku (de Ooshima Michiru in Fullmetal Alchemist OST)
Amaya resta pensive quelques instant, méditant sur les dernières paroles d'Hermès. Son rôle? Hermès se présentais à eux comme une sorte du guide. Il était le seul à connaître la destination. Amaya ignorait la raison pour laquelle il ne pouvait pas leur dire ce qu'il savait, mais elle le croyait quand il disait qu'il ne pouvait rien dévoiler. Elle avait déjà connu ce genre de choses. Elle savait qu'il existait des choses qu'il ne fallait pas dire pour ne pas les briser, ou même des choses qu'on ne pouvait dire avec des simples mots. Comme le lien qu'elle avait avec Yuke. Jusqu'à présent, elle n'avait trouvé aucun mot. Hermès lui avait appris que ces sentiments qu'elle éprouvait étaient ceux d'un être vers sa Source. Elle pouvait mettre un nom dessus, maintenant. Mais il était toujours impossible d'expliquer. Seul les gens comme elle, comme tous les Nomades qui lui avaient accordé leur foi, comprenaient ce qu'évoquait le mot "Source", sans pouvoir le définir vraiment.
Elle n'avait pas envie de pousser Hermès à dire plus qu'il ne souhaitait. Elle avait déjà honte de le retenir ici, presque comme un prisonnier. Son rôle de Chef lui imposait la prudence, pour la sauvegarde de son peuple, et de tout le Sekai. Mais humainement, retenir Hermès ici était immonde. Cela ne devait pas le gêner outre mesure, car il pouvait s'extraire de son corps, et puis, il devait s'attendre à ça en entrant dans la Cité. Il aurait pu partir. Mais il était resté.
Malgré cela, elle ne pouvait accepter en elle-même ce choix qu'elle avait du faire. Même s'il n'était visiblement pas humain, elle ne pouvait pas s'empêcher de le considérer comme tel. Et si c'était le cas, il était prisonnier de cette ville. Tout comme Artémis l'avait été avant qu'elle ne la rencontre.
Au fond, cette Cité avait une aura étrange, lourde. Comme si les destinées s'y heurtaient, se jouaient en elle. Obstacle. Cette ville immense, qui n'était faite d'aucun élément connu. L'Obstacle était capable de contenir les âmes, car il en était vide. Cet élément sous leur pied, enfoui dans la terre et sous la mer depuis des millénaires recelait des secrets terrifiants, dont ils n'étaient tous que les instruments.
Elle secoua la tête pour sortir de ses sombres songes. La mine d'Hermès était éteinte, comme s'il était... préoccupé.
- Quelque chose ne va pas? demanda-t-elle.
Pour la première fois depuis leur conversation, il détourna son regard de la contemplation de l'horizon étoilé, et la regarda. Ses yeux fauves éclairés par la lune vacillaient d'une manière inquiétante. Ses pupilles semblaient s'agiter au fond de ses yeux. Cet instabilité ne semblait pas perturber Hermès, mais Amaya se permit de penser que cela reflétait l'importance de ce qu'il avait à lui dire. Bientôt, ses iris se teintèrent d'un bleu qu'elle connaissait bien, mais soudain, il revinrent à la normale, complètement stables.
- ... Ma présence ici va vite te causer des ennuis. Soit prête à y faire face.
- ? Comment? Quels ennuis?
- Tu verras bien assez tôt. Repose toi bien, demain est une journée importante...
Il pivota, et se laissa tomber dans le vide, avant qu'Amaya n'ait pu proférer un son. Elle inspira une grande bouffée d'air nocture pour se vivifier.
Qu'avait-il voulu dire? Elle n'avait rien de prévu d'important pour demain... Enfin, mis à part ses tâches de Chef quotidienne, elle n'avait rien de spécial... Etait-ce une métaphore, vers l'avenir? Ou savait-il quelque chose de précis? Il préparait quelque chose?
Et puis... "Ma présence ici va vite te causer des ennuis. Soit prête à y faire face.". Etait-ce un avertissement? Elle ignorait tout de lui. Peut-être qu'il était poursuivi. Ou simplement suivi. Dans ce cas, par qui? Par quoi? Est-ce que cela faisait partie de la solution? Auquel cas, ce qui allait se passer devait se produire?
Elle enverrai des instructions pendant la nuit. A partir de demain, les Nomades renforcerait leurs défenses et leur vigilance. Elle allait constituer des unités pour la protéger elle et Hermès, avertir tous les Hauts Gradés. Comme Hermès l'avait dit, elle devait se préparer à toute éventualité. Même si toute menace extérieure était maîtrisée par les capacités de Sensei et d'Artémis, elle n'avait encore pris aucune disposition pour la protection intérieure. Il y avait tellement de personnes maintenant ici... Leur havre fermé pouvait très bien pourrir de l'intérieur.
Des pas résonnèrent. Une présence familière.
- Ah, tu es là... fit Daiki d'une voix calme.
- Oui. Je discutais avec Hermès.
- ...
L'absence de réponse confirmait les doutes qu'Amaya avait déjà ressenti. Daiki ne semblait pas apprécier la présence de celui qui avait été son ancien maître. Enfin, plus ostensiblement que ce qu'il aurait du.
- Tu n'aime pas sa présence, n'est ce pas?
- ... Ce n'est pas ça. Je comprends ta décision de le garder ici. Son aide est précieuse. Mais... Je ne lui fais pas confiance.
- Pourquoi?
Daiki ne répondit pas tout de suite. Son Chi bouillonnait en lui, avec la puissance et la densité propre au Chi de la Terre. Elle pouvait presque sentir le plancher vibrer sous ses pieds.
- Je connaissais Hermès, autrefois. Du moins, c'est ce que je croyais pendant un temps...
Amaya sentit son coeur accélérer.
- La première fois que je l'ai rencontré... je m'en souviendrai toujours. C'était la première fois que j'entendais parler de TriAqua...
*************
Musique: Kodoku (de Ooshima Michiru in Fullmetal Alchemist OST)
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
Episode Bonus (=apporte des précisions sur Amaya et Daiki mais ne fait pas avancer spécialement l'histoire.)
Vous pouvez lire, si vous êtes curieux, cette épisode contient des informations sur le passé uniquement. Sinon, passez votre chemin ^^.
Vous pouvez lire, si vous êtes curieux, cette épisode contient des informations sur le passé uniquement. Sinon, passez votre chemin ^^.
- Spoiler:
- [Suite directe du post précédent.]
- ... A l'époque, j'étais un vagabond, subsistant des primes des contrats que je décrochais à NiMong. Le plus souvent, j'effectuais des contrats de mercenaires, pour me sentir exister.
Il se tut un peu, comme s'il replongeait dans des souvenirs tristes. Amaya ne l'interrompit pas.
- Je... J'étais très malade à l'époque. Un mal que personne ne connaissais. Il m'arrivait de perdre les notions du temps, de l'espace, de perdre la mémoire et de ne la retrouver que plus tard, morcelée, incomplète. Je souffrais physiquement et mentalement lors de ces crises... Je n'oublierai jamais. Souvent, je pouvais devenir violent, dangereux. Le premier et le dernier de mes partenaires est mort... par ma faute.
- ...
- Ce mal anéantissait tout espoir de vie normale. Il me forçait à vivre en reclus, à ne jamais m'attacher à des personnes que j'appréciais, ou à vivre longtemps dans un même endroit. Même en rêve, j'étais pourchassé par des cauchemars terribles qui ne cessaient de me harceler. J'étais devenu... un monstre. Je ne contrôlais plus mes émotions, ni mes actes, me laissant aller de plus en plus dans la déchéance...
Amaya sentait l'extrême amertume que se remémorait Daiki. Elle était presque palpable.
- Un jour de désespoir comme les autres, j'ai reçu un ordre de liquidation. Mes employeurs avaient l'habitude de me les donner. Très isolé, je ne risquais pas de leur causer de problème, et... j'étais trop faible, trop dans le besoin pour pouvoir refuser. Ce jour là, j'ai pris mon ordre comme à chaque fois, et je suis parti. Il pleuvait abondamment, je me souviens. Les rues de NiMong étaient désertes. Moi, je me sentais... électrisé. Je me souviens être entré dans une bâtisse ancienne, dans un Quartier mal famé. On aurait dit que les gens à l'intérieur m'attendaient. C'était... un traquenard énorme qui s'était refermé sur moi à l'instant même où je l'ai pénétré. Je n'avais pas le choix. J'ai tué tout le monde et je suis monté, monté, monté... J'ignore combien d'étages j'ai franchi, mais j'aurais juré monter au dessus des nuages. J'étais... de plus en plus malade, de plus en plus fatigué. Mes blessures se multipliaient.
- Daiki... murmura Amaya, lui posant une main sur l'épaule.
Son corps tremblait, comme sous le souvenir d'une intense souffrance.
- ... Je suis finalement parvenu en haut du bâtiment, qui donnait sur un patio intérieur entouré de colonnes phosphorescentes. Au centre, à ciel ouvert, il y avait un bassin empli d'un liquide rouge et entouré de végétation. C'est là, au bord du bassin, que je l'ai vu la première fois...
Amaya redoubla d'attention, subjuguée par l'histoire.
- J'étais exténué, me vidant de mon sang. Ma vision était trouble, envahi d'une foule de sentiments contradictoires et de douleurs insupportable qui obscurcissaient mon jugement. Curieusement, tous mes sens étaient décuplés, extrêmement précis. Je pourrais encore aujourd'hui décrire tout ce que je percevais.
- ...
- Il était debout, près du bassin, et sur sa peau ruisselait un liquide rouge, que les gouttes de pluie chassaient lentement.
- Qui était-ce?
- C'était lui. Hermès. C'est la première fois que je l'ai vu.
- Le liquide rouge... C'était du sang?
- C'est ce que j'ai vu au début, mais ça n'en était pas. J'ai couru vers lui, et ai tenté de le tuer, complètement aveuglé par ma souffrance. Malgré ses yeux fermés, je crois qu'il savait déjà que j'étais là depuis longtemps et m'a esquivé avec l'aisance que tu peux imaginer. Je suis tombé dans le bassin, qui était empli de cette substance rouge. C'était beaucoup trop fluide pour du sang, et sa couleur était... différente.
- Que s'est-il passé? demanda Amaya, inquiète.
- Je n'avais plus de forces. J'ai failli me noyer. Il m'a ressorti du bassin d'une main, et a dit: "Et comment comptes-tu me tuer dans cet état?"
Amaya fronça les sourcils:
- Hermès était ta cible? Mais alors... Tu ne l'as pas tué!
- Non. Hermès, ce jour là, m'a sauvé deux fois la vie.
- Comment ça?
- Il...
Daiki mit un temps avant de reprendre:
- Il travaillait pour TriAqua. Il m'a dit que si je me joignais à lui, alors il pourrait me guérir.
- Et tu l'as cru?
- Oui. Il m'a vraiment guéri de mon mal. Quoi qu'il en soit, c'est ce jour là... Que j'ai connu Hermès et que je suis entré dans TriAqua.
- Quel était le rôle d'Hermès dans TriAqua?
- Officiellement, il dirigeait une section de développement pharmaceutique. J'ai toujours su qu'il menait d'autres recherches en parallèle, mais... il était impossible d'avoir des informations dessus. La seule chose que je sais, c'est qu'il utilisait des patients pour ses recherches.
- Comment l'as-tu su?
- ...
La mine de Daiki s'assombrit.
- A TriAqua, j'ai connu quelqu'un... C'est grâce à elle que je m'appelle Daiki. Cela signifie espoir. Elle m'avait nommé ainsi... Pour que je me rappelle que l'espoir était toujours en moi... Qu'il fallait croire en l'avenir. Mais...
Amaya glissa sa main dans celle de Daiki, et la serra doucement, en signe de soutien. Il ne la regarda pas, mais pressa ses doigts. Amaya pouvait sentir sa tristesse à nu.
- Hermès a tout gâché. Un jour... Je suis revenu, et... Elle n'était plus là.
Amaya le sentit serrer ses doigts plus fort.
- Elle... n'était plus... là, répéta-t-il. A partir de ce moment, j'ai commencé à me détacher de TriAqua. C'est aussi à cette époque que j'ai connu Artémis. De nombreuses fois, j'ai été tenté d'abandonner, mais sa voix me l'a interdit. Daiki. Toujours et encore l'espoir. Puis... Je t'ai rencontrée.
Il se tourna vers elle. Elle esquissa un sourire gêné, en croisant son regard apaisé.
- En te voyant, j'ai senti comme... Je me sens mieux prêt de toi. Comme si tu m'étais familière.
Leurs visages étaient si proches qu'ils pouvaient sentir le souffle l'un de l'autre.
- Daiki, je... je ne suis pas sûre...
Au dessus de leurs têtes, les étoiles faisaient doucement scintiller le regard de Daiki. Il murmura:
- Moi, je suis sûr d'une seule chose: j'ai besoin de toi, Amaya...
Il l'enlaça, faisant basculer le ciel étoilé au dessus d'eux. L'étreinte à la fois puissante et délicate de ses bras éveilla en Amaya une sensation qu'elle ignorait jusqu'alors. Elle ferma les yeux, se laissant emporter par le flot d'images qui lui venaient.
Encore... Cette vision... Le futur? Le passé? Etait-ce Daiki qui provoquait cela? Pourquoi voyait-elle Daiki, Yuke et Artémis... et... cette femme qui ressemblait tant à sa mère... Et ces visages qu'elle ne connaissait pas? Qui étaient-ils?
Elle serra Daiki de toutes ses forces, par peur de perdre pied dans cette vision. Par peur de comprendre aussi... Cet affrontement entre Yuke -Hermès- et Daiki... Etait-ce le passé? Ou le futur? Devrait-elle choisir entre eux deux?
Pourquoi tant de souffrance et de peine?
Pourquoi...
Elle murmura, partagée entre l'envie d'être entendue et de ne pas l'être:
- Moi aussi...
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Journée suivant la nuit du post précédent. Quartier de la Chef des Nomades. Willaz, Kestrel et Amaya sont en réunion pour les affaires urgentes à régler.]
- Les guérisons générées par Hermès sont totales, mais les effets secondaires m'inquiètent. Tous les Nomades ressourcés par son pouvoir envoyés en mission avouent ressentir un gêne croissant lors de l'éloignement avec Hermès...
- Je le sais bien, Kestrel, je l'ai moi aussi ressenti quand Yu... Hermès est parti.
- Il était évident qu'il y avait une contrepartie aux miracles réalisés par Hermès, fit remarquer Willaz. Toute chose en ce monde a un prix. La question est: pouvons nous faire confiance à Hermès?
Les deux se tournèrent vers leur Chef, qui baissa un instant le regard, réfléchissant.
- Lorsque Hermès est revenu, j'ai vraiment cru que Yuke était de nouveau parmi nous. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas le cas. La personne que j'ai connu n'était qu'une couverture. Il s'est servi de nous depuis le début. Mais il avait une emprise totale depuis le début. Du temps de sa place en tant que Chef des Nomades, il aurait pu devenir notre Source à notre insu. Il ne l'a pas fait. Ce n'était sûrement que tactique, et ses raisons n'avaient à l'époque peut-être rien d'une affection particulière, mais il nous a laissé le choix. Et nous l'avons aujourd'hui encore... Je ne pense pas qu'Hermès nous veuille du mal...
- ... Mais il serait capable de nous en faire si cela entrait dans ses plans, termina Kestrel, en fronçant les sourcils.
Willaz acquiesça d'un mouvement de tête.
- Nous avons la chance d'avoir des alliés antagonistes parmi nous. Dame Artémis, Sensei et Hermès ne sont pas spécialement habitués à se cotoyer. Ils se méfient les uns des autres. Je compte sur cette méfiance pour nous prémunir contre une éventuelle revirement de l'un d'eux.
- Tu veux dire... Que tu vas leur demander individuellement de se surveiller les uns les autres? demanda Willaz, inquiet.
- C'est déjà fait. Artémis m'a rapporté que Sensei communiquait avec des alliés au loin, par la voix des eaux. Probablement des Aspects qui lui sont fidèles...
- Tu crois que c'est pour ça qu'on entend moins parler des Aspects qui attaquent les villes? Les Aspects Seigneurs préparent quelque chose?
- C'est une possibilité. Sensei m'a également prévenu qu'Artémis avait mis en place en secret divers dispositifs dans cette cité. Des précautions alchimiques, probablement. Il m'a mise en garde contre son apprentissage. Il se peut qu'elle m'utilise à des fins différentes de celles prévues. Puis enfin, les deux m'ont confirmé que Hermès n'était sûrement pas là par hasard. Sa capture fait partie de son plan, ce qui signifie qu'il possède un atout que nous ignorons.
- Cela fait beaucoup de risques.
- Nous vivons une période de crise. La tension monte entre les Nations, du fait du stress provoqué par les attaques conjointes des Aspects et de TriAqua. Les Nations ne se font plus confiance comme avant. Il devient de plus en plus dur de négocier des accords...
- ...
- Très bien, si donc on prend tout cela en compte, comment compte tu nous assurer un futur à peu près correct? trancha Kestrel avec pragmatisme.
- Il va falloir renforcer la formation des Maîtres de l'Air. D'ailleurs, Kestrel, je crois savoir que beaucoup d'infirmiers sont désoeuvrés depuis les guérisons d'Hermès?
- Oui... C'est très calme pour l'instant, comparé à il y a quelques jours...
- Bien. J'aimerai que tu t'occupe de créer un nouvel enseignement dans les dojo, basé sur ta science de guérison. Il faudrait que tu supervise la formation de tous ces infirmiers qui maîtrisent l'Air.
- M... Moi?
- Oui. Si les Tribus de l'Eau sont en difficulté, elles ne vont plus pouvoir nous prodiguer de l'aide. Il va falloir que nous devenions autonomes. Et ce, à tous les niveaux.
- D'accord, je m'en chargerai.
- Quand à toi Willaz, je crois savoir que tu viens d'un village de bâtisseurs, non?
- C'est exact...
- Pourrait tu concevoir un système de locomotion dans la cité, et vers le Pic Sud?
- Pourquoi faire?
- Nous allons installer un dojo sur les hautes montagnes, externe au Temple. POur pouvoir libérer de l'espace et rendre profitable les entrainements.
- Le Pic Sud? Tu veux construire un dojo sur l'ancienne base de TriAqua, que Scutteff et ses amis ont détruit?
- Oui. Cette base est stratégique: elle se situe proche d'un accès aux souterrains qui mènent à Obstacle, c'est à dire... En dessous de l'endroit où nous sommes...
En effet, cela semblait une très bonne idée. Le dojo pourrait avoir accès à la Cité en cas de problème, mais serait également là pour protéger/surveiller une entrée potentielle qui pourrait servir l'ennemi.
- Très bien. Je pense pouvoir faire une sorte de téléphérique. Je vais aller voir avec les architectes du Temple.
- Merci. Bon, maintenant, j'aimerai vous parler du Viéra...
Un bruit sourd résonna derrière les grandes portes solides de la salle de réunion. Les 3 Nomades se regardèrent, interloqués.
- Que se passe-t-il?
Un autre coup puissant se fit entendre, plus proche. Soudain, il y eut une énorme détonation, et les grandes portes de bois massif volèrent en éclat, éjectant deux Nomades parmi les décombres.
- Qu'est-ce que...
Willaz réagit au quart de tour en voyant la silhouette se profiler dans le nuage de fumée:
- Chef! Restez en retrait!
Il bondit vers le centre de la salle, suivit de près par Kestre, tous deux en posture de combat.
°° Un... attentat?!? °°
- Les guérisons générées par Hermès sont totales, mais les effets secondaires m'inquiètent. Tous les Nomades ressourcés par son pouvoir envoyés en mission avouent ressentir un gêne croissant lors de l'éloignement avec Hermès...
- Je le sais bien, Kestrel, je l'ai moi aussi ressenti quand Yu... Hermès est parti.
- Il était évident qu'il y avait une contrepartie aux miracles réalisés par Hermès, fit remarquer Willaz. Toute chose en ce monde a un prix. La question est: pouvons nous faire confiance à Hermès?
Les deux se tournèrent vers leur Chef, qui baissa un instant le regard, réfléchissant.
- Lorsque Hermès est revenu, j'ai vraiment cru que Yuke était de nouveau parmi nous. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas le cas. La personne que j'ai connu n'était qu'une couverture. Il s'est servi de nous depuis le début. Mais il avait une emprise totale depuis le début. Du temps de sa place en tant que Chef des Nomades, il aurait pu devenir notre Source à notre insu. Il ne l'a pas fait. Ce n'était sûrement que tactique, et ses raisons n'avaient à l'époque peut-être rien d'une affection particulière, mais il nous a laissé le choix. Et nous l'avons aujourd'hui encore... Je ne pense pas qu'Hermès nous veuille du mal...
- ... Mais il serait capable de nous en faire si cela entrait dans ses plans, termina Kestrel, en fronçant les sourcils.
Willaz acquiesça d'un mouvement de tête.
- Nous avons la chance d'avoir des alliés antagonistes parmi nous. Dame Artémis, Sensei et Hermès ne sont pas spécialement habitués à se cotoyer. Ils se méfient les uns des autres. Je compte sur cette méfiance pour nous prémunir contre une éventuelle revirement de l'un d'eux.
- Tu veux dire... Que tu vas leur demander individuellement de se surveiller les uns les autres? demanda Willaz, inquiet.
- C'est déjà fait. Artémis m'a rapporté que Sensei communiquait avec des alliés au loin, par la voix des eaux. Probablement des Aspects qui lui sont fidèles...
- Tu crois que c'est pour ça qu'on entend moins parler des Aspects qui attaquent les villes? Les Aspects Seigneurs préparent quelque chose?
- C'est une possibilité. Sensei m'a également prévenu qu'Artémis avait mis en place en secret divers dispositifs dans cette cité. Des précautions alchimiques, probablement. Il m'a mise en garde contre son apprentissage. Il se peut qu'elle m'utilise à des fins différentes de celles prévues. Puis enfin, les deux m'ont confirmé que Hermès n'était sûrement pas là par hasard. Sa capture fait partie de son plan, ce qui signifie qu'il possède un atout que nous ignorons.
- Cela fait beaucoup de risques.
- Nous vivons une période de crise. La tension monte entre les Nations, du fait du stress provoqué par les attaques conjointes des Aspects et de TriAqua. Les Nations ne se font plus confiance comme avant. Il devient de plus en plus dur de négocier des accords...
- ...
- Très bien, si donc on prend tout cela en compte, comment compte tu nous assurer un futur à peu près correct? trancha Kestrel avec pragmatisme.
- Il va falloir renforcer la formation des Maîtres de l'Air. D'ailleurs, Kestrel, je crois savoir que beaucoup d'infirmiers sont désoeuvrés depuis les guérisons d'Hermès?
- Oui... C'est très calme pour l'instant, comparé à il y a quelques jours...
- Bien. J'aimerai que tu t'occupe de créer un nouvel enseignement dans les dojo, basé sur ta science de guérison. Il faudrait que tu supervise la formation de tous ces infirmiers qui maîtrisent l'Air.
- M... Moi?
- Oui. Si les Tribus de l'Eau sont en difficulté, elles ne vont plus pouvoir nous prodiguer de l'aide. Il va falloir que nous devenions autonomes. Et ce, à tous les niveaux.
- D'accord, je m'en chargerai.
- Quand à toi Willaz, je crois savoir que tu viens d'un village de bâtisseurs, non?
- C'est exact...
- Pourrait tu concevoir un système de locomotion dans la cité, et vers le Pic Sud?
- Pourquoi faire?
- Nous allons installer un dojo sur les hautes montagnes, externe au Temple. POur pouvoir libérer de l'espace et rendre profitable les entrainements.
- Le Pic Sud? Tu veux construire un dojo sur l'ancienne base de TriAqua, que Scutteff et ses amis ont détruit?
- Oui. Cette base est stratégique: elle se situe proche d'un accès aux souterrains qui mènent à Obstacle, c'est à dire... En dessous de l'endroit où nous sommes...
En effet, cela semblait une très bonne idée. Le dojo pourrait avoir accès à la Cité en cas de problème, mais serait également là pour protéger/surveiller une entrée potentielle qui pourrait servir l'ennemi.
- Très bien. Je pense pouvoir faire une sorte de téléphérique. Je vais aller voir avec les architectes du Temple.
- Merci. Bon, maintenant, j'aimerai vous parler du Viéra...
Un bruit sourd résonna derrière les grandes portes solides de la salle de réunion. Les 3 Nomades se regardèrent, interloqués.
- Que se passe-t-il?
Un autre coup puissant se fit entendre, plus proche. Soudain, il y eut une énorme détonation, et les grandes portes de bois massif volèrent en éclat, éjectant deux Nomades parmi les décombres.
- Qu'est-ce que...
Willaz réagit au quart de tour en voyant la silhouette se profiler dans le nuage de fumée:
- Chef! Restez en retrait!
Il bondit vers le centre de la salle, suivit de près par Kestre, tous deux en posture de combat.
°° Un... attentat?!? °°
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Salle du Commandement des Nomades de l'Air. Suite immédiate du post précédent: Willaz et Kestrel font face à un intrus, en attendant les renforts!]
Willaz fit signe à Kestrel de la tête, elle lui répondit par un hochement, signe qu'elle avait compris. Willaz se plia sur ses jambes et écarta ses bras de son corps, paume vers le ciel, avec un "Hah!" sec. Tout autour de lui, la poussière se dissipa, chassé par une boule invisible. Aussitôt, la silhouette à l'entrée devint visible. L'intrus n'eut même pas le temps de réagir que la Vrille Céleste de Kestrel le percuta de plein fouet, l'éjectant contre le mur derrière lui, l'encastrant même dedans.
Amaya amassa son Chi et se téléporta.
- ...?!
Elle se trouvait au même endroit. Devant elle, Kestrel et Willaz avaient ramassés les gardes de l'entrée et les remettaient d’aplomb, surveillant l'intrus dans le couloir. Plusieurs Nomades guerriers les avaient rejoins: la garde du bâtiment du commandement. Amaya impulsa à nouveau son Chi, se projetant vers l'endroit qu'elle voulait atteindre. Une aura de pression se déploya autour d'elle, mais elle ne bougea pas d'un pouce.
- Qu'est-ce... qu'il m'arrive?
L'intrus se releva sans peine, nettoyant d'un geste moqueur sa toge. Une toge de NiMong. Avec un insigne... Les Marchands d'Obstacle? Comment était-ce possible? Amaya fronça les sourcils. Quelque chose de bien plus grave se déroulait. Elle ne pouvait plus utiliser la téléportation. Cela signifiait que les flux de Chi Universel étaient interrompus. Quelque part... Qu'est-ce qui pourrait faire une telle chose?
L'ennemi se jeta sur le groupe défensif des Nomades, ignorant totalement leur nombre(approximativement une vingtaine).
La riposte fut immédiate: 5 Maîtres lancèrent un déferlement aérien de techniques en tout genre, provoquant des explosions dans tous les sens. L'ennemi esquivait en sautant dans tous les directions, virevoltant dans les airs comme exempt de pesanteur, comme s'il ne pesait aucun poids, et pouvait prendre appui sur l'air même. Pourtant, tout indiquait que ce n'était pas un Maître de l'Air. Sinon ses parades auraient été complètement différentes, beaucoup moins fatigantes.
4 Nomades s'élancèrent dans un assaut au corps à corps, évoluant sur leurs aiballs à une vitesse ahurissante. Les coups était aussi fulgurants que des éclairs. On voyait à peine les nomades, mais on les devinait grâce aux parades de l'intrus qui frappait ça et là.
En dessous de lui, quatre autres Maître s'étaient mis en cercle, préparant une tornade aspirante qui avait aspiré la plupart des débris au sol, et devait tourner à plus de 200km/h!
Bientôt, les autres cessèrent leurs attaques et laissèrent l'ennemi retomber dans le piège. Une fois que ses pieds furent prit au piège, les 4 nomades s'éloignèrent pour ne pas être victime de la fureur du tourbillon. Soudain, la voix d'Amaya retentit, forte et claire:
- Attention!!!
Sans prévenir, une force mystérieuse jaillit de la silhouette bleue et écrasa littéralement la tornade, provoquant un souffle violent qui expulsa les Maîtres les plus proches, noyant à nouveau la salle dans un nuage de poussière et de débris opaque.
- Willaz!
La fumée se dissipa soudain autour de ce dernier, pour dévoiler l'assaut final des Maîtres de l'Air: tout leur Chi concentré dans leurs membres, ils se jetaient sur l'ennemi, près à l'anéantir avec tout le bâtiment s'il le fallait. Mais au lieu d'esquiver, leur adversaire se contenta de sauter dans les airs (très mauvais calcul face à des Maîtres de l'Air). Aussitôt, il se retrouva avec une vingtaine de techniques ultimes pointant dans sa direction, toutes destinées à s'épanouir vers le haut. La puissance réunie allait être équivalent à une pression atmosphérique 100 fois supérieure à la normale.
Mais à nouveau, quelque chose d'invisible se développa autour de l'ennemi, comme une onde... Elle dissipa toute les techniques et écrasa la vingtaine de Maîtres de l'Air contre le sol, le fissurant et creusant un cratère impressionnant sur celui-ci.
Kestrel et Willaz relevèrent les yeux sur l'adversaire, sidérés. Il venait de terrasser 20 Guerriers du Vent en à peine 1 minute, et n'avait subi aucun dégât!!!
L'intrus se tourna vers eux, leur soulevant le coeur. Mais Kestrel et WIllaz se remirent en position. Pas question de capituler! Il fallait protéger Amaya, protéger les Nomades!
- Yah!
Kestrel lanca une déferlante de Lames de Vent sur l'adversaire, qui les écarta d'un geste large de la main. O_O
Les Techniques semblaient avoir de moins en moins d'effet sur lui... Comment était-ce possible!? Elle et Willaz n'en avaient pas fini: ils déchainèrent un véritable ouragan d'attaques, autant au corps à corps que de techniques de Maîtrise, mais rien n'y fit. L'adversaire les esquiva toutes, son attention sans cesse tournée vers Amaya.
- Vas-t-en! hurla Kestrel, en train de lancer des disques tranchants.
La Chef restait immobile, derrière la grande table. Qu'attendait-elle au juste?!?
- Amaya! insista Willaz, en assénant en rafale des coups de pieds et de poings empreints de Chi.
Soudain, quelque chose d'invisible les frappa, projetant Willaz avec une violence inouïe contre un mur qu'il démolit, et écrasant Kestrel contre le sol, lui faisant presque traverser le plancher.
Elle tenta de se relever, mais son corps était comme disloqué, vidé de ses forces. Elle regarda en direction du mur effondré où Willaz aurait du se relever... mais... rien.
- Non... murmura-t-elle. Amaya...
Amaya faisait face à son adversaire, droite et concentrée. C'était cette personne qui captait les flux de Chi. Elle ne savait pas comment c'était possible, mais on aurait dit qu'ils convergeaient vers elle. C'était cela qui l'empêchait de se téléporter. Et cela également qui devait lui permettre d'annuler toutes les Techniques et le Chi. Tout l'arsenal d'Amaya était donc inutile contre un tel ennemi. Sauf...
Son adversaire éleva sa voix, qui fit tressaillir Amaya, et cloua Kestrel. C'était une voix de femme! Profonde, mélodieuse, envoûtante...
- L'heure de payer pour tes choix est arrivée, Amaya...
Willaz fit signe à Kestrel de la tête, elle lui répondit par un hochement, signe qu'elle avait compris. Willaz se plia sur ses jambes et écarta ses bras de son corps, paume vers le ciel, avec un "Hah!" sec. Tout autour de lui, la poussière se dissipa, chassé par une boule invisible. Aussitôt, la silhouette à l'entrée devint visible. L'intrus n'eut même pas le temps de réagir que la Vrille Céleste de Kestrel le percuta de plein fouet, l'éjectant contre le mur derrière lui, l'encastrant même dedans.
Amaya amassa son Chi et se téléporta.
- ...?!
Elle se trouvait au même endroit. Devant elle, Kestrel et Willaz avaient ramassés les gardes de l'entrée et les remettaient d’aplomb, surveillant l'intrus dans le couloir. Plusieurs Nomades guerriers les avaient rejoins: la garde du bâtiment du commandement. Amaya impulsa à nouveau son Chi, se projetant vers l'endroit qu'elle voulait atteindre. Une aura de pression se déploya autour d'elle, mais elle ne bougea pas d'un pouce.
- Qu'est-ce... qu'il m'arrive?
L'intrus se releva sans peine, nettoyant d'un geste moqueur sa toge. Une toge de NiMong. Avec un insigne... Les Marchands d'Obstacle? Comment était-ce possible? Amaya fronça les sourcils. Quelque chose de bien plus grave se déroulait. Elle ne pouvait plus utiliser la téléportation. Cela signifiait que les flux de Chi Universel étaient interrompus. Quelque part... Qu'est-ce qui pourrait faire une telle chose?
L'ennemi se jeta sur le groupe défensif des Nomades, ignorant totalement leur nombre(approximativement une vingtaine).
La riposte fut immédiate: 5 Maîtres lancèrent un déferlement aérien de techniques en tout genre, provoquant des explosions dans tous les sens. L'ennemi esquivait en sautant dans tous les directions, virevoltant dans les airs comme exempt de pesanteur, comme s'il ne pesait aucun poids, et pouvait prendre appui sur l'air même. Pourtant, tout indiquait que ce n'était pas un Maître de l'Air. Sinon ses parades auraient été complètement différentes, beaucoup moins fatigantes.
4 Nomades s'élancèrent dans un assaut au corps à corps, évoluant sur leurs aiballs à une vitesse ahurissante. Les coups était aussi fulgurants que des éclairs. On voyait à peine les nomades, mais on les devinait grâce aux parades de l'intrus qui frappait ça et là.
En dessous de lui, quatre autres Maître s'étaient mis en cercle, préparant une tornade aspirante qui avait aspiré la plupart des débris au sol, et devait tourner à plus de 200km/h!
Bientôt, les autres cessèrent leurs attaques et laissèrent l'ennemi retomber dans le piège. Une fois que ses pieds furent prit au piège, les 4 nomades s'éloignèrent pour ne pas être victime de la fureur du tourbillon. Soudain, la voix d'Amaya retentit, forte et claire:
- Attention!!!
Sans prévenir, une force mystérieuse jaillit de la silhouette bleue et écrasa littéralement la tornade, provoquant un souffle violent qui expulsa les Maîtres les plus proches, noyant à nouveau la salle dans un nuage de poussière et de débris opaque.
- Willaz!
La fumée se dissipa soudain autour de ce dernier, pour dévoiler l'assaut final des Maîtres de l'Air: tout leur Chi concentré dans leurs membres, ils se jetaient sur l'ennemi, près à l'anéantir avec tout le bâtiment s'il le fallait. Mais au lieu d'esquiver, leur adversaire se contenta de sauter dans les airs (très mauvais calcul face à des Maîtres de l'Air). Aussitôt, il se retrouva avec une vingtaine de techniques ultimes pointant dans sa direction, toutes destinées à s'épanouir vers le haut. La puissance réunie allait être équivalent à une pression atmosphérique 100 fois supérieure à la normale.
Mais à nouveau, quelque chose d'invisible se développa autour de l'ennemi, comme une onde... Elle dissipa toute les techniques et écrasa la vingtaine de Maîtres de l'Air contre le sol, le fissurant et creusant un cratère impressionnant sur celui-ci.
Kestrel et Willaz relevèrent les yeux sur l'adversaire, sidérés. Il venait de terrasser 20 Guerriers du Vent en à peine 1 minute, et n'avait subi aucun dégât!!!
L'intrus se tourna vers eux, leur soulevant le coeur. Mais Kestrel et WIllaz se remirent en position. Pas question de capituler! Il fallait protéger Amaya, protéger les Nomades!
- Yah!
Kestrel lanca une déferlante de Lames de Vent sur l'adversaire, qui les écarta d'un geste large de la main. O_O
Les Techniques semblaient avoir de moins en moins d'effet sur lui... Comment était-ce possible!? Elle et Willaz n'en avaient pas fini: ils déchainèrent un véritable ouragan d'attaques, autant au corps à corps que de techniques de Maîtrise, mais rien n'y fit. L'adversaire les esquiva toutes, son attention sans cesse tournée vers Amaya.
- Vas-t-en! hurla Kestrel, en train de lancer des disques tranchants.
La Chef restait immobile, derrière la grande table. Qu'attendait-elle au juste?!?
- Amaya! insista Willaz, en assénant en rafale des coups de pieds et de poings empreints de Chi.
Soudain, quelque chose d'invisible les frappa, projetant Willaz avec une violence inouïe contre un mur qu'il démolit, et écrasant Kestrel contre le sol, lui faisant presque traverser le plancher.
Elle tenta de se relever, mais son corps était comme disloqué, vidé de ses forces. Elle regarda en direction du mur effondré où Willaz aurait du se relever... mais... rien.
- Non... murmura-t-elle. Amaya...
Amaya faisait face à son adversaire, droite et concentrée. C'était cette personne qui captait les flux de Chi. Elle ne savait pas comment c'était possible, mais on aurait dit qu'ils convergeaient vers elle. C'était cela qui l'empêchait de se téléporter. Et cela également qui devait lui permettre d'annuler toutes les Techniques et le Chi. Tout l'arsenal d'Amaya était donc inutile contre un tel ennemi. Sauf...
Son adversaire éleva sa voix, qui fit tressaillir Amaya, et cloua Kestrel. C'était une voix de femme! Profonde, mélodieuse, envoûtante...
- L'heure de payer pour tes choix est arrivée, Amaya...
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[suite immédiate de mon post précédent.]
Amaya ne voyait qu'une seule issue possible: utiliser l'Alchimie. Mais elle était encore trop inexpérimentée pour l'utiliser correctement en plein combat. De plus, avec l'instabilité du Chi que provoquait la présence de cette ennemie incroyable, cela pouvait virer au cauchemar. Il pourrait y avoir des morts...
Mais elle n'avait pas le choix. Elle allait utiliser le peu que Dame Artémis lui avait appris: la destruction. Elle ne possédait absolument pas la compréhension du corps humain... ce qui faisait que l'effet de sa transmutation serait totalement imprévisible. Il pouvait aussi bien marcher que faire quelque chose d'horrible, ou échouer et la vider de ses forces, voire pire.
La guerrière se jeta sur Amaya avec une rapidité terrifiante. Cette dernière esquiva de justesse et lâcha au passage deux Airbombes en direction de sa tête. Elle remarqua juste que son ennemie cachait un de ses bras. Elle paraissait extrêmement rigide dans ses mouvements...
Une arme sous sa toge? Non... Un dispositif... sinon elle l'utiliserait pour combattre... Ca devait être cette chose qui absorbait les flux de Chi. Pourquoi le cachait-elle? Amaya fit un salto et rebondit sur le sol. Elle bondit vers Kestrel et la tira du sol, puis l'éloigna en se rapprochant de Willaz.
- Kestrel! Est-ce que ça va?!
Kestrel grimaça un sourire et se redressa en position assise.
- Prends Willaz avec toi et allez chercher de l'aide... Artémis et Daiki!
Elle saisit à nouveau Kestrel et bondit vers l'entrée, évitant de justesse un coup titanesque qui démolit une fois de plus le sol, qui s'effondra dans la grande salle de l'étage inférieure. L'assaillante disparut dedans. Amaya en profita pour aider Kestrel à se relever et partir vers Willaz. Dès que l'Amirale passa la porte, elle se retourna. Une ombre bleue défonça le sol, s'élevant comme un prédateur sur sa proie.
°° Maintenant! °°
Amaya libéra son Chi devant elle, brutalisant la Matière comme jamais elle ne l'avait lors de ses leçons avec Artémis. En disloquant l'espace, elle ressentit une douleur et une honte immenses... Les préceptes de l'Alchimie lui interdisaient de dénaturer l'ordre des choses, quelle qu'en soit la raison...
L'effet de la transmutation se fit sentir immédiatement: la gravité sembla disparaître un instant, puis le sol se creusa, comme si une sphère invisible l'écrasait, fissurant celui-ci dans des craquements impressionnants. Soudain, le regard d'Amaya s'éclaira... Elle sentait enfin ce phénomène qu'Artémis lui avait décrit: le bois du plancher semblait résonner en elle... Elle voyait ses fibres mortes et cassantes, la poussière qui l'habitait, les souvenirs qui l'imprégnait... Elle comprenait ce bois, cette matière sèche et inerte depuis des années... Sa structure lui apparaissait clairement, comme une évidence... Elle comprenait à présent ce qu'Artémis lui avait enseigné sur les éléments fondamentaux, dont le bois faisait partie.
°° Je dois essayer... °°
Dans un effort colossal, elle insuffla de nouveau du Chi entre les particules, les brutalisant à nouveau, les marquant de sa volonté. Elle effaçait toutes ses sensations, sa douleur, ses sentiments, sa peur, son doute... Il n'y avait plus qu'elle, le bois et la poussière...
Elle avait détruit le bois, elle venait de le comprendre... Maintenant, elle devait passer à l'étape suprême de l'Alchimie: la construction. Elle se remémorra tout ce qu'Artémis lui avait dit de prendre en compte:
°° Une forme... rond... Une densité... identique... Une organisation... la même... La position... devant moi... L'impulsion... Maintenant! °°
Dans un ultime effort qui lui arracha un cri de souffrance, elle plia la Matière à son unique volonté: tout le plancher se déchira de lui même en libérant un bruit étrange, comme un crissement d'outre-tombe, et s'éleva dans les airs, tournoyant sur lui même... Il s'effrita en poussière et tourbillonna devant Amaya pour prendre la forme d'un bouclier de deux mètre de largeur, épais de 50cm, tout en bois.
Amaya relâcha son emprise, coupant le lien de Chi. La gravité et le temps reprirent leur cours normal, et le choc entre son ennemie et le bouclier fit exploser ce dernier en milles éclats, tandis que l'assassine était propulsée violemment en arrière...
La Guide des Nomades eut à peine la force de se protéger des projections de débris, qui s'incrustèrent dans tous les murs, le plafond et le sol en soulevant des nuages de poussière. La force herculéenne de l'inconnue était inhumaine! Comment une telle chose était possible? Qui pouvait-ce bien être? TriAqua? Les Axes? Utilisait-elle une Maîtrise? Si oui, laquelle était-ce?!
Les questions tournoyaient dans la tête embrumée d'Amaya, anéantie par la transmutation.
°° Transmutation... J'ai réussi... ? °°
La sensation de souffrance et de honte s'était grandement atténuée, comme si l'accomplissement d'une création comblait le pêché de transmuter la Matière. Mais... Contrairement à ses leçons, où elle n'avait pratiqué que des transmutations minimes, avec l'appui de l'Axia... Elle était complètement vidée, avec la sensation désagréable d'avoir frôlé la mort et brisé un interdit suprême. Elle tenta de se relever, mes ses jambes ne semblaient même plus exister que comme des poids morts.
°° Non... Ce n'est pas vrai...?! °°
Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang, rien que pour s'assurer qu'elle était vivante... Ses bras... Ses jambes... Qu'avait-elle fait?!
Soudain, une silhouette apparut dans l'embrasure de la porte. Elle le reconnut aussitôt. Mince, grand, un visage fin et des yeux étranges, une épée à la main...
°° Le Viéra... Non, pas maintenant... °°
Elle amoncela sa volonté à nouveau, sentant le danger arriver; d'un nuage de poussière, l'intruse se jeta sur lui, comme si elle sentait en sa présence une cible prioritaire à Amaya.
- Attention!!!
Tout se passa extrêmement vite... Amaya agit sans réfléchir; en un éclair, elle se trouva entre le Viéra et la meurtrière, saisit le bras du Viéra et se téléporta avec le peu de Chi qui lui restait. Tous deux se retrouvèrent instantanément sur le toit, face au ciel multicolore de l'aube, encore constellé d'étoiles. Le vent frais de la nuit les salua tumultueusement, comme pour les encourager.
- Cours! COURS! fit Amaya, chancelante.
Le Viéra la regarda avec un regard si perçant qu'il donnait l'impression de pouvoir lire en elle.
- Vous m'avez sauvé une fois... C'est à mon tour, maintenant...
Il mit un bras sous son épaule et entreprit de gravir le toi vers l'arête de soutènement. Amaya n'avait pas la force de lutter, même si elle savait qu'avec elle, il ne pourrait fuir. Elle était sur le point de s'évanouir.
°° Daiki... Artémis... °°
Kestrel avait-elle réussi à les prévenir?? Soudain, son soutien s'arrêta. Elle tourna la tête pour voir ce qui l'avait arrêté, et découvrit avec horreur le capuchon bleu de l'assassine se découper dans le ciel s'illuminant.
L'ennemie s'élança vers eux à un rythme fulgurant, plus menaçante que jamais... Cette fois-ci, c'était la fin.
Amaya contempla sa mort fondre sur elle sans ciller, tétanisée par tout ce qu'elle ressentait. Des images se mirent à défiler en elle, mêlées à des émotions suffocantes... Encore et toujours cette vision...
Le coup porté craqua sur les toits de la ville avec fracas.
Amaya ne voyait qu'une seule issue possible: utiliser l'Alchimie. Mais elle était encore trop inexpérimentée pour l'utiliser correctement en plein combat. De plus, avec l'instabilité du Chi que provoquait la présence de cette ennemie incroyable, cela pouvait virer au cauchemar. Il pourrait y avoir des morts...
Mais elle n'avait pas le choix. Elle allait utiliser le peu que Dame Artémis lui avait appris: la destruction. Elle ne possédait absolument pas la compréhension du corps humain... ce qui faisait que l'effet de sa transmutation serait totalement imprévisible. Il pouvait aussi bien marcher que faire quelque chose d'horrible, ou échouer et la vider de ses forces, voire pire.
La guerrière se jeta sur Amaya avec une rapidité terrifiante. Cette dernière esquiva de justesse et lâcha au passage deux Airbombes en direction de sa tête. Elle remarqua juste que son ennemie cachait un de ses bras. Elle paraissait extrêmement rigide dans ses mouvements...
Une arme sous sa toge? Non... Un dispositif... sinon elle l'utiliserait pour combattre... Ca devait être cette chose qui absorbait les flux de Chi. Pourquoi le cachait-elle? Amaya fit un salto et rebondit sur le sol. Elle bondit vers Kestrel et la tira du sol, puis l'éloigna en se rapprochant de Willaz.
- Kestrel! Est-ce que ça va?!
Kestrel grimaça un sourire et se redressa en position assise.
- Prends Willaz avec toi et allez chercher de l'aide... Artémis et Daiki!
Elle saisit à nouveau Kestrel et bondit vers l'entrée, évitant de justesse un coup titanesque qui démolit une fois de plus le sol, qui s'effondra dans la grande salle de l'étage inférieure. L'assaillante disparut dedans. Amaya en profita pour aider Kestrel à se relever et partir vers Willaz. Dès que l'Amirale passa la porte, elle se retourna. Une ombre bleue défonça le sol, s'élevant comme un prédateur sur sa proie.
°° Maintenant! °°
Amaya libéra son Chi devant elle, brutalisant la Matière comme jamais elle ne l'avait lors de ses leçons avec Artémis. En disloquant l'espace, elle ressentit une douleur et une honte immenses... Les préceptes de l'Alchimie lui interdisaient de dénaturer l'ordre des choses, quelle qu'en soit la raison...
L'effet de la transmutation se fit sentir immédiatement: la gravité sembla disparaître un instant, puis le sol se creusa, comme si une sphère invisible l'écrasait, fissurant celui-ci dans des craquements impressionnants. Soudain, le regard d'Amaya s'éclaira... Elle sentait enfin ce phénomène qu'Artémis lui avait décrit: le bois du plancher semblait résonner en elle... Elle voyait ses fibres mortes et cassantes, la poussière qui l'habitait, les souvenirs qui l'imprégnait... Elle comprenait ce bois, cette matière sèche et inerte depuis des années... Sa structure lui apparaissait clairement, comme une évidence... Elle comprenait à présent ce qu'Artémis lui avait enseigné sur les éléments fondamentaux, dont le bois faisait partie.
°° Je dois essayer... °°
Dans un effort colossal, elle insuffla de nouveau du Chi entre les particules, les brutalisant à nouveau, les marquant de sa volonté. Elle effaçait toutes ses sensations, sa douleur, ses sentiments, sa peur, son doute... Il n'y avait plus qu'elle, le bois et la poussière...
Elle avait détruit le bois, elle venait de le comprendre... Maintenant, elle devait passer à l'étape suprême de l'Alchimie: la construction. Elle se remémorra tout ce qu'Artémis lui avait dit de prendre en compte:
°° Une forme... rond... Une densité... identique... Une organisation... la même... La position... devant moi... L'impulsion... Maintenant! °°
Dans un ultime effort qui lui arracha un cri de souffrance, elle plia la Matière à son unique volonté: tout le plancher se déchira de lui même en libérant un bruit étrange, comme un crissement d'outre-tombe, et s'éleva dans les airs, tournoyant sur lui même... Il s'effrita en poussière et tourbillonna devant Amaya pour prendre la forme d'un bouclier de deux mètre de largeur, épais de 50cm, tout en bois.
Amaya relâcha son emprise, coupant le lien de Chi. La gravité et le temps reprirent leur cours normal, et le choc entre son ennemie et le bouclier fit exploser ce dernier en milles éclats, tandis que l'assassine était propulsée violemment en arrière...
La Guide des Nomades eut à peine la force de se protéger des projections de débris, qui s'incrustèrent dans tous les murs, le plafond et le sol en soulevant des nuages de poussière. La force herculéenne de l'inconnue était inhumaine! Comment une telle chose était possible? Qui pouvait-ce bien être? TriAqua? Les Axes? Utilisait-elle une Maîtrise? Si oui, laquelle était-ce?!
Les questions tournoyaient dans la tête embrumée d'Amaya, anéantie par la transmutation.
°° Transmutation... J'ai réussi... ? °°
La sensation de souffrance et de honte s'était grandement atténuée, comme si l'accomplissement d'une création comblait le pêché de transmuter la Matière. Mais... Contrairement à ses leçons, où elle n'avait pratiqué que des transmutations minimes, avec l'appui de l'Axia... Elle était complètement vidée, avec la sensation désagréable d'avoir frôlé la mort et brisé un interdit suprême. Elle tenta de se relever, mes ses jambes ne semblaient même plus exister que comme des poids morts.
°° Non... Ce n'est pas vrai...?! °°
Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang, rien que pour s'assurer qu'elle était vivante... Ses bras... Ses jambes... Qu'avait-elle fait?!
Soudain, une silhouette apparut dans l'embrasure de la porte. Elle le reconnut aussitôt. Mince, grand, un visage fin et des yeux étranges, une épée à la main...
°° Le Viéra... Non, pas maintenant... °°
Elle amoncela sa volonté à nouveau, sentant le danger arriver; d'un nuage de poussière, l'intruse se jeta sur lui, comme si elle sentait en sa présence une cible prioritaire à Amaya.
- Attention!!!
Tout se passa extrêmement vite... Amaya agit sans réfléchir; en un éclair, elle se trouva entre le Viéra et la meurtrière, saisit le bras du Viéra et se téléporta avec le peu de Chi qui lui restait. Tous deux se retrouvèrent instantanément sur le toit, face au ciel multicolore de l'aube, encore constellé d'étoiles. Le vent frais de la nuit les salua tumultueusement, comme pour les encourager.
- Cours! COURS! fit Amaya, chancelante.
Le Viéra la regarda avec un regard si perçant qu'il donnait l'impression de pouvoir lire en elle.
- Vous m'avez sauvé une fois... C'est à mon tour, maintenant...
Il mit un bras sous son épaule et entreprit de gravir le toi vers l'arête de soutènement. Amaya n'avait pas la force de lutter, même si elle savait qu'avec elle, il ne pourrait fuir. Elle était sur le point de s'évanouir.
°° Daiki... Artémis... °°
Kestrel avait-elle réussi à les prévenir?? Soudain, son soutien s'arrêta. Elle tourna la tête pour voir ce qui l'avait arrêté, et découvrit avec horreur le capuchon bleu de l'assassine se découper dans le ciel s'illuminant.
L'ennemie s'élança vers eux à un rythme fulgurant, plus menaçante que jamais... Cette fois-ci, c'était la fin.
Amaya contempla sa mort fondre sur elle sans ciller, tétanisée par tout ce qu'elle ressentait. Des images se mirent à défiler en elle, mêlées à des émotions suffocantes... Encore et toujours cette vision...
Le coup porté craqua sur les toits de la ville avec fracas.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[suite immédiate du post précédent.]
Amaya et le Viéra ouvrirent de grand yeux; un immense mur de tuile les avait protégé...!!!
Soudain, ils virent deux silhouettes se redresser à l'autre bout du toit, qu'Amaya reconnut aussitôt:
- Daiki... murmura-t-elle avant de chanceler.
Ce dernier avait les mains tendues vers eux, maintenant le mur de tuiles en lévitation...
- Maintenant, Amiral!!! fit Daiki à l'adresse de la personne qui se tenait à ses côtés.
Aussitôt, Jérome prit la posture des Maîtres de la Terre, et frappa de son pied le toit, duquel des centaines de tuiles bondirent, puis foncèrent sur l'assassine.
Daiki courut vers Amaya et son allié, l'air inquiet:
- Amaya! Ca va?
- Oui... oui...
- Reculez, je vais vous sortir de là! fit-il autoritairement, visiblement rassuré.
Derrière l'écran protecteur, les bruits de luttes se faisaient insistants. Il les conduisit au point le plus éloigné du toit, puis battit une coque de tuile solide tenant d'elle même. Il s'agenouilla pour toucher le visage d'Amaya, qui lui sourit faiblement.
- Ici tu seras à l’abri... L'Amirale Kestrel va revenir avec des renforts... D'ici là nous te protégerons...
Elle n'eut pas le temps de répondre, qu'il était déjà reparti épauler Jérome. Amaya se redressa difficilement, avec l'aide du Viéra, pour voir le déroulement des hostilités.
Jérome faisait face seul à leur ennemie, la plombant de rafales de tuiles et d'amas condensés d'éclats coupants. Ses mains virevoltaient devant lui au rythme des attaque, ses pieds fermement ancrés sur le toits, pivotant de temps en temps.
Son adversaire ne semblait pas non plus en reste: elle échappait souvent aux assauts par des esquives, mais elle semblait toujours protégée par quelque chose d'invisible. Autour d'elle, les tuiles se brisaient ou rebondissaient, ou tombaient au sol, comme arrachées à l'emprise de Jérome sur elles.
Amaya devait savoir quel était la source de cette capacité. Elle concentra ses minces réserves de Chi pour tenter d'utiliser la vision des alchimiste, qui permettait de comprendre tout ce qu'ils regardaient. Mais ses réserves étaient trop limitées pour obtenir une vision nette. Elle força sur ces yeux, suivant avec difficulté les mouvements rapides de la femme.
Soudain, elle sursauta. Il y avait quelque chose... Une douleur atroce envahit son crâne, comme un puissant rejet. Mais, presque aussitôt, une autre présence s'insinua en elle, bloquant tout sur son passage. La présence étrangère fit refluer l'assaut mental aussi vite qu'il était survenu, et coupa la vue alchimique qu'Amaya avait établie.
°° Mais... Qu'est-ce que... °°
Elle tourna sa tête vers sa droite, et découvrit les yeux étincelant du Viéra braqué sur l'ennemie. Elle sut à ce moment que c'était lui.
- Comment...
- Je peux pénétrer votre esprit.
- Qu'est-ce que...
- ... c'était? termina-t-il de sa voix transcendante. Une barrière mentale. Cette créature est protégée par quelque chose d'extrêmement puissant.
- Cette... créature? Tu sais ce que c'est?
- Un Esprit.
- O_O Mais... C'est impossible...
- Je sais.
- Les Esprits ne peuvent pas se matérialiser!
- Celui là le peut.
Amaya regarda, abasourdie, la silhouette qui avait pris le dessus sur les Maîtres de la Terre et les malmenait de coup puissants qui menacaient à chaque fois de les tuer.
- A moins que...
- Il existe un groupe d'Esprit qui a ce pouvoir...
Les souvenirs de la Guide des Nomades revinrent à la surface... Et tout devint clair.
- Les Gardiennes des Sceaux...
La situation se présentait très mal: Daiki et Jérome étaient à bout de forces, écrasé par le pouvoir sans limite de la Gardienne des Sceaux, inépuisable de par sa nature. Ils avaient déjà pris de sérieux dommages, étaient blessés en plusieurs endroits.
Malgré tout, ils continuaient de donner tout leur Chi pour protéger Amaya. Daiki semblait combattre avec l'énergie du désespoir, mais Jérome semblait préparer quelque chose. Soudain, son Chi s'embrasa, comme une crue, et il se dégagea des coups de la Gardienne en lui lançant une série d'attaque fulgurantes, qui l'éjecta dans le vide. Cela dit, cela ne suffisait pas pour l'arrêter: elle s'appuya sur un support invisible et fondit sur eux à nouveau, fracassant tout le toit qui s'effondra dans la rue jouxtant le bâtiment.
Amaya ne put se retenir et bondit dans leur direction, aussitôt suivie du Viéra.
Mais ce fut une grave erreur: à ce moment précis, la Gardienne ressurgit du vide et s'abattit sur eux avec la dextérité d'un rapace.
Amaya écarquilla les yeux, tandis que son allié derrière elle levait son épée, mais il était trop tard. Bien trop tard...
Les sifflements stridents qui emplirent l'air furent si rapides qu'aucun des trois présent ne put réagir. Comme au ralenti, la Gardienne s'immobilisa en plein air, comme arrêté par quelque apesanteur... Dans sa djellaba, plusieurs impacts minuscules se dessinèrent, produisant des sons proches des hurlements d'âmes en peine, avant de percuter réellement l'assassine et de l'éjecter avec violence à l'autre bout du pont.
Amaya sentit une sensation familière l'envahir, comme une bouffée de vie, d'espoir, de soulagement. Un homme descendit littéralement du ciel devant elle, et atterrit avec grâce, comme ne faisant qu'un avec le vent. Ses yeux d'un bleu profond semblaient voir au delà de ce monde, à travers toutes les choses...
Son aura si particulière l'enveloppa, plongea en elle comme un torrent intarissable, lui redonnant ses forces... Puis soudain, elle sentit la tension... Comme dans un rêve, Hermès, qui avait repris l'apparence de Yuke, fit volte face sur son ennemie qui chargeait à nouveau.
Il fit un mouvement des bras qu'Amaya reconnut instantanément
La Fille de l'Air sentit la masse de Chi se dégager d'Hermès d'un seul coup, et se diviser en centaines de fractions, qui s'imprimèrent dans l'Air pour former un rempart de Lames qui frappèrent la Gardienne de plein fouet. Dans un tourbillon de vent, toute sa djellaba fut déchiquetée de toute part, et s'envola dans le soleil levant derrière elle.
La Gardienne des Sceaux apparut sous son véritable jour: enveloppée d'une robe d'une blancheur immaculée, voletant au gré d'un vent surnaturel, elle se dressait, fière, ses cheveux de nacre étincelants sous les rayons de l'astre du jour.
Elle portait une couronne d'argent, qui permettait de l'identifier sans hésitation.
- Li... Aya... murmura Amaya, serrant les poings.
Soudain, elle se sentit happée par le bas, une sensation très désagréable. La vision de la scène se troubla. Brusquement, elle atterrit avec le Viéra dans un haut-le-cœur à 50m de là, sur un balcon.
Le masque blanc griffé de noir d'Artémis lui faisait face. Elle remarqua Daiki, inconscient, et Jérome qui lui rendit un regard grave.
Ils étaient tous deux un peu blessés, mais en vie.
Elle revint sur le toit en contrebas où le Neutrin et la Gardienne des Sceaux se toisaient, immobiles pour l'instant. Elle s'adressa à Artémis:
- C'est Li Aya, une Gardienne des Sceaux... Elle est revenue pour moi! ... Il ne peut pas la tuer!
- Il est au courant, Amaya, rassura Artémis de sa voix calme.
- Comment peut-elle avoir acquis autant de pouvoir?!? Elle n'est pas dans son monde...
- Elle utilise une Arme Sacrée.
- ??? Une Arme Sacrée?
- C'est cet objet qui lui donne du pouvoir.
Amaya regarda à nouveau la Gardienne, et vit qu'elle tenait dans sa main droite un long bâton blanc, plutôt imposant.
- Il faut l'aider! fit Amaya d'un ton déterminé.
- Non, trancha Artémis avec sérennité. Hermès est un Neutrin. Un combat de cette envergure pourrait provoquer une instabilité chez lui. Si tu es proche de lui, tu risquerais de le gêner et de mettre ta vie en danger.
Amaya la regarda, bouche bée.
- Comment... savez-vous?
- Il me l'a dit lui même...
- Il a un plan?
- Je l'ignore...
En contrebas, les deux adversaires s'étaient élancés l'un contre l'autre. L'affrontement final avait commencé.
Amaya et le Viéra ouvrirent de grand yeux; un immense mur de tuile les avait protégé...!!!
Soudain, ils virent deux silhouettes se redresser à l'autre bout du toit, qu'Amaya reconnut aussitôt:
- Daiki... murmura-t-elle avant de chanceler.
Ce dernier avait les mains tendues vers eux, maintenant le mur de tuiles en lévitation...
- Maintenant, Amiral!!! fit Daiki à l'adresse de la personne qui se tenait à ses côtés.
Aussitôt, Jérome prit la posture des Maîtres de la Terre, et frappa de son pied le toit, duquel des centaines de tuiles bondirent, puis foncèrent sur l'assassine.
Daiki courut vers Amaya et son allié, l'air inquiet:
- Amaya! Ca va?
- Oui... oui...
- Reculez, je vais vous sortir de là! fit-il autoritairement, visiblement rassuré.
Derrière l'écran protecteur, les bruits de luttes se faisaient insistants. Il les conduisit au point le plus éloigné du toit, puis battit une coque de tuile solide tenant d'elle même. Il s'agenouilla pour toucher le visage d'Amaya, qui lui sourit faiblement.
- Ici tu seras à l’abri... L'Amirale Kestrel va revenir avec des renforts... D'ici là nous te protégerons...
Elle n'eut pas le temps de répondre, qu'il était déjà reparti épauler Jérome. Amaya se redressa difficilement, avec l'aide du Viéra, pour voir le déroulement des hostilités.
Jérome faisait face seul à leur ennemie, la plombant de rafales de tuiles et d'amas condensés d'éclats coupants. Ses mains virevoltaient devant lui au rythme des attaque, ses pieds fermement ancrés sur le toits, pivotant de temps en temps.
Son adversaire ne semblait pas non plus en reste: elle échappait souvent aux assauts par des esquives, mais elle semblait toujours protégée par quelque chose d'invisible. Autour d'elle, les tuiles se brisaient ou rebondissaient, ou tombaient au sol, comme arrachées à l'emprise de Jérome sur elles.
Amaya devait savoir quel était la source de cette capacité. Elle concentra ses minces réserves de Chi pour tenter d'utiliser la vision des alchimiste, qui permettait de comprendre tout ce qu'ils regardaient. Mais ses réserves étaient trop limitées pour obtenir une vision nette. Elle força sur ces yeux, suivant avec difficulté les mouvements rapides de la femme.
Soudain, elle sursauta. Il y avait quelque chose... Une douleur atroce envahit son crâne, comme un puissant rejet. Mais, presque aussitôt, une autre présence s'insinua en elle, bloquant tout sur son passage. La présence étrangère fit refluer l'assaut mental aussi vite qu'il était survenu, et coupa la vue alchimique qu'Amaya avait établie.
°° Mais... Qu'est-ce que... °°
Elle tourna sa tête vers sa droite, et découvrit les yeux étincelant du Viéra braqué sur l'ennemie. Elle sut à ce moment que c'était lui.
- Comment...
- Je peux pénétrer votre esprit.
- Qu'est-ce que...
- ... c'était? termina-t-il de sa voix transcendante. Une barrière mentale. Cette créature est protégée par quelque chose d'extrêmement puissant.
- Cette... créature? Tu sais ce que c'est?
- Un Esprit.
- O_O Mais... C'est impossible...
- Je sais.
- Les Esprits ne peuvent pas se matérialiser!
- Celui là le peut.
Amaya regarda, abasourdie, la silhouette qui avait pris le dessus sur les Maîtres de la Terre et les malmenait de coup puissants qui menacaient à chaque fois de les tuer.
- A moins que...
- Il existe un groupe d'Esprit qui a ce pouvoir...
Les souvenirs de la Guide des Nomades revinrent à la surface... Et tout devint clair.
- Les Gardiennes des Sceaux...
La situation se présentait très mal: Daiki et Jérome étaient à bout de forces, écrasé par le pouvoir sans limite de la Gardienne des Sceaux, inépuisable de par sa nature. Ils avaient déjà pris de sérieux dommages, étaient blessés en plusieurs endroits.
Malgré tout, ils continuaient de donner tout leur Chi pour protéger Amaya. Daiki semblait combattre avec l'énergie du désespoir, mais Jérome semblait préparer quelque chose. Soudain, son Chi s'embrasa, comme une crue, et il se dégagea des coups de la Gardienne en lui lançant une série d'attaque fulgurantes, qui l'éjecta dans le vide. Cela dit, cela ne suffisait pas pour l'arrêter: elle s'appuya sur un support invisible et fondit sur eux à nouveau, fracassant tout le toit qui s'effondra dans la rue jouxtant le bâtiment.
Amaya ne put se retenir et bondit dans leur direction, aussitôt suivie du Viéra.
Mais ce fut une grave erreur: à ce moment précis, la Gardienne ressurgit du vide et s'abattit sur eux avec la dextérité d'un rapace.
Amaya écarquilla les yeux, tandis que son allié derrière elle levait son épée, mais il était trop tard. Bien trop tard...
Les sifflements stridents qui emplirent l'air furent si rapides qu'aucun des trois présent ne put réagir. Comme au ralenti, la Gardienne s'immobilisa en plein air, comme arrêté par quelque apesanteur... Dans sa djellaba, plusieurs impacts minuscules se dessinèrent, produisant des sons proches des hurlements d'âmes en peine, avant de percuter réellement l'assassine et de l'éjecter avec violence à l'autre bout du pont.
Amaya sentit une sensation familière l'envahir, comme une bouffée de vie, d'espoir, de soulagement. Un homme descendit littéralement du ciel devant elle, et atterrit avec grâce, comme ne faisant qu'un avec le vent. Ses yeux d'un bleu profond semblaient voir au delà de ce monde, à travers toutes les choses...
Son aura si particulière l'enveloppa, plongea en elle comme un torrent intarissable, lui redonnant ses forces... Puis soudain, elle sentit la tension... Comme dans un rêve, Hermès, qui avait repris l'apparence de Yuke, fit volte face sur son ennemie qui chargeait à nouveau.
Il fit un mouvement des bras qu'Amaya reconnut instantanément
Les Lames des Gardiennes!
La Fille de l'Air sentit la masse de Chi se dégager d'Hermès d'un seul coup, et se diviser en centaines de fractions, qui s'imprimèrent dans l'Air pour former un rempart de Lames qui frappèrent la Gardienne de plein fouet. Dans un tourbillon de vent, toute sa djellaba fut déchiquetée de toute part, et s'envola dans le soleil levant derrière elle.
La Gardienne des Sceaux apparut sous son véritable jour: enveloppée d'une robe d'une blancheur immaculée, voletant au gré d'un vent surnaturel, elle se dressait, fière, ses cheveux de nacre étincelants sous les rayons de l'astre du jour.
Elle portait une couronne d'argent, qui permettait de l'identifier sans hésitation.
- Li... Aya... murmura Amaya, serrant les poings.
Soudain, elle se sentit happée par le bas, une sensation très désagréable. La vision de la scène se troubla. Brusquement, elle atterrit avec le Viéra dans un haut-le-cœur à 50m de là, sur un balcon.
Le masque blanc griffé de noir d'Artémis lui faisait face. Elle remarqua Daiki, inconscient, et Jérome qui lui rendit un regard grave.
Ils étaient tous deux un peu blessés, mais en vie.
Elle revint sur le toit en contrebas où le Neutrin et la Gardienne des Sceaux se toisaient, immobiles pour l'instant. Elle s'adressa à Artémis:
- C'est Li Aya, une Gardienne des Sceaux... Elle est revenue pour moi! ... Il ne peut pas la tuer!
- Il est au courant, Amaya, rassura Artémis de sa voix calme.
- Comment peut-elle avoir acquis autant de pouvoir?!? Elle n'est pas dans son monde...
- Elle utilise une Arme Sacrée.
- ??? Une Arme Sacrée?
- C'est cet objet qui lui donne du pouvoir.
Amaya regarda à nouveau la Gardienne, et vit qu'elle tenait dans sa main droite un long bâton blanc, plutôt imposant.
- Il faut l'aider! fit Amaya d'un ton déterminé.
- Non, trancha Artémis avec sérennité. Hermès est un Neutrin. Un combat de cette envergure pourrait provoquer une instabilité chez lui. Si tu es proche de lui, tu risquerais de le gêner et de mettre ta vie en danger.
Amaya la regarda, bouche bée.
- Comment... savez-vous?
- Il me l'a dit lui même...
- Il a un plan?
- Je l'ignore...
En contrebas, les deux adversaires s'étaient élancés l'un contre l'autre. L'affrontement final avait commencé.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Un peu avant la fin du post précédent, du côté d'Hermès]
Hermès observait la Gardienne avec une extrême attention, comme s'il essayait de voir à travers elle. Dans sa main droite, elle portait un bâton taillé dans un matériau qui ressemblait au marbre, qu'il reconnut immédiatement comme étant de l'Obstacle pur. Une arme taillée dans un seul bloc, sans aucun ajout. Ce bâton d’une extrême rareté était d’une valeur incommensurable. La Gardienne des Sceaux ne tarda pas à l’attaquer:
- Croyiez-vous pouvoir nous berner en ne gardant qu'une partie de l'essence des Sceaux? Nous, leurs propres Gardiennes ?
Hermès ne répondit pas. Plus que son ton glacial, c’était la projection violente de Tao Chi qu’elle déversait qui lui imposait une extrême prudence. Il savait que les Gardiennes faisaient partie des rares esprits capables d’apparaître sur le Monde Terrestre, à cause de leur fonction, mais la Gardienne face à lui n’avait rien d’une apparition. Elle avait une consistance réelle et surtout… Tout ce Tao Chi se comportait comme s’il s’échappait d’une crevasse entre les deux mondes. Il y avait deux courants contraires qui s’aspiraient l’un l’autre en créant des remous dangereux. En les sentant, Hermès frémissait de tout son être car ils exacerbaient son instabilité et le poussaient à se concentrer pour conserver son identité.
Ainsi donc, les Gardiennes des Sceaux avaient trouvé le moyen de l’atteindre plus tôt que prévu.
- Nous ne pouvons pas perdre les Sceaux maintenant, Gardienne. Nous avons à faire avec eux…
Le regard que la femme-esprit lui jeta aurait suffit à transformer un lac en banquise.
- Hérésie! grinça-t-elle, furieuse. Comment osez-vous seulement penser que vous pourrez nous échapper ou même...
Elle parut hésiter, en refoulant une nausée, comme si ce qu'elle s'apprêtait à dire la révulsait au plus haut point:
- ... détruire les Sceaux...
Hermès ne réagit pas tout de suite, tendu pour anticiper les réactions possibles de son interlocutrice et maintenir une vigilance constante face à la violence de sa présence. L'énergie qu'elle déployait pour se maintenir sous cette forme était manifeste et désordonnée. Le Neutrin était maintenant sûr du procédé qu'elle avait utilisé pour en arriver là. C'était terrible de la part d'un esprit. Tout autre qu'une Gardienne aurait été destitué de ses privilèges dans le Monde Spirituel, et banni dans des endroits emplis de disgrâce et de souffrances sans fin. Mais les Gardiennes des Sceaux avaient des droits particuliers, surtout s'il s'agissait des Sceaux. Même celui de profaner un corps terrestre, et de déverser dans ce monde un flot de Tao Chi, qui pouvait provoquer des catastrophes gigantesque en trop grandes quantités.
Hermès se contentait pour l'instant de confiner lui et la Gardienne dans sa propre aura, mais à la moindre poussée en puissance de son adversaire, il devrait suspendre cette précaution pour se protéger lui-même, ainsi que toutes les vies des êtres qui l'avaient accepté comme Source.
- Nous ne souhaitons pas détruire les Sceaux... Nous en avons besoin pour retrouver les nôtres.
- ... Neutrins... prononça-t-elle avec un dégoût suprême. Profanateurs des mondes... les Mille fois Maudits... Orphelins Sans Visage... Les Voleurs des Sceaux... Voici les noms que l'on vous donne dans le Monde Spirituel, parmi d'autres. N'avez-vous commis assez de crimes indescriptibles pour vouloir toujours en commettre un plus terrible que les précédents?
La mine d'Hermès se durci à ces appellations chargées de haine et de ressenti, mais il ne dit rien.
- Aucun Esprit de notre monde ne se souvient tous les sacrilèges que toi et les tiens avez perpétrés depuis l'apparition des hommes. Il en est même que nous ignorons sûrement... Mais une chose est sûre... Un seul d'entre eux auraient suffit à vous plonger tous autant que vous êtes dans les abîmes pour l'éternité. Croyez-vous que votre but, quel qu'il soit, pourrait vous racheter? Vous pourriez sauver le Monde Terrestre et Spirituel des milliers de fois que cela ne serait suffisant.
- Alors... fit Hermès avec un sourire. Tu es venue me tuer, Li Aya, Reine des Gardiennes?
Elle eut un mouvement de recul, outrée de constater son insolente défiance, puis se reprit et le contempla de sa plus haute inhumanité:
- Nous avons changé, Traître-qui-ne-meurt-jamais. Contrairement aux hommes qui vivent vite, nous mettons du temps à changer. La haine que nous vous portions a mis des millénaires à s'apaiser, pendant que nous vous massacrions sans relâche... Aujourd'hui, nous savons enfin comment venir à bout de vous, Orphelins Sans Visage...
Sur ces paroles, elle brandit le bâton d'Obstacle devant elle, attaquant psychiquement d'une vague de Tao Chi énorme. Hermès grimaça et dut reculer d'un bond pour avoir le temps de concentrer son aura devant lui, comme un bouclier. Li Aya le soutenait de son regard dardant, et souffla:
- Tu connais mon nom, Abomination... Dis moi quels sont ceux qui t'ont été donné par le passé, que je puisse dire à tes frères celui d'entre eux qui a été brisé...
Hermès se campa sur ses jambes, prêt à mobiliser tous les êtres dont il était la Source. Son corps se mit à vibrer, faisant se fissurer les tuiles sous ses pieds. Tous les contours de son corps devinrent flous, comme si la lumière du soleil levant autour de lui était déviée par quelque artifice étrange. L'affrontement allait commencer.
Sa voix surgit de la fente instable qui semblait être sa bouche, crissante comme du sable coulant sur du verre:
- Je suis Hermès, le Messager, et j'ai été Yuke, le Secret, Arvath, le Grand Nom, Venian Langue-Tranchante et Sim-Radja du Désert... Et avant cela au temps de l'Avatar Aang, mon nom fut Wan Shi Tong, Celui-qui-sait-dix-mille-Choses.
En entendant le dernier nom, la Gardienne écarquilla les yeux.
- Tu es... celui qui vola le savoir du Monde Spirituel pour l'amener sur le Monde terrestre!? Cet événement a jeté la honte sur les Esprits-Yeux-de-la-Nuit... Mais c'est encore l'un d'entre vous le responsable de cette perfidie!! Honte à toi, Voleur des 10000 savoirs! Puisses-tu souffrir mille tourments pour chaque connaissance que tu as dérobée...
Elle se jeta sur lui avec une hargne sans nom, défonçant le toit de son arme, libérant un flot de Tao Chi par sa bouche, ce qui produisit le son de centaines de cris venant d'outre-tombe. Hermès murmura entre ses dents:
- Tu n'as pas idée de mes tourments, Gardienne...
**************************************
Musique: "Liberated Guardian" (=gardien-ne libéré-e) in "Shadow of the Colossus OST"
Hermès observait la Gardienne avec une extrême attention, comme s'il essayait de voir à travers elle. Dans sa main droite, elle portait un bâton taillé dans un matériau qui ressemblait au marbre, qu'il reconnut immédiatement comme étant de l'Obstacle pur. Une arme taillée dans un seul bloc, sans aucun ajout. Ce bâton d’une extrême rareté était d’une valeur incommensurable. La Gardienne des Sceaux ne tarda pas à l’attaquer:
- Croyiez-vous pouvoir nous berner en ne gardant qu'une partie de l'essence des Sceaux? Nous, leurs propres Gardiennes ?
Hermès ne répondit pas. Plus que son ton glacial, c’était la projection violente de Tao Chi qu’elle déversait qui lui imposait une extrême prudence. Il savait que les Gardiennes faisaient partie des rares esprits capables d’apparaître sur le Monde Terrestre, à cause de leur fonction, mais la Gardienne face à lui n’avait rien d’une apparition. Elle avait une consistance réelle et surtout… Tout ce Tao Chi se comportait comme s’il s’échappait d’une crevasse entre les deux mondes. Il y avait deux courants contraires qui s’aspiraient l’un l’autre en créant des remous dangereux. En les sentant, Hermès frémissait de tout son être car ils exacerbaient son instabilité et le poussaient à se concentrer pour conserver son identité.
Ainsi donc, les Gardiennes des Sceaux avaient trouvé le moyen de l’atteindre plus tôt que prévu.
- Nous ne pouvons pas perdre les Sceaux maintenant, Gardienne. Nous avons à faire avec eux…
Le regard que la femme-esprit lui jeta aurait suffit à transformer un lac en banquise.
- Hérésie! grinça-t-elle, furieuse. Comment osez-vous seulement penser que vous pourrez nous échapper ou même...
Elle parut hésiter, en refoulant une nausée, comme si ce qu'elle s'apprêtait à dire la révulsait au plus haut point:
- ... détruire les Sceaux...
Hermès ne réagit pas tout de suite, tendu pour anticiper les réactions possibles de son interlocutrice et maintenir une vigilance constante face à la violence de sa présence. L'énergie qu'elle déployait pour se maintenir sous cette forme était manifeste et désordonnée. Le Neutrin était maintenant sûr du procédé qu'elle avait utilisé pour en arriver là. C'était terrible de la part d'un esprit. Tout autre qu'une Gardienne aurait été destitué de ses privilèges dans le Monde Spirituel, et banni dans des endroits emplis de disgrâce et de souffrances sans fin. Mais les Gardiennes des Sceaux avaient des droits particuliers, surtout s'il s'agissait des Sceaux. Même celui de profaner un corps terrestre, et de déverser dans ce monde un flot de Tao Chi, qui pouvait provoquer des catastrophes gigantesque en trop grandes quantités.
Hermès se contentait pour l'instant de confiner lui et la Gardienne dans sa propre aura, mais à la moindre poussée en puissance de son adversaire, il devrait suspendre cette précaution pour se protéger lui-même, ainsi que toutes les vies des êtres qui l'avaient accepté comme Source.
- Nous ne souhaitons pas détruire les Sceaux... Nous en avons besoin pour retrouver les nôtres.
- ... Neutrins... prononça-t-elle avec un dégoût suprême. Profanateurs des mondes... les Mille fois Maudits... Orphelins Sans Visage... Les Voleurs des Sceaux... Voici les noms que l'on vous donne dans le Monde Spirituel, parmi d'autres. N'avez-vous commis assez de crimes indescriptibles pour vouloir toujours en commettre un plus terrible que les précédents?
La mine d'Hermès se durci à ces appellations chargées de haine et de ressenti, mais il ne dit rien.
- Aucun Esprit de notre monde ne se souvient tous les sacrilèges que toi et les tiens avez perpétrés depuis l'apparition des hommes. Il en est même que nous ignorons sûrement... Mais une chose est sûre... Un seul d'entre eux auraient suffit à vous plonger tous autant que vous êtes dans les abîmes pour l'éternité. Croyez-vous que votre but, quel qu'il soit, pourrait vous racheter? Vous pourriez sauver le Monde Terrestre et Spirituel des milliers de fois que cela ne serait suffisant.
- Alors... fit Hermès avec un sourire. Tu es venue me tuer, Li Aya, Reine des Gardiennes?
Elle eut un mouvement de recul, outrée de constater son insolente défiance, puis se reprit et le contempla de sa plus haute inhumanité:
- Nous avons changé, Traître-qui-ne-meurt-jamais. Contrairement aux hommes qui vivent vite, nous mettons du temps à changer. La haine que nous vous portions a mis des millénaires à s'apaiser, pendant que nous vous massacrions sans relâche... Aujourd'hui, nous savons enfin comment venir à bout de vous, Orphelins Sans Visage...
Sur ces paroles, elle brandit le bâton d'Obstacle devant elle, attaquant psychiquement d'une vague de Tao Chi énorme. Hermès grimaça et dut reculer d'un bond pour avoir le temps de concentrer son aura devant lui, comme un bouclier. Li Aya le soutenait de son regard dardant, et souffla:
- Tu connais mon nom, Abomination... Dis moi quels sont ceux qui t'ont été donné par le passé, que je puisse dire à tes frères celui d'entre eux qui a été brisé...
Hermès se campa sur ses jambes, prêt à mobiliser tous les êtres dont il était la Source. Son corps se mit à vibrer, faisant se fissurer les tuiles sous ses pieds. Tous les contours de son corps devinrent flous, comme si la lumière du soleil levant autour de lui était déviée par quelque artifice étrange. L'affrontement allait commencer.
Sa voix surgit de la fente instable qui semblait être sa bouche, crissante comme du sable coulant sur du verre:
- Je suis Hermès, le Messager, et j'ai été Yuke, le Secret, Arvath, le Grand Nom, Venian Langue-Tranchante et Sim-Radja du Désert... Et avant cela au temps de l'Avatar Aang, mon nom fut Wan Shi Tong, Celui-qui-sait-dix-mille-Choses.
En entendant le dernier nom, la Gardienne écarquilla les yeux.
- Tu es... celui qui vola le savoir du Monde Spirituel pour l'amener sur le Monde terrestre!? Cet événement a jeté la honte sur les Esprits-Yeux-de-la-Nuit... Mais c'est encore l'un d'entre vous le responsable de cette perfidie!! Honte à toi, Voleur des 10000 savoirs! Puisses-tu souffrir mille tourments pour chaque connaissance que tu as dérobée...
Elle se jeta sur lui avec une hargne sans nom, défonçant le toit de son arme, libérant un flot de Tao Chi par sa bouche, ce qui produisit le son de centaines de cris venant d'outre-tombe. Hermès murmura entre ses dents:
- Tu n'as pas idée de mes tourments, Gardienne...
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Musique: "Liberated Guardian" (=gardien-ne libéré-e) in "Shadow of the Colossus OST"
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[en même temps que le post précédent, côté de Kestrel]
Kestrel entra en trombe dans la maison, surprenant une famille alertée par le vacarme de la bataille, regroupée dans un coin de la pièce.
- Sortez d'ici! Tous! ordonna-t-elle sans prendre la peine de reprendre son souffle.
Les yeux terrifiés des Nomades furent les seules choses qui bougèrent pendant les fractions de seconde suivante, mais l'homme le plus âgé -probablement le père - se reprit et entraina les siens vers Kestrel et la sortie. Ils sortirent au pas de courses, suivis de l'Amirale qui leur indiqua quand ils débouchèrent dans la rue où couraient quelques personnes déjà:
- Rendez-vous à l'hôpital et ne vous arrêtez pas en chemin!
- Que se passe-t-il? s'inquiéta la femme qui tenait un enfant dans ses bras, toute pâle.
Kestrel n'avait pas le temps de répondre aux questions, et de plus, en disant la vérité elle risquait de répandre un vent de panique encore plus grand.
- Un de nos chantier de reconstruction a cédé. Un seul bâtiment s'est effondré, mais nous préférons prendre des précautions. Dépêchez-vous, maintenant!
La famille ne parut pas très convaincue, mais le mouvement des fuyards et la présence d'une Amirale les dissuada de pousser l'investigation plus loin. Kestrel se retrouva seule, et put enfin reprendre un peu son souffle. Soudain, une main se posa sur son épaule, la faisant presque sursauter.
- Excusez-moi Amirale... fit le Maître d'une trentaine d'année près d'elle. Nous avons prévenu toutes les maisons que vous nous avez indiquées. Il ne reste plus que quelques trainards, que mes hommes escortent.
- Bien, soupira Kestrel. Le périmètre est sécurisé. Va donc en faire le rapport aux autres Hauts Gradés.
- Bien, Amirale! fit l'homme avant d'escalader les murs par bonds successifs et disparaître dans le ciel du matin.
Kestrel matérialisa son Airball en forme d'anneau et bondit dessus, ce qui eut pour effet de la propulser à 20m de hauteur, au dessus des toits. Elle fit volte face pour observer dans la direction de l'affrontement. Elle ne fut pas surprise de distinguer la forme d'Hermès - l'ancien Yuke - face à celle de... Elle fronça les sourcils en voyant l'assassin. Il s'agissait en fait d'une... femme? Ou en tout cas, cela y ressemblait... Elle portait une toge d'une blancheur presque irréelle, et arborait une chevelure aux teintes métallique, qui chatoyait sous les rayons du soleil levant. Malgré sa grâce, il se dégageait d'elle quelque chose de sinistre, que Kestrel n'aurait pu décrire. Elle écarquilla les yeux quand elle vit qu'elle portait un bâton de marbre plutôt gros pour sa corpulence.
Ce dernier détail finit de convaincre Kestrel: cette femme n'avait rien d'humain. Etait-ce une déesse, comme Dame Artémis? Non... Elle n'avait pas de masque. Dame Artémis avait mentionné que les Axes portaient toujours un masque, symbole qu'un dieu était prisonnier de leur corps. Etait-elle un Neutrin alors? Pourquoi avait-elle attaqué Amaya, si c'était le cas?
Elle mit de côté toutes ses questions pour se concentrer sur ses tâches à venir. La jeune Fille de l'Air ne voyait pas Daiki et Jérome, qu'elle avait prévenus et envoyés en renforts en premier, ce qui signifiait qu'ils s'étaient écartés avec Amaya pour la mettre en sécurité. Avec un peu de chance, Willaz avait trouvé Dame Artémis et l'avait mise au courant avant de poursuivre la mission qu'elle lui avait confié.
Mais... Tout cela n'était qu'un tas de suppositions. Il fallait qu'elle soit sûre. Elle devait s'assurer qu'Amaya était en sécurité: il en allait de son devoir d'Amirale, de l'avenir des Nomades... de l'avenir du Sekai.
Elle s'élança vers les hauteurs de la cité, place stratégique de sécurité, en prévoyance du combat qui s'annonçait. Si Amaya était accompagnée par un gradé, ou quelqu'un d'expérimenté, elle devrait se trouver là-haut. Soudain, elle entendit des cris effroyables derrière elle, provenant de l'endroit où Hermès affrontait l'assassine.
Elle se retourna pour voir ce qui se passait, mais n'eut pas le temps de comprendre: un souffle violent la frappa de plein fouet, dissipant son Airball et la jetant à bas sur les toits où elle roula sur plusieurs mètres avant de basculer dans le vide. Ses mains saisirent de justesse une gouttière, l'empêchant de tomber dans la ruelle en dessous. Des tuiles chutèrent au dessus d'elle, et l'une d'elle lui entailla la joue. L'Amirale avait le cœur qui battait la chamade. Elle prit sur elle et se hissa sur le toit, où elle resta allongée, tentant de se calmer. Mais ce fut inutile. A peine 2 secondes plus tard, un choc sourd fit trembler la maison sous elle, suivi par un grand bruit d'éboulement. Une nouvelle bouffée de fébrilité la saisit. Maîtrisant ses tremblements, elle se redressa et monta pour voir au dessus de l'arrête de la maison.
En contrebas, le bâtiment qui tenait encore quelques minutes plus tôt le statut de bureaux des Hauts Gradés s'effondrait dans un fracas de poutres brisées et de pierres entrechoquées. Un nuage de poussière s'élevait comme une salissure dans le ciel pur. Kestrel crut apercevoir deux silhouettes bondir entre les débris mouvants.
- Kestrel!
L'Amirale fit volte face et découvrit Amaya, escortée de Jérome et d'un homme étrange aux longs cheveux blonds, plutôt grand et mince, et dont les yeux étincelants plongèrent dans les siens aussitôt qu'elle les croisa. Elle se sentit comme aspirée à lui, et ses pensées se brouillèrent.
- Qu'est-ce que...
Elle secoua la tête. L'étranger au teint pâle ferma ses yeux légèrement bridés et porta sa main à son coeur, comme une marque de respect:
- Escusez-moi, Kestrel-dua... Mon esprit s'égare parmi les hommes...
Sa voix mélodieuse avait attiré à lui tous les regards, mais il ne sembla pas s'en soucier.
- Mon nom est Lifäen. Votre ami a besoin de nous.
- Comment?
- Il peut localiser les gens par la pensée, fit Amaya, pressée. Je t'expliquerai plus tard. Willaz a des ennuis. Tu peux nous suivre?
- ... Oui, bien sûr.
Elle s'avança vers la Guide des Nomades, mais la voix cristalline de Lifaën les prévint:
- A plat ventre!
Le voyant se baisser, ils l'imitèrent sans se poser de question, et bientôt, un nouveau souffle, comme le premier qui avait désarçonné Kestrel rasa les toits de la Cité du Temple Central. Les Filles de l'Air dévièrent le plus gros du vent, et Jérome s'occupa d'immobiliser les tuiles qui volaient dans leur direction. Ils se relevèrent dès l'accalmie, sous un juron du Maître de la Terre:
- Entrailles des Buscas! Quelle puissance!
- Oui, confirma Amaya, levant vers le ciel des coups d'oeil inquiets. Il vaut mieux rester prudents. Lifaën, conduis-nous à Willaz!
Le Viéra opina avant qu'elle n'ait fini sa phrase et s'élança de sa démarche féline sur les toits, les laissant presque sur place.
- Amaya-sama! fit Kestrel en continuant leur course. Si un tel combat se poursuit, la ville va être rayée dans une heure tout au plus! Il faut les faire sortir!
- Je sais, grommela Amaya. Dame Artémis va tenter de les expulser par Alchimie, si Hermès ne fait rien d'ici peu.
- J'ai ordonné à Willaz de prévenir Sensei que nous avions un intrus.
- Nous le savons. Lifaën nous a prévenus, mais il semblerait que Willaz ait un problème.
Kestrel serra les poings, surveillant régulièrement le combat du Neutrin contre sa dangereuse adversaire.
*****************************
Musique: "Agni Kai" in "OST Avatar: le Dernier Maître de l'Air".
Kestrel entra en trombe dans la maison, surprenant une famille alertée par le vacarme de la bataille, regroupée dans un coin de la pièce.
- Sortez d'ici! Tous! ordonna-t-elle sans prendre la peine de reprendre son souffle.
Les yeux terrifiés des Nomades furent les seules choses qui bougèrent pendant les fractions de seconde suivante, mais l'homme le plus âgé -probablement le père - se reprit et entraina les siens vers Kestrel et la sortie. Ils sortirent au pas de courses, suivis de l'Amirale qui leur indiqua quand ils débouchèrent dans la rue où couraient quelques personnes déjà:
- Rendez-vous à l'hôpital et ne vous arrêtez pas en chemin!
- Que se passe-t-il? s'inquiéta la femme qui tenait un enfant dans ses bras, toute pâle.
Kestrel n'avait pas le temps de répondre aux questions, et de plus, en disant la vérité elle risquait de répandre un vent de panique encore plus grand.
- Un de nos chantier de reconstruction a cédé. Un seul bâtiment s'est effondré, mais nous préférons prendre des précautions. Dépêchez-vous, maintenant!
La famille ne parut pas très convaincue, mais le mouvement des fuyards et la présence d'une Amirale les dissuada de pousser l'investigation plus loin. Kestrel se retrouva seule, et put enfin reprendre un peu son souffle. Soudain, une main se posa sur son épaule, la faisant presque sursauter.
- Excusez-moi Amirale... fit le Maître d'une trentaine d'année près d'elle. Nous avons prévenu toutes les maisons que vous nous avez indiquées. Il ne reste plus que quelques trainards, que mes hommes escortent.
- Bien, soupira Kestrel. Le périmètre est sécurisé. Va donc en faire le rapport aux autres Hauts Gradés.
- Bien, Amirale! fit l'homme avant d'escalader les murs par bonds successifs et disparaître dans le ciel du matin.
Kestrel matérialisa son Airball en forme d'anneau et bondit dessus, ce qui eut pour effet de la propulser à 20m de hauteur, au dessus des toits. Elle fit volte face pour observer dans la direction de l'affrontement. Elle ne fut pas surprise de distinguer la forme d'Hermès - l'ancien Yuke - face à celle de... Elle fronça les sourcils en voyant l'assassin. Il s'agissait en fait d'une... femme? Ou en tout cas, cela y ressemblait... Elle portait une toge d'une blancheur presque irréelle, et arborait une chevelure aux teintes métallique, qui chatoyait sous les rayons du soleil levant. Malgré sa grâce, il se dégageait d'elle quelque chose de sinistre, que Kestrel n'aurait pu décrire. Elle écarquilla les yeux quand elle vit qu'elle portait un bâton de marbre plutôt gros pour sa corpulence.
Ce dernier détail finit de convaincre Kestrel: cette femme n'avait rien d'humain. Etait-ce une déesse, comme Dame Artémis? Non... Elle n'avait pas de masque. Dame Artémis avait mentionné que les Axes portaient toujours un masque, symbole qu'un dieu était prisonnier de leur corps. Etait-elle un Neutrin alors? Pourquoi avait-elle attaqué Amaya, si c'était le cas?
Elle mit de côté toutes ses questions pour se concentrer sur ses tâches à venir. La jeune Fille de l'Air ne voyait pas Daiki et Jérome, qu'elle avait prévenus et envoyés en renforts en premier, ce qui signifiait qu'ils s'étaient écartés avec Amaya pour la mettre en sécurité. Avec un peu de chance, Willaz avait trouvé Dame Artémis et l'avait mise au courant avant de poursuivre la mission qu'elle lui avait confié.
Mais... Tout cela n'était qu'un tas de suppositions. Il fallait qu'elle soit sûre. Elle devait s'assurer qu'Amaya était en sécurité: il en allait de son devoir d'Amirale, de l'avenir des Nomades... de l'avenir du Sekai.
Elle s'élança vers les hauteurs de la cité, place stratégique de sécurité, en prévoyance du combat qui s'annonçait. Si Amaya était accompagnée par un gradé, ou quelqu'un d'expérimenté, elle devrait se trouver là-haut. Soudain, elle entendit des cris effroyables derrière elle, provenant de l'endroit où Hermès affrontait l'assassine.
Elle se retourna pour voir ce qui se passait, mais n'eut pas le temps de comprendre: un souffle violent la frappa de plein fouet, dissipant son Airball et la jetant à bas sur les toits où elle roula sur plusieurs mètres avant de basculer dans le vide. Ses mains saisirent de justesse une gouttière, l'empêchant de tomber dans la ruelle en dessous. Des tuiles chutèrent au dessus d'elle, et l'une d'elle lui entailla la joue. L'Amirale avait le cœur qui battait la chamade. Elle prit sur elle et se hissa sur le toit, où elle resta allongée, tentant de se calmer. Mais ce fut inutile. A peine 2 secondes plus tard, un choc sourd fit trembler la maison sous elle, suivi par un grand bruit d'éboulement. Une nouvelle bouffée de fébrilité la saisit. Maîtrisant ses tremblements, elle se redressa et monta pour voir au dessus de l'arrête de la maison.
En contrebas, le bâtiment qui tenait encore quelques minutes plus tôt le statut de bureaux des Hauts Gradés s'effondrait dans un fracas de poutres brisées et de pierres entrechoquées. Un nuage de poussière s'élevait comme une salissure dans le ciel pur. Kestrel crut apercevoir deux silhouettes bondir entre les débris mouvants.
- Kestrel!
L'Amirale fit volte face et découvrit Amaya, escortée de Jérome et d'un homme étrange aux longs cheveux blonds, plutôt grand et mince, et dont les yeux étincelants plongèrent dans les siens aussitôt qu'elle les croisa. Elle se sentit comme aspirée à lui, et ses pensées se brouillèrent.
- Qu'est-ce que...
Elle secoua la tête. L'étranger au teint pâle ferma ses yeux légèrement bridés et porta sa main à son coeur, comme une marque de respect:
- Escusez-moi, Kestrel-dua... Mon esprit s'égare parmi les hommes...
Sa voix mélodieuse avait attiré à lui tous les regards, mais il ne sembla pas s'en soucier.
- Mon nom est Lifäen. Votre ami a besoin de nous.
- Comment?
- Il peut localiser les gens par la pensée, fit Amaya, pressée. Je t'expliquerai plus tard. Willaz a des ennuis. Tu peux nous suivre?
- ... Oui, bien sûr.
Elle s'avança vers la Guide des Nomades, mais la voix cristalline de Lifaën les prévint:
- A plat ventre!
Le voyant se baisser, ils l'imitèrent sans se poser de question, et bientôt, un nouveau souffle, comme le premier qui avait désarçonné Kestrel rasa les toits de la Cité du Temple Central. Les Filles de l'Air dévièrent le plus gros du vent, et Jérome s'occupa d'immobiliser les tuiles qui volaient dans leur direction. Ils se relevèrent dès l'accalmie, sous un juron du Maître de la Terre:
- Entrailles des Buscas! Quelle puissance!
- Oui, confirma Amaya, levant vers le ciel des coups d'oeil inquiets. Il vaut mieux rester prudents. Lifaën, conduis-nous à Willaz!
Le Viéra opina avant qu'elle n'ait fini sa phrase et s'élança de sa démarche féline sur les toits, les laissant presque sur place.
- Amaya-sama! fit Kestrel en continuant leur course. Si un tel combat se poursuit, la ville va être rayée dans une heure tout au plus! Il faut les faire sortir!
- Je sais, grommela Amaya. Dame Artémis va tenter de les expulser par Alchimie, si Hermès ne fait rien d'ici peu.
- J'ai ordonné à Willaz de prévenir Sensei que nous avions un intrus.
- Nous le savons. Lifaën nous a prévenus, mais il semblerait que Willaz ait un problème.
Kestrel serra les poings, surveillant régulièrement le combat du Neutrin contre sa dangereuse adversaire.
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Musique: "Agni Kai" in "OST Avatar: le Dernier Maître de l'Air".
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Suite immédiate du post précédent, du côté de Willaz]
Willaz tenta de se relever en posant une main sur le mur, sa vision trouble. Il contempla, l'air hagard, les gens qui couraient ou tombaient autour de lui comme des animaux désorientés. Son regard s'attarda sur un vieillard, inerte, non loin de lui. Il tituba jusqu'à lui, ses oreilles bourdonnant encore de l'explosion. Les cris le ramenaient peu à peu à l'effroi du moment, tandis qu'il s'agenouillait et prenait le vieillard dans ses bras. Il voulu parler, mais eut l'impression de parler dans le vide avec ses oreilles à moitié sourdes. De plus, il était fort probable que le vacarme de la panique couvre totalement sa voix. Il tâta son cou, restant un long instant à se concentrer.
Au bout d'un moment, il passa ses doigts sur les paupières du vieillard pour les refermer, et l'étendit machinalement sur le banc le plus proche.
Les cris de désespoir emplirent à nouveau l'air. Cette fois-ci, Willaz se boucha les oreilles et regarda en l'air en grimaçant. Même avec sa surdité et ses mains, les cris inhumains lui vrillèrent les tympans. Il aperçu juste au dernier moment une silhouette blanche passer au dessus d'eux, aussi furtive que sa poursuivante.
Autour de lui, les gens se tortillaient à terre en hurlant de douleur et d'effroi. Les Maîtres produisaient en se tordant des mouvements incontrôlés de vent qui se dissolvaient presque aussitôt, comme vidé de leur force par l'intérieur. Willaz n'avait jamais rien vu de tel. Son énergie le quittait lui aussi, malgré qu'il n'entendait plus les voix horribles provenant de leur ennemi.
Soudain, un pilonne de terre émergea non loin de lui, et du haut des toits, 3 ombres tombèrent du ciel et se rétablirent non loin de lui. Il reconnut Amaya et Kestrel, accompagné de l'inconnu qui avait fait irruption lors de la tentative d'assassinat. Son attention fut détournée par l'arrivée de Jérome, qui sauta à bas de son pylône de terre alors que celui-ci disparaissait dans le sol d'où il était apparu.
Kestrel paraissait inquiète quand elle s'approcha de lui:
- ... a va? ... out... bien? ...-ce...il... assé?!
Willaz n'entendait que des bribes. Il n'était pas sûr d'être compréhensible quand il expliqua:
- Vous devez partir! Si les voix reviennent, vous serez touchées vous aussi!
Il fit mine de les repousser sèchement. Il n'aurait jamais osé faire de tels gestes en temps normal devant une Amirale et encore moins la Guide des Nomades ou Jérome, mais il n'avait pas choix: ils devaient le quitter pour ne pas subir ce qu'ils avaient subi. Kestrel recula vivement devant sa détermination, visiblement frappée par sa réaction. Amaya ordonna quelque chose, mais Willaz fut retenu par une voix familière qui résonna clairement dans sa tête:
- Willaz! Ils reviennent vers vous!
Le maître de l'Air regarda partout autour de lui, cherchant désespérément une solution. Il n'en trouva qu'une seule, et ne réfléchit même pas aux conséquences. Il escalada le mur, laissant les 4 autres stupéfaits en bas, pour se hisser sur les hauteurs. De la, il concentra le maximum de Chi au dessus de sa tête, puis le relâcha d'un seul coup en le faisant tourner, l'aplatit pour former un disque de 6 mètres de diamètre au dessus de lui. De son autre main, il produisit des lames de vent et les plaça dans le tourbillon au dessus de lui, ce qui manqua de tout faire exploser. Mais il tint bon, et força le disque à tourner plus vite.
Bientôt, le frottement des lames contre la surface du disque se mit à émettre une vibration sourde, grave, qui emplit son corps et s'étendit à toutes les maisons alentour. Le vrombissement était si intense qu'on n'entendait plus rien d'autre. Il provoquait dans le corps des Nomades un frémissement agréable. Il regarda en bas, et vit les gens se relever, regardant dans toutes les directions pour voir d'où provenant ce son. Certains semblaient plus atteints que d'autres et mettaient du temps à se redresser. Willaz voyait le combat entre Hermès et leur ennemi à moins de 75 mètres. Ils s'échangeait des frappes qui faisaient le même effet que des souffles d'explosion. Le Neutrin semblait dominé par la silhouette blanche et son bâton. Il ne semblait pas blessé, mais ne semblait pas pouvoir prendre l'offensive.
Willaz blêmit quand ils commencèrent à s'éloigner encore plus, s'approchant d'une zone que son vrombissement ne protégeait pas... et qu'ils n'avaient pas évacué. Mais contre toute attente, il vit bientôt des corps bondissant jaillir des ruelles de sa zone, et s'éloigner de lui dans toutes les directions.
Comme des fleurs, des disques identiques au sien se mirent à éclore, se répandant sur les toits de la cité comme des feux s'allumant tour à tour. Ils l'imitaient!
Quelques instants plus tard, une clameur sourde monta de la cité du Temple Central, faisant vibrer chaque mur de ses harmoniques profondes et rassurantes. La voix de Chiku revint dans les pensées de Willaz:
- Bien joué!
Le Maître de l'Air sourit, mais son expression se déforma presque aussitôt en grimace. Son bras commençait à le lancer comme au début d'une crampe. Il ne tiendrait pas éternellement. Son inquiétude prit fin quand l'un des siens vint le rejoindre, et lui fit comprendre par signe qu'il prenait le relais.
Willaz accepta volontiers, et se laissa choir dans la ruelle où se trouvait Kestrel, Amaya, Jérome et l'étranger. Il fut surpris de ne trouver que ce dernier à sa réception. Ce fut de courte durée: des mains vinrent le toucher, et des visages plein de gratitude l'entourèrent. Tous les Nomades venaient le remercier de les priver de leur précédent supplice. Willaz leur sourit, et son regard croisa celui de l'étranger qui le fixait, en retrait. Une sensation familière l'étreignit. Aussitôt, Chiku intervint:
- Willaz! Il lit dans tes pensées!
Surpris, le jeune homme ferma son esprit, comme il avait appris à le faire pour Chiku. Si l'étranger avait compris son acte, il n'en montra rien: ses pensées s'imiscèrent tout de même dans la tête de Willaz, d'une manière très différente de Chiku. Sa présence étaient beaucoup plus discrète, moins sauvage. Son esprit semblait baigner dans un calme insondable, contrairement à l'esprit tumultueux et instinctif de l'aigle. Sa voix résonna plus comme un chant que comme de simples mots:
° Ton aînée souhaite que tu la suives.°
Willaz mit un temps avant de comprendre qui il voulait désigner par "aînée". L'étranger s'élança ensuite vers le bas de la cité, avec la vivacité d'un cerf. Le Maître du l'Air salua de la tête les gens qui le remerciaient encore, et partit à sa poursuite, appelant Chiku par la pensée.
Quoi que fut cet être devant lui, Willaz se jura d'en apprendre plus sur lui plus tard. Il courait aussi vite qu'un maître de l'Air aidé de sa maîtrise, mais n'utilisait visiblement aucun artifice de la sorte. Ses réflexes semblaient hors pair, et il devançait l'arrivée d'obstacle comme s'il connaissait par coeur la ville et ses recoins. Il s'assurait de temps en temps que Willaz le suivait, courant alors à reculons, évitant toujours les obstacles et les gens, et se déplaçant aussi vite.
Mais c'était la façon dont il avait communiqué avec lui qui impressionnait le plus Willaz. Il n'avait jamais envisagé que 2 personnes puissent avoir les mêmes facultés que son aigles. Et en outre, de les utiliser d'une manière si différente, que c'était presque comme s'il n'y connaissait rien. Le Fils de l'Air essaya de projeter ses pensées vers son guide, comme il le faisait avec Chiku:
° Qui es-tu? °
Il y eut un silence pendant lequel il crut que l'étranger ne l'avait pas perçu. Mais bientôt, la présence étrange l'envahit à nouveau, ignorant toutes ses défenses:
° Mon nom est Lifaën. J'appartiens à un peuple caché que tes ancêtres appelaient les Viéras. °
Willaz n'avait jamais entendu parler d'un tel peuple. Mais le fait que les Nomades leur aient donné un nom si agréable le rassura. Ils devaient être en bon termes à cette époque...
° Qu'es-tu venu chercher ici, Lifaën? ° demanda-t-il.
Silence prolongé.
° Je suis venu chercher la Source des Arbres.°
° La... Source des Arbres?... Qu'est-ce? °
Silence.
° Il se bat dans votre ciel en ce moment même, pour sauver votre étrange forêt. °
Il parlait d'Hermès. Willaz comprit qu'il ne s'agissait pas d'une source d'eau, comme il le pensait - à cause des arbres - mais d'une Source comme Hermès l'était devenu pour la majorité des Nomades. Il découvrait une nouvelle facette du Neutrin, qu'il leur avait caché jusque là: il était la Source de bien plus de vies que l'ensemble des Nomades. Mais que cherchait-il au juste en faisant ça? Pourquoi réunir les arbres et les humains à travers lui? Avait-il réuni d'autres êtres? Dans quel but?
Il se garda de réfléchir plus avant, craignant que le Viéra ne lise en lui grâce à ses subtiles techniques.
Ils sortirent soudain des couverts de la ville, débouchant sur l'ancienne plage de l'île, qui se terminait pas un à pic couvert de végétation. En bas, la vallée verdoyante luisait sous le soleil matinal. Derrière eux, la cité vrombissait chaleureusement. Il vit les formes orangées de Kestrel et d'Amaya survoler rapidement la végétation, non loin du Rempart Céleste, de l'autre côté de la vallée. Elles gravirent la falaise comme deux bourrasques, et lorsqu'elles se posèrent sur les hauteurs de l'immense digue, une créature colossale jaillit des eaux de la Mer du Serpent, exposant ses écailles bleutées miroitant au soleil.
Il fallut un bruit de choc violent pour tirer Willaz de sa contemplation de l'Aspect Seigneur de l'Eau. Il se retourna, effrayé. Tous les disques sonores des Maîtres volèrent en éclat, tandis qu'un voile translucide se dissipait au dessus de la cité. Dame Artémis levait le mur anti-Chi!
Soudain, de quelque part à l'est, une forme énorme, semblable à une lance d'or et d'argent sortant du sol frappa de plein fouet une petite silhouette blanche, qui fut éjectée vers le Rempart Céleste comme un vulgaire fétu de paille.
Sous les yeux subjugués de tous les Nomades, la tornade d'or s'élança vers le ciel en continuant sa course, se déployant sous la forme d'un oiseau composé de filaments dorés et argentés, dont les ailes projetèrent sur la cité des chatoiements irisés.
- Samsaara... murmura Willaz, le souffle coupé.
- Non, fit une voix cristalline derrière lui. Ce n'est que le corps de Ara.
- Quoi? fit Willaz, à moitié absorbé par son émerveillement.
- Samsa n'est pas ici. Et ce qui berce tes yeux n'est que la l'ombre vide de Ara.
Ce coup-ci, Willaz eut un sursaut.
- Que dis-tu?
Le Viéra observa l'oiseau fabuleux s'élever dans les cieux, tout en expliquant:
- Samsa et Ara sont les Vents du Monde, aussi semblables qu'opposés. Les chants de mon peuple disent que Samsa se levait quand Ara se couchait, et inversement. Car s'ils s'éveillaient ensemble, ils se battaient furieusement jusqu'à ce que l'un tombe, provoquant des déluges infernaux. Lorsque le Pacte fut scellé, Ara était en sommeil, ce qui l'a préservé de la malédiction.
- Comment ça se fait qu'il n'y ait que son corps, alors?
- Je l'ignore moi-même. Je sais seulement que Samsa et Ara n'obéissent à personne, pas même à Géa, leur mère... Contemple le Seigneur des Eaux, et tu verras le vide qui habite le corps de Ara...
Willaz suivit son conseil, et comprit effectivement ce que voulait dire le Viéra. Sensei dégageait une force intérieure vibrante, qui écrasait sourdement ses perceptions. Alors que l'oiseau d'or et d'argent n'était qu'un amas de puissance, certes terrifiante, mais sans profondeur. De plus, sa forme était instable par moments.
De l'autre côté de la vallée, Sensei dressé au dessus du Rempart Céleste, menaçant de plonger par dessus. Sa gueule ouverte vers la minuscule silhouette blanche paraissait démesurée. Voyant sa petite proie échapper à ses mâchoires d'ivoire, il poussa un son étrange qui ressemblait à plusieurs sifflements différents en même temps. L'effet estourbissait à plusieurs centaines de mètres à la ronde, faisant presque perdre l'équilibre à Willaz.
La silhouette blanche semblait commander sa chute, comme si elle marchait sur l'air. Le Maître de l'Air regarda en directement de Hermès et d'Ara, mais ceux-ci restaient à l'écart, survolant la cité en cercles concentriques, comme s'ils n'osaient pas s'avancer. Willaz faillit les maudire, mais il se rappela ce qui devait être la raison de cet étrange comportement. Dame Artémis avait placé un cercle d'Alchimie tout autour de la cité, pour empêcher Hermès de fuir. Si ils poursuivaient l'ennemi en l'affrontant, ils risqueraient de subir le châtiment qui leur était réservé en cas de fuite. Willaz ne put s'empêcher de penser qu'Hermès se tenait aussi prudemment éloigné d'Aspagenase pour éviter une éventuelle confrontation.
Quoi qu'il en soit, Sensei suffisait amplement pour attraper leur adversaire, ou la renvoyer entre leurs griffes.
D'ailleurs, il ne se fit pas prier. Son long corps jaillit à nouveau de la mer et franchit le Rempart Céleste.
Il ouvrit la gueule, projetant un geyser d'eau dans la vallée, dans la zone où la silhouette blanche allait atterrir. Celle-ci dévia sa chute, mais la Sensei continua de cracher de l'Eau, dont la masse au sol suivait la fugitive. Lorsqu'il eût répandu assez d'eau, Sensei s'arrêta, et aussitôt toute l'eau se mit à geler, s'amoncelant en une gueule de glace à l'image de l'Aspect Seigneur, dont les mâchoires glacées se refermèrent comme un étau sur sa proie.
Puis, tout se figea, tandis que la glace devenait opaque comme le marbre. Un silence presque anormal envahi la cité du Temple central et ses environs, tous les regards fixés sur la tête d'Aspagenase sculptée dans la glace avec un précision déconcertante. La masse de glace, la rapidité, la férocité et la précision de l'Aspect Seigneur étaient... incommensurables. Tous étaient partagés entre émerveillement et effroi.
Willaz demanda à tous les Maîtres présents derrière lui de le suivre pour escorter la captive dans la ville, où elle serait reçue avec tous les égards qu'elle méritait. Tandis qu'ils s'élançaient vers la statut cristalline dans la vallée, Ara se consuma dans le ciel au dessus des toits, posant délicatement son passager.
Willaz tenta de se relever en posant une main sur le mur, sa vision trouble. Il contempla, l'air hagard, les gens qui couraient ou tombaient autour de lui comme des animaux désorientés. Son regard s'attarda sur un vieillard, inerte, non loin de lui. Il tituba jusqu'à lui, ses oreilles bourdonnant encore de l'explosion. Les cris le ramenaient peu à peu à l'effroi du moment, tandis qu'il s'agenouillait et prenait le vieillard dans ses bras. Il voulu parler, mais eut l'impression de parler dans le vide avec ses oreilles à moitié sourdes. De plus, il était fort probable que le vacarme de la panique couvre totalement sa voix. Il tâta son cou, restant un long instant à se concentrer.
Au bout d'un moment, il passa ses doigts sur les paupières du vieillard pour les refermer, et l'étendit machinalement sur le banc le plus proche.
Les cris de désespoir emplirent à nouveau l'air. Cette fois-ci, Willaz se boucha les oreilles et regarda en l'air en grimaçant. Même avec sa surdité et ses mains, les cris inhumains lui vrillèrent les tympans. Il aperçu juste au dernier moment une silhouette blanche passer au dessus d'eux, aussi furtive que sa poursuivante.
Autour de lui, les gens se tortillaient à terre en hurlant de douleur et d'effroi. Les Maîtres produisaient en se tordant des mouvements incontrôlés de vent qui se dissolvaient presque aussitôt, comme vidé de leur force par l'intérieur. Willaz n'avait jamais rien vu de tel. Son énergie le quittait lui aussi, malgré qu'il n'entendait plus les voix horribles provenant de leur ennemi.
Soudain, un pilonne de terre émergea non loin de lui, et du haut des toits, 3 ombres tombèrent du ciel et se rétablirent non loin de lui. Il reconnut Amaya et Kestrel, accompagné de l'inconnu qui avait fait irruption lors de la tentative d'assassinat. Son attention fut détournée par l'arrivée de Jérome, qui sauta à bas de son pylône de terre alors que celui-ci disparaissait dans le sol d'où il était apparu.
Kestrel paraissait inquiète quand elle s'approcha de lui:
- ... a va? ... out... bien? ...-ce...il... assé?!
Willaz n'entendait que des bribes. Il n'était pas sûr d'être compréhensible quand il expliqua:
- Vous devez partir! Si les voix reviennent, vous serez touchées vous aussi!
Il fit mine de les repousser sèchement. Il n'aurait jamais osé faire de tels gestes en temps normal devant une Amirale et encore moins la Guide des Nomades ou Jérome, mais il n'avait pas choix: ils devaient le quitter pour ne pas subir ce qu'ils avaient subi. Kestrel recula vivement devant sa détermination, visiblement frappée par sa réaction. Amaya ordonna quelque chose, mais Willaz fut retenu par une voix familière qui résonna clairement dans sa tête:
- Willaz! Ils reviennent vers vous!
Le maître de l'Air regarda partout autour de lui, cherchant désespérément une solution. Il n'en trouva qu'une seule, et ne réfléchit même pas aux conséquences. Il escalada le mur, laissant les 4 autres stupéfaits en bas, pour se hisser sur les hauteurs. De la, il concentra le maximum de Chi au dessus de sa tête, puis le relâcha d'un seul coup en le faisant tourner, l'aplatit pour former un disque de 6 mètres de diamètre au dessus de lui. De son autre main, il produisit des lames de vent et les plaça dans le tourbillon au dessus de lui, ce qui manqua de tout faire exploser. Mais il tint bon, et força le disque à tourner plus vite.
Bientôt, le frottement des lames contre la surface du disque se mit à émettre une vibration sourde, grave, qui emplit son corps et s'étendit à toutes les maisons alentour. Le vrombissement était si intense qu'on n'entendait plus rien d'autre. Il provoquait dans le corps des Nomades un frémissement agréable. Il regarda en bas, et vit les gens se relever, regardant dans toutes les directions pour voir d'où provenant ce son. Certains semblaient plus atteints que d'autres et mettaient du temps à se redresser. Willaz voyait le combat entre Hermès et leur ennemi à moins de 75 mètres. Ils s'échangeait des frappes qui faisaient le même effet que des souffles d'explosion. Le Neutrin semblait dominé par la silhouette blanche et son bâton. Il ne semblait pas blessé, mais ne semblait pas pouvoir prendre l'offensive.
Willaz blêmit quand ils commencèrent à s'éloigner encore plus, s'approchant d'une zone que son vrombissement ne protégeait pas... et qu'ils n'avaient pas évacué. Mais contre toute attente, il vit bientôt des corps bondissant jaillir des ruelles de sa zone, et s'éloigner de lui dans toutes les directions.
Comme des fleurs, des disques identiques au sien se mirent à éclore, se répandant sur les toits de la cité comme des feux s'allumant tour à tour. Ils l'imitaient!
Quelques instants plus tard, une clameur sourde monta de la cité du Temple Central, faisant vibrer chaque mur de ses harmoniques profondes et rassurantes. La voix de Chiku revint dans les pensées de Willaz:
- Bien joué!
Le Maître de l'Air sourit, mais son expression se déforma presque aussitôt en grimace. Son bras commençait à le lancer comme au début d'une crampe. Il ne tiendrait pas éternellement. Son inquiétude prit fin quand l'un des siens vint le rejoindre, et lui fit comprendre par signe qu'il prenait le relais.
Willaz accepta volontiers, et se laissa choir dans la ruelle où se trouvait Kestrel, Amaya, Jérome et l'étranger. Il fut surpris de ne trouver que ce dernier à sa réception. Ce fut de courte durée: des mains vinrent le toucher, et des visages plein de gratitude l'entourèrent. Tous les Nomades venaient le remercier de les priver de leur précédent supplice. Willaz leur sourit, et son regard croisa celui de l'étranger qui le fixait, en retrait. Une sensation familière l'étreignit. Aussitôt, Chiku intervint:
- Willaz! Il lit dans tes pensées!
Surpris, le jeune homme ferma son esprit, comme il avait appris à le faire pour Chiku. Si l'étranger avait compris son acte, il n'en montra rien: ses pensées s'imiscèrent tout de même dans la tête de Willaz, d'une manière très différente de Chiku. Sa présence étaient beaucoup plus discrète, moins sauvage. Son esprit semblait baigner dans un calme insondable, contrairement à l'esprit tumultueux et instinctif de l'aigle. Sa voix résonna plus comme un chant que comme de simples mots:
° Ton aînée souhaite que tu la suives.°
Willaz mit un temps avant de comprendre qui il voulait désigner par "aînée". L'étranger s'élança ensuite vers le bas de la cité, avec la vivacité d'un cerf. Le Maître du l'Air salua de la tête les gens qui le remerciaient encore, et partit à sa poursuite, appelant Chiku par la pensée.
Quoi que fut cet être devant lui, Willaz se jura d'en apprendre plus sur lui plus tard. Il courait aussi vite qu'un maître de l'Air aidé de sa maîtrise, mais n'utilisait visiblement aucun artifice de la sorte. Ses réflexes semblaient hors pair, et il devançait l'arrivée d'obstacle comme s'il connaissait par coeur la ville et ses recoins. Il s'assurait de temps en temps que Willaz le suivait, courant alors à reculons, évitant toujours les obstacles et les gens, et se déplaçant aussi vite.
Mais c'était la façon dont il avait communiqué avec lui qui impressionnait le plus Willaz. Il n'avait jamais envisagé que 2 personnes puissent avoir les mêmes facultés que son aigles. Et en outre, de les utiliser d'une manière si différente, que c'était presque comme s'il n'y connaissait rien. Le Fils de l'Air essaya de projeter ses pensées vers son guide, comme il le faisait avec Chiku:
° Qui es-tu? °
Il y eut un silence pendant lequel il crut que l'étranger ne l'avait pas perçu. Mais bientôt, la présence étrange l'envahit à nouveau, ignorant toutes ses défenses:
° Mon nom est Lifaën. J'appartiens à un peuple caché que tes ancêtres appelaient les Viéras. °
Willaz n'avait jamais entendu parler d'un tel peuple. Mais le fait que les Nomades leur aient donné un nom si agréable le rassura. Ils devaient être en bon termes à cette époque...
° Qu'es-tu venu chercher ici, Lifaën? ° demanda-t-il.
Silence prolongé.
° Je suis venu chercher la Source des Arbres.°
° La... Source des Arbres?... Qu'est-ce? °
Silence.
° Il se bat dans votre ciel en ce moment même, pour sauver votre étrange forêt. °
Il parlait d'Hermès. Willaz comprit qu'il ne s'agissait pas d'une source d'eau, comme il le pensait - à cause des arbres - mais d'une Source comme Hermès l'était devenu pour la majorité des Nomades. Il découvrait une nouvelle facette du Neutrin, qu'il leur avait caché jusque là: il était la Source de bien plus de vies que l'ensemble des Nomades. Mais que cherchait-il au juste en faisant ça? Pourquoi réunir les arbres et les humains à travers lui? Avait-il réuni d'autres êtres? Dans quel but?
Il se garda de réfléchir plus avant, craignant que le Viéra ne lise en lui grâce à ses subtiles techniques.
Ils sortirent soudain des couverts de la ville, débouchant sur l'ancienne plage de l'île, qui se terminait pas un à pic couvert de végétation. En bas, la vallée verdoyante luisait sous le soleil matinal. Derrière eux, la cité vrombissait chaleureusement. Il vit les formes orangées de Kestrel et d'Amaya survoler rapidement la végétation, non loin du Rempart Céleste, de l'autre côté de la vallée. Elles gravirent la falaise comme deux bourrasques, et lorsqu'elles se posèrent sur les hauteurs de l'immense digue, une créature colossale jaillit des eaux de la Mer du Serpent, exposant ses écailles bleutées miroitant au soleil.
Il fallut un bruit de choc violent pour tirer Willaz de sa contemplation de l'Aspect Seigneur de l'Eau. Il se retourna, effrayé. Tous les disques sonores des Maîtres volèrent en éclat, tandis qu'un voile translucide se dissipait au dessus de la cité. Dame Artémis levait le mur anti-Chi!
Soudain, de quelque part à l'est, une forme énorme, semblable à une lance d'or et d'argent sortant du sol frappa de plein fouet une petite silhouette blanche, qui fut éjectée vers le Rempart Céleste comme un vulgaire fétu de paille.
Sous les yeux subjugués de tous les Nomades, la tornade d'or s'élança vers le ciel en continuant sa course, se déployant sous la forme d'un oiseau composé de filaments dorés et argentés, dont les ailes projetèrent sur la cité des chatoiements irisés.
- Samsaara... murmura Willaz, le souffle coupé.
- Non, fit une voix cristalline derrière lui. Ce n'est que le corps de Ara.
- Quoi? fit Willaz, à moitié absorbé par son émerveillement.
- Samsa n'est pas ici. Et ce qui berce tes yeux n'est que la l'ombre vide de Ara.
Ce coup-ci, Willaz eut un sursaut.
- Que dis-tu?
Le Viéra observa l'oiseau fabuleux s'élever dans les cieux, tout en expliquant:
- Samsa et Ara sont les Vents du Monde, aussi semblables qu'opposés. Les chants de mon peuple disent que Samsa se levait quand Ara se couchait, et inversement. Car s'ils s'éveillaient ensemble, ils se battaient furieusement jusqu'à ce que l'un tombe, provoquant des déluges infernaux. Lorsque le Pacte fut scellé, Ara était en sommeil, ce qui l'a préservé de la malédiction.
- Comment ça se fait qu'il n'y ait que son corps, alors?
- Je l'ignore moi-même. Je sais seulement que Samsa et Ara n'obéissent à personne, pas même à Géa, leur mère... Contemple le Seigneur des Eaux, et tu verras le vide qui habite le corps de Ara...
Willaz suivit son conseil, et comprit effectivement ce que voulait dire le Viéra. Sensei dégageait une force intérieure vibrante, qui écrasait sourdement ses perceptions. Alors que l'oiseau d'or et d'argent n'était qu'un amas de puissance, certes terrifiante, mais sans profondeur. De plus, sa forme était instable par moments.
De l'autre côté de la vallée, Sensei dressé au dessus du Rempart Céleste, menaçant de plonger par dessus. Sa gueule ouverte vers la minuscule silhouette blanche paraissait démesurée. Voyant sa petite proie échapper à ses mâchoires d'ivoire, il poussa un son étrange qui ressemblait à plusieurs sifflements différents en même temps. L'effet estourbissait à plusieurs centaines de mètres à la ronde, faisant presque perdre l'équilibre à Willaz.
La silhouette blanche semblait commander sa chute, comme si elle marchait sur l'air. Le Maître de l'Air regarda en directement de Hermès et d'Ara, mais ceux-ci restaient à l'écart, survolant la cité en cercles concentriques, comme s'ils n'osaient pas s'avancer. Willaz faillit les maudire, mais il se rappela ce qui devait être la raison de cet étrange comportement. Dame Artémis avait placé un cercle d'Alchimie tout autour de la cité, pour empêcher Hermès de fuir. Si ils poursuivaient l'ennemi en l'affrontant, ils risqueraient de subir le châtiment qui leur était réservé en cas de fuite. Willaz ne put s'empêcher de penser qu'Hermès se tenait aussi prudemment éloigné d'Aspagenase pour éviter une éventuelle confrontation.
Quoi qu'il en soit, Sensei suffisait amplement pour attraper leur adversaire, ou la renvoyer entre leurs griffes.
D'ailleurs, il ne se fit pas prier. Son long corps jaillit à nouveau de la mer et franchit le Rempart Céleste.
Il ouvrit la gueule, projetant un geyser d'eau dans la vallée, dans la zone où la silhouette blanche allait atterrir. Celle-ci dévia sa chute, mais la Sensei continua de cracher de l'Eau, dont la masse au sol suivait la fugitive. Lorsqu'il eût répandu assez d'eau, Sensei s'arrêta, et aussitôt toute l'eau se mit à geler, s'amoncelant en une gueule de glace à l'image de l'Aspect Seigneur, dont les mâchoires glacées se refermèrent comme un étau sur sa proie.
Puis, tout se figea, tandis que la glace devenait opaque comme le marbre. Un silence presque anormal envahi la cité du Temple central et ses environs, tous les regards fixés sur la tête d'Aspagenase sculptée dans la glace avec un précision déconcertante. La masse de glace, la rapidité, la férocité et la précision de l'Aspect Seigneur étaient... incommensurables. Tous étaient partagés entre émerveillement et effroi.
Willaz demanda à tous les Maîtres présents derrière lui de le suivre pour escorter la captive dans la ville, où elle serait reçue avec tous les égards qu'elle méritait. Tandis qu'ils s'élançaient vers la statut cristalline dans la vallée, Ara se consuma dans le ciel au dessus des toits, posant délicatement son passager.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Quelques temps après la capture de Li Aya, de retour dans le nouveau bâtiment des Hauts Gradés.]
- Je m'y oppose formellement! tonna l'un des Amiraux en prenant un air menaçant. Cela fait des siècles que les Enfants de l'Air n'ont plus emprisonné d'être vivants entre leurs mains! Mes ancêtres se sont battus pour libérer tous les prisonniers de guerre et je ne tolérerai jamais qu'une prison soit restaurée en notre sein!
Une autre opina de la tête. Kestrel réprima un sourire en constatant l'ignorance bornée de son homologue détaché aux bibliothèques des Nomades. Elle lui portait un immense respect, mais comme la plupart des intellectuels, il vivait un peu trop écarté du monde pour en avoir une conception pratique. Malgré le consentement tacite des Nomades de ne jamais emprisonner physiquement un être vivant, il était impossible de ne pas se rendre compte après des temps si troublé, que les Nations de l'Air étaient forcées de recourir à des moyens détournés pour assurer la sécurité de tous. Kestrel avait conscience que Amaya ne pouvait pas faire autrement qu'utiliser certaines méthodes que la plupart des grandes familles auraient désapprouvées. C'était pour cette raison qu'elle ne s'était pas présentée pour l'instant. L'idée lui répugnait, mais elle avait une vision pratique et terre-à-terre de la situation: il leur fallait emprisonner Li Aya pour le moment.
D'ailleurs, elle n'oubliait pas qu'ils avaient déjà un grand prisonnier ici: Hermès. Elle dirigea son attention sur lui, du coin de l'oeil. Il était à l'écart, l'air impénétrable. Il avait reprit l'apparence de Yuke, l'ancien maître d'Amaya, pour ne pas susciter de questions et plus de méfiance de la part des membres du conseil ici présent. Ses yeux d'un bleu profond fixaient avec intensité Li Aya, immobilisée grâce à un double cercle de transmutation, tracé par Dame Artémis et Amaya. Le premier, celui de l'Axe, emprisonnait la femme-esprit en ce monde et en cet endroit, empêchant tout mouvement spirituel ou physique de sa personne. Ce cercle était très puissant, et avait été conçu dans la hâte, avant d'être consolidé. Il était très petit, symbolisant l'étau impitoyable qui retenait les actions de la Gardienne. Le second, tracé par Amaya en plus de temps était bien plus large, et ses symboles plus épars. Les formes étaient plus subtiles, moins sauvages. Ce cercle avait pour rôle de confiner l'influence néfaste du Tao Chi qui se déversait par la faille que provoquait la Gardienne par sa simple présence. Il les préservait en autres des voix des morts, qui avaient causé de grands dégâts lors du combat au dessus de la cité.
Depuis les événements de la matinée, les Nomades jetaient sur Yuke -Hermès- des regards partagés. Ce qu'il avait fait pour eux n'était pas remis en cause, mais ses capacités semblaient éveiller de l'inquiétude, et parfois de la peur. Du temps où il était Chef, ils avaient entendu toute sorte de rumeurs le concernant, mais rien qui eût pu les préparer à ça.
Aucun n'avait encore évoqué son sujet en sa présence, mais Kestrel subodorait que la question serait soulevée dès qu'ils seraient à l'abris de sa personne. Elle avait aussi remarqué que Willaz, près de la porte, le surveillait régulièrement, comme s'il avait peur qu'il s'échappe.
Elle reporta son attention sur le débat qui échauffait le conseil depuis plusieurs minutes, maintenant.
- ... pas le propos! tranchait un Ancien. Vous devez réfléchir en terme de sécurité de notre peuple, et non en termes de principes d'un autre âge. L'idée d'emprisonner notre ennemie et de lui soutirer des informations par la force me répugne autant qu'à vous, mais regardez la vérité en face: notre Guide est obligée de prendre cette décision. Il en va de notre survie à tous.
Le commentaire du vieil homme parut calmer quelque ardeur, mais l'opposant de tout à l'heure s'avérait intransigeant.
- J'ignore ce qu'est cette femme, et pourquoi elle a voulu assassiner notre Guide, mais cela importe peu! De nombreuses personnes pourraient avoir envie d'attenter à sa vie. Et ce, en ces murs mêmes.
Kestrel, cette fois-ci, sentit que son moment approchait. Elle ne comprenait que trop bien où l'homme voulait en venir. Bientôt, il allait soumettre ses doutes sur les motivations de Yuke -Hermès- , puis de Dame Artémis, et ainsi de suite. En agissant ainsi, il allait affaiblir la crédibilité d'Amaya et d'elle-même quant à leurs choix concernant la Nation. Kestrel ne pensait pas qu'il s'en rendait compte, mais les précautions semblaient s'imposer.
- Osez-vous insinuer qu'il y aurait des traître dans nos rangs, Maître Gondsoa?
- Il suffit! coupa Kestrel, d'une voix si forte qu'elle s'étonna elle même.
Les yeux ronds des membres du conseil convergèrent vers elle, dans un silence soudain. Elle se retint de déglutir et s'avança d'un pas, pour montrer qu'elle ne parlait pas à la légère.
- Nous sommes en temps de troubles. Les premiers pour nous depuis la disparition de Aang, à vrai dire. Si nous voulons nous en sortir, il faut cesser de se chamailler ses les détails et nous rassembler.
Elle parcourut l'assemblée des yeux, faisant culpabiliser chacun d'entre eux assez pour qu'ils pèsent le pour et le contre de la situation.
- Chacun de nous a des idées différentes et nous avons toujours appris à échanger nos idées. Mais en temps de guerre, nous ne pouvons utiliser la même méthode. Nous devons effacer ce qui fait chacun de nous un être unique pour ne devenir qu'une tornade, impénétrable et toute puissante, qui frayera notre chemin dans le Sekai vers l'avenir.
Elle se tut un instant, laissant ses paroles faire leur effet... Puis termina:
- Si nous sommes le corps de la tornade, Amaya en est la pointe qui nous guide au sol. Nous devons tous nous fier à elle, la laisser nous emmener dans la direction qu'elle a choisi. Sans cela, nous seront dispersés, et la tornade mourra d'elle même. Est-ce ce que vous désirez, Fils des Vents? Vous voulez que les Nomades se dispersent pour ne jamais se retrouver?
Nombre de regards se baissèrent, touchés par son image.
- Moi, ce n'est pas ce que je veux. Amaya a été désignée comme notre Guide, et tant qu'elle en assumera la charge, je la suivrai jusqu'au bout, sans douter d'elle et de ses choix. Je ferai tout mon possible pour l'épauler, car elle est la garante de notre unicité. En ferez-vous de même, Enfants des Vents?
Il n'y eut d'abord que peu de réaction, mais bientôt, des têtes hochèrent. L'Ancien qui avait parlé auparavant la salua même d'un sourire reconnaissant. Kestrel vit que certains peinaient à acquiescer. Elle décida de forcer un peu le destin, et fit volte face pour se retrouver face à Amaya, debut sur la petite estrade derrière elle.
- Amaya-sama. Vous avez notre sort entre vos mains. Que comptez-vous faire avec notre ennemie?
Amaya soutint son regard avec intensité. Elles se comprenaient bien, maintenant. La Guide releva ses yeux pour toiser le conseil, et déclara d'une voix posée, imposant le respect:
- Nous allons tenter d'en savoir plus sur elle. Son sort sera décidé en fonction de ce que nous apprenons. Comme je pense que nous n'arriverons à rien sans les talents de Dame Artémis, je vais laisser notre ennemie entre ses mains. Je vous ferai un rapport dès que j'en saurai plus.
Une voix à l'accent étrange et familier provinrent de l'extérieur du conseil, sur la droite d'Amaya:
- Guide Amaya, si ce n'est pas trop demander, j'aimerai mener personnellement les interrogatoires sur cette étrangère.
Kestrel fut parcourue d'un frisson. Elle avait presque oublié sa présence. Mais sa demande la surprenait encore plus. Pourquoi? Elle consulta Amaya du coin de l'oeil. Cette dernière semblait elle aussi troublée par la demande. Cependant, elle prit la meilleure décision en répondant sans marque de familiarité imposé par le protocole, mais avec le respect qui était dû à son statut:
- Ce ne sera pas nécessaire, Yuke-sensei. J'ai d'autres missions à vous confier.
Cette attitude volontairement distante montra clairement à Hermès qu'elle souhaitait l'écarter de Li Aya, et qu'elle ne reviendrait pas sur sa décision. S'il fut surpris de cette réplique, il n'en montra rien. Il se contenta de la saluer d'un signe de tête très protocolaire et de se dissoudre en fils d'or et d'argent qui traversèrent le plafond sous les exclamations surprises des Nomades présents.
Kestrel regarda furtivement Willaz, qui lui confirma son inquiétude en lui adressant un froncement de sourcils prononcé. Hermès était contrarié pour oser quitter ainsi la salle sans le consentement d'Amaya. Et sans leur surveillance, l'Avatar seul savait ce qu'il pouvait manigancer.
Willaz comprit sans que Kestrel eut besoin de faire plus qu'un pincement de lèvres. Il sortit de la salle sans un bruit, aux trousses d'Hermès.
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musique: "Time for Judgement" (=Moment pour la Justice) in "OST Final Fantasy 10" by Nobuo Uematsu.
- Je m'y oppose formellement! tonna l'un des Amiraux en prenant un air menaçant. Cela fait des siècles que les Enfants de l'Air n'ont plus emprisonné d'être vivants entre leurs mains! Mes ancêtres se sont battus pour libérer tous les prisonniers de guerre et je ne tolérerai jamais qu'une prison soit restaurée en notre sein!
Une autre opina de la tête. Kestrel réprima un sourire en constatant l'ignorance bornée de son homologue détaché aux bibliothèques des Nomades. Elle lui portait un immense respect, mais comme la plupart des intellectuels, il vivait un peu trop écarté du monde pour en avoir une conception pratique. Malgré le consentement tacite des Nomades de ne jamais emprisonner physiquement un être vivant, il était impossible de ne pas se rendre compte après des temps si troublé, que les Nations de l'Air étaient forcées de recourir à des moyens détournés pour assurer la sécurité de tous. Kestrel avait conscience que Amaya ne pouvait pas faire autrement qu'utiliser certaines méthodes que la plupart des grandes familles auraient désapprouvées. C'était pour cette raison qu'elle ne s'était pas présentée pour l'instant. L'idée lui répugnait, mais elle avait une vision pratique et terre-à-terre de la situation: il leur fallait emprisonner Li Aya pour le moment.
D'ailleurs, elle n'oubliait pas qu'ils avaient déjà un grand prisonnier ici: Hermès. Elle dirigea son attention sur lui, du coin de l'oeil. Il était à l'écart, l'air impénétrable. Il avait reprit l'apparence de Yuke, l'ancien maître d'Amaya, pour ne pas susciter de questions et plus de méfiance de la part des membres du conseil ici présent. Ses yeux d'un bleu profond fixaient avec intensité Li Aya, immobilisée grâce à un double cercle de transmutation, tracé par Dame Artémis et Amaya. Le premier, celui de l'Axe, emprisonnait la femme-esprit en ce monde et en cet endroit, empêchant tout mouvement spirituel ou physique de sa personne. Ce cercle était très puissant, et avait été conçu dans la hâte, avant d'être consolidé. Il était très petit, symbolisant l'étau impitoyable qui retenait les actions de la Gardienne. Le second, tracé par Amaya en plus de temps était bien plus large, et ses symboles plus épars. Les formes étaient plus subtiles, moins sauvages. Ce cercle avait pour rôle de confiner l'influence néfaste du Tao Chi qui se déversait par la faille que provoquait la Gardienne par sa simple présence. Il les préservait en autres des voix des morts, qui avaient causé de grands dégâts lors du combat au dessus de la cité.
Depuis les événements de la matinée, les Nomades jetaient sur Yuke -Hermès- des regards partagés. Ce qu'il avait fait pour eux n'était pas remis en cause, mais ses capacités semblaient éveiller de l'inquiétude, et parfois de la peur. Du temps où il était Chef, ils avaient entendu toute sorte de rumeurs le concernant, mais rien qui eût pu les préparer à ça.
Aucun n'avait encore évoqué son sujet en sa présence, mais Kestrel subodorait que la question serait soulevée dès qu'ils seraient à l'abris de sa personne. Elle avait aussi remarqué que Willaz, près de la porte, le surveillait régulièrement, comme s'il avait peur qu'il s'échappe.
Elle reporta son attention sur le débat qui échauffait le conseil depuis plusieurs minutes, maintenant.
- ... pas le propos! tranchait un Ancien. Vous devez réfléchir en terme de sécurité de notre peuple, et non en termes de principes d'un autre âge. L'idée d'emprisonner notre ennemie et de lui soutirer des informations par la force me répugne autant qu'à vous, mais regardez la vérité en face: notre Guide est obligée de prendre cette décision. Il en va de notre survie à tous.
Le commentaire du vieil homme parut calmer quelque ardeur, mais l'opposant de tout à l'heure s'avérait intransigeant.
- J'ignore ce qu'est cette femme, et pourquoi elle a voulu assassiner notre Guide, mais cela importe peu! De nombreuses personnes pourraient avoir envie d'attenter à sa vie. Et ce, en ces murs mêmes.
Kestrel, cette fois-ci, sentit que son moment approchait. Elle ne comprenait que trop bien où l'homme voulait en venir. Bientôt, il allait soumettre ses doutes sur les motivations de Yuke -Hermès- , puis de Dame Artémis, et ainsi de suite. En agissant ainsi, il allait affaiblir la crédibilité d'Amaya et d'elle-même quant à leurs choix concernant la Nation. Kestrel ne pensait pas qu'il s'en rendait compte, mais les précautions semblaient s'imposer.
- Osez-vous insinuer qu'il y aurait des traître dans nos rangs, Maître Gondsoa?
- Il suffit! coupa Kestrel, d'une voix si forte qu'elle s'étonna elle même.
Les yeux ronds des membres du conseil convergèrent vers elle, dans un silence soudain. Elle se retint de déglutir et s'avança d'un pas, pour montrer qu'elle ne parlait pas à la légère.
- Nous sommes en temps de troubles. Les premiers pour nous depuis la disparition de Aang, à vrai dire. Si nous voulons nous en sortir, il faut cesser de se chamailler ses les détails et nous rassembler.
Elle parcourut l'assemblée des yeux, faisant culpabiliser chacun d'entre eux assez pour qu'ils pèsent le pour et le contre de la situation.
- Chacun de nous a des idées différentes et nous avons toujours appris à échanger nos idées. Mais en temps de guerre, nous ne pouvons utiliser la même méthode. Nous devons effacer ce qui fait chacun de nous un être unique pour ne devenir qu'une tornade, impénétrable et toute puissante, qui frayera notre chemin dans le Sekai vers l'avenir.
Elle se tut un instant, laissant ses paroles faire leur effet... Puis termina:
- Si nous sommes le corps de la tornade, Amaya en est la pointe qui nous guide au sol. Nous devons tous nous fier à elle, la laisser nous emmener dans la direction qu'elle a choisi. Sans cela, nous seront dispersés, et la tornade mourra d'elle même. Est-ce ce que vous désirez, Fils des Vents? Vous voulez que les Nomades se dispersent pour ne jamais se retrouver?
Nombre de regards se baissèrent, touchés par son image.
- Moi, ce n'est pas ce que je veux. Amaya a été désignée comme notre Guide, et tant qu'elle en assumera la charge, je la suivrai jusqu'au bout, sans douter d'elle et de ses choix. Je ferai tout mon possible pour l'épauler, car elle est la garante de notre unicité. En ferez-vous de même, Enfants des Vents?
Il n'y eut d'abord que peu de réaction, mais bientôt, des têtes hochèrent. L'Ancien qui avait parlé auparavant la salua même d'un sourire reconnaissant. Kestrel vit que certains peinaient à acquiescer. Elle décida de forcer un peu le destin, et fit volte face pour se retrouver face à Amaya, debut sur la petite estrade derrière elle.
- Amaya-sama. Vous avez notre sort entre vos mains. Que comptez-vous faire avec notre ennemie?
Amaya soutint son regard avec intensité. Elles se comprenaient bien, maintenant. La Guide releva ses yeux pour toiser le conseil, et déclara d'une voix posée, imposant le respect:
- Nous allons tenter d'en savoir plus sur elle. Son sort sera décidé en fonction de ce que nous apprenons. Comme je pense que nous n'arriverons à rien sans les talents de Dame Artémis, je vais laisser notre ennemie entre ses mains. Je vous ferai un rapport dès que j'en saurai plus.
Une voix à l'accent étrange et familier provinrent de l'extérieur du conseil, sur la droite d'Amaya:
- Guide Amaya, si ce n'est pas trop demander, j'aimerai mener personnellement les interrogatoires sur cette étrangère.
Kestrel fut parcourue d'un frisson. Elle avait presque oublié sa présence. Mais sa demande la surprenait encore plus. Pourquoi? Elle consulta Amaya du coin de l'oeil. Cette dernière semblait elle aussi troublée par la demande. Cependant, elle prit la meilleure décision en répondant sans marque de familiarité imposé par le protocole, mais avec le respect qui était dû à son statut:
- Ce ne sera pas nécessaire, Yuke-sensei. J'ai d'autres missions à vous confier.
Cette attitude volontairement distante montra clairement à Hermès qu'elle souhaitait l'écarter de Li Aya, et qu'elle ne reviendrait pas sur sa décision. S'il fut surpris de cette réplique, il n'en montra rien. Il se contenta de la saluer d'un signe de tête très protocolaire et de se dissoudre en fils d'or et d'argent qui traversèrent le plafond sous les exclamations surprises des Nomades présents.
Kestrel regarda furtivement Willaz, qui lui confirma son inquiétude en lui adressant un froncement de sourcils prononcé. Hermès était contrarié pour oser quitter ainsi la salle sans le consentement d'Amaya. Et sans leur surveillance, l'Avatar seul savait ce qu'il pouvait manigancer.
Willaz comprit sans que Kestrel eut besoin de faire plus qu'un pincement de lèvres. Il sortit de la salle sans un bruit, aux trousses d'Hermès.
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musique: "Time for Judgement" (=Moment pour la Justice) in "OST Final Fantasy 10" by Nobuo Uematsu.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Dans la salle du conseil des Nomades.]- Je vais extraire la Gardienne du corps qu'elle possède, expliqua Artémis de sa voix prenante. Dès que c'est fait, tu auras très peu de temps, Amaya, pour la capturer avant qu'elle ne se dissipe d'elle-même.
Les Nomades et leurs alliés de la Terre qui les avaient rejoints ne comprenaient pas vraiment ce qu'il se passait. Leur Guide et l'Axia parlaient d'une chose dont seule Kestrel avait connaissance hormis les 2 concernées.
- Entendu, fit Amaya avec un air déterminé.
Kestrel était impatiente. C'était la première fois qu'elle allait voir de l'Alchimie. Elle allait enfin voir si Dame Artémis avait tenu sa promesse d'éduquer Amaya à l'Art des dieux...
L'Axia posa un pied sur le cercle de transmutation primaire, qu'elle dissolu d'un mouvement large du bras. Comme l'effet conjugué des Maîtrises, un souffle d'air s'éleva, et le plancher se mit à grincer. Dame Artémis ne s'en soucia pas et avança prudemment vers le cercle qui maintenait la Gardienne prisonnière. Elle exécuta une série de mouvements semblables à un enchevêtrement habile de toutes les Maîtrises, agrémentée de gestes inconnus et surprenants.
- Maintenant! fit-elle.
D'un seul coup, le cercle autour de la gardienne s'illumina, et la salle se mit à trembler. Il y eut comme un bruit de déchirement, et la silhouette blanche de la femme-esprit s'éleva dans les airs, laissant derrière elle un autre corps, encore attaché à elle par des fils argentés.
Les présents poussèrent des exclamations stupéfaites. La Gardienne commença à pousser un cri qui glaçait les sangs, entouré d'un halo bleuté. Un Amiral derrière Amaya voulu intervenir, mais la Guide l'interrompit d'un seul geste. Elle n'avait jamais vu une Gardienne sous ce jour: elle portait une étrange armure, qui semblait émaner du bâton de marbre que tenait son hôte, comme si cette chose la renforçait, la protégeait, lui donnait du pouvoir...
Quoi qu'il en soit, Amaya sentit le flux du Chi atteindre un niveau suffisant autour d'elle: elle l'épousa et lui imprima sa volonté. Elle franchit une à une les 3 étapes fondamentales de l'alchimie
Destruction...
La femme esprit commença à se désagréger, son cri ne faiblissant pas. Les fragments de Tao Chi s'élevèrent dans les airs, illuminant toute la salle.
Compréhension...
Elle palpa de son esprit cette énergie qu'elle manipulait... Elle voyait des souvenirs, des gens, de tous lieux et de toutes époques... Tous morts, arrachés à la quiétude du Monde Spirituel par le pouvoir de la Gardienne. Cela ne devait pas être.
Reconstruction.
Elle leva le bras d'un mouvement sec, et ordonna les flux d'énergie selon son instinct, la forme qui lui paraissaient la plus appropriée.
Le Tao Chi se concentra en un cristal luminescent, qui descendit lentement entre les mains de la Guide, sous les regards incrédules des présents.
Le cristal cessa d'illuminer la pièce, mais continua de briller doucement. Kestrel s'était déjà précipitée vers l'ancien hôte, pour le soutenir. Dame Artémis s'écarta.
L'Amirale se retourna vers sa Guide, l'air ahuri.
- Kestrel? Que... Que se passe-t-il?
Cette dernière s'écarta sans dire un mot, révélant la personne que Li Aya avait utilisée pour se manifester dans ce monde.
Tout le monde présent écarquilla les yeux, incapables de croire ce qu'ils voyaient.
- Vous l'avez bien éduquée, Dame Artémis.
L'homme s'inclina avant de se redresser avec un léger sourire devant l'air incrédule de l'assistance.
- Je vois que vous êtes troublé par ma présence. Hermès-sama ne vous a-t-il pas prévenus?
- P... Prévenus de quoi? balbutia Amaya, surpassant son choc.
- Aah, je comprends mieux. Je le reconnais bien là.
- Qui êtes-vous? s'indigna Amaya. Pourquoi êtes-vous si...
- ... semblables? termina-t-il, amusé. Hermès-sama prend souvent mon apparence pour brouiller les pistes. Mon nom est Tilian. Je travaille pour celui que vous connaissez sous le nom de Grand Frère des Marchands d'Obstacle, Emir de Nimong et de toutes les confréries marchandes du Sekai. Je suis ici sur demande expresse de l'Emir en personne, pour régler de nombreuses choses fâcheuses.
Il se passa un temps, pendant lequel l'auditoire digéra les informations, encore sidérée d'être en face de l'exacte réplique de l'ancien Chef des Nomades de l'Air, Yuke. Puis un Amiral, sourcils froncés, s'adressa à Amaya:
- Guide! Que signifie cette mascarade?! Qui est Hermès? Cet homme est-il le vrai Yuke-sama? J'exige des explications!
Elle se tourna vers lui, ramenée à la réalité par cette voix "étrangère". Il allait falloir leur révéler la vérité. Elle serait probablement destituée des Nomades quand ils apprendraient tout ce qu'elle leur avait caché, même si c'était pour leur bien.
- Vous les aurez, Amiraux, mais après que j'aie entendu les paroles de cet homme, envoyé par l'Emir, trancha-t-elle d'un ton sec avant de revenir sur son précédent interlocuteur. Je t'écoute, Emissaire Tilian.
- Mon Emir s'excuse de ne pas avoir pu vous rendre visite en personne, mais des affaires de la plus hautes importances l'ont retenu à Nimong. Il vous salue et vous fait parvenir tous son respect. Tout d'abord, il souhaite vous soumettre une requête.
- Laquelle?
- Mon Emir compte Hermès-sama comme son plus noble allié et un de ses plus grands amis. Il vous conjure de lever les soupçons qui pèsent sur lui, et jure sur son honneur se porter garant de lui.
La nouvelle était des plus frappantes. Pourquoi Hermès n'en avait pas fait mention plus tôt? Si ceci était vrai, il était une des personnes les plus soutenues du Sekai! Noble allié de l'Emir de Nimong, cela signifiait l'appui de toutes les confréries marchandes du monde...
Kestrel s'émerveillait de toutes les ressources que le Neutrin avait en sa possession. Chaque journée révélait une pièce de plus de son puzzle, dessinant toujours une fresque de plus en plus... extraordinaire.
Le plan qu'Hermès mettait en exécution était si vaste que la Fille de l'Air n'osait imaginer tous les moyens qu'il avait fallu pour le préparer. Elle percevait plus que jamais l'inhumanité du Neutrin. Aucun humain, fusse-t-il Chef de Nation, n'aurait pu tisser une telle toile. Et encore, elle savait maintenant n'en deviner qu'une partie.
Où les emmenait-il? La solution de TriAqua impliquait-elle un tel déploiement de préparatifs?
- Pour vous apporter la preuve de sa bonne foi, l'Emir propose à votre Nation de prendre en charge toutes les dépenses concernant la construction du Temple Central, et de vous apporter tout le soutien dont vous avez besoin.
L'auditoire affichait un air de plus en plus ébahi à chaque phrase. De telles nouvelles étaient des plus prodigieuses. Amaya eut du mal à trouver les bon mots pour répondre:
- Eh bien... Je pense que le conseil ici présent sera d'accord avec moi pour considérer que le soutien de l'Emir est reçu avec un grand enthousiasme de la part des Nomades. Nous le remercions également de balayer les doutes sur Y... Hermès-sama. Toutefois, je souhaite tout de même avoir des précisions à son propos.
- Bien entendu, Sérénissime Guide. Je pourrai moi-même apporter des preuves qu'Hermès-sama oeuvre dans l'intérêt du Sekai depuis de longues années, et que ses intentions sont louables. Le fait que je lui laisse utiliser mon apparence comme couverture en est une, Sérénissime.
- ...
- Ensuite, mon Emir vous fait un présent unique.
Tilian s'approcha d'Amaya, éveillant la méfiance des Nomades, même s'ils ne bougèrent pas. Il lui tendit le bâton massif qui semblait fait de marbre blanc, et qui les dépassait en hauteur.
Dame Artémis, en retrait, étendit silencieusement son bras en évitant soigneusement de regarder l'objet, comme si il l'éblouissait. Personne ne s'en aperçut.
- Qu'est-ce que c'est?
- Il s'agit d'un des treize Armes Sacrées, Sérénissime. Les Armes des dieux de jadis, qui dit-on étaient seules capables de blesser les Aspects Seigneurs.
Amaya prit l'objet des deux mains, ne sachant que dire. C'était un objet d'une valeur inestimable, probablement plus que tout l'argent qu'il faudrait pour construire le Temple Central...
- Mon Maître a pensé que Prime, l'Arme Sacrée du Paradoxe, devait être en votre possession. Les Armes sont éteintes depuis la chute des dieux, mais il garde espoir qu'elles puissent se réveiller si un Aspect Seigneur attaque son possesseur. Si c'est le cas, vous aurez une défense non négligeable face au Grand Serpent.
Tilian lança un regard entendu à Amaya.
- Je... Je ne sais pas si je peux accepter un présent d'une telle valeur. Elle... fait partie du patrimoine de l'humanité, non?
- Mon Emir s'est arrangé pour autoriser chaque Nation à disposer d'une Arme Sacrée, dont elle sera la gardienne. Vous devrez seulement la rendre visible à ceux qui demanderont voir cet objet unique.
- Très bien. Dis à l'Emir que nous lui sommes reconnaissants de cet honneur.
Tilian recula avec son sourire si différent de celui de Yuke -Hermès-, avant de prendre un air plus grave.
- Il faut enfin que je vous fasse part d'une nouvelle grave que nous déplorons, mais que nous ne pouvons nier. Vous êtes au courant des tensions qui opposent actuellement le Royaume de la Terre et la Nation du Feu?
- A propos des médicaments contre l'Os de Verre? Oui je suis au courant. Le Royaume de la Terre m'a déjà demandé si je les soutenais dans leur cause.
Tilian s'assombrit encore plus:
- Eh bien, nos marchands itinérants revenant d'Omashu ont récemment averti nos services que d'importantes flottes se groupaient sur les côtes ouest.
- Ce qui signifie... devina Kestrel.
- ... que le Royaume de la Terre se prépare à la guerre, oui, confirma Tilian. Et je peux même avancer que les négociations vont échouer, sinon la Nation du Feu aurait déjà levé son blocus.
- La guerre... murmura un Amiral, comme s'il essayait de se convaincre qu'il avait bien entendu.
L'Amirale Jérome, qui était resté ici pour assurer le contact entre sa Nation et les Nomades, craignait déjà cette issue. Il n'avait pu trouver le moment idéal pour en parler à Amaya, mais il savait que la guerre était inévitable, maintenant. Cette dernière le consulta du regard, comme si elle cherchait dans ses yeux un espoir qui permettrait de réfuter cette nouvelle. Mais Jérome fit non de la tête, sans rien dire.
Kestrel, conservant son pragmatisme, sollicita sa supérieure:
- Que fait-on, Guide Amaya? Allons nous soutenir le Royaume de la Terre et entrer en guerre?
Suspendus à ces lèvres, toute l'assemblée affichait une mine qui hésitait entre la crainte et l'espoir. Mais elle n'avait pas le choix. Les Nomades ne pouvaient laisser mourir des innocents sans intervenir.
- Nous allons partir dans la bataille, fit-elle d'une voix solennelle.
Aussitôt, la crainte des Nomades se mua en une atmosphère pesante. Faire la guerre était la chose qu'ils détestaient tous le plus. Mais il le fallait. Tous comprenaient pourquoi Amaya avait pris une telle décision.
- Ecoutez-moi, tous, continua-t-elle. Je vais tout vous révéler sur ce qu'il s'est passé depuis que je suis devenue Guide des Nomades. Une fois que je l'aurai fait, j'assumerai mes paroles et je partirai pour la guerre, et dirigerai les Nomades dans la bataille. Dès mon départ, je ne serai plus Guide des Nomades. Je souhaite me retirer de mes fonctions. Même si j'ai toujours fait de mon mieux, je ne peux pas continuer à prendre des décisions aussi douloureuses. J'en ai discuté avec l'Amirale Kestrel, et elle est d'accord pour reprendre le pénible rôle de Guide. Je suis sûre qu'elle saura nous mener avec sagesse et prudence à travers ce qui nous attend. Elle a accepté de me garder Amirale à ses côtés, et je continuerai de l'aider ainsi, avec vous tous.
Elle leur laissa le temps d'encaisser quand elle s'adressa à l'Axia, immobile dans l'ombre:
- Dame Artémis, pouvez-vous levez les entraves qui retiennent Hermès prisonnier en nos murs?
L'Axia répondit d'un hochement de tête, et sortit de la salle sans mot dire.
- Tilian, j'aurai à m'entretenir avec vous et Kestrel après tout ceci, en privé.
L'Emissaire approuva, troublant une fois de plus la Nomade d'être en présence de celui de qui avait donné vie à son maître. Elle échangea un regard complice avec Kestrel, qui la réconforta un peu.
Amaya soupira. Elle y était enfin. Le moment du jugement.
Les Nomades et leurs alliés de la Terre qui les avaient rejoints ne comprenaient pas vraiment ce qu'il se passait. Leur Guide et l'Axia parlaient d'une chose dont seule Kestrel avait connaissance hormis les 2 concernées.
- Entendu, fit Amaya avec un air déterminé.
Kestrel était impatiente. C'était la première fois qu'elle allait voir de l'Alchimie. Elle allait enfin voir si Dame Artémis avait tenu sa promesse d'éduquer Amaya à l'Art des dieux...
L'Axia posa un pied sur le cercle de transmutation primaire, qu'elle dissolu d'un mouvement large du bras. Comme l'effet conjugué des Maîtrises, un souffle d'air s'éleva, et le plancher se mit à grincer. Dame Artémis ne s'en soucia pas et avança prudemment vers le cercle qui maintenait la Gardienne prisonnière. Elle exécuta une série de mouvements semblables à un enchevêtrement habile de toutes les Maîtrises, agrémentée de gestes inconnus et surprenants.
- Maintenant! fit-elle.
D'un seul coup, le cercle autour de la gardienne s'illumina, et la salle se mit à trembler. Il y eut comme un bruit de déchirement, et la silhouette blanche de la femme-esprit s'éleva dans les airs, laissant derrière elle un autre corps, encore attaché à elle par des fils argentés.
Les présents poussèrent des exclamations stupéfaites. La Gardienne commença à pousser un cri qui glaçait les sangs, entouré d'un halo bleuté. Un Amiral derrière Amaya voulu intervenir, mais la Guide l'interrompit d'un seul geste. Elle n'avait jamais vu une Gardienne sous ce jour: elle portait une étrange armure, qui semblait émaner du bâton de marbre que tenait son hôte, comme si cette chose la renforçait, la protégeait, lui donnait du pouvoir...
Quoi qu'il en soit, Amaya sentit le flux du Chi atteindre un niveau suffisant autour d'elle: elle l'épousa et lui imprima sa volonté. Elle franchit une à une les 3 étapes fondamentales de l'alchimie
Destruction...
La femme esprit commença à se désagréger, son cri ne faiblissant pas. Les fragments de Tao Chi s'élevèrent dans les airs, illuminant toute la salle.
Compréhension...
Elle palpa de son esprit cette énergie qu'elle manipulait... Elle voyait des souvenirs, des gens, de tous lieux et de toutes époques... Tous morts, arrachés à la quiétude du Monde Spirituel par le pouvoir de la Gardienne. Cela ne devait pas être.
Reconstruction.
Elle leva le bras d'un mouvement sec, et ordonna les flux d'énergie selon son instinct, la forme qui lui paraissaient la plus appropriée.
Le Tao Chi se concentra en un cristal luminescent, qui descendit lentement entre les mains de la Guide, sous les regards incrédules des présents.
- Spoiler:
Le cristal cessa d'illuminer la pièce, mais continua de briller doucement. Kestrel s'était déjà précipitée vers l'ancien hôte, pour le soutenir. Dame Artémis s'écarta.
L'Amirale se retourna vers sa Guide, l'air ahuri.
- Kestrel? Que... Que se passe-t-il?
Cette dernière s'écarta sans dire un mot, révélant la personne que Li Aya avait utilisée pour se manifester dans ce monde.
Tout le monde présent écarquilla les yeux, incapables de croire ce qu'ils voyaient.
- Vous l'avez bien éduquée, Dame Artémis.
L'homme s'inclina avant de se redresser avec un léger sourire devant l'air incrédule de l'assistance.
- Je vois que vous êtes troublé par ma présence. Hermès-sama ne vous a-t-il pas prévenus?
- P... Prévenus de quoi? balbutia Amaya, surpassant son choc.
- Aah, je comprends mieux. Je le reconnais bien là.
- Qui êtes-vous? s'indigna Amaya. Pourquoi êtes-vous si...
- ... semblables? termina-t-il, amusé. Hermès-sama prend souvent mon apparence pour brouiller les pistes. Mon nom est Tilian. Je travaille pour celui que vous connaissez sous le nom de Grand Frère des Marchands d'Obstacle, Emir de Nimong et de toutes les confréries marchandes du Sekai. Je suis ici sur demande expresse de l'Emir en personne, pour régler de nombreuses choses fâcheuses.
Il se passa un temps, pendant lequel l'auditoire digéra les informations, encore sidérée d'être en face de l'exacte réplique de l'ancien Chef des Nomades de l'Air, Yuke. Puis un Amiral, sourcils froncés, s'adressa à Amaya:
- Guide! Que signifie cette mascarade?! Qui est Hermès? Cet homme est-il le vrai Yuke-sama? J'exige des explications!
Elle se tourna vers lui, ramenée à la réalité par cette voix "étrangère". Il allait falloir leur révéler la vérité. Elle serait probablement destituée des Nomades quand ils apprendraient tout ce qu'elle leur avait caché, même si c'était pour leur bien.
- Vous les aurez, Amiraux, mais après que j'aie entendu les paroles de cet homme, envoyé par l'Emir, trancha-t-elle d'un ton sec avant de revenir sur son précédent interlocuteur. Je t'écoute, Emissaire Tilian.
- Mon Emir s'excuse de ne pas avoir pu vous rendre visite en personne, mais des affaires de la plus hautes importances l'ont retenu à Nimong. Il vous salue et vous fait parvenir tous son respect. Tout d'abord, il souhaite vous soumettre une requête.
- Laquelle?
- Mon Emir compte Hermès-sama comme son plus noble allié et un de ses plus grands amis. Il vous conjure de lever les soupçons qui pèsent sur lui, et jure sur son honneur se porter garant de lui.
La nouvelle était des plus frappantes. Pourquoi Hermès n'en avait pas fait mention plus tôt? Si ceci était vrai, il était une des personnes les plus soutenues du Sekai! Noble allié de l'Emir de Nimong, cela signifiait l'appui de toutes les confréries marchandes du monde...
Kestrel s'émerveillait de toutes les ressources que le Neutrin avait en sa possession. Chaque journée révélait une pièce de plus de son puzzle, dessinant toujours une fresque de plus en plus... extraordinaire.
Le plan qu'Hermès mettait en exécution était si vaste que la Fille de l'Air n'osait imaginer tous les moyens qu'il avait fallu pour le préparer. Elle percevait plus que jamais l'inhumanité du Neutrin. Aucun humain, fusse-t-il Chef de Nation, n'aurait pu tisser une telle toile. Et encore, elle savait maintenant n'en deviner qu'une partie.
Où les emmenait-il? La solution de TriAqua impliquait-elle un tel déploiement de préparatifs?
- Pour vous apporter la preuve de sa bonne foi, l'Emir propose à votre Nation de prendre en charge toutes les dépenses concernant la construction du Temple Central, et de vous apporter tout le soutien dont vous avez besoin.
L'auditoire affichait un air de plus en plus ébahi à chaque phrase. De telles nouvelles étaient des plus prodigieuses. Amaya eut du mal à trouver les bon mots pour répondre:
- Eh bien... Je pense que le conseil ici présent sera d'accord avec moi pour considérer que le soutien de l'Emir est reçu avec un grand enthousiasme de la part des Nomades. Nous le remercions également de balayer les doutes sur Y... Hermès-sama. Toutefois, je souhaite tout de même avoir des précisions à son propos.
- Bien entendu, Sérénissime Guide. Je pourrai moi-même apporter des preuves qu'Hermès-sama oeuvre dans l'intérêt du Sekai depuis de longues années, et que ses intentions sont louables. Le fait que je lui laisse utiliser mon apparence comme couverture en est une, Sérénissime.
- ...
- Ensuite, mon Emir vous fait un présent unique.
Tilian s'approcha d'Amaya, éveillant la méfiance des Nomades, même s'ils ne bougèrent pas. Il lui tendit le bâton massif qui semblait fait de marbre blanc, et qui les dépassait en hauteur.
Dame Artémis, en retrait, étendit silencieusement son bras en évitant soigneusement de regarder l'objet, comme si il l'éblouissait. Personne ne s'en aperçut.
- Qu'est-ce que c'est?
- Il s'agit d'un des treize Armes Sacrées, Sérénissime. Les Armes des dieux de jadis, qui dit-on étaient seules capables de blesser les Aspects Seigneurs.
Amaya prit l'objet des deux mains, ne sachant que dire. C'était un objet d'une valeur inestimable, probablement plus que tout l'argent qu'il faudrait pour construire le Temple Central...
- Mon Maître a pensé que Prime, l'Arme Sacrée du Paradoxe, devait être en votre possession. Les Armes sont éteintes depuis la chute des dieux, mais il garde espoir qu'elles puissent se réveiller si un Aspect Seigneur attaque son possesseur. Si c'est le cas, vous aurez une défense non négligeable face au Grand Serpent.
Tilian lança un regard entendu à Amaya.
- Je... Je ne sais pas si je peux accepter un présent d'une telle valeur. Elle... fait partie du patrimoine de l'humanité, non?
- Mon Emir s'est arrangé pour autoriser chaque Nation à disposer d'une Arme Sacrée, dont elle sera la gardienne. Vous devrez seulement la rendre visible à ceux qui demanderont voir cet objet unique.
- Très bien. Dis à l'Emir que nous lui sommes reconnaissants de cet honneur.
Tilian recula avec son sourire si différent de celui de Yuke -Hermès-, avant de prendre un air plus grave.
- Il faut enfin que je vous fasse part d'une nouvelle grave que nous déplorons, mais que nous ne pouvons nier. Vous êtes au courant des tensions qui opposent actuellement le Royaume de la Terre et la Nation du Feu?
- A propos des médicaments contre l'Os de Verre? Oui je suis au courant. Le Royaume de la Terre m'a déjà demandé si je les soutenais dans leur cause.
Tilian s'assombrit encore plus:
- Eh bien, nos marchands itinérants revenant d'Omashu ont récemment averti nos services que d'importantes flottes se groupaient sur les côtes ouest.
- Ce qui signifie... devina Kestrel.
- ... que le Royaume de la Terre se prépare à la guerre, oui, confirma Tilian. Et je peux même avancer que les négociations vont échouer, sinon la Nation du Feu aurait déjà levé son blocus.
- La guerre... murmura un Amiral, comme s'il essayait de se convaincre qu'il avait bien entendu.
L'Amirale Jérome, qui était resté ici pour assurer le contact entre sa Nation et les Nomades, craignait déjà cette issue. Il n'avait pu trouver le moment idéal pour en parler à Amaya, mais il savait que la guerre était inévitable, maintenant. Cette dernière le consulta du regard, comme si elle cherchait dans ses yeux un espoir qui permettrait de réfuter cette nouvelle. Mais Jérome fit non de la tête, sans rien dire.
Kestrel, conservant son pragmatisme, sollicita sa supérieure:
- Que fait-on, Guide Amaya? Allons nous soutenir le Royaume de la Terre et entrer en guerre?
Suspendus à ces lèvres, toute l'assemblée affichait une mine qui hésitait entre la crainte et l'espoir. Mais elle n'avait pas le choix. Les Nomades ne pouvaient laisser mourir des innocents sans intervenir.
- Nous allons partir dans la bataille, fit-elle d'une voix solennelle.
Aussitôt, la crainte des Nomades se mua en une atmosphère pesante. Faire la guerre était la chose qu'ils détestaient tous le plus. Mais il le fallait. Tous comprenaient pourquoi Amaya avait pris une telle décision.
- Ecoutez-moi, tous, continua-t-elle. Je vais tout vous révéler sur ce qu'il s'est passé depuis que je suis devenue Guide des Nomades. Une fois que je l'aurai fait, j'assumerai mes paroles et je partirai pour la guerre, et dirigerai les Nomades dans la bataille. Dès mon départ, je ne serai plus Guide des Nomades. Je souhaite me retirer de mes fonctions. Même si j'ai toujours fait de mon mieux, je ne peux pas continuer à prendre des décisions aussi douloureuses. J'en ai discuté avec l'Amirale Kestrel, et elle est d'accord pour reprendre le pénible rôle de Guide. Je suis sûre qu'elle saura nous mener avec sagesse et prudence à travers ce qui nous attend. Elle a accepté de me garder Amirale à ses côtés, et je continuerai de l'aider ainsi, avec vous tous.
Elle leur laissa le temps d'encaisser quand elle s'adressa à l'Axia, immobile dans l'ombre:
- Dame Artémis, pouvez-vous levez les entraves qui retiennent Hermès prisonnier en nos murs?
L'Axia répondit d'un hochement de tête, et sortit de la salle sans mot dire.
- Tilian, j'aurai à m'entretenir avec vous et Kestrel après tout ceci, en privé.
L'Emissaire approuva, troublant une fois de plus la Nomade d'être en présence de celui de qui avait donné vie à son maître. Elle échangea un regard complice avec Kestrel, qui la réconforta un peu.
Amaya soupira. Elle y était enfin. Le moment du jugement.
Re: [Chapitre 3 part 2 bis] L'Odeur des Arbres
[Du côté de Lifaën, qui vient juste d'échapper à la menace d'un ennemi mental maléfique, et est descendu des toits.]
Le Viéra faillit ne pas s'en apercevoir, tant son "odeur" lui était familière. Il se retourna vivement, espérant un instant voir un Arbre Mère, ou peut-être l'un des siens.
Mais il n'en fut rien. Devant lui, ce n'était ni l'un ni l'autre qui se dressait, immobile. C'était lui... Ce qu'il avait cru être un Axe... ou peut-être un frère. Maintenant qu'il l'avait approché, vu se battre contre la femme-esprit, il savait qu'en face de lui il avait...
Non. Il ne savait pas. Il n'y avait pas de mot pour décrire l'être qui se trouvait devant lui. Son esprit était aussi insondable que les Arbres Mères, aussi agile que le sien, et dégageait une multitude d'autres "odeurs" spirituelles que Lifaën n'avait jamais humées. Il percevait beaucoup de vie à travers cet être unique, comme s'il était relié à d'autres, comme les Arbres Mères l'étaient avec les Viéras. Il sentait des choses familières, comme les Arbres et d'autres plantes, mais aussi des animaux et des êtres humains, et détectait en arrière plan des saveurs inconnues, souvent désagréables ou qui lui donnaient la chair de poule.
Il devait faire attention. Ce qu'il avait en face de lui n'avait rien de commun et semblait emplit de paradoxes, de choses inexplicables, illogiques, non naturelles.
- Je vois que tu t'es à peu près rétabli près de moi, dit l'être.
- Je suppose que je dois vous remercier pour l'énergie que vous m'avez donnée.
- Inutile, Lifaën. Ton peuple en a déjà fait autant et bien plus pour moi.
- ... Puis-je connaître votre nom?
- Tu peux m'appeler Hermès, dit-il en portant un doigt sur ses lèvres. Atra esterní ono thelduin, Lifaën-fricai.
Lifaën eut un mouvement de recul en entendant ces mots accompagnés de ce signe. Il parlait dans sa langue, et le saluait comme un ami! Sans hésiter, Lifaën posa à son tour son doigt sur ses lèvres pour indiquer qu'ils ne déformerait pas la vérité dans leur dialogue, et répondit à son salut:
- Mor'ranr lífa unin hjarta onr, Hermès-elda.
- Un du evarínya ono varda...
Une bouffée de chaleur monta dans le corps du Viéra... retrouver ses anciennes coutumes lui donnait l'impression de revenir dans sa forêt natale. Toutes ses inquiétudes des derniers jours se firent toutes petites dans son esprit. Et Hermès en face de lui lui parut tout d'un coup plus amical. Le fait qu'il connaisse ce rituel impliquait qu'il était un ami très proche des Viéras... Et cela réconfortait Lifaën au plus haut point.
Par précaution, il avait utilisé la particule 'elda', la plus élogieuse que l'on puisse donner à quelqu'un que l'on rencontrait. Hermès n'avait pas semblé choqué par cet usage, ce qui sous-entendait qu'il en avait l'habitude, et qu'il était donc respecté parmi les siens. Tout cela provoquait une foule de questions dans l'esprit du jeune orphelin, qu'il se retenait à grand peine de déverser sur son interlocuteur, par respect pour lui.
- Ce monde a du te faire bien souffrir pour que tu viennes jusqu'à moi, Lifaen-fricai. Raconte moi ce qu'il t'est arrivé.
Le Viéra soupçonnait Hermès de connaître la vérité, car son lien avec les Arbres était puissant. S'il lui demandait ce récit, c'était pour mieux le connaître et le libérer du poids de son chagrin. Il entreprit donc de retracer par le langage son périple depuis sa Forêt attaquée par les hommes, tranchée, meurtrie, brûlée par leur ignorance et leur haine irraisonnée. Il décrivit comment il avait regagné Nimong en suivant l'odeur des Arbres, les souffrances qu'il avaient traversées après la séparation de ses proches et surtout de sa jeune soeur. La curiosité d'Hermès semblait renforcée lorsqu'il parlait de son épée Alastor, au pouvoir si étrange et inexplicable.
Lifaën expliqua ensuite la poursuite de la femme esprit depuis Nimong, à travers tout le Royaume de la Terre jusqu'à Ba-Sing-Se. Il se remémora la fatigue qui l'empoignait, si loin des Arbres Mères, contraint comme il était d'absorber l'énergie vitale des plantes...
Puis, l'arrivée à la Mer du Serpent, la disparition de sa cible et l'attaque de Sensei... Tout était allé si vite. Il était si mal. Le reste, Hermès devait le connaitre mieux que lui, puisqu'il l'avait ressourcé de ses forces, et avait veillé sur lui nuit et jour jusqu'à ce qu'il ne risque plus de dommages. Mais Lifaen parla de ses cauchemars, de ses douleurs de plus en plus aigües avec Alastor... et Hermès l'écouta sans jamais l'interrompre.
Lorsqu'il eut fini, il s'aperçut qu'ils avaient changé d'endroit, et se trouvaient dans la vallée végétale entre la cité et le Rempart Céleste. La nature, même si elle n'était pas vivante comme sa forêt, procurait à Lifaën un réconfort certain.
- N'as-tu pas oublié de me parler de quelque chose? fit Hermès, le sondant de son regard étrange.
- ... C'est que... J'ai un peu honte. Ce matin, juste avant votre venue, un Ombre est venu me voir par le biais d'un souvenir. J'ai failli lui céder... Je me sens tellement perdu ici...
Hermès ne répondit pas tout de suite, observant longuement le ciel clair au dessus d'eux.
- Ton esprit ne doit pas s'égarer comme les tiens. Pour retrouver ta voie, tu vas devoir être fort et faire preuve de courage, ainsi que d'intégrité. Maintenant que tu es seul, tu ne dois compter que sur tes propres ressources. Si tu n'y parviens pas, personne ne le pourra pour toi.
- Vous aussi vous croyez qu'il existe d'autres Viéra comme moi?
- ...
Hermès marqua une nouvelle pause, comme si ce qu'il allait dire lui coûtait.
- Il existait plusieurs Forêts comme la tienne, il y a longtemps. Hélas, les hommes les ont toutes étouffées, brûlées et saccagées. Les tiens se sont fondus dans les Arbres pour ne jamais en ressortir.
Lifaën serra les poings et les dents pour contenir sa colère et sa tristesse.
- Cependant...
Le cœur du Viéra s'emballa.
- Si tu choisis de retrouver les survivants de ta forêt et de me les ramener... Je pourrais peut-être vous ramener sur votre Monde...
Lifaën en resta bouche bée avant de se reprendre:
- ... "notre" Monde?
- Oui, fit Hermès sur son ton serein. Les tiens ne viennent pas de ce Monde... Croyais-tu qu'il pouvait en être autrement?
Lifaën réfléchit, puis se décida:
- Non. Je... je ne sais pas comment, mais je crois que je l'ai toujours su. Et vous pourriez nous y ramener?
- ... Si tout se passe comme prévu, le passage sera possible. Toutefois, tu n'y survivrai pas seul. Il faut donc que tu retrouve ceux qui ont survécu, comme toi.
- Comment? J'ignore comment les retrouver... Je ne sens plus leur présence.
Hermès se retourna, et le regard qu'il lui lança fit l'effet à Lifaën de se trouver en apesanteur.
- Ton esprit peut s'ouvrir à tous les êtres vivants de ce monde, Lifaën-fricai. Est-ce que l'espace compte pour les esprits? Les esprits se soucient-ils de l'immensité? Non, car ils sont aussi vaste qu'elle...
L'être détourna son regard, et la force lâcha Lifaën. Il avait sa réponse. Quoi que fut Hermès, il avait le pouvoir de le ramener sur son Monde, sur le Monde de ses ancêtres. Même s'il n'y avait qu'une infime chance de réussite, il n'abandonnerai jamais. Il retrouverais ceux qui étaient perdus, et les rassemblerai autour d'Hermès-elda. Et il les conduiraient vers les Forêts d'antan.
~FIN DU CHAPITRE 3~ (pour moi)
L'aventure continue au chapitre 4: la "Guerre de l'Archipel Rouge!"
Le Viéra faillit ne pas s'en apercevoir, tant son "odeur" lui était familière. Il se retourna vivement, espérant un instant voir un Arbre Mère, ou peut-être l'un des siens.
Mais il n'en fut rien. Devant lui, ce n'était ni l'un ni l'autre qui se dressait, immobile. C'était lui... Ce qu'il avait cru être un Axe... ou peut-être un frère. Maintenant qu'il l'avait approché, vu se battre contre la femme-esprit, il savait qu'en face de lui il avait...
Non. Il ne savait pas. Il n'y avait pas de mot pour décrire l'être qui se trouvait devant lui. Son esprit était aussi insondable que les Arbres Mères, aussi agile que le sien, et dégageait une multitude d'autres "odeurs" spirituelles que Lifaën n'avait jamais humées. Il percevait beaucoup de vie à travers cet être unique, comme s'il était relié à d'autres, comme les Arbres Mères l'étaient avec les Viéras. Il sentait des choses familières, comme les Arbres et d'autres plantes, mais aussi des animaux et des êtres humains, et détectait en arrière plan des saveurs inconnues, souvent désagréables ou qui lui donnaient la chair de poule.
Il devait faire attention. Ce qu'il avait en face de lui n'avait rien de commun et semblait emplit de paradoxes, de choses inexplicables, illogiques, non naturelles.
- Je vois que tu t'es à peu près rétabli près de moi, dit l'être.
- Je suppose que je dois vous remercier pour l'énergie que vous m'avez donnée.
- Inutile, Lifaën. Ton peuple en a déjà fait autant et bien plus pour moi.
- ... Puis-je connaître votre nom?
- Tu peux m'appeler Hermès, dit-il en portant un doigt sur ses lèvres. Atra esterní ono thelduin, Lifaën-fricai.
Lifaën eut un mouvement de recul en entendant ces mots accompagnés de ce signe. Il parlait dans sa langue, et le saluait comme un ami! Sans hésiter, Lifaën posa à son tour son doigt sur ses lèvres pour indiquer qu'ils ne déformerait pas la vérité dans leur dialogue, et répondit à son salut:
- Mor'ranr lífa unin hjarta onr, Hermès-elda.
- Un du evarínya ono varda...
Une bouffée de chaleur monta dans le corps du Viéra... retrouver ses anciennes coutumes lui donnait l'impression de revenir dans sa forêt natale. Toutes ses inquiétudes des derniers jours se firent toutes petites dans son esprit. Et Hermès en face de lui lui parut tout d'un coup plus amical. Le fait qu'il connaisse ce rituel impliquait qu'il était un ami très proche des Viéras... Et cela réconfortait Lifaën au plus haut point.
Par précaution, il avait utilisé la particule 'elda', la plus élogieuse que l'on puisse donner à quelqu'un que l'on rencontrait. Hermès n'avait pas semblé choqué par cet usage, ce qui sous-entendait qu'il en avait l'habitude, et qu'il était donc respecté parmi les siens. Tout cela provoquait une foule de questions dans l'esprit du jeune orphelin, qu'il se retenait à grand peine de déverser sur son interlocuteur, par respect pour lui.
- Ce monde a du te faire bien souffrir pour que tu viennes jusqu'à moi, Lifaen-fricai. Raconte moi ce qu'il t'est arrivé.
Le Viéra soupçonnait Hermès de connaître la vérité, car son lien avec les Arbres était puissant. S'il lui demandait ce récit, c'était pour mieux le connaître et le libérer du poids de son chagrin. Il entreprit donc de retracer par le langage son périple depuis sa Forêt attaquée par les hommes, tranchée, meurtrie, brûlée par leur ignorance et leur haine irraisonnée. Il décrivit comment il avait regagné Nimong en suivant l'odeur des Arbres, les souffrances qu'il avaient traversées après la séparation de ses proches et surtout de sa jeune soeur. La curiosité d'Hermès semblait renforcée lorsqu'il parlait de son épée Alastor, au pouvoir si étrange et inexplicable.
Lifaën expliqua ensuite la poursuite de la femme esprit depuis Nimong, à travers tout le Royaume de la Terre jusqu'à Ba-Sing-Se. Il se remémora la fatigue qui l'empoignait, si loin des Arbres Mères, contraint comme il était d'absorber l'énergie vitale des plantes...
Puis, l'arrivée à la Mer du Serpent, la disparition de sa cible et l'attaque de Sensei... Tout était allé si vite. Il était si mal. Le reste, Hermès devait le connaitre mieux que lui, puisqu'il l'avait ressourcé de ses forces, et avait veillé sur lui nuit et jour jusqu'à ce qu'il ne risque plus de dommages. Mais Lifaen parla de ses cauchemars, de ses douleurs de plus en plus aigües avec Alastor... et Hermès l'écouta sans jamais l'interrompre.
Lorsqu'il eut fini, il s'aperçut qu'ils avaient changé d'endroit, et se trouvaient dans la vallée végétale entre la cité et le Rempart Céleste. La nature, même si elle n'était pas vivante comme sa forêt, procurait à Lifaën un réconfort certain.
- N'as-tu pas oublié de me parler de quelque chose? fit Hermès, le sondant de son regard étrange.
- ... C'est que... J'ai un peu honte. Ce matin, juste avant votre venue, un Ombre est venu me voir par le biais d'un souvenir. J'ai failli lui céder... Je me sens tellement perdu ici...
Hermès ne répondit pas tout de suite, observant longuement le ciel clair au dessus d'eux.
- Ton esprit ne doit pas s'égarer comme les tiens. Pour retrouver ta voie, tu vas devoir être fort et faire preuve de courage, ainsi que d'intégrité. Maintenant que tu es seul, tu ne dois compter que sur tes propres ressources. Si tu n'y parviens pas, personne ne le pourra pour toi.
- Vous aussi vous croyez qu'il existe d'autres Viéra comme moi?
- ...
Hermès marqua une nouvelle pause, comme si ce qu'il allait dire lui coûtait.
- Il existait plusieurs Forêts comme la tienne, il y a longtemps. Hélas, les hommes les ont toutes étouffées, brûlées et saccagées. Les tiens se sont fondus dans les Arbres pour ne jamais en ressortir.
Lifaën serra les poings et les dents pour contenir sa colère et sa tristesse.
- Cependant...
Le cœur du Viéra s'emballa.
- Si tu choisis de retrouver les survivants de ta forêt et de me les ramener... Je pourrais peut-être vous ramener sur votre Monde...
Lifaën en resta bouche bée avant de se reprendre:
- ... "notre" Monde?
- Oui, fit Hermès sur son ton serein. Les tiens ne viennent pas de ce Monde... Croyais-tu qu'il pouvait en être autrement?
Lifaën réfléchit, puis se décida:
- Non. Je... je ne sais pas comment, mais je crois que je l'ai toujours su. Et vous pourriez nous y ramener?
- ... Si tout se passe comme prévu, le passage sera possible. Toutefois, tu n'y survivrai pas seul. Il faut donc que tu retrouve ceux qui ont survécu, comme toi.
- Comment? J'ignore comment les retrouver... Je ne sens plus leur présence.
Hermès se retourna, et le regard qu'il lui lança fit l'effet à Lifaën de se trouver en apesanteur.
- Ton esprit peut s'ouvrir à tous les êtres vivants de ce monde, Lifaën-fricai. Est-ce que l'espace compte pour les esprits? Les esprits se soucient-ils de l'immensité? Non, car ils sont aussi vaste qu'elle...
L'être détourna son regard, et la force lâcha Lifaën. Il avait sa réponse. Quoi que fut Hermès, il avait le pouvoir de le ramener sur son Monde, sur le Monde de ses ancêtres. Même s'il n'y avait qu'une infime chance de réussite, il n'abandonnerai jamais. Il retrouverais ceux qui étaient perdus, et les rassemblerai autour d'Hermès-elda. Et il les conduiraient vers les Forêts d'antan.
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~FIN DU CHAPITRE 3~ (pour moi)
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