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[Chapitre 1] Le chemin de la guerre
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[Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Comme me l'avait demandé mon Maitre, je partis en quête de quelques maitres de l'eau. J'en découvris une ribambelle à l'ouest de la ville, tentant de remettre un mur sur pied à l'aide de leur glace. J'en étais ébahie lorsque je les voyais user de leur Chi. Ils avaient une manière bien différente de la mienne, leurs mouvements étaient larges, fluides, précis, comme s'ils malaxaient entre leurs doigts une sorte de pâte invisible. C'est alors que je vis un gros bloc de glace se décrocher du grand mur et tomber en visant le crâne d'un des maitres. Personne n'avait vu. J'agis sans perdre une seconde et créa une lame de vent qui dévia le rocher glacé de sa trajectoire et vint se briser au sol en explosant en centaines de cristaux étincelants. Le maitre de l'eau le plus près leva la tête vers moi, pâle. Je lui fit un léger signe de main accompagné d'un sourire timide qu'il me rendit, reconnaissant. Je me décidais à rester ici à les observer, à analyser leurs mouvements jusqu'à m'en imprégner totalement. J'observai d'abord le maitre de droite : ses gestes étaient plus petits que ceux de ses confrères mais plus précis. A sa gauche, une jeune femme effectuait, elle, de grands moulinets avec ses bras, amenant l'eau en hauteur pour la geler. La manière qu'elle avait à manier l'eau m'époustouflait.
°°Je pourrais peut être essayer avec l'Air un de ces jours...°°
A sa droite, un petit homme enfoui sous un grand manteau bleu en fourrure poussait le mur grâce à une concentration intense de Chi au niveau de ses mains. Intéressant...Mais c'est surtout la jeune femme de droite qui m'intrigua. Ou plutôt, la jeune fille. Elle ne devait pas être beaucoup plus vieille que moi. Elle s'était reculée à plusieurs mètres du mur, accroupie sur le sol. Elle fermait les yeux. Je compris aussitôt ce qu'elle faisait en voyant le mur bouger devant elle, comme frappée par une force invisible. Elle ne faisait que contrôler le mur, s'unir à sa matière pour pouvoir le dominer, le modeler selon sa propre volonté. Elle n'avait même pas besoin d'entrer en contact propre avec lui, elle ne faisait que faire circuler son Chi dans le sol pour pousser le mur. C'était fascinant. Je restai plusieurs heures à l'observer dans son combat intérieur. A première vue, on aurait pu penser qu'elle dormait. C’est alors que j’entendis au loin un gros bruit semblable à un tremblement de terre puis reçu comme un coup dans la poitrine. Je ressentais l’immense quantité de Chi qui se dégageait de cet endroit, sans connaitre son possesseur. Les maitres de l’eau sortirent immédiatement de leur transe et se relevèrent, abandonnant toute activité. La femme croisa mon regard : elle paraissait inquiète. Je m’approchai d’elle à toute vitesse :
- A qui appartient ce Chi ?
- Dame Dessdemone, la bibliothécaire.
Je fronçai les sourcils. Avait-elle été attaquée ? Impossible, je ne ressentais aucun autre Chi à l’horizon... Jusqu'à ce qu'une autre force, aussi puissante que celle-ci, vint se joindre à elle afin de la repousser. Je reconnus son auteur : Zamalia ! Cette fois-ci, les maitres de l’eau affichèrent des airs catastrophés. C’est de là que nous vîmes l’une des hautes tours du château exploser en morceaux, se déversant dans la cour du palais en un torrent d’eau glacée. Nous observâmes la scène, les yeux écarquillés.
- Mais qu’est-ce que…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que je ressentis une autre vague de puissance, toute aussi puissante. Une puissance tellement familière…
- Maitre Yuke ! dis-je dans un souffle.
Et je disparus sans un mot. J’arrivais sur les lieux en évitant de trop m’approcher de la tour. Je vis alors mon maitre et dame Zamalia en haut de la tour, combinant leurs deux énergies pour en faire une technique.
- La Sublimation de l’eau ! entendis-je de tout en bas.
La vague de Chi se fit plus intense, tellement puissante qu’elle semblait me couper le souffle. Un immense jet d’eau jaillit grâce à Zamalia, laissant une percée pour le tourbillon de Yuke-sama qui s’y infiltra sans grande difficulté. Je sentais leur puissance dévastatrice pénétrer en moi, si bien que je sentais ma tête tourner. Ils pourraient se tuer eux-même !
- Déluge atlante ! cria de nouveau mon Maitre d’une voix forte.
Cette fois-ci, je reconnus les techniques utilisées : le manque d’air, le mur du son…Je vis l’eau jaillir en l’air puis geler. Le spectacle était époustouflant…J’en restais bouche bée, encore sous le choc devant tant de force. Aurais-je un jour un pouvoir aussi puissant ? J’avalai ma salive avec beaucoup du mal. J’avais la gorge sèche et je m’adossais au mur pour reprendre mes esprits. Je fermai les yeux et inspirai profondément à plusieurs reprises. J’entendis alors la voix de Yuke résonner dans ma tête : il m’appelait. Je me téléportai immédiatement en haut de la tour et atterris à ses côtés dans un tourbillon d’Air qui secoua mes cheveux.
- Amaya, c'est toi qui va organiser les Nomades de l'Air pendant que je file sur les Monts Brûlants. Zamalia, ça t'évitera de te soucier de nous: j'ai déjà laissé des instructions à Amaya, elle arrivera à garder les Nomades à l'abri, dit sans attendre Maitre Yuke d’une voix grave et déstabilisante.
J'hochai la tête. Mon Maitre et Zamalia se lancèrent un regard lourd d’inquiétude et d’amour. Je baissai lentement la tête.
- Fais bien attention à toi, lui dit-il en lui prenant la main.
Puis il s’adressa à moi :
- Bon courage. Contacte moi comme tu sais...
Cette fois-ci, je fus complètement désarçonnée. Sa voix n’était plus celle d’autrefois, lorsqu’il me parlait comme on parle à son élève. Non, c’était différent. Il m’avait parlé en tant qu’égale. Je sentis mon cœur battre à toute allure : la situation était donc grave ? Mais je fronçai les sourcils, déterminée à ne pas le décevoir. Puis il disparut, suivit de près par Zamalia qui me fit un signe encourageant du menton avant de s’éclipser. Il ne me restait plus qu’une chose : retourner chez moi et protéger les villageois. Je puisais la puissance nécessaire dans mon Chi et disparut sur le champ. Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais sur la place centrale du village. Les villageois présents ici semblèrent surpris de me voir arriver, le visage pâle que je tentais vainement de garder calme. Je m’aidai de ma maitrise pour grimper le plus haut possible afin que tout le monde me voie :
- Ecoutez-moi bien ! Je n’irai pas par quatre chemins, mais je vous demande de rester calmes et de m’écouter jusqu’à la fin.
Les nomades paraissaient inquiets mais ne dirent mot.
- L’organisation TriAqua se dirige vers notre cité et s’apprête à attaquer. Je vous demanderai de bien vouloir vous réfugierr au Temple de l’Air Austral où vous serez protégés par ses murs et par les Bisons. Je demande à tout les maitres de l’Air de classe supérieure à celle de soldat de se joindre à moi.
Les villageois m’écoutèrent sans un mot, mais je pus ressentir leur anxiété et leur peur de là où j’étais. Je serrai les poings et levai doucement la main :
- Rassemblez-vous à l’entrée du village. Tous autant que vous êtes. Maintenant !
Les villageois présents ici passèrent le mot à leurs voisins et, bientôt, la ville entière fut au courant. Il fallut cependant plus d’une heure pour que les villageois, dans l’incapacité de se battre, se mettent en rang devant la cité. Je les accompagnait jusqu’au Temple et, une fois là-bas, j’attendis plusieurs minutes avec eux, le tant qu’ils soient bien installés.
- Je vous demanderai de ne pas sortir d’ici tant qu’un Amiral ou autre maitre de l’Air soit venu vous chercher, est-ce clair ? Il est interdit de sortir !
Ils acquiescèrent en silence. TriAqua se révélait être une assemblée dangereuse, je le craignais…
- Ne vous en faites-pas, dis-je alors en adoucissant ma voix. Je vous promets que ces hommes n’atteindront pas la cité. Nous vous protégerons au prix de notre vie s’il le faut, sans aucun regret.
Puis je disparus. Au centre du village s’étaient rassemblés tout les Maitres de l’Air et je reconnus avec soulagement plusieurs d’entre eux dont Ghosty, Atalys, Blackjocker et Loulouch. J’accourus vers cette dernière.
- Qu’est-ce que tu fais là ? dis-je simplement.
- Il n’est pas question que je restes là bas à ne rien faire. Je ne suis que soldat et je ne vais sûrement pas servir à grand-chose, mais je ne suis pas une lâche.
Je ne répondis pas mais hochai brièvement la tête, heureuse de sa réaction. Elle me sourit. Je me tournai vers l’assemblée et rejoignis Ghosty, le deuxième Amiral. Yuke-sama devait l’avoir averti car son visage était aussi anxieux que le mien. Nous nous saluâmes d’un signe de la tête puis nous adressâmes à l’assemblée des maitres de l’Air devant nous.
- Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous allons être attaqués par l’organisation TriAqua et notre devoir, en tant que Nomades de l’Air, en tant que Maitres de l’Air, est de protéger la cité et notre peuple au péril de notre vie. Des Maitres de la Terre sont venus à la rescousse et se cachent dans les montagnes pour retarder ceux qui y passeraient. Il nous faut nous séparer en trois groupes : un premier groupe surveillera l’arrière de la cité, un deuxième l’Ouest, et le dernier surveillera l’entrée Nord. Ne bougez en aucun cas de votre position avant nouvel ordre !
- Je dirigerai le groupe à l’Ouest, indiqua Ghosty en choisissant plusieurs maitres de l’Air. Prends garde à toi, lança t’il avant de s’élancer au loin, accompagné de six maitres de l’Air.
Je choisis également six maitres de l’Air, dont Loulouch et nous nous postâmes à l’entrée Nord tandis que l’autre groupe disparut à l’arrière de la cité, sur l’entrée extérieure.
Je regardai le soleil, encore haut dans le ciel à cette heure-ci, anxieuse, mon cœur battant la chamade. Quand arriveraient-ils ?
°°Je pourrais peut être essayer avec l'Air un de ces jours...°°
A sa droite, un petit homme enfoui sous un grand manteau bleu en fourrure poussait le mur grâce à une concentration intense de Chi au niveau de ses mains. Intéressant...Mais c'est surtout la jeune femme de droite qui m'intrigua. Ou plutôt, la jeune fille. Elle ne devait pas être beaucoup plus vieille que moi. Elle s'était reculée à plusieurs mètres du mur, accroupie sur le sol. Elle fermait les yeux. Je compris aussitôt ce qu'elle faisait en voyant le mur bouger devant elle, comme frappée par une force invisible. Elle ne faisait que contrôler le mur, s'unir à sa matière pour pouvoir le dominer, le modeler selon sa propre volonté. Elle n'avait même pas besoin d'entrer en contact propre avec lui, elle ne faisait que faire circuler son Chi dans le sol pour pousser le mur. C'était fascinant. Je restai plusieurs heures à l'observer dans son combat intérieur. A première vue, on aurait pu penser qu'elle dormait. C’est alors que j’entendis au loin un gros bruit semblable à un tremblement de terre puis reçu comme un coup dans la poitrine. Je ressentais l’immense quantité de Chi qui se dégageait de cet endroit, sans connaitre son possesseur. Les maitres de l’eau sortirent immédiatement de leur transe et se relevèrent, abandonnant toute activité. La femme croisa mon regard : elle paraissait inquiète. Je m’approchai d’elle à toute vitesse :
- A qui appartient ce Chi ?
- Dame Dessdemone, la bibliothécaire.
Je fronçai les sourcils. Avait-elle été attaquée ? Impossible, je ne ressentais aucun autre Chi à l’horizon... Jusqu'à ce qu'une autre force, aussi puissante que celle-ci, vint se joindre à elle afin de la repousser. Je reconnus son auteur : Zamalia ! Cette fois-ci, les maitres de l’eau affichèrent des airs catastrophés. C’est de là que nous vîmes l’une des hautes tours du château exploser en morceaux, se déversant dans la cour du palais en un torrent d’eau glacée. Nous observâmes la scène, les yeux écarquillés.
- Mais qu’est-ce que…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que je ressentis une autre vague de puissance, toute aussi puissante. Une puissance tellement familière…
- Maitre Yuke ! dis-je dans un souffle.
Et je disparus sans un mot. J’arrivais sur les lieux en évitant de trop m’approcher de la tour. Je vis alors mon maitre et dame Zamalia en haut de la tour, combinant leurs deux énergies pour en faire une technique.
- La Sublimation de l’eau ! entendis-je de tout en bas.
La vague de Chi se fit plus intense, tellement puissante qu’elle semblait me couper le souffle. Un immense jet d’eau jaillit grâce à Zamalia, laissant une percée pour le tourbillon de Yuke-sama qui s’y infiltra sans grande difficulté. Je sentais leur puissance dévastatrice pénétrer en moi, si bien que je sentais ma tête tourner. Ils pourraient se tuer eux-même !
- Déluge atlante ! cria de nouveau mon Maitre d’une voix forte.
Cette fois-ci, je reconnus les techniques utilisées : le manque d’air, le mur du son…Je vis l’eau jaillir en l’air puis geler. Le spectacle était époustouflant…J’en restais bouche bée, encore sous le choc devant tant de force. Aurais-je un jour un pouvoir aussi puissant ? J’avalai ma salive avec beaucoup du mal. J’avais la gorge sèche et je m’adossais au mur pour reprendre mes esprits. Je fermai les yeux et inspirai profondément à plusieurs reprises. J’entendis alors la voix de Yuke résonner dans ma tête : il m’appelait. Je me téléportai immédiatement en haut de la tour et atterris à ses côtés dans un tourbillon d’Air qui secoua mes cheveux.
- Amaya, c'est toi qui va organiser les Nomades de l'Air pendant que je file sur les Monts Brûlants. Zamalia, ça t'évitera de te soucier de nous: j'ai déjà laissé des instructions à Amaya, elle arrivera à garder les Nomades à l'abri, dit sans attendre Maitre Yuke d’une voix grave et déstabilisante.
J'hochai la tête. Mon Maitre et Zamalia se lancèrent un regard lourd d’inquiétude et d’amour. Je baissai lentement la tête.
- Fais bien attention à toi, lui dit-il en lui prenant la main.
Puis il s’adressa à moi :
- Bon courage. Contacte moi comme tu sais...
Cette fois-ci, je fus complètement désarçonnée. Sa voix n’était plus celle d’autrefois, lorsqu’il me parlait comme on parle à son élève. Non, c’était différent. Il m’avait parlé en tant qu’égale. Je sentis mon cœur battre à toute allure : la situation était donc grave ? Mais je fronçai les sourcils, déterminée à ne pas le décevoir. Puis il disparut, suivit de près par Zamalia qui me fit un signe encourageant du menton avant de s’éclipser. Il ne me restait plus qu’une chose : retourner chez moi et protéger les villageois. Je puisais la puissance nécessaire dans mon Chi et disparut sur le champ. Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais sur la place centrale du village. Les villageois présents ici semblèrent surpris de me voir arriver, le visage pâle que je tentais vainement de garder calme. Je m’aidai de ma maitrise pour grimper le plus haut possible afin que tout le monde me voie :
- Ecoutez-moi bien ! Je n’irai pas par quatre chemins, mais je vous demande de rester calmes et de m’écouter jusqu’à la fin.
Les nomades paraissaient inquiets mais ne dirent mot.
- L’organisation TriAqua se dirige vers notre cité et s’apprête à attaquer. Je vous demanderai de bien vouloir vous réfugierr au Temple de l’Air Austral où vous serez protégés par ses murs et par les Bisons. Je demande à tout les maitres de l’Air de classe supérieure à celle de soldat de se joindre à moi.
Les villageois m’écoutèrent sans un mot, mais je pus ressentir leur anxiété et leur peur de là où j’étais. Je serrai les poings et levai doucement la main :
- Rassemblez-vous à l’entrée du village. Tous autant que vous êtes. Maintenant !
Les villageois présents ici passèrent le mot à leurs voisins et, bientôt, la ville entière fut au courant. Il fallut cependant plus d’une heure pour que les villageois, dans l’incapacité de se battre, se mettent en rang devant la cité. Je les accompagnait jusqu’au Temple et, une fois là-bas, j’attendis plusieurs minutes avec eux, le tant qu’ils soient bien installés.
- Je vous demanderai de ne pas sortir d’ici tant qu’un Amiral ou autre maitre de l’Air soit venu vous chercher, est-ce clair ? Il est interdit de sortir !
Ils acquiescèrent en silence. TriAqua se révélait être une assemblée dangereuse, je le craignais…
- Ne vous en faites-pas, dis-je alors en adoucissant ma voix. Je vous promets que ces hommes n’atteindront pas la cité. Nous vous protégerons au prix de notre vie s’il le faut, sans aucun regret.
Puis je disparus. Au centre du village s’étaient rassemblés tout les Maitres de l’Air et je reconnus avec soulagement plusieurs d’entre eux dont Ghosty, Atalys, Blackjocker et Loulouch. J’accourus vers cette dernière.
- Qu’est-ce que tu fais là ? dis-je simplement.
- Il n’est pas question que je restes là bas à ne rien faire. Je ne suis que soldat et je ne vais sûrement pas servir à grand-chose, mais je ne suis pas une lâche.
Je ne répondis pas mais hochai brièvement la tête, heureuse de sa réaction. Elle me sourit. Je me tournai vers l’assemblée et rejoignis Ghosty, le deuxième Amiral. Yuke-sama devait l’avoir averti car son visage était aussi anxieux que le mien. Nous nous saluâmes d’un signe de la tête puis nous adressâmes à l’assemblée des maitres de l’Air devant nous.
- Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous allons être attaqués par l’organisation TriAqua et notre devoir, en tant que Nomades de l’Air, en tant que Maitres de l’Air, est de protéger la cité et notre peuple au péril de notre vie. Des Maitres de la Terre sont venus à la rescousse et se cachent dans les montagnes pour retarder ceux qui y passeraient. Il nous faut nous séparer en trois groupes : un premier groupe surveillera l’arrière de la cité, un deuxième l’Ouest, et le dernier surveillera l’entrée Nord. Ne bougez en aucun cas de votre position avant nouvel ordre !
- Je dirigerai le groupe à l’Ouest, indiqua Ghosty en choisissant plusieurs maitres de l’Air. Prends garde à toi, lança t’il avant de s’élancer au loin, accompagné de six maitres de l’Air.
Je choisis également six maitres de l’Air, dont Loulouch et nous nous postâmes à l’entrée Nord tandis que l’autre groupe disparut à l’arrière de la cité, sur l’entrée extérieure.
Je regardai le soleil, encore haut dans le ciel à cette heure-ci, anxieuse, mon cœur battant la chamade. Quand arriveraient-ils ?
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
*Résumé des posts d'autres interactants*
Pendant ce temps, de leur côté, Jessy et Ghosty attendent eux aussi patiemment que leurs ennemis entrent en action. la tension est palpable dans les rangs, même chez les plus braves. La cité est en jeu et chaque Maître de l'air présent ici sait qu'il n'a pas le choix : il donnera sa vie pour défendre la cité dans laquelle il a vécu, grandit, et où ceux qu'il aime attendent, à l'abri de la guerre.
C'est alors que la guerre commence. Les Nomades affrontent Maîtres de l'eau, de la terre du feu et même de l'air dans une lutte acharnée pour la victoire. l'Armiral Ghosty est blessé et encerclé par ses ennemis, ainsi que ses deux acolytes Kevin et Jessy. Pour les protéger, l'Amiral Ghosty se rend et est emporté par Tri Aqua.
Pendant ce temps, de leur côté, Jessy et Ghosty attendent eux aussi patiemment que leurs ennemis entrent en action. la tension est palpable dans les rangs, même chez les plus braves. La cité est en jeu et chaque Maître de l'air présent ici sait qu'il n'a pas le choix : il donnera sa vie pour défendre la cité dans laquelle il a vécu, grandit, et où ceux qu'il aime attendent, à l'abri de la guerre.
C'est alors que la guerre commence. Les Nomades affrontent Maîtres de l'eau, de la terre du feu et même de l'air dans une lutte acharnée pour la victoire. l'Armiral Ghosty est blessé et encerclé par ses ennemis, ainsi que ses deux acolytes Kevin et Jessy. Pour les protéger, l'Amiral Ghosty se rend et est emporté par Tri Aqua.
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Je me raidis à vue d'œil en me relevant rapidement, fixant le soleil et plissant les yeux. Mes sens ne m'avaient trompée. L'Air ne pouvait mentir. Une masse sombre se dessinait au loin, de plus en plus nette. Les six nomades de l'Air qui m'avaient accompagnés s'étaient aussitôt mis en position de combat, fixant eux aussi l'horizon. Le Soleil nous brûlait les yeux, mais nous l'ignorions. Je me redressai et pris une position stable, plantant fixement mes pieds au sol, comme me l'avait appris mon Maitre. Sans me retourner, je déclarai :
- La bataille va commencer. Je compte sur vous.
Je n'eus pas besoin de voir leur visage pour y lire une anxiété presque palpable et la sueur froide qui coulait le long de leurs tempes. Mes propres mains étaient moites, mon dos humide de sueur et ma gorge étrangement sèche. Je fermai les yeux et respirai un bon coup. Je vis aussitôt un jet de flammes brûlantes et destructrices foncer dans notre direction à tous. Plusieurs des nomades poussèrent un cri de stupeur et reculèrent d'un pas. Je fendis l'Air du pied et une longue lame de vent fendit la comète enflammée.
- Dispersez-vous par groupe de deux ! Ne restez jamais seuls !! hurlai-je.
Ils s'exécutèrent sans broncher. Loulouch resta avec moi et se posta à mes côtés. Je sentais ses tremblements, ce qui me serrait l'estomac davantage.
- Lou'...dis-je à voix basse.
- Oui?
- Surveille nos arrières.
Elle parut surprise mais acquiesça, déterminée. La masse sombre se rapprocha à présent assez pour que l'on puisse les distinguer clairement. Ils devaient être une vingtaine disposés en quatre rangées : l'Air, l'Eau, la Terre, le Feu. Les plus nombreux étaient les Maitres de la Terre et de l'Air. Je lançai un regard anxieux aux deux groupes à mes côtés. Sauront t'ils faire face à TriAqua? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir davantage. Mon corps fut parcouru d'un frisson intense. Les groupes postés à l'ouest et à l'entrée extérieure de la cité avaient commencé à se battre! Mon réflexe fut évidemment de jeter un regard là où Ghosty se battait, sentant son Chi impressionnant. S'il s'en servait autant,c'était que l'adversaire était bien plus fort qu'on ne le pensait. Un rocher sortit du sol et me percuta le menton, me projetant en arrière.
- Amaya ! cria Loulouch et courant vers moi.
Cette-fois ci, je sentis l'Air vibrer et se matérialiser en immense pic acéré, comme une épée, foncer vers Loulouch. Sans hésiter, je projetai mon amie grâce à ma maitrise, plusieurs mètres plus loin. L'épée d'Air la frôla d'un millimètre. Quant à moi, je roulai sur moi-même et me relevai à genoux, essuyant le sang qui coulait du coin de ma bouche.
°°Je ne peux me retenir plus longtemps. Nous sommes en danger, il est maintenant temps d'agir°°
Je me relevai de toute ma hauteur et attendis la prochaine attaque de pied ferme. En même temps, je modelais l'Air autour de moi et Loulouch afin de former une sorte de coque protectrice, invisible à l'œil nu et nécessitant une grande quantité de Chi. Je perçus le mouvement d'un maitre de la Terre avant que sa technique ne se réalise. J'évitai donc à temps le rocher qui se souleva sous moi et me servis de ma maitrise pour le renvoyer vers eux. Ils semblèrent surpris et s'éparpillèrent pour l'éviter. C'était l'effet escompté. Je créai mon Airball et bondis dessus, filant à toute allure dans leur direction. Les Maitres de l'eau et du feu s'occupaient des deux autres groupes. Debout sur mon disque d'Air, j'invoquai mes lames de vent et les conduisit jusqu'à mes ennemis à l'aide de ma pensée. Les Maitres de l'Air semblèrent percevoir une densité de Chi se rapprochant d'eux et bondirent en l'Air. Les Maitres de la Terre, eux, ne purent éviter l'attaque et furent projetés en arrière, fouettés par une force qui leur était invisible. Je déplaçai de nouveau mes lames vers les Nomades corrompus et parvint a en atteindre un qui s'enfonça violemment dans le sol en poussant un cri de douleur qui résonna à mes oreilles comme une alerte. Il fut suivi d'un nouveau hurlement de l'un des mes confrères que je vis frapper par une boule de feu en plein cœur. Folle de rage, je courrai vers l'auteur de cette atrocité et créai une tornade qui le balaya comme un vulgaire insecte. Sa propre plainte se perdit au loin, comme s'il avait sombré dans l'océan. Un nouveau cri de Loulouch m'alerta. Je la vis flotter en l'Air, tenant sa gorge des deux mains, le visage rouge et fendu d'une grimace de douleur. Que se passait-il? Je trouvai la cause de ce phénomène en apercevant un maitre de l'Air, plus en retrait, la main en l'Air, le regard figé sur Loulouch. Sans attendre une seconde, je fondis vers lui grâce au souffle, si rapide qu'il ne put éviter le coup de poing sauvage qui le cueillit au creux de l'estomac. Il cracha une gerbe de sang et s'abattit plusieurs mètres derrière, aussi mou qu'un bout de chiffon. Loulouch retomba à terre, haletante, essayant vainement de retrouver sa respiration. Les cinq derniers maitres de l'Air commencèrent alors une sorte de danse étrange. L'Air se mit à tourbillonner autour d'eux, comme s'ils se trouvaient au cœur d'une tornade. Mes cheveux volèrent dans tout les sens, ma tunique se secouait, prête à s'arracher.
- Loulouch ! criai-je avant d'apparaitre dans un tourbillon d'Air à ses côtés.
Elle peinait à respirer mais était hors de danger. C'était le plus important. Un coup d'œil devant moi me certifia ce dont je redoutais. Les Maitres de l'Air allaient projeter cette tornade vers nous, balayant à coup sûr les murs de la ville si on ne l'en empêchait avant. Je me mis en position de défense, mes pieds ancrés solidement sur le sol, puis inspirai profondément. Ce qui allait suivre allait nécessiter énormément de Chi. Cette technique était sans doute la plus puissante que je connaissais et la plus difficile. Peut-être en ressortirai-je inconsciente...ou pire. Mais si cela devait arriver pour sauver les Nomades, alors je le ferai. Je fermai les yeux et commençai alors ma propre danse, frappant fortement la terre des mes talons, puis les faisant glisser en cercle, fendant l'air du tranchant de mes mains puis l'ouvrit de coups secs, paume en avant. Alors, je me mis à tourner sur moi-même. D'immenses Serpents d'Air, aussi épais que des troncs d'arbre, jaillirent de mes paumes, dévastateurs. Ils flottèrent en l'Air un instant et s'enroulèrent autour de la gigantesque tornade. Là, je refermai mes poings et croisaient mes bras sur ma poitrine. Les Serpents d'Air commencèrent à enserrer la tornade qui gagnait encore plusieurs mètres, jusqu'à la stabiliser totalement.
Ce fut le combat le plus difficile de mon existence. Pas un combat physique, mais intérieur. J'avais deux options : si je lâchai prise, la tornade me tuerai et mes compagnons également, rasent une partie de la ville. Si je tenais bon, je pouvais y laisser ma vie pour sauver celle des autres. Celle des Nomades, celle de l'Air et de la Vie.
- Que cela soit ainsi ! criai-je plus pour moi-même. Mais je ne lâcherai pas! JAMAIS!
Je resserrai ma prise et les Serpents compressèrent la tornade encore plus violemment. Les soldats corrompus de TriAqua semblaient eux aussi en plein combat intérieur : perdre ou gagner. C'était bien trop simple à mon gout, il n'était pas question de leur laisser la chance de réussir. Je sentais déjà mes forces me quitter et mon ancrage au sol sembla plus faible. Je ne lâchai pas cependant, resserrant petit à petit mon emprise. Mes adversaires perdaient aussi peu à peu leurs forces. Si eux ne pensaient qu'à la gloire et à la victoire, je pensais à l'avenir, à la génération future qui se devait de progresser toujours plus. Je crois que c'est grâce à cette pensée que je parvins à faire face et à les écraser une bonne fois pour toutes. La Tornade fut aspirée et disparut à jamais, laissant un trou profond dans le sol, comme si un météore était tombé du ciel. Les cinq Nomades de TriAqua s'effondrèrent sur le sol, vidés de leur force. Je ne sus s'ils étaient morts ou simplement trop faibles pour rester debout car je m'écroulai moi aussi, tombant à quatre pattes, respirant avec difficulté. Ma vue était floue et je décidai de fermer les yeux, m'accrochant à l'idée que j'avais réussi une étape. Ce n'était pas fini. Je sentis des mains m'aider à me relever, tremblantes. Je levai la tête : Loulouch.
- Est-ce que...ca va?
- Oui...murmurai-je.
- Je...je n'ai jamais vu ça de ma vie...c'était....extraordinaire.
- Ce n'est pas fini, dis-je en me relevant, m'adossant à son épaule.
En effet, les deux groupes étaient encore en pleine bataille. Cela signifiait aussi qu'ils arrivaient à tenir tête. Je fis un bilan précaire des forces terrassées : j'avais réussi à anéantir les six nomades de l'Air et j'en ressortais aussi très affaiblie. Il restait encore les...
- Vous ne pourrez-plus nous empêcher quoi que ce soit a présent ! hurla un homme tout près de nous.
Nous fîmes volte face et trouvèrent un maitre de la terre qui frappa dans ses mains. Aussitôt, l'obscurité nous enveloppa. Le noir total.
- Amaya? AMAYA!! cria Loulouch d'une voix tremblante.
- Je suis là! Est-ce que ça va?
- Non ! Comment ça pourrait-aller ?! Nous sommes perdus ! Tu étais notre dernière chance de remporter cette bataille et nous voila à présent enfermer dans de la pierre. Aaaah, je n'en peux plus ! Je ne peux pas rester enfermée !
Elle se jeta sur les parois de la prison de pierre qui nous enfermaient et frappa des poings, hurlant de désespoir. Je courus vers elle et tentai de la raisonner puis finis par la prendre dans mes bras.
- Calme-toi ! Ça ne servira à rien !
- Je ne peux...pas...rester enfermée...! haleta t'elle.
Je compris alors. Lou' était claustrophobe ! Un nouveau frisson de peur me parcourut la nuque, glacial et désagréable. Il fallait nous sortir d'ici, maintenant.
- Je te promets qu'on sortira d'ici très vite. Je te le promets.
Elle sembla quelque peu rassurée,et se recroquevilla sur elle-même en fourrant sa tête dans les bras pour tenter de ralentir ses battements de cœur trop rapides. Je me relevai et collai mon oreille contre la paroi de pierre. Je n'entendais rien. Strictement rien. Nous étions comme enfouies sous terre à des milliers de mètres de la surface. Je tâtai ensuite les murs, faisant tout le tour de la coque en roche, tâchant de percer le point faible ou une faille dans cette technique. Il n'y en avait aucune. Je me laissai glisser contre la paroi et passa mes mains sur mon visage. Il était trempé et mon front froid. J'étais...morte de peur. Il fallait tout de même que je trouve une solution ! Je réfléchis alors à une façon de percer les murs. Je créai une lame de vent qui vint se briser sur la paroi sans l'égratigner. Toutes les techniques que j'utilisai ne servaient à rien, que faire? Je fermai les yeux. Réfléchir...réfléchir...Je me revis alors en train d'observer les maitres de l'eau au pôle sud. L'un deux, une femme, avait réussi à maitriser un mur de glace grâce à sa technique qu'elle avait imprégnée dans le sol pour parvenir à la racine du mur, et non chercher à la repousser comme les autres. Mais oui ! C'était la solution!
- Lou' ! J'ai trouvé ! Il me faut ton aide, je n'ai plus assez de Chi pour y parvenir toute seule.
Elle releva la tête et s'approcha de moi, curieuse, le visage encore crispé par l'angoisse.
- Il nous faut imprégner les parois de la roche de notre Chi afin de le faire exploser intérieurement, de la racine au sommet. Parviendrais-tu à le faire? Je sais que tu en es capable.
Elle ne sembla pas convaincue mais vint tout de même à mes côtés et posa ses mains sur la pierre, comme je le fis.
- Concentre-toi sur la pierre et fais parcourir librement ton Chi à l'intérieur. Ne relâche surtout pas !
- Entendu.
Nous nous mîmes au travail sans plus attendre. C'était difficile, mais je savais que c'était possible. Je l'avais vu de mes propres yeux ! Je fis le vide dans mon esprit, comme lorsque je méditais. La matière que je touchais sous mes mains me semblait tout d'un coup beaucoup plus accessible, et mon Chi parvint à s'y faufiler, s'imprégnant dans toutes les fissures existantes. Le Chi de Loulouch se joignit au mien.
- Maintenant ! criai-je.
La, nous le gonflâmes au point de faire éclater les parois. La coque de pierre explosa littéralement en milles morceaux. La lumière du soleil nous aveugla et l'Air se mit à nous caresser le visage. Nous avions réussi !
- Quoi????? Mais....Impossible !!
Les cinq maitres de la Terre, effarés, nous observaient d'un regard médusés et plein de rage. Je me relevai avec l'aide de Loulouch et souris sauvagement.
- Vous nous avez grandement sous-estimé. Cette fois, c'est votre fin !
- Tu peux parler ! riposta l'un d'entre eux. Tu es vidée de force tandis que nous possédons encore beaucoup de Chi. Je pense que...
Il ne put jamais terminer sa phrase, assommé par un rocher de belle taille. Ses compères, encore plus effarés, poussèrent un cri de stupeur et s'effondrèrent, également assommés par le même rocher. Un Chi nouveau avait fait son entrée sur le champ de bataille. Loulouch et moi nous tournâmes vers la source de cette nouvelle force.
- Ça alors ! souffla Lou'. Des maitres de la Terre !
Des maitres de la Terre?! Elle avait raison ! Des renforts !
- Est-ce que tout va bien ici? dit le premier maitre de la Terre d'une voix grave.
- Oui. Nous...
Un choc me coupa la parole. Pas un choc physique. Non, interne, profond, qui me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.
- Ghosty !!!
- La bataille va commencer. Je compte sur vous.
Je n'eus pas besoin de voir leur visage pour y lire une anxiété presque palpable et la sueur froide qui coulait le long de leurs tempes. Mes propres mains étaient moites, mon dos humide de sueur et ma gorge étrangement sèche. Je fermai les yeux et respirai un bon coup. Je vis aussitôt un jet de flammes brûlantes et destructrices foncer dans notre direction à tous. Plusieurs des nomades poussèrent un cri de stupeur et reculèrent d'un pas. Je fendis l'Air du pied et une longue lame de vent fendit la comète enflammée.
- Dispersez-vous par groupe de deux ! Ne restez jamais seuls !! hurlai-je.
Ils s'exécutèrent sans broncher. Loulouch resta avec moi et se posta à mes côtés. Je sentais ses tremblements, ce qui me serrait l'estomac davantage.
- Lou'...dis-je à voix basse.
- Oui?
- Surveille nos arrières.
Elle parut surprise mais acquiesça, déterminée. La masse sombre se rapprocha à présent assez pour que l'on puisse les distinguer clairement. Ils devaient être une vingtaine disposés en quatre rangées : l'Air, l'Eau, la Terre, le Feu. Les plus nombreux étaient les Maitres de la Terre et de l'Air. Je lançai un regard anxieux aux deux groupes à mes côtés. Sauront t'ils faire face à TriAqua? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir davantage. Mon corps fut parcouru d'un frisson intense. Les groupes postés à l'ouest et à l'entrée extérieure de la cité avaient commencé à se battre! Mon réflexe fut évidemment de jeter un regard là où Ghosty se battait, sentant son Chi impressionnant. S'il s'en servait autant,c'était que l'adversaire était bien plus fort qu'on ne le pensait. Un rocher sortit du sol et me percuta le menton, me projetant en arrière.
- Amaya ! cria Loulouch et courant vers moi.
Cette-fois ci, je sentis l'Air vibrer et se matérialiser en immense pic acéré, comme une épée, foncer vers Loulouch. Sans hésiter, je projetai mon amie grâce à ma maitrise, plusieurs mètres plus loin. L'épée d'Air la frôla d'un millimètre. Quant à moi, je roulai sur moi-même et me relevai à genoux, essuyant le sang qui coulait du coin de ma bouche.
°°Je ne peux me retenir plus longtemps. Nous sommes en danger, il est maintenant temps d'agir°°
Je me relevai de toute ma hauteur et attendis la prochaine attaque de pied ferme. En même temps, je modelais l'Air autour de moi et Loulouch afin de former une sorte de coque protectrice, invisible à l'œil nu et nécessitant une grande quantité de Chi. Je perçus le mouvement d'un maitre de la Terre avant que sa technique ne se réalise. J'évitai donc à temps le rocher qui se souleva sous moi et me servis de ma maitrise pour le renvoyer vers eux. Ils semblèrent surpris et s'éparpillèrent pour l'éviter. C'était l'effet escompté. Je créai mon Airball et bondis dessus, filant à toute allure dans leur direction. Les Maitres de l'eau et du feu s'occupaient des deux autres groupes. Debout sur mon disque d'Air, j'invoquai mes lames de vent et les conduisit jusqu'à mes ennemis à l'aide de ma pensée. Les Maitres de l'Air semblèrent percevoir une densité de Chi se rapprochant d'eux et bondirent en l'Air. Les Maitres de la Terre, eux, ne purent éviter l'attaque et furent projetés en arrière, fouettés par une force qui leur était invisible. Je déplaçai de nouveau mes lames vers les Nomades corrompus et parvint a en atteindre un qui s'enfonça violemment dans le sol en poussant un cri de douleur qui résonna à mes oreilles comme une alerte. Il fut suivi d'un nouveau hurlement de l'un des mes confrères que je vis frapper par une boule de feu en plein cœur. Folle de rage, je courrai vers l'auteur de cette atrocité et créai une tornade qui le balaya comme un vulgaire insecte. Sa propre plainte se perdit au loin, comme s'il avait sombré dans l'océan. Un nouveau cri de Loulouch m'alerta. Je la vis flotter en l'Air, tenant sa gorge des deux mains, le visage rouge et fendu d'une grimace de douleur. Que se passait-il? Je trouvai la cause de ce phénomène en apercevant un maitre de l'Air, plus en retrait, la main en l'Air, le regard figé sur Loulouch. Sans attendre une seconde, je fondis vers lui grâce au souffle, si rapide qu'il ne put éviter le coup de poing sauvage qui le cueillit au creux de l'estomac. Il cracha une gerbe de sang et s'abattit plusieurs mètres derrière, aussi mou qu'un bout de chiffon. Loulouch retomba à terre, haletante, essayant vainement de retrouver sa respiration. Les cinq derniers maitres de l'Air commencèrent alors une sorte de danse étrange. L'Air se mit à tourbillonner autour d'eux, comme s'ils se trouvaient au cœur d'une tornade. Mes cheveux volèrent dans tout les sens, ma tunique se secouait, prête à s'arracher.
- Loulouch ! criai-je avant d'apparaitre dans un tourbillon d'Air à ses côtés.
Elle peinait à respirer mais était hors de danger. C'était le plus important. Un coup d'œil devant moi me certifia ce dont je redoutais. Les Maitres de l'Air allaient projeter cette tornade vers nous, balayant à coup sûr les murs de la ville si on ne l'en empêchait avant. Je me mis en position de défense, mes pieds ancrés solidement sur le sol, puis inspirai profondément. Ce qui allait suivre allait nécessiter énormément de Chi. Cette technique était sans doute la plus puissante que je connaissais et la plus difficile. Peut-être en ressortirai-je inconsciente...ou pire. Mais si cela devait arriver pour sauver les Nomades, alors je le ferai. Je fermai les yeux et commençai alors ma propre danse, frappant fortement la terre des mes talons, puis les faisant glisser en cercle, fendant l'air du tranchant de mes mains puis l'ouvrit de coups secs, paume en avant. Alors, je me mis à tourner sur moi-même. D'immenses Serpents d'Air, aussi épais que des troncs d'arbre, jaillirent de mes paumes, dévastateurs. Ils flottèrent en l'Air un instant et s'enroulèrent autour de la gigantesque tornade. Là, je refermai mes poings et croisaient mes bras sur ma poitrine. Les Serpents d'Air commencèrent à enserrer la tornade qui gagnait encore plusieurs mètres, jusqu'à la stabiliser totalement.
Ce fut le combat le plus difficile de mon existence. Pas un combat physique, mais intérieur. J'avais deux options : si je lâchai prise, la tornade me tuerai et mes compagnons également, rasent une partie de la ville. Si je tenais bon, je pouvais y laisser ma vie pour sauver celle des autres. Celle des Nomades, celle de l'Air et de la Vie.
- Que cela soit ainsi ! criai-je plus pour moi-même. Mais je ne lâcherai pas! JAMAIS!
Je resserrai ma prise et les Serpents compressèrent la tornade encore plus violemment. Les soldats corrompus de TriAqua semblaient eux aussi en plein combat intérieur : perdre ou gagner. C'était bien trop simple à mon gout, il n'était pas question de leur laisser la chance de réussir. Je sentais déjà mes forces me quitter et mon ancrage au sol sembla plus faible. Je ne lâchai pas cependant, resserrant petit à petit mon emprise. Mes adversaires perdaient aussi peu à peu leurs forces. Si eux ne pensaient qu'à la gloire et à la victoire, je pensais à l'avenir, à la génération future qui se devait de progresser toujours plus. Je crois que c'est grâce à cette pensée que je parvins à faire face et à les écraser une bonne fois pour toutes. La Tornade fut aspirée et disparut à jamais, laissant un trou profond dans le sol, comme si un météore était tombé du ciel. Les cinq Nomades de TriAqua s'effondrèrent sur le sol, vidés de leur force. Je ne sus s'ils étaient morts ou simplement trop faibles pour rester debout car je m'écroulai moi aussi, tombant à quatre pattes, respirant avec difficulté. Ma vue était floue et je décidai de fermer les yeux, m'accrochant à l'idée que j'avais réussi une étape. Ce n'était pas fini. Je sentis des mains m'aider à me relever, tremblantes. Je levai la tête : Loulouch.
- Est-ce que...ca va?
- Oui...murmurai-je.
- Je...je n'ai jamais vu ça de ma vie...c'était....extraordinaire.
- Ce n'est pas fini, dis-je en me relevant, m'adossant à son épaule.
En effet, les deux groupes étaient encore en pleine bataille. Cela signifiait aussi qu'ils arrivaient à tenir tête. Je fis un bilan précaire des forces terrassées : j'avais réussi à anéantir les six nomades de l'Air et j'en ressortais aussi très affaiblie. Il restait encore les...
- Vous ne pourrez-plus nous empêcher quoi que ce soit a présent ! hurla un homme tout près de nous.
Nous fîmes volte face et trouvèrent un maitre de la terre qui frappa dans ses mains. Aussitôt, l'obscurité nous enveloppa. Le noir total.
- Amaya? AMAYA!! cria Loulouch d'une voix tremblante.
- Je suis là! Est-ce que ça va?
- Non ! Comment ça pourrait-aller ?! Nous sommes perdus ! Tu étais notre dernière chance de remporter cette bataille et nous voila à présent enfermer dans de la pierre. Aaaah, je n'en peux plus ! Je ne peux pas rester enfermée !
Elle se jeta sur les parois de la prison de pierre qui nous enfermaient et frappa des poings, hurlant de désespoir. Je courus vers elle et tentai de la raisonner puis finis par la prendre dans mes bras.
- Calme-toi ! Ça ne servira à rien !
- Je ne peux...pas...rester enfermée...! haleta t'elle.
Je compris alors. Lou' était claustrophobe ! Un nouveau frisson de peur me parcourut la nuque, glacial et désagréable. Il fallait nous sortir d'ici, maintenant.
- Je te promets qu'on sortira d'ici très vite. Je te le promets.
Elle sembla quelque peu rassurée,et se recroquevilla sur elle-même en fourrant sa tête dans les bras pour tenter de ralentir ses battements de cœur trop rapides. Je me relevai et collai mon oreille contre la paroi de pierre. Je n'entendais rien. Strictement rien. Nous étions comme enfouies sous terre à des milliers de mètres de la surface. Je tâtai ensuite les murs, faisant tout le tour de la coque en roche, tâchant de percer le point faible ou une faille dans cette technique. Il n'y en avait aucune. Je me laissai glisser contre la paroi et passa mes mains sur mon visage. Il était trempé et mon front froid. J'étais...morte de peur. Il fallait tout de même que je trouve une solution ! Je réfléchis alors à une façon de percer les murs. Je créai une lame de vent qui vint se briser sur la paroi sans l'égratigner. Toutes les techniques que j'utilisai ne servaient à rien, que faire? Je fermai les yeux. Réfléchir...réfléchir...Je me revis alors en train d'observer les maitres de l'eau au pôle sud. L'un deux, une femme, avait réussi à maitriser un mur de glace grâce à sa technique qu'elle avait imprégnée dans le sol pour parvenir à la racine du mur, et non chercher à la repousser comme les autres. Mais oui ! C'était la solution!
- Lou' ! J'ai trouvé ! Il me faut ton aide, je n'ai plus assez de Chi pour y parvenir toute seule.
Elle releva la tête et s'approcha de moi, curieuse, le visage encore crispé par l'angoisse.
- Il nous faut imprégner les parois de la roche de notre Chi afin de le faire exploser intérieurement, de la racine au sommet. Parviendrais-tu à le faire? Je sais que tu en es capable.
Elle ne sembla pas convaincue mais vint tout de même à mes côtés et posa ses mains sur la pierre, comme je le fis.
- Concentre-toi sur la pierre et fais parcourir librement ton Chi à l'intérieur. Ne relâche surtout pas !
- Entendu.
Nous nous mîmes au travail sans plus attendre. C'était difficile, mais je savais que c'était possible. Je l'avais vu de mes propres yeux ! Je fis le vide dans mon esprit, comme lorsque je méditais. La matière que je touchais sous mes mains me semblait tout d'un coup beaucoup plus accessible, et mon Chi parvint à s'y faufiler, s'imprégnant dans toutes les fissures existantes. Le Chi de Loulouch se joignit au mien.
- Maintenant ! criai-je.
La, nous le gonflâmes au point de faire éclater les parois. La coque de pierre explosa littéralement en milles morceaux. La lumière du soleil nous aveugla et l'Air se mit à nous caresser le visage. Nous avions réussi !
- Quoi????? Mais....Impossible !!
Les cinq maitres de la Terre, effarés, nous observaient d'un regard médusés et plein de rage. Je me relevai avec l'aide de Loulouch et souris sauvagement.
- Vous nous avez grandement sous-estimé. Cette fois, c'est votre fin !
- Tu peux parler ! riposta l'un d'entre eux. Tu es vidée de force tandis que nous possédons encore beaucoup de Chi. Je pense que...
Il ne put jamais terminer sa phrase, assommé par un rocher de belle taille. Ses compères, encore plus effarés, poussèrent un cri de stupeur et s'effondrèrent, également assommés par le même rocher. Un Chi nouveau avait fait son entrée sur le champ de bataille. Loulouch et moi nous tournâmes vers la source de cette nouvelle force.
- Ça alors ! souffla Lou'. Des maitres de la Terre !
Des maitres de la Terre?! Elle avait raison ! Des renforts !
- Est-ce que tout va bien ici? dit le premier maitre de la Terre d'une voix grave.
- Oui. Nous...
Un choc me coupa la parole. Pas un choc physique. Non, interne, profond, qui me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.
- Ghosty !!!
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
- Spoiler:
- Une fois le combat terminé, Jessy et Megakevin partirent en quête de leur amiral, en vain...
Ce qu'il nous fallait plus que tout à présent c'était des médecins. Les blessés étaient nombreux, les morts existaient aussi. Je n'avais assisté à une guerre qu'il y avait très longtemps, là où mon clan entier fut décimé, sauf moi. Cet avant gout de la guerre qu'on venait d'achever réveillait de profonds et douloureux souvenirs qui me tailladaient le coeur à tout bout de champ. J'étais épuisée, meurtrie, sans vidée de forces, mais j'étais Amirale. Je devais me relever et protéger tout ces gens qui attendaient encore dans le Temple de l'Air austral. Fallait-il les faire rentrer à la cité? Je n'en avait aucune idée. Si seulement quelqu'un pouvait m'aider ! Yuke ! Que devenait-il? Nous ne nous étions pas joint depuis notre séparation, ni Zamalia. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait dans les autres nations, ni même qui était cette organisation avec laquelle nous nous nations. La guerre faisait des ravages, au moins, ils ne nous embêteront plus. Mais était-ce nécessaire? Ne fallait-il pas essayer de négocier? De se renseigner avant de tuer? Je ne supportais pas cette idée de tout ce sang versé, mais je ne pouvais faire autrement. Seulement, voir les morts, de n'importe quel camp, me brisait le cœur. Un soldat du feu pas loin de là ne devait pas être plus âgé que moi. Je me détournai de son cadavre aussi pâle que la mort, à son visage presque paisible, ses yeux clos, le sang qui coulait du coin de sa bouche...En voila un autre, un Nomade cette fois-ci...Encore un...Je n'en peux plus, et m'écroule à genoux par terre. Un confrère court jusqu'à moi et tente de me relever.
- Lâche-moi ! criai-je, sans le vouloir.
Je tournai un regard rempli de larmes vers lui, un regard plein de rage, de haine et de tristesse. Il me regarda en écarquillant les yeux et baissa la tête.
- Excusez-moi Amaya-sama.
Mais pourquoi faisaient-ils tous ça? Comme si j'étais une étrangère, une reine à leur yeux ! Ce n'était pas le cas. Il s'en alla et je le regardai, le regard vide. Je m'essuyai les yeux d'un revers de manche et me relevai, quelque peu tremblante. C'est alors que je vis Jessy, Megakevin et les Maitres de la Terre revenir vers nous, sans Ghosty. A peine mon regard croisa les leurs que je devinais la terrible nouvelle. Jessy prit la parole, les sourcils froncés et les poings fermés, comme pour contenir la rage qui bouillonnait en lui.
- Ils n'étaient plus là. Ils ont...disparu.
Je serrai moi aussi les poings.
- Y a t'il des survivants? demandai-je tout bas.
- Oui. Nous les avons interrogés, ils ne disent rien.
Je passai mes mains sur le visage et soupira. Mais que devais-je faire?? J'étais à présent la seule Amirale ici et j'avais en charge toute la cité. Que devais-je faire ?
- Laissez-nous partir, intervint Megakevin. Nous finirons par le trouver, c'est certain.
- Il n'en est pas question ! Vous pensez vraiment que vous deux réussirez à parvenir à bout de TriAqua seuls? Nous avons des morts aujourd'hui et nous leurs devons un enterrement digne. Il faut patrouiller dans la cité, on ne sait jamais, peut-être que des soldats ont réussi à s'y introduire. Ghosty....Ghosty sait se débrouiller, il est Amiral et en aucun cas nous ne devons le sous estimer. Nous partirons à sa recherche quand tout ce qui doit être fait ici sera fini.
Jessy s'apprêta à riposter mais mon regard parvint à le faire taire.
- Allez-y, dis-je. Fouillez la moindre parcelle de la ville et faites prisonniers ceux qui s'y cachent.
- Très bien, répondit Jessy d'une voix sèche.
Je ne pus lui en vouloir. D'ailleurs, pourquoi le voudrais-je? Il venait de perdre son maitre, je savais ce que c'était...Je fis volte face et observai les Nomades, attendant les ordres d'un pied ferme. Il étaient au nombre 15, ce qui voulait dire que 4 nomades avaient été tués durant la bataille. Je les observa d'un regard grave, compatissant.
- Je..., commençai-je.
La voix me manqua, et les larmes menaçèrent de nouveau de dégringoler. Ah non! Il n'en était pas question ! Pas devant ces hommes à qui je devais redonner espoir !
- Nous allons ramasser les corps de nos frères et les emmener à l'intérieur de la ville. Nous récupérerons également ceux de l'ennemi, que nous enterreront ici. Soignez les blessés, deux deux camps. Ils sont peut-être nos ennemis, mais ils ont réagis comme nous l'avons fait : avec violence et fougue. Ils tenaient à leur vie comme nous tenons à la notre. Voila pourquoi je ne peux les traites comme des animaux et les laissez pourrir ici, voila pourquoi je ne peux les haïr ! Ce que nous devons haïr est la façon dont nous réagissons tous ! Alors donnons à chacun de ses hommes morts ici, au combat, un passage vers l'autre monde le plus doux possible. Car aucun de nous ne méritait ça, aucun...
Cette fois, je ne pus retenir mes larmes et je vis certains des Nomades en verser aussi. Ils s'inclinèrent et commencèrent à ramasser les corps et soulever les blessés dans l'incapacité de bouger. Je m'approchai moi du jeune homme et je prit dans mes bras. Il ne pesait pas plus lourd qu'un enfant et cela renforça ma peine. Je fermai les yeux et murmurai : "Je te promets que plus personne ne mourra ainsi...personne."
- Lâche-moi ! criai-je, sans le vouloir.
Je tournai un regard rempli de larmes vers lui, un regard plein de rage, de haine et de tristesse. Il me regarda en écarquillant les yeux et baissa la tête.
- Excusez-moi Amaya-sama.
Mais pourquoi faisaient-ils tous ça? Comme si j'étais une étrangère, une reine à leur yeux ! Ce n'était pas le cas. Il s'en alla et je le regardai, le regard vide. Je m'essuyai les yeux d'un revers de manche et me relevai, quelque peu tremblante. C'est alors que je vis Jessy, Megakevin et les Maitres de la Terre revenir vers nous, sans Ghosty. A peine mon regard croisa les leurs que je devinais la terrible nouvelle. Jessy prit la parole, les sourcils froncés et les poings fermés, comme pour contenir la rage qui bouillonnait en lui.
- Ils n'étaient plus là. Ils ont...disparu.
Je serrai moi aussi les poings.
- Y a t'il des survivants? demandai-je tout bas.
- Oui. Nous les avons interrogés, ils ne disent rien.
Je passai mes mains sur le visage et soupira. Mais que devais-je faire?? J'étais à présent la seule Amirale ici et j'avais en charge toute la cité. Que devais-je faire ?
- Laissez-nous partir, intervint Megakevin. Nous finirons par le trouver, c'est certain.
- Il n'en est pas question ! Vous pensez vraiment que vous deux réussirez à parvenir à bout de TriAqua seuls? Nous avons des morts aujourd'hui et nous leurs devons un enterrement digne. Il faut patrouiller dans la cité, on ne sait jamais, peut-être que des soldats ont réussi à s'y introduire. Ghosty....Ghosty sait se débrouiller, il est Amiral et en aucun cas nous ne devons le sous estimer. Nous partirons à sa recherche quand tout ce qui doit être fait ici sera fini.
Jessy s'apprêta à riposter mais mon regard parvint à le faire taire.
- Allez-y, dis-je. Fouillez la moindre parcelle de la ville et faites prisonniers ceux qui s'y cachent.
- Très bien, répondit Jessy d'une voix sèche.
Je ne pus lui en vouloir. D'ailleurs, pourquoi le voudrais-je? Il venait de perdre son maitre, je savais ce que c'était...Je fis volte face et observai les Nomades, attendant les ordres d'un pied ferme. Il étaient au nombre 15, ce qui voulait dire que 4 nomades avaient été tués durant la bataille. Je les observa d'un regard grave, compatissant.
- Je..., commençai-je.
La voix me manqua, et les larmes menaçèrent de nouveau de dégringoler. Ah non! Il n'en était pas question ! Pas devant ces hommes à qui je devais redonner espoir !
- Nous allons ramasser les corps de nos frères et les emmener à l'intérieur de la ville. Nous récupérerons également ceux de l'ennemi, que nous enterreront ici. Soignez les blessés, deux deux camps. Ils sont peut-être nos ennemis, mais ils ont réagis comme nous l'avons fait : avec violence et fougue. Ils tenaient à leur vie comme nous tenons à la notre. Voila pourquoi je ne peux les traites comme des animaux et les laissez pourrir ici, voila pourquoi je ne peux les haïr ! Ce que nous devons haïr est la façon dont nous réagissons tous ! Alors donnons à chacun de ses hommes morts ici, au combat, un passage vers l'autre monde le plus doux possible. Car aucun de nous ne méritait ça, aucun...
Cette fois, je ne pus retenir mes larmes et je vis certains des Nomades en verser aussi. Ils s'inclinèrent et commencèrent à ramasser les corps et soulever les blessés dans l'incapacité de bouger. Je m'approchai moi du jeune homme et je prit dans mes bras. Il ne pesait pas plus lourd qu'un enfant et cela renforça ma peine. Je fermai les yeux et murmurai : "Je te promets que plus personne ne mourra ainsi...personne."
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Survolant les Monts Brûlants avec Mahud, je sentais un grand vide en moi. Mes larmes gelèrent à peine sorties de mes yeux, s'immortalisant sur mes joues... Mahud sentit que sa Maîtrise venait de geler quelque chose d'intense. Il me regarda et s’aperçut de ma peine. Par respect, il détourna le regard lentement et ne dit rien.
Tandis que mon Bâton sifflait dans les tourbillons toxiques et noirs des volcans, je passais dans une sorte d'état second, me concentrant sur le Temple de l'Air Austral.
Je ressentis des Chis meurtris et affaiblis, certains s'éteignant sous mon passage, inexorablement... La bataille avait été rude. N'avais-je pas été trop dur avec eux? Si je l'avais été. Mais je l'assumais. Je voulais qu'ils se rendent compte des dangers qui nous menacent. Et ils n'ont encore rien vu!
Malgré une panique et une détresse générale, les pertes avaient été minimisées. D'où j'étais, je n’avais pas assez d'attention et de temps pour faire quelque chose de décisif, mais je pouvais au moins faire ça: puisant dans les limbes du Monde Spirituel, J'envoyai une onde de Chi bénéfique dans leur direction, sous la forme d'une impulsion... Voilà qui aiderait ceux qui voulaient vivre à tenir un peu plus longtemps.
Loin de là, les Fils et Filles de l'Air qui ramassaient les corps et pourchassaient les derniers mercenaires sentirent soudain un vent chaud se lever... Une caresse inhabituelle pour cette saison, qui vint faire bruisser les feuilles des arbres et balayer l'herbe de remous apaisants. Amaya releva sa tête, sentant le renouveau dans le murmure du Vent. Elle comprit aussitôt: son Chi s'éleva dans les airs, comme mu par un regain d'espoir... Dans mon esprit, je sentis les Enfants de l'Air me sentir, un à un, à travers le murmure du Vent. Leur énergie se redéploya comme les rayons de soleil percent à travers les nuages... Une douce chaleur venait envahir leur coeur. Et le mien.
Il fallait continuer! La vie n'était pas finie... Tout ne faisait que commencer!
Tandis que mon Bâton sifflait dans les tourbillons toxiques et noirs des volcans, je passais dans une sorte d'état second, me concentrant sur le Temple de l'Air Austral.
Je ressentis des Chis meurtris et affaiblis, certains s'éteignant sous mon passage, inexorablement... La bataille avait été rude. N'avais-je pas été trop dur avec eux? Si je l'avais été. Mais je l'assumais. Je voulais qu'ils se rendent compte des dangers qui nous menacent. Et ils n'ont encore rien vu!
Malgré une panique et une détresse générale, les pertes avaient été minimisées. D'où j'étais, je n’avais pas assez d'attention et de temps pour faire quelque chose de décisif, mais je pouvais au moins faire ça: puisant dans les limbes du Monde Spirituel, J'envoyai une onde de Chi bénéfique dans leur direction, sous la forme d'une impulsion... Voilà qui aiderait ceux qui voulaient vivre à tenir un peu plus longtemps.
Loin de là, les Fils et Filles de l'Air qui ramassaient les corps et pourchassaient les derniers mercenaires sentirent soudain un vent chaud se lever... Une caresse inhabituelle pour cette saison, qui vint faire bruisser les feuilles des arbres et balayer l'herbe de remous apaisants. Amaya releva sa tête, sentant le renouveau dans le murmure du Vent. Elle comprit aussitôt: son Chi s'éleva dans les airs, comme mu par un regain d'espoir... Dans mon esprit, je sentis les Enfants de l'Air me sentir, un à un, à travers le murmure du Vent. Leur énergie se redéploya comme les rayons de soleil percent à travers les nuages... Une douce chaleur venait envahir leur coeur. Et le mien.
Il fallait continuer! La vie n'était pas finie... Tout ne faisait que commencer!
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
L'onde rassurante de Yuke m'avait en quelque sorte revigorée, et avait momentanément rempli le trou béant qui s'était formé dans ma poitrine.
Ce soir là, j'avais fait réunir le peuple des Nomades près du lac, afin d'assister à l'enterrement des hommes morts au combat. Plusieurs femmes avaient apportés des bouquets de fleurs, d'autres, sûrement les femmes des défunts, pleuraient en silence, parfois même des hommes. A mes côtés se tenaient Jessy et Megakevin, ainsi que tout les valeureux maitres de l'Air qui s'étaient battus aujourd'hui. Tous avaient revêtus une nouvelle tenue, plus sombres que d'habitude. Personne n'osait parler, et l'on entendait simplement des sanglots et reniflements douloureux. Mon visage n'exprimait aucune émotion, j'étais coupée du monde. Je m'avançai enfin et pris la parole :
- Voici venu le temps d'enterrer quatre de nos frères morts au combat. Ils étaient courageux, forts et prêts à sauver la cité. Voici ce qu'est un Nomade de l'Air. Je voudrais également offrir un passage de l'autre côté du monde décent aux défunts de TriAqua.
Cette fois-ci, des murmures surpris, même indignés, s'élevèrent devant la foule. Je restai imperturbable et repris mon dialogue :
- Ils ont tous comme nous une famille, des amis, et quelque chose en quoi croire, pour lequel ils risqueraient leurs vies. Ce sont des humains, tout comme nous, morts au combat, tout comme nos Soldats. Ils méritent eux aussi qu'on enterre leurs corps afin que leurs âmes puissent arpenter l'Air, la Terre, l'Eau et le Feu. Rendons à tous l'honneur qu'ils méritent.
Je gardais une voix forte, froide même. Il ne fallait en aucun cas que j'éprouve la moindre faiblesse. A partir de maintenant, il me fallait être forte. Je m'avançai doucement et joignit mes deux paumes l'une contre l'autre, puis ferma les yeux. Les villageois se mirent dans la même position, puis les Maitres de l'Air à mes côtés. Nos esprits se joignirent, se consolidèrent, afin de n'en former plus qu'une, unique et immortelle. L'Air se mit à tourbillonner doucement autour de nous, caressant nos joues, soulevant nos cheveux pour balayer notre nuque. Des frissons parcouraient nos corps, nos cœurs battaient. La terre se souleva enfin et remplit les 9 trous où reposaient chacun des victimes. Enfin, moi et les maitres de l'Air élevâmes la voix en parfaite synchronisation :
- Qu'ils reposent en paix...
Peu à peu, les Nomades s'approchèrent des tombes et y déposèrent des fleurs, des mots, des paroles, des larmes...J'assistai à leurs allées et venues, les poings et mâchoires serrées. Puis la place se vida petit à petit, jusqu'à ce que je fus seule. La nuit était noire, les étoiles brillantes, la Lune se reflétait sur la surface parfaite du Lac, pareille à une sphère de lumière. Le vent était toujours aussi doux, balayant les quelques feuilles qui trainaient sur le sol. Etrangement, ce vent me donnait des frissons. Mais était-ce vraiment le vent? N'était-ce pas plutôt cette douleur lancinante qui me lacérait le coeur et ces larmes qui coulaient le long de mes joues, lourdes de tristesse? Mon corps était parcouru de tremblements et je me laissai choir sur le sol, et pleura. Toutes les larmes de mon corps. C'était la meilleure façon d'échapper à cette pression insupportable qui pesait à présent sur mes épaules. Les tombes qui se dressaient devant moi envahissaient mon esprit de souvenirs cuisants et insupportables. Je me détestais d'être aussi faible...Aussi, je m'allongea sur l'herbe et m'essuya les yeux d'un revers de manche. Les étoiles au dessus de moi semblaient partager ma tristesse, comme si elles aussi pleuraient. Leur lumière semblait mélancolique. C'était comme des milliers d'anges étincelants au visage baigné de larmes, pourtant souriant, qui me regardaient. Je fermai les yeux et respirai profondément. Plusieurs choix s'offraient à moi : abandonner, ou lutter. Si j'abandonnais, ma vie serait sauve, et je ne verrais plus de morts devant moi. Si je luttais, je pourrais sauver celle d'autres hommes et surtout...j'avais toujours quelqu'un à qui m'accrocher. La première option me paraissait si stupide que je la chassai de mon esprit avec un ricanement dénué d'humour. Alors je lutterai. Mais il me fallait agir, et vite. D'abord, sauver Ghosty. J'avais encore au fond de moi la certitude qu'il était vivant, mais je ne pouvais le laisser à la prise de TriAqua. J'eus soudain une idée. Je rouvris les yeux et me releva presque rapidement. Ma tristesse s'était enfouie au fond de mon coeur, remplacée par une détermination infaillible. Sans un regard en arrière, je pris le chemin jusqu'aux "cellules" des prisonniers de TriAqua. Les Nomades ne possédaient bien sur pas de prison, nous les avions donc enfermés dans des appartements souterrains. Deux nomades gardaient la porte. Je leur fis signe de me laisser.
- Amiral Amaya-sama, ils...
- Je vous dis que ça ira. Allez plutôt vous reposer.
- D'accord.
Ils partirent tout deux à contrecœur, tout de même ravi de pouvoir relaxer un peu. Dès qu’ils furent hors de vue, je pénétrai dans la pièce et alluma la lumière. Des cris de protestation s’élevèrent, des grognements.
- Oh la ! Eteins-moi ça !
J’ignorai les remarques qui fusaient et me postai devant eux, la tête haute, les sourcils froncés. Une fois habitués à la lumière, ils purent enfin voir qui j’étais et certain haussèrent les sourcils, légèrement surpris. Il n’y avait ici que des hommes d’une trentaine d’année, sauf un, adossé à une colonne dans le fond de la pièce, qui ne devait pas avoir plus de 20 ans. Un Maitre de la Terre apparemment. Je détachai mon regard de lui et m’adressai à l’assemblée entière.
- J’ai un marché, dis-je d’une voix forte.
L’homme adossé au mur, les mains croisées derrière le crâne, ne broncha pas. Je serrai les poings. Il ne fallait surtout pas que ces hommes sentent la moindre hésitation dans ma voix.
- Vous êtes des Maitres des Elements, et vous n’avez pas daigné sortir d’ici, alors que vous le pouvez sans la moindre difficulté, commencai-je. C’est donc que vous n’avez pas l’intention de sortir. Mais je vous propose de vous libérer, demain à l’aube.
Les regards se firent plus intéressés, les voix se turent. L’homme ne bougeait toujours pas.
- Je veux un renseignement en échange de votre liberté.
Cette fois-ci, ils étaient pendus à mes lèvres, attendant avec une impatience non dissimulée ma demande. Je ne les fis pas attendre plus longtemps.
- Dites-moi où est Ghosty.
Ils ne s’attendaient apparemment pas à ça. S’attendaient-ils vraiment à ce que je leur demande le repaire de leur « chef » ? J’étais peut-être folle de me lancer à la poursuite de Ghosty, mais pas assez pour me lancer dans une mission trop difficile pour moi. Plusieurs d’entre eux ricanèrent, tandis que d’autres pesaient le pour et le contre. Moi, j’attendais. C’est alors que l’homme au fond de la salle prit la parole :
- Qu’est-ce qui nous fais dire que tu ne mens pas ?
- Vous auriez pu vous enfuir vous-même, mais vous ne vous en seriez pas sortis indemnes. Maintenant, c’est moi qui vous libérerait, et j’assumerai les conséquences. Je suis perdante, vous gagnants. A quoi bon mentir ?
L’homme daigna enfin se relever et se tourna face à moi, toujours adossé au mur. Je pus enfin voir son visage. Il avait un air arrogant qui me fit froncer les sourcils, un sourire sarcastique peint sur les lèvres, les mains dans les poches. Mais ce fut son regard qui m’intrigua. J’avais l’impression de me voir dans un miroir.
- Tu sais gamine, je crois que tout ça c’est pas pour toi. Tu dois avoir…13 ans tout au plus ? Rentre plutôt chez toi voir ta maman et laisses les grands s’occuper de ça.
Une colère démesurée grondait en moi, ne voulant qu’une chose : sortir. Je serrai de nouveau les poings, si bien que mes jointures devinrent blanches.
- Alors la gamine vas rentrez chez elle et vous laissera seuls ici. Allez-y, échappez-vous, mais j’enverrai tout mes hommes à vos trousses et ce n’est plus ici que vous serez prisonniers, mais au Royaume de la Terre. Sur ce, la gamine vous dit Adieu.
Je fis volte face et m’apprêtait à repartir lorsqu’un gros mur de pierre me barra le chemin. Je me retournai tout aussi vite.
- Attends un peu quoi, j’ai encore d’autres choses à dire, continua le jeune homme avec le même sourire moqueur qui me donna une soudaine envie de lui donner une gifle.
- Tu dis que tu nous laissera partir, mais ai-je ta parole comme quoi tu t'arrangeras de nous...assurer notre fuite sans que personne ne nous pourchasse?
- Tu l’as.
Il me jaugea du regard, son regard descendant de mes chevilles jusqu’à ma tête. Lui aussi semblait trouver en moi quelque chose de…commun.
- Dans ce cas, marché conclu. Ton pote se trouve dans un des repères caché dans la montagne, à quelques jours de marches d’ici. Au centre de deux falaises, plus précisément.
Même si je m’étais persuadée qu’un des prisonniers me diraient ce que je voulais entendre, le savoir réellement me surprenait. Surtout de la part de cet homme…Sans détourner le regard, je levai mon poing sur le côté et créai une lame de vent qui détruisit le mur de pierre sans difficulté, mais aussi la porte. Etait-ce la colère qui m’avait fait devenir si violente ? Je préferai sortir d’ici avant que ma colère ne sorte vraiment de moi. Sans me retourner, je sortis de la pièce en déclarant :
- Je viendrais vous chercher à l’aube.
Puis je les laissai seuls, ébahis par ma décision. Je sentis son regard braqué sur moi jusqu’à ce que je fus hors de portée. A peine sortie à l’air libre, je respirai profondément et stoppai les trembléments incontrolables de mes mains. Je fermai les yeux un instant et me téléportai jusqu’aux rochers qui surplombaient la ville avec une vue panoramique sur le lac, si calme à cette heure-ci.
Très bien, il me fallait trouver un plan. Je passai toute la nuit à méditer, réfléchir, graver dans la pierre avec un baton mes idées pour les effacer juste après. Je me parlais à moi-même, concentrée comme jamais auparavant. Ce n’est que lorsque le soleil se pointait au loin que mon plan fut prêt et imbriqué dans mon crâne, net et précis. Je savais ce que je devais faire. Je me téléportai aussitôt jusqu’aux appartements de Jessy et Megakevin et les réveillai.
- Amaya-sama ? Mais qu’est-ce que vous faites là ?
- Nous partons chercher Ghosty, dis-je sans la moindre hésitation.
Jessy se releva sans plus attendre et Megakevin tendis l’oreille, prêt à m’écouter.
- Voici ce que nous allons faire…
Nous étions face à face, nos regards tentant désespérément de se comprendre, en vain.
- Il est temps de partir, dis-je sans ciller.
Il acquiesca, et je jurai percevoir une lueur de déception dans ses yeux. Je me retournai et commençai à marcher vers le temple de l’Air, là où m’attendait Tomoo, mon Bison.
- Quel est ton nom ? dit-il alors.
Je m’arrêtai et tournai lentement la tête vers lui.
- Amaya.
- Alors Amaya, je jures qu’on se reverra. Le plus tôt possible serait le mieux. Je veux dire…Amiral Amaya-sama, dit-il en rigolant. A bientôt...
Sa voix s’était faite murmure sur ces derniers mots, et je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux. Les Maitres de la Terre frappèrent le sol de leurs pieds et de gros blocs de terre se décrochèrent du sol. Là, ils montérent dessus, parfois accompagnés de soldats du Feu ou de l’eau, et s’éloignèrent.
- Que voulait-il dire ? demanda alors Jessy.
- Rien du tout. Allons-y.
Ce soir là, j'avais fait réunir le peuple des Nomades près du lac, afin d'assister à l'enterrement des hommes morts au combat. Plusieurs femmes avaient apportés des bouquets de fleurs, d'autres, sûrement les femmes des défunts, pleuraient en silence, parfois même des hommes. A mes côtés se tenaient Jessy et Megakevin, ainsi que tout les valeureux maitres de l'Air qui s'étaient battus aujourd'hui. Tous avaient revêtus une nouvelle tenue, plus sombres que d'habitude. Personne n'osait parler, et l'on entendait simplement des sanglots et reniflements douloureux. Mon visage n'exprimait aucune émotion, j'étais coupée du monde. Je m'avançai enfin et pris la parole :
- Voici venu le temps d'enterrer quatre de nos frères morts au combat. Ils étaient courageux, forts et prêts à sauver la cité. Voici ce qu'est un Nomade de l'Air. Je voudrais également offrir un passage de l'autre côté du monde décent aux défunts de TriAqua.
Cette fois-ci, des murmures surpris, même indignés, s'élevèrent devant la foule. Je restai imperturbable et repris mon dialogue :
- Ils ont tous comme nous une famille, des amis, et quelque chose en quoi croire, pour lequel ils risqueraient leurs vies. Ce sont des humains, tout comme nous, morts au combat, tout comme nos Soldats. Ils méritent eux aussi qu'on enterre leurs corps afin que leurs âmes puissent arpenter l'Air, la Terre, l'Eau et le Feu. Rendons à tous l'honneur qu'ils méritent.
Je gardais une voix forte, froide même. Il ne fallait en aucun cas que j'éprouve la moindre faiblesse. A partir de maintenant, il me fallait être forte. Je m'avançai doucement et joignit mes deux paumes l'une contre l'autre, puis ferma les yeux. Les villageois se mirent dans la même position, puis les Maitres de l'Air à mes côtés. Nos esprits se joignirent, se consolidèrent, afin de n'en former plus qu'une, unique et immortelle. L'Air se mit à tourbillonner doucement autour de nous, caressant nos joues, soulevant nos cheveux pour balayer notre nuque. Des frissons parcouraient nos corps, nos cœurs battaient. La terre se souleva enfin et remplit les 9 trous où reposaient chacun des victimes. Enfin, moi et les maitres de l'Air élevâmes la voix en parfaite synchronisation :
- Qu'ils reposent en paix...
Peu à peu, les Nomades s'approchèrent des tombes et y déposèrent des fleurs, des mots, des paroles, des larmes...J'assistai à leurs allées et venues, les poings et mâchoires serrées. Puis la place se vida petit à petit, jusqu'à ce que je fus seule. La nuit était noire, les étoiles brillantes, la Lune se reflétait sur la surface parfaite du Lac, pareille à une sphère de lumière. Le vent était toujours aussi doux, balayant les quelques feuilles qui trainaient sur le sol. Etrangement, ce vent me donnait des frissons. Mais était-ce vraiment le vent? N'était-ce pas plutôt cette douleur lancinante qui me lacérait le coeur et ces larmes qui coulaient le long de mes joues, lourdes de tristesse? Mon corps était parcouru de tremblements et je me laissai choir sur le sol, et pleura. Toutes les larmes de mon corps. C'était la meilleure façon d'échapper à cette pression insupportable qui pesait à présent sur mes épaules. Les tombes qui se dressaient devant moi envahissaient mon esprit de souvenirs cuisants et insupportables. Je me détestais d'être aussi faible...Aussi, je m'allongea sur l'herbe et m'essuya les yeux d'un revers de manche. Les étoiles au dessus de moi semblaient partager ma tristesse, comme si elles aussi pleuraient. Leur lumière semblait mélancolique. C'était comme des milliers d'anges étincelants au visage baigné de larmes, pourtant souriant, qui me regardaient. Je fermai les yeux et respirai profondément. Plusieurs choix s'offraient à moi : abandonner, ou lutter. Si j'abandonnais, ma vie serait sauve, et je ne verrais plus de morts devant moi. Si je luttais, je pourrais sauver celle d'autres hommes et surtout...j'avais toujours quelqu'un à qui m'accrocher. La première option me paraissait si stupide que je la chassai de mon esprit avec un ricanement dénué d'humour. Alors je lutterai. Mais il me fallait agir, et vite. D'abord, sauver Ghosty. J'avais encore au fond de moi la certitude qu'il était vivant, mais je ne pouvais le laisser à la prise de TriAqua. J'eus soudain une idée. Je rouvris les yeux et me releva presque rapidement. Ma tristesse s'était enfouie au fond de mon coeur, remplacée par une détermination infaillible. Sans un regard en arrière, je pris le chemin jusqu'aux "cellules" des prisonniers de TriAqua. Les Nomades ne possédaient bien sur pas de prison, nous les avions donc enfermés dans des appartements souterrains. Deux nomades gardaient la porte. Je leur fis signe de me laisser.
- Amiral Amaya-sama, ils...
- Je vous dis que ça ira. Allez plutôt vous reposer.
- D'accord.
Ils partirent tout deux à contrecœur, tout de même ravi de pouvoir relaxer un peu. Dès qu’ils furent hors de vue, je pénétrai dans la pièce et alluma la lumière. Des cris de protestation s’élevèrent, des grognements.
- Oh la ! Eteins-moi ça !
J’ignorai les remarques qui fusaient et me postai devant eux, la tête haute, les sourcils froncés. Une fois habitués à la lumière, ils purent enfin voir qui j’étais et certain haussèrent les sourcils, légèrement surpris. Il n’y avait ici que des hommes d’une trentaine d’année, sauf un, adossé à une colonne dans le fond de la pièce, qui ne devait pas avoir plus de 20 ans. Un Maitre de la Terre apparemment. Je détachai mon regard de lui et m’adressai à l’assemblée entière.
- J’ai un marché, dis-je d’une voix forte.
L’homme adossé au mur, les mains croisées derrière le crâne, ne broncha pas. Je serrai les poings. Il ne fallait surtout pas que ces hommes sentent la moindre hésitation dans ma voix.
- Vous êtes des Maitres des Elements, et vous n’avez pas daigné sortir d’ici, alors que vous le pouvez sans la moindre difficulté, commencai-je. C’est donc que vous n’avez pas l’intention de sortir. Mais je vous propose de vous libérer, demain à l’aube.
Les regards se firent plus intéressés, les voix se turent. L’homme ne bougeait toujours pas.
- Je veux un renseignement en échange de votre liberté.
Cette fois-ci, ils étaient pendus à mes lèvres, attendant avec une impatience non dissimulée ma demande. Je ne les fis pas attendre plus longtemps.
- Dites-moi où est Ghosty.
Ils ne s’attendaient apparemment pas à ça. S’attendaient-ils vraiment à ce que je leur demande le repaire de leur « chef » ? J’étais peut-être folle de me lancer à la poursuite de Ghosty, mais pas assez pour me lancer dans une mission trop difficile pour moi. Plusieurs d’entre eux ricanèrent, tandis que d’autres pesaient le pour et le contre. Moi, j’attendais. C’est alors que l’homme au fond de la salle prit la parole :
- Qu’est-ce qui nous fais dire que tu ne mens pas ?
- Vous auriez pu vous enfuir vous-même, mais vous ne vous en seriez pas sortis indemnes. Maintenant, c’est moi qui vous libérerait, et j’assumerai les conséquences. Je suis perdante, vous gagnants. A quoi bon mentir ?
L’homme daigna enfin se relever et se tourna face à moi, toujours adossé au mur. Je pus enfin voir son visage. Il avait un air arrogant qui me fit froncer les sourcils, un sourire sarcastique peint sur les lèvres, les mains dans les poches. Mais ce fut son regard qui m’intrigua. J’avais l’impression de me voir dans un miroir.
- Tu sais gamine, je crois que tout ça c’est pas pour toi. Tu dois avoir…13 ans tout au plus ? Rentre plutôt chez toi voir ta maman et laisses les grands s’occuper de ça.
Une colère démesurée grondait en moi, ne voulant qu’une chose : sortir. Je serrai de nouveau les poings, si bien que mes jointures devinrent blanches.
- Alors la gamine vas rentrez chez elle et vous laissera seuls ici. Allez-y, échappez-vous, mais j’enverrai tout mes hommes à vos trousses et ce n’est plus ici que vous serez prisonniers, mais au Royaume de la Terre. Sur ce, la gamine vous dit Adieu.
Je fis volte face et m’apprêtait à repartir lorsqu’un gros mur de pierre me barra le chemin. Je me retournai tout aussi vite.
- Attends un peu quoi, j’ai encore d’autres choses à dire, continua le jeune homme avec le même sourire moqueur qui me donna une soudaine envie de lui donner une gifle.
- Tu dis que tu nous laissera partir, mais ai-je ta parole comme quoi tu t'arrangeras de nous...assurer notre fuite sans que personne ne nous pourchasse?
- Tu l’as.
Il me jaugea du regard, son regard descendant de mes chevilles jusqu’à ma tête. Lui aussi semblait trouver en moi quelque chose de…commun.
- Dans ce cas, marché conclu. Ton pote se trouve dans un des repères caché dans la montagne, à quelques jours de marches d’ici. Au centre de deux falaises, plus précisément.
Même si je m’étais persuadée qu’un des prisonniers me diraient ce que je voulais entendre, le savoir réellement me surprenait. Surtout de la part de cet homme…Sans détourner le regard, je levai mon poing sur le côté et créai une lame de vent qui détruisit le mur de pierre sans difficulté, mais aussi la porte. Etait-ce la colère qui m’avait fait devenir si violente ? Je préferai sortir d’ici avant que ma colère ne sorte vraiment de moi. Sans me retourner, je sortis de la pièce en déclarant :
- Je viendrais vous chercher à l’aube.
Puis je les laissai seuls, ébahis par ma décision. Je sentis son regard braqué sur moi jusqu’à ce que je fus hors de portée. A peine sortie à l’air libre, je respirai profondément et stoppai les trembléments incontrolables de mes mains. Je fermai les yeux un instant et me téléportai jusqu’aux rochers qui surplombaient la ville avec une vue panoramique sur le lac, si calme à cette heure-ci.
Très bien, il me fallait trouver un plan. Je passai toute la nuit à méditer, réfléchir, graver dans la pierre avec un baton mes idées pour les effacer juste après. Je me parlais à moi-même, concentrée comme jamais auparavant. Ce n’est que lorsque le soleil se pointait au loin que mon plan fut prêt et imbriqué dans mon crâne, net et précis. Je savais ce que je devais faire. Je me téléportai aussitôt jusqu’aux appartements de Jessy et Megakevin et les réveillai.
- Amaya-sama ? Mais qu’est-ce que vous faites là ?
- Nous partons chercher Ghosty, dis-je sans la moindre hésitation.
Jessy se releva sans plus attendre et Megakevin tendis l’oreille, prêt à m’écouter.
- Voici ce que nous allons faire…
***
Nous étions face à face, nos regards tentant désespérément de se comprendre, en vain.
- Il est temps de partir, dis-je sans ciller.
Il acquiesca, et je jurai percevoir une lueur de déception dans ses yeux. Je me retournai et commençai à marcher vers le temple de l’Air, là où m’attendait Tomoo, mon Bison.
- Quel est ton nom ? dit-il alors.
Je m’arrêtai et tournai lentement la tête vers lui.
- Amaya.
- Alors Amaya, je jures qu’on se reverra. Le plus tôt possible serait le mieux. Je veux dire…Amiral Amaya-sama, dit-il en rigolant. A bientôt...
Sa voix s’était faite murmure sur ces derniers mots, et je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux. Les Maitres de la Terre frappèrent le sol de leurs pieds et de gros blocs de terre se décrochèrent du sol. Là, ils montérent dessus, parfois accompagnés de soldats du Feu ou de l’eau, et s’éloignèrent.
- Que voulait-il dire ? demanda alors Jessy.
- Rien du tout. Allons-y.
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Nous voyagions sur le dos de Tomoo depuis plusieurs heures et nous assistions au plus beau coucher du soleil jamais connu. Le ciel prenait une teinte ocre qui m'illuminait les yeux d'une clarté flamboyante, et des nuances capucine peignaient sur mes longs cheveux des mèches cuivrées et brillantes. Le tout accompagné d'un vent calme et tendre, comme un manteau de soie nous protégeant de sa caresse apaisante. Le calme avant la tempête. Jessy et megakevin n'avaient pas décrochés un mot depuis notre départ et je les soupçonnais de mettre en place un plan qui ne conviendrait pas avec ma stratégie. Pire, elle pourrait tout fiche en l'air. Je decidai donc de m'arrêter, aussi bien pour leur expliquer clairement la situation que pour nous reposer. Tomoo, encore jeune, n'était pas habitué à parcourir de longues distances sans pauses, et je n'avais pas dormis de toute la nuit précédente et mes paupières menaçaient de se fermer contre mon gré. Je frappai doucement les rênes et mon Bison fila en piqué vers le sol, ramenant les deux maitres de l'Air à l'arrière à la réalité.
- Que se passe t'il? demanda Megakevin.
- Nous nous posons.
- Quoi? riposta Jessy. Ghosty-sama est prisonnier par TriAqua et vous pensez qu'on peut s'arrêter pour faire un pique nique?
- Calmes-toi. Crois-tu vraiment que si nous arrivons là-bas pareils à des zombies nous arriverons à quoi que ce soit? Tomoo a besoin de se reposer, je n'ai pas dormi de la nuit et mieux encore, j'ai quelques mots à vous dire.
Tomoo se posa doucement sur le sol et s'abaissa. Nous descendîmes de son dos et ce bond sembla me réveiller. Je soufflai un bon coup avant de me tourner vers eux.
- Ai-je été bien claire lorsque j'ai dit : restez dans la ville et récoltez des informations?
- Très claire, répondit Jessy, légèrement agacé.
- Je crois que vous ne m'avez pas compris. Laissez-moi vous expliquer quelques petites choses. Durant la bataille dans notre cité, nous avons perdu quatre de nos Nomades, et cinq maitres confirmés de TriAqua ont également péris. Ils surpassaient largement vos grades à tous les deux, alors si vous voulez sauvez votre Maitre, ne soyez pas stupides et faites ce que je vous dis. Si c'est moi qui doit entrer dans leur prison pour le rejoindre, c'est bien parce qu'il n'est pas question de perdre l'un d'entre vous. Je suis cette fois-ci la seule à pouvoir le sortir d'ici, et vos rôles sont tout aussi importants dans cette mission. Si vous découvrez des informations sur l'organisation, nous pourrons démanteler leur réseau. Alors je répète ma question : ai-je bien été claire?
Jessy serra les poings, mais je vis dans son regard qu'il savait que j'avais raison. Seulement, la frustration de ne rien pouvoir faire était plus intense. Il baissa la tête et fis demi-tour, disparaissant dans la forêt alentour. Megakevin le regarda partir puis m'adressa un sourire désolé.
- Excusez-le, dit-il d'une voix sincère. Il est tout simplement...
- Frustré? Plein de rage? Je sais tout ça. Nous sommes tous dans le même bateau et c'est pour cela que nous devons nous serrer les coudes ! Vous perdre serait la chose la plus terrible qu'il soit, alors je vous en supplie, soyez prudents.
Megakevin sourit.
- Je vous le promets. J'essaierai de le résonner.
Je souris à mon tour et vis pour la première fois que Megakevin était d'un naturel calme et plutôt réservé, tout comme moi. Malgré tout ce qui arrivait en ce moment, il gardait le sourire et ne cédai pas à la colère. Les qualités parfaites requises à un Nomade de l'Air : garder son sang froid, analyser avant d'agir.
- Nous ne ferons pas de feu, dis-je alors, au risque d'attirer des ennemis. Nous avons tout ce qu'il faut dans les sacs.
En effet, nous avions prévus la nourriture nécessaire pour au moins deux semaines, au cas ou notre mission se compliquerai...Moi et Megakevin nous installâmes sur le sol et entamâmes un repas de fortune constitué de fruits et pain. Jessy ne réapparut que lorsque la nuit fut tombée. Il semblait avoir reprit son calme et s'installa à côté de nous, s'emparant d'une pomme au passage. Je ne lui accordai qu'un léger coup d'oeil, conscient de ce qu'il venait de traverser méritait qu'on le laisse tranquille. Je me levai et attrapai trois sacs de couchages, dont deux que je leur balançai.
- Bonne nuit, dis-je en baillant.
- Bonne nuit, répondit Megakevin.
Je m'endormis presque aussitôt, avec le souvenir d'avoir vécu une journée calme avant la véritable mission qui m'attendait...
Le lendemain matin, nous reprîmes la route très tôt, le soleil était à peine sorti de sa cachette et le ciel gardait sa teinte mystérieuse d'un bleu turquin. Tomoo semblait revigoré et bailla de plaisir lorsque nous décollâmes dans les airs. Dans les alentours de midi, nous dejeunâmes sur son dos, se nourissant une fois de plus de fruits, de pain et d'eau. Je regardai le paysage qui nous entourait avec un interêt empreint d'inquiétude : nous approchions. Les changements étaient radicaux. Les plaines d'herbe verte des Nomades étaient remplacées par des forêts épaisses et sombres, les montagnes se dessinaient au loin et l'Air s'était réchauffé, comme écrasé par toutes ces falaises imposantes. Nous nous arrêtâmes la nuit venue et passèrent une nouvelle nuit sans problèmes, avec seulement quelques mots échangés. Je le sentais : plus nous avancions, plus la tention montait, presque palpable entre nous. En vérité, nous étions morts de trouille, même moi qui ne le montrait pas. Mon coeur battait vite et j'étais plus attentive que jamais, prête à bondir à la moindre attaque. Je décidai alors de redescendre sur terre le lendemain matin. La pression qui pesait sur mes épaules était trop forte : nous arrivions, je le sentais. Je dénichai une caverne et descendis sur la terre ferme, accompagnée de près par mes deux compagnons.
- Tomoo, il est temps que nous nous quittions. Je veux que tu restes caché ici sans faire de bêtises, tu m'as bien compris? Si je ne reviens pas, vole, le plus loin possible !
Comme pour répondre à mes paroles, il me poussa du museau et l'enlaçai de mes petits bras, le coeur au bord des lèvres. Puis je me décollai de lui et partis sans me retourner.
- Il est temps de faire la route à pieds, annonçai-je.
La nuit était tombée et nous étions là, cachés derrière des rochers, les yeux écarquillés devant la grande cité qui se dressait devant nous, coincé entre deux immenses falaises. L'endroit, contrairement a ce que j'avais imaginé, resplendissait de beauté. Une beauté parfaite, comme je n'en avais jamais vue. Les deux falaises étaient pareils à deux piliers suprêmes soutenant les Cieux, surplombés tous deux de verdure sauvage, percés ça et là pour des arbres poussant à la l'horizontale ou par des bosquets entiers de fleurs à l'allure délicate et aux couleurs subtiles. Tandis que tout en bas se dressait le repère de TriAqua, ou plutôt une cité entière, immense.
- Ca alors, il doit y avoir des tonnes d'habitants ici ! Ils nous à eu ! s'exclama Jessy.
Je craignait le pire. En effet, il la ville devait regorger de gens tout aussi innocents que n'importe quel Nomades. Dans tous les cas, il n'était pas question de blesser qui que ce soit. Je soupirai et me retournai, m'adossant le plus confortablement sur le rocher derrière lequel nous étions à l'abri des regards. Megakevin me lança un regard interrogateur tandis que Jessy semblait au bord de l'explosion.
- Mais qu'est-ce que vous faites? Vous croyez vraiment que c'est le moment de dormir?
- Surtout, veillez à ce que personne ne nous trouve, je ne pourrais nous protéger tous, dis-je sans tenir compte de ses remarques, fermant les yeux.
Avant d'intervenir, il me fallait vérifier que Ghosty se trouvait bien ici, et il me fallait pour ça passer la ville au peigne fin pour trouver son Chi. J'étais à présent très douée pour ressentir le Chi autour de moi, mais dans une si grande ville...ce ne serait pas simple, mais possible. Jessy s'apprêtait à répondre mais Megakevin le coupa avant :
- Elle essaye de ressentir le Chi de Ghosty-sama et elle a besoin de silence pour ça, alors la ferme.
En effet, il me fallait une concentration parfaite. Je m'installai en tailleur et posa mes mains sur mes genoux, paumes vers le ciel. Là, je laissai mon Chi sortir de mon corps et naviguer dans l'Air, à la recherche de Ghosty. Dans ma tête, je suivais tout. Mon Chi parcourus des rues entières, dans les moindres recoins, les habitations, le Palais, la prison, les cellules...Ça y est ! Je rouvris les yeux.
- Il est bien ici, dis-je à voix basse en respirant profondément.
Mes acolytes semblèrent plus que soulagés mais je n'entendis pas leurs paroles, mon esprit divagua vers quelqu'un d'autre : ce maitre de la Terre qui m'avait indiqué le chemin. Alors il avait tenu parole.
- Amaya-sama? Amaya-sama? EH HO?!!
Je revins à moi et observai d'un air ahuri mes confrères :
- Qu...quoi?
- Que va t'on faire? demanda Jessy, haussant les sourcils, suspicieux.
- Nous devons attendre demain matin avant de faire quoi que ce soit, annoncai-je.
- Que se passe t'il? demanda Megakevin.
- Nous nous posons.
- Quoi? riposta Jessy. Ghosty-sama est prisonnier par TriAqua et vous pensez qu'on peut s'arrêter pour faire un pique nique?
- Calmes-toi. Crois-tu vraiment que si nous arrivons là-bas pareils à des zombies nous arriverons à quoi que ce soit? Tomoo a besoin de se reposer, je n'ai pas dormi de la nuit et mieux encore, j'ai quelques mots à vous dire.
Tomoo se posa doucement sur le sol et s'abaissa. Nous descendîmes de son dos et ce bond sembla me réveiller. Je soufflai un bon coup avant de me tourner vers eux.
- Ai-je été bien claire lorsque j'ai dit : restez dans la ville et récoltez des informations?
- Très claire, répondit Jessy, légèrement agacé.
- Je crois que vous ne m'avez pas compris. Laissez-moi vous expliquer quelques petites choses. Durant la bataille dans notre cité, nous avons perdu quatre de nos Nomades, et cinq maitres confirmés de TriAqua ont également péris. Ils surpassaient largement vos grades à tous les deux, alors si vous voulez sauvez votre Maitre, ne soyez pas stupides et faites ce que je vous dis. Si c'est moi qui doit entrer dans leur prison pour le rejoindre, c'est bien parce qu'il n'est pas question de perdre l'un d'entre vous. Je suis cette fois-ci la seule à pouvoir le sortir d'ici, et vos rôles sont tout aussi importants dans cette mission. Si vous découvrez des informations sur l'organisation, nous pourrons démanteler leur réseau. Alors je répète ma question : ai-je bien été claire?
Jessy serra les poings, mais je vis dans son regard qu'il savait que j'avais raison. Seulement, la frustration de ne rien pouvoir faire était plus intense. Il baissa la tête et fis demi-tour, disparaissant dans la forêt alentour. Megakevin le regarda partir puis m'adressa un sourire désolé.
- Excusez-le, dit-il d'une voix sincère. Il est tout simplement...
- Frustré? Plein de rage? Je sais tout ça. Nous sommes tous dans le même bateau et c'est pour cela que nous devons nous serrer les coudes ! Vous perdre serait la chose la plus terrible qu'il soit, alors je vous en supplie, soyez prudents.
Megakevin sourit.
- Je vous le promets. J'essaierai de le résonner.
Je souris à mon tour et vis pour la première fois que Megakevin était d'un naturel calme et plutôt réservé, tout comme moi. Malgré tout ce qui arrivait en ce moment, il gardait le sourire et ne cédai pas à la colère. Les qualités parfaites requises à un Nomade de l'Air : garder son sang froid, analyser avant d'agir.
- Nous ne ferons pas de feu, dis-je alors, au risque d'attirer des ennemis. Nous avons tout ce qu'il faut dans les sacs.
En effet, nous avions prévus la nourriture nécessaire pour au moins deux semaines, au cas ou notre mission se compliquerai...Moi et Megakevin nous installâmes sur le sol et entamâmes un repas de fortune constitué de fruits et pain. Jessy ne réapparut que lorsque la nuit fut tombée. Il semblait avoir reprit son calme et s'installa à côté de nous, s'emparant d'une pomme au passage. Je ne lui accordai qu'un léger coup d'oeil, conscient de ce qu'il venait de traverser méritait qu'on le laisse tranquille. Je me levai et attrapai trois sacs de couchages, dont deux que je leur balançai.
- Bonne nuit, dis-je en baillant.
- Bonne nuit, répondit Megakevin.
Je m'endormis presque aussitôt, avec le souvenir d'avoir vécu une journée calme avant la véritable mission qui m'attendait...
Le lendemain matin, nous reprîmes la route très tôt, le soleil était à peine sorti de sa cachette et le ciel gardait sa teinte mystérieuse d'un bleu turquin. Tomoo semblait revigoré et bailla de plaisir lorsque nous décollâmes dans les airs. Dans les alentours de midi, nous dejeunâmes sur son dos, se nourissant une fois de plus de fruits, de pain et d'eau. Je regardai le paysage qui nous entourait avec un interêt empreint d'inquiétude : nous approchions. Les changements étaient radicaux. Les plaines d'herbe verte des Nomades étaient remplacées par des forêts épaisses et sombres, les montagnes se dessinaient au loin et l'Air s'était réchauffé, comme écrasé par toutes ces falaises imposantes. Nous nous arrêtâmes la nuit venue et passèrent une nouvelle nuit sans problèmes, avec seulement quelques mots échangés. Je le sentais : plus nous avancions, plus la tention montait, presque palpable entre nous. En vérité, nous étions morts de trouille, même moi qui ne le montrait pas. Mon coeur battait vite et j'étais plus attentive que jamais, prête à bondir à la moindre attaque. Je décidai alors de redescendre sur terre le lendemain matin. La pression qui pesait sur mes épaules était trop forte : nous arrivions, je le sentais. Je dénichai une caverne et descendis sur la terre ferme, accompagnée de près par mes deux compagnons.
- Tomoo, il est temps que nous nous quittions. Je veux que tu restes caché ici sans faire de bêtises, tu m'as bien compris? Si je ne reviens pas, vole, le plus loin possible !
Comme pour répondre à mes paroles, il me poussa du museau et l'enlaçai de mes petits bras, le coeur au bord des lèvres. Puis je me décollai de lui et partis sans me retourner.
- Il est temps de faire la route à pieds, annonçai-je.
***
La nuit était tombée et nous étions là, cachés derrière des rochers, les yeux écarquillés devant la grande cité qui se dressait devant nous, coincé entre deux immenses falaises. L'endroit, contrairement a ce que j'avais imaginé, resplendissait de beauté. Une beauté parfaite, comme je n'en avais jamais vue. Les deux falaises étaient pareils à deux piliers suprêmes soutenant les Cieux, surplombés tous deux de verdure sauvage, percés ça et là pour des arbres poussant à la l'horizontale ou par des bosquets entiers de fleurs à l'allure délicate et aux couleurs subtiles. Tandis que tout en bas se dressait le repère de TriAqua, ou plutôt une cité entière, immense.
- Ca alors, il doit y avoir des tonnes d'habitants ici ! Ils nous à eu ! s'exclama Jessy.
Je craignait le pire. En effet, il la ville devait regorger de gens tout aussi innocents que n'importe quel Nomades. Dans tous les cas, il n'était pas question de blesser qui que ce soit. Je soupirai et me retournai, m'adossant le plus confortablement sur le rocher derrière lequel nous étions à l'abri des regards. Megakevin me lança un regard interrogateur tandis que Jessy semblait au bord de l'explosion.
- Mais qu'est-ce que vous faites? Vous croyez vraiment que c'est le moment de dormir?
- Surtout, veillez à ce que personne ne nous trouve, je ne pourrais nous protéger tous, dis-je sans tenir compte de ses remarques, fermant les yeux.
Avant d'intervenir, il me fallait vérifier que Ghosty se trouvait bien ici, et il me fallait pour ça passer la ville au peigne fin pour trouver son Chi. J'étais à présent très douée pour ressentir le Chi autour de moi, mais dans une si grande ville...ce ne serait pas simple, mais possible. Jessy s'apprêtait à répondre mais Megakevin le coupa avant :
- Elle essaye de ressentir le Chi de Ghosty-sama et elle a besoin de silence pour ça, alors la ferme.
En effet, il me fallait une concentration parfaite. Je m'installai en tailleur et posa mes mains sur mes genoux, paumes vers le ciel. Là, je laissai mon Chi sortir de mon corps et naviguer dans l'Air, à la recherche de Ghosty. Dans ma tête, je suivais tout. Mon Chi parcourus des rues entières, dans les moindres recoins, les habitations, le Palais, la prison, les cellules...Ça y est ! Je rouvris les yeux.
- Il est bien ici, dis-je à voix basse en respirant profondément.
Mes acolytes semblèrent plus que soulagés mais je n'entendis pas leurs paroles, mon esprit divagua vers quelqu'un d'autre : ce maitre de la Terre qui m'avait indiqué le chemin. Alors il avait tenu parole.
- Amaya-sama? Amaya-sama? EH HO?!!
Je revins à moi et observai d'un air ahuri mes confrères :
- Qu...quoi?
- Que va t'on faire? demanda Jessy, haussant les sourcils, suspicieux.
- Nous devons attendre demain matin avant de faire quoi que ce soit, annoncai-je.
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Résumé d'un autre interactant*
Après une bonne nuit de sommeil, Jessy et Kevin, sous l'ordre d'Amaya, pénétrèrent dans la cité afin de récolter des informations. Pour se faire le plus discrets possibles sur leurs intentions, ils se firent passer pour de nouveaux arrivant chez TriAqua et apprirent que leur véritable but était de détruire cet être que l'on nomme "Homonculus" afin de dominer le monde. Quant à Ghosty, il semblerait que sa situation ait également évolué auprès de TriAqua...
Après une bonne nuit de sommeil, Jessy et Kevin, sous l'ordre d'Amaya, pénétrèrent dans la cité afin de récolter des informations. Pour se faire le plus discrets possibles sur leurs intentions, ils se firent passer pour de nouveaux arrivant chez TriAqua et apprirent que leur véritable but était de détruire cet être que l'on nomme "Homonculus" afin de dominer le monde. Quant à Ghosty, il semblerait que sa situation ait également évolué auprès de TriAqua...
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Jessy et Megakevin étaient partis le matin même. J'ignorais tout d'eux depuis des heures et des heures et mon estomac se nouait. Je priai pour qu'ils n'aient pas fait de bêtises pouvant les mettre dans une situation trop compliquée. Il ne manquerait plus que ça, qu'ils soient prisonniers !
Voila que la nuit tombait et je sortis de ma cachette, les poings et mâchoires serrées. Je pris une grande bouffée d'air frais, profitant des instants de liberté qu'il me restait. Puis je m'élançai, fonçant à toute vitesse vers la cité. Deux gardes surveillaient l'entrée comme je le pensais, et baissèrent leurs armes pour me barrer le passage, me hélant d'une voix brute :
- Eh toi, qu'est-ce que...
- Arrêtes-toi ! intervint l'autre en pointant à présent son arme sur moi.
A seulement quelques centimètres d'eux, je fis un bond en l'air et les dépassa, leur décochant un coup de pied dans les omoplates avant de retomber sur le sol. Ils tombèrent à terre en poussant un cri. Je continuai ma course. Mon Chi ne devait se faire ressentir qu'au dernier moment, il me fallait donc user de mes capacités physiques.
- Arrêtez-la !! INTRUSE ! entendis-je hurler derrière moi.
Il allait alerter toute la ville. Parfait. J'accélérai encore, prenant la direction opposée de celle de l'endroit où Ghosty était retenu captif. C'est alors que deux nouveaux soldats me barrèrent la route, débarquant des ruelles face à moi. Je me baissai et décochai un coup de pied dans les chevilles de l'un, qui tomba à la renverse sans avoir pu faire le moindre mouvement. Je lui volai son arme et parai l'attaque de l'autre soldat. Trop lent. Je me hissai sur le manche avec souplesse et lui collai mon talon en pleine poitrine, le faisant voler derrière. Sans attendre, je relâchai l'arme et continuai à courir. Je devrais pourtant bientôt m'arrêter. Cinq minutes passèrent durant lesquels je ne trouvais personne d'autre que des passants surpris par ma course, criant parfois des insultes en brandissant le poing. Après avoir parcouru quelques mètres, je sentis au dernier moment un CHi affluer et une douleur vivace me transperça le menton, me faisant voler loin derrière. Sans me poser de question, je me relevai d’une roulade et, jambes positionnées en fente, détaillai rapidement mes adversaires. Deux maitres de la Terre, paumes face à moi, pieds ancrés dans le sol comme des rocs. Leurs sourcils froncés et leur visage tendu montraient clairement qu’ils n’étaient pas prêts de me lâcher. Parfait. Sans hésiter, je courus à toute allure vers eux. Je vis leurs mouvements et le sol se détacher sous mes pieds. Sous leurs regards sombres, je bondis en l’Air et invoquait mes lames de Gardienne. Elles tournoyèrent, invisibles, à proximité de leurs corps puis les percutèrent de plein fouet. Ils se rentrèrent dedans en poussant des cris étouffés et s’affalèrent sur le sol. L’Air m’indiquait que plusieurs autres soldats arrivaient vers moi. Tout était parfait. Je me retournai, attendant leurs arrivées de pieds ferme. Ils ne tardèrent pas à arriver et attaquèrent à la première occasion. Je me penchai pour éviter un gros bloc de pierre et jetai un coup d’œil derrière moi. Une lame rocailleuse me taillade la cuisse droite et le sang coula le long de ma jambe. Je bougeai mes lames et les envoyèrent en plein dans le mille. Deux des soldats furent projetés en l’Air et rencontrèrent le mur d’une maison, s’écroulant à terre, inconscients. Je sentis le Chi des deux autres enfler et bougeai juste assez pour ne pas avoir le crâne écrasé par l’énorme rocher, mais assez tout de même pour tomber sur le sol. Aussitôt, la terre se referma sur mes bras et mes pieds, m’immobilisant. Tout avait fonctionné à merveille et malgré la douleur qui me parcourait le corps, je souris. Un des maitres de la Terre s’approcha, me surplombant de toute sa hauteur. Il leva son poing et j’eus le temps de ressentir une douleur atroce qui me fit perdre connaissance.
J’ouvris les yeux et pourtant, le noir l’emportait toujours. Je ne voyais rien. Etais-je bien réveillée, ou simplement plongée dans un coma ? Non, la douleur sur ma cuisse, ma mâchoire et ma tête me prouvait le contraire. Je mis alors plusieurs secondes à me rendre compte que la pièce dans laquelle j’étais était plongée dans l’obscurité. Seul un fin rayon de lumière traversait une fente, surement une fenêtre. Je me relevai en grognant. Ma tête tourna un instant et je dus fermer les yeux pour ne pas retomber. Je m’aperçus avec surprise que ma cuisse était bandée, certes grossièrement, mais je ne perdais plus de sang. Je jetai un regard autour de moi, plissant les yeux pour entrevoir les ombres des objets de la pièce. J’étais donc dans une cellule. Le plan avait donc marché. Je me dirigeai vers la source de cette lumière et y découvrit la Lune dont j’entrevis à peine la forme par la fissure minuscule dans le mur. Je ne sentais même pas l’Air me chatouiller la nuque et glisser sur ma peau. Un frisson d’angoisse me parcourut le dos. Être privée de mon élément naturel allait être bien plus difficile que je ne le pensais. Arriverais-je tout de même à me téléporter ? J’en étais moins sure à présent. Sur le point d’essayer, des bruits de pas résonnèrent tout près et la serrure de ma porte cliqueta. Je me remis droite, prêt de la « fenêtre ». Une lumière tamisée pénétra doucement dans la pièce et la silhouette d’un homme se forma dans entrebâillement de la porte. Il resta un instant en silence, puis pris la parole d’une voix sourde :
- Toi là, tu dois voir le chef.
- Qu’il vienne me chercher lui-même si c’est si important.
- Change de ton petite. Ce n’est pas moi qui me suis retrouvée dans cette pièce.
- Ce n’est pas moi qui vais me retrouver avec le nez cassé dans deux secondes.
Sans même voir son visage, je perçus sa stupeur puis sa colère.
- Toi…commença t’il. Tss…si seulement je pouvais te coller une raclée, je le ferai. Suis-moi sans faire d’histoires et surtout…ferme-la.
Je souris, faussement navrée ce qui eut le don de l’énerver davantage. Je le suivis donc dans de nombreux couloirs, passant devant des cellules dont des cris ou des pleurs me parvenaient. Je serrai les poings. Le garde sembla percevoir ma rage et, sans se retourner, s’adressa à voix d’une voix mauvaise :
- Je t’enlèves tout de suite des projets de sauvetages ma p’tite dame. Tu n’es pas foutue d’échapper à deux maitres de…
- On avance ? le coupais-je sèchement.
Il sourit, visiblement fier de ma réaction. Nous continuâmes notre route dans le silence tandis que je tachais de me souvenir des couloirs traversés. Au bout d’environ cinq minutes, nous débouchèrent devant une grosse porte de fer bouclée de plusieurs verrous aussi gros qu’une assiette. J’avalai ma salive. Mon garde ordonna à deux de ses confrères d’ouvrir les portes et vacarme assourdissant résonna dans le hall de pierre, puis la porte s’ouvrit dans un bruit de ferraille qui fit mal à la tête. Une bouffée d’Air rentra dans la pièce et je crus un instant voler. Quel bonheur de retrouver la liberté, rien qu’une seconde. J’inspirai une grande bouffée d’air en fermant les yeux. Mes poignets furent alors liés, collés l’un contre l’autre. Je rouvris les yeux et le garde m’observai, méfiant.
- Pas de bêtises hein ? Suis-moi.
Nous sortîmes dehors et je le suivis sont broncher. L’Air revenait à moi, plus doux que jamais et le soleil me caressait les jours, comme pour m’encourager. Je n’avais même pas conscience que je marchais, gardant cet instant dans ma mémoire, le repassant en boucle pour ne pas en perdre une miette.
- Nous sommes arrivés. Rentre la dedans et conduis toi convenablement, ou tu auras affaire à moi.
Déjà ? En effet, je me trouvais dans un vaste couloir tout de granit, éclairée par de hautes lanternes à la flamme puissante. On se croyait dans les souterrains d’un château… Le garde ouvrit la grande porte devant moi et me poussa dans la pièce. La lumière me fit un instant mal aux yeux tellement la pièce était lumineuse. Le soleil perçait joyeusement les fenêtres, éparpillant ses rayons sur le mur opposé. Le sol de pierre polie blanche reflétant les teintes chaudes des murs. Un grand étendard était tendu au bout de la longue table devant moi. Un « T » y était dessiné, entouré des symboles des quatre nations. Ce sigle me donna des frissons, sans comprendre pourquoi. Un homme était assis en face de moi, les mains jointes sous son menton, les coudes posés sur la table. IL fit un léger geste du doigt et mes poignets se libérèrent. Il m’indiqua d’approcher, son regard toujours planté dans le mien. Je m’approchai lentement et il me présenta une chaise d’un signe de tête. Je ne bougeai pas.
- Très bien, si tu le souhaites. Les présentations sont utiles je crois. Je m’appelle Gaijin.
- Je me fiche de ton nom, dis-je d’une voix froide, sans marquer la moindre hésitation.
- Ok, ok. Bon désires-tu que nous parlions ?
- De quoi ?
- De ce que tu es venu chercher ici. Des réponses.
Mon estomac se noua. Savait-il ?
- Mon petit doigt me dit que tu n’es pas venu ici pour rien, continua t’il en se collant contre le dossier de sa chaise. Veux-tu connaitre notre véritable but ?
Je fronçai les sourcils. Alors il ignorait que j’étais venue ici pour Ghosty. Mais que voulait-il dire ?
- Vous semblez avoir une mauvaise opinion de nous, continua t’il en souriant.
- Ah oui ? Voila donc pourquoi vous n’avez pas hésité à tuer quatre d’entre nous et de perdre plusieurs de vos compagnons, suis-je bête ! m’exclamai-je d’un ton faussement enjoué, levant les bras.
Il ne répondit pas, mais je vis ses jointures blanchir.
- Crois-tu vraiment que l’on a fait ça car nous en avions envie ?
- Vous n’aviez aucune raison de déclarer la guerre ! Qu’elle que soit vos objectifs ! m’écriai-je d’une voix forte.
- Ecoutes-moi avant de juger nos actes.
- Pas question que je vous écoute ! Vous me répugnez !
- Si je te dis Homonculus, est-ce que ça t’évoque quelque chose ?
Je me figeai sur place, mon visage pâlit. Mes mains se mirent à trembler et mes yeux se plissèrent. Comment savait-il ? Et…tout ceci avait-il un rapport avec Yuke-sama ? Etait-il en danger ?
- Apparemment oui. Je me demande où bien as-tu pu obtenir ces informations, avoua t’il en plissant à son tour les yeux. Dis-moi, tu m’as l’air bien douée et bien informée pour une jeune fille de ton âge.
Je ne répliquai pas. En aucun cas il devait savoir.
- Dans tout les cas, laisse-moi t’expliquer une chose et libre à toi de m’écouter et accepter ma demande. Notre but est débarrasser le monde d’une créature dangereuse, la plus dangereuse qu’il soit, l’Homonculus. Nous nous réunissons alors dans tout les coins du pays et tâchons de recruter le plus de monde possible. Voila pourquoi je te demanderai si tu veux rejoindre nos rangs, ou pas.
De nouveau, la pâleur envahit mon visage. Qu…Quoi ? Tout était si étrange…je n’y croyais pas. Ils étaient là…pour nous aider ? Mais en quoi l’Homonculus était-il si dangereux ? Le souvenir de mon maitre recouvert d’une peau aussi noire que du charbon me revint en mémoire et je serrai les dents.
- Je te laisses du temps pour réfléchir. Reviens me voir quand tu auras pris ta décision, dit-il alors, me dévisageant de son regard inquisiteur.
Un garde entra dans la pièce et m’escorta jusqu’à ma cellule. Le trajet fut bien plus court que l’allée, où étais-je tout simplement ailleurs…Je passai le reste de la journée à repenser à tout ce que venait de me dire ce Gaijin. Alors selon lui, ils voulaient aider le monde…Pourquoi bon dieu avaient-ils tuer nos hommes et déclarer la guerre ? Même si je tentais de me rassurer par ces paroles, au fond de moi, un doute persistait. Avaient-ils vraiment raison ? Seule une chose était certaine : jamais je ne quitterai mon rang, mes amis, mon peuple pour rejoindre TriAqua. Jamais.
La nuit tomba très vite et il était l’heure. L’heure de chercher Ghosty. Je m’installai en tailleur au milieu de la pièce et chassa toutes les pensées sombres qui vagabondaient dans ma tête – ce qui fut plus difficile que ce que je croyais – et me laissa sombrer dans une semi-transe, abandonnant mon corps et mon esprit à l’Air. Je fis parcourir mon Chi dans les moindres parcelles de la prison jusqu’à ce que je le trouve. Aussitôt, je me téléporta.
Lorsque je rouvris les yeux, je me trouvais dans une pièce bien plus grande et plus luxueuse que la mienne. Un lit, un bureau…l’inquiétude me submergea. M’étais-je trompée ?
- A…amaya ? entendis-je tout près.
Je me retournai et vis Ghosty, le visage déformé par la stupeur. Il semblait en parfaite santé. Je souris, m’approchant de lui et posant ma main sur son épaule.
- Ghosty ! Ca y est ! Nous sommes la, nous allons pouvoir sortir d’ici et rentrer à la maison.
Son visage m’alerta. Il s’était refermé, les sourcils froncés, le regard baissé, une moue indéchiffrable sur la bouche.
- Ghosty ?
- Vas-t'en,murmura t’il.
Je sursautai.
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Nous sommes…
- Partez. Laissez-moi. Allez-vous en, je n’ai plus rien à voir avez-vous.
Cette fois-ci, je retirai ma main de sur son épaule et recula d’un pas, le visage aussi pâle que lors de mon entretien avec Gaijin. Le vertige s’empara de moi et mes mains tremblèrent encore. Non…non…pas ça…Ghosty releva son visage et son regard me fit l’effet d’un coup de poignard.
- Je ne suis plus avec vous. J’ai rejoins TriAqua.
Voila que la nuit tombait et je sortis de ma cachette, les poings et mâchoires serrées. Je pris une grande bouffée d'air frais, profitant des instants de liberté qu'il me restait. Puis je m'élançai, fonçant à toute vitesse vers la cité. Deux gardes surveillaient l'entrée comme je le pensais, et baissèrent leurs armes pour me barrer le passage, me hélant d'une voix brute :
- Eh toi, qu'est-ce que...
- Arrêtes-toi ! intervint l'autre en pointant à présent son arme sur moi.
A seulement quelques centimètres d'eux, je fis un bond en l'air et les dépassa, leur décochant un coup de pied dans les omoplates avant de retomber sur le sol. Ils tombèrent à terre en poussant un cri. Je continuai ma course. Mon Chi ne devait se faire ressentir qu'au dernier moment, il me fallait donc user de mes capacités physiques.
- Arrêtez-la !! INTRUSE ! entendis-je hurler derrière moi.
Il allait alerter toute la ville. Parfait. J'accélérai encore, prenant la direction opposée de celle de l'endroit où Ghosty était retenu captif. C'est alors que deux nouveaux soldats me barrèrent la route, débarquant des ruelles face à moi. Je me baissai et décochai un coup de pied dans les chevilles de l'un, qui tomba à la renverse sans avoir pu faire le moindre mouvement. Je lui volai son arme et parai l'attaque de l'autre soldat. Trop lent. Je me hissai sur le manche avec souplesse et lui collai mon talon en pleine poitrine, le faisant voler derrière. Sans attendre, je relâchai l'arme et continuai à courir. Je devrais pourtant bientôt m'arrêter. Cinq minutes passèrent durant lesquels je ne trouvais personne d'autre que des passants surpris par ma course, criant parfois des insultes en brandissant le poing. Après avoir parcouru quelques mètres, je sentis au dernier moment un CHi affluer et une douleur vivace me transperça le menton, me faisant voler loin derrière. Sans me poser de question, je me relevai d’une roulade et, jambes positionnées en fente, détaillai rapidement mes adversaires. Deux maitres de la Terre, paumes face à moi, pieds ancrés dans le sol comme des rocs. Leurs sourcils froncés et leur visage tendu montraient clairement qu’ils n’étaient pas prêts de me lâcher. Parfait. Sans hésiter, je courus à toute allure vers eux. Je vis leurs mouvements et le sol se détacher sous mes pieds. Sous leurs regards sombres, je bondis en l’Air et invoquait mes lames de Gardienne. Elles tournoyèrent, invisibles, à proximité de leurs corps puis les percutèrent de plein fouet. Ils se rentrèrent dedans en poussant des cris étouffés et s’affalèrent sur le sol. L’Air m’indiquait que plusieurs autres soldats arrivaient vers moi. Tout était parfait. Je me retournai, attendant leurs arrivées de pieds ferme. Ils ne tardèrent pas à arriver et attaquèrent à la première occasion. Je me penchai pour éviter un gros bloc de pierre et jetai un coup d’œil derrière moi. Une lame rocailleuse me taillade la cuisse droite et le sang coula le long de ma jambe. Je bougeai mes lames et les envoyèrent en plein dans le mille. Deux des soldats furent projetés en l’Air et rencontrèrent le mur d’une maison, s’écroulant à terre, inconscients. Je sentis le Chi des deux autres enfler et bougeai juste assez pour ne pas avoir le crâne écrasé par l’énorme rocher, mais assez tout de même pour tomber sur le sol. Aussitôt, la terre se referma sur mes bras et mes pieds, m’immobilisant. Tout avait fonctionné à merveille et malgré la douleur qui me parcourait le corps, je souris. Un des maitres de la Terre s’approcha, me surplombant de toute sa hauteur. Il leva son poing et j’eus le temps de ressentir une douleur atroce qui me fit perdre connaissance.
J’ouvris les yeux et pourtant, le noir l’emportait toujours. Je ne voyais rien. Etais-je bien réveillée, ou simplement plongée dans un coma ? Non, la douleur sur ma cuisse, ma mâchoire et ma tête me prouvait le contraire. Je mis alors plusieurs secondes à me rendre compte que la pièce dans laquelle j’étais était plongée dans l’obscurité. Seul un fin rayon de lumière traversait une fente, surement une fenêtre. Je me relevai en grognant. Ma tête tourna un instant et je dus fermer les yeux pour ne pas retomber. Je m’aperçus avec surprise que ma cuisse était bandée, certes grossièrement, mais je ne perdais plus de sang. Je jetai un regard autour de moi, plissant les yeux pour entrevoir les ombres des objets de la pièce. J’étais donc dans une cellule. Le plan avait donc marché. Je me dirigeai vers la source de cette lumière et y découvrit la Lune dont j’entrevis à peine la forme par la fissure minuscule dans le mur. Je ne sentais même pas l’Air me chatouiller la nuque et glisser sur ma peau. Un frisson d’angoisse me parcourut le dos. Être privée de mon élément naturel allait être bien plus difficile que je ne le pensais. Arriverais-je tout de même à me téléporter ? J’en étais moins sure à présent. Sur le point d’essayer, des bruits de pas résonnèrent tout près et la serrure de ma porte cliqueta. Je me remis droite, prêt de la « fenêtre ». Une lumière tamisée pénétra doucement dans la pièce et la silhouette d’un homme se forma dans entrebâillement de la porte. Il resta un instant en silence, puis pris la parole d’une voix sourde :
- Toi là, tu dois voir le chef.
- Qu’il vienne me chercher lui-même si c’est si important.
- Change de ton petite. Ce n’est pas moi qui me suis retrouvée dans cette pièce.
- Ce n’est pas moi qui vais me retrouver avec le nez cassé dans deux secondes.
Sans même voir son visage, je perçus sa stupeur puis sa colère.
- Toi…commença t’il. Tss…si seulement je pouvais te coller une raclée, je le ferai. Suis-moi sans faire d’histoires et surtout…ferme-la.
Je souris, faussement navrée ce qui eut le don de l’énerver davantage. Je le suivis donc dans de nombreux couloirs, passant devant des cellules dont des cris ou des pleurs me parvenaient. Je serrai les poings. Le garde sembla percevoir ma rage et, sans se retourner, s’adressa à voix d’une voix mauvaise :
- Je t’enlèves tout de suite des projets de sauvetages ma p’tite dame. Tu n’es pas foutue d’échapper à deux maitres de…
- On avance ? le coupais-je sèchement.
Il sourit, visiblement fier de ma réaction. Nous continuâmes notre route dans le silence tandis que je tachais de me souvenir des couloirs traversés. Au bout d’environ cinq minutes, nous débouchèrent devant une grosse porte de fer bouclée de plusieurs verrous aussi gros qu’une assiette. J’avalai ma salive. Mon garde ordonna à deux de ses confrères d’ouvrir les portes et vacarme assourdissant résonna dans le hall de pierre, puis la porte s’ouvrit dans un bruit de ferraille qui fit mal à la tête. Une bouffée d’Air rentra dans la pièce et je crus un instant voler. Quel bonheur de retrouver la liberté, rien qu’une seconde. J’inspirai une grande bouffée d’air en fermant les yeux. Mes poignets furent alors liés, collés l’un contre l’autre. Je rouvris les yeux et le garde m’observai, méfiant.
- Pas de bêtises hein ? Suis-moi.
Nous sortîmes dehors et je le suivis sont broncher. L’Air revenait à moi, plus doux que jamais et le soleil me caressait les jours, comme pour m’encourager. Je n’avais même pas conscience que je marchais, gardant cet instant dans ma mémoire, le repassant en boucle pour ne pas en perdre une miette.
- Nous sommes arrivés. Rentre la dedans et conduis toi convenablement, ou tu auras affaire à moi.
Déjà ? En effet, je me trouvais dans un vaste couloir tout de granit, éclairée par de hautes lanternes à la flamme puissante. On se croyait dans les souterrains d’un château… Le garde ouvrit la grande porte devant moi et me poussa dans la pièce. La lumière me fit un instant mal aux yeux tellement la pièce était lumineuse. Le soleil perçait joyeusement les fenêtres, éparpillant ses rayons sur le mur opposé. Le sol de pierre polie blanche reflétant les teintes chaudes des murs. Un grand étendard était tendu au bout de la longue table devant moi. Un « T » y était dessiné, entouré des symboles des quatre nations. Ce sigle me donna des frissons, sans comprendre pourquoi. Un homme était assis en face de moi, les mains jointes sous son menton, les coudes posés sur la table. IL fit un léger geste du doigt et mes poignets se libérèrent. Il m’indiqua d’approcher, son regard toujours planté dans le mien. Je m’approchai lentement et il me présenta une chaise d’un signe de tête. Je ne bougeai pas.
- Très bien, si tu le souhaites. Les présentations sont utiles je crois. Je m’appelle Gaijin.
- Je me fiche de ton nom, dis-je d’une voix froide, sans marquer la moindre hésitation.
- Ok, ok. Bon désires-tu que nous parlions ?
- De quoi ?
- De ce que tu es venu chercher ici. Des réponses.
Mon estomac se noua. Savait-il ?
- Mon petit doigt me dit que tu n’es pas venu ici pour rien, continua t’il en se collant contre le dossier de sa chaise. Veux-tu connaitre notre véritable but ?
Je fronçai les sourcils. Alors il ignorait que j’étais venue ici pour Ghosty. Mais que voulait-il dire ?
- Vous semblez avoir une mauvaise opinion de nous, continua t’il en souriant.
- Ah oui ? Voila donc pourquoi vous n’avez pas hésité à tuer quatre d’entre nous et de perdre plusieurs de vos compagnons, suis-je bête ! m’exclamai-je d’un ton faussement enjoué, levant les bras.
Il ne répondit pas, mais je vis ses jointures blanchir.
- Crois-tu vraiment que l’on a fait ça car nous en avions envie ?
- Vous n’aviez aucune raison de déclarer la guerre ! Qu’elle que soit vos objectifs ! m’écriai-je d’une voix forte.
- Ecoutes-moi avant de juger nos actes.
- Pas question que je vous écoute ! Vous me répugnez !
- Si je te dis Homonculus, est-ce que ça t’évoque quelque chose ?
Je me figeai sur place, mon visage pâlit. Mes mains se mirent à trembler et mes yeux se plissèrent. Comment savait-il ? Et…tout ceci avait-il un rapport avec Yuke-sama ? Etait-il en danger ?
- Apparemment oui. Je me demande où bien as-tu pu obtenir ces informations, avoua t’il en plissant à son tour les yeux. Dis-moi, tu m’as l’air bien douée et bien informée pour une jeune fille de ton âge.
Je ne répliquai pas. En aucun cas il devait savoir.
- Dans tout les cas, laisse-moi t’expliquer une chose et libre à toi de m’écouter et accepter ma demande. Notre but est débarrasser le monde d’une créature dangereuse, la plus dangereuse qu’il soit, l’Homonculus. Nous nous réunissons alors dans tout les coins du pays et tâchons de recruter le plus de monde possible. Voila pourquoi je te demanderai si tu veux rejoindre nos rangs, ou pas.
De nouveau, la pâleur envahit mon visage. Qu…Quoi ? Tout était si étrange…je n’y croyais pas. Ils étaient là…pour nous aider ? Mais en quoi l’Homonculus était-il si dangereux ? Le souvenir de mon maitre recouvert d’une peau aussi noire que du charbon me revint en mémoire et je serrai les dents.
- Je te laisses du temps pour réfléchir. Reviens me voir quand tu auras pris ta décision, dit-il alors, me dévisageant de son regard inquisiteur.
Un garde entra dans la pièce et m’escorta jusqu’à ma cellule. Le trajet fut bien plus court que l’allée, où étais-je tout simplement ailleurs…Je passai le reste de la journée à repenser à tout ce que venait de me dire ce Gaijin. Alors selon lui, ils voulaient aider le monde…Pourquoi bon dieu avaient-ils tuer nos hommes et déclarer la guerre ? Même si je tentais de me rassurer par ces paroles, au fond de moi, un doute persistait. Avaient-ils vraiment raison ? Seule une chose était certaine : jamais je ne quitterai mon rang, mes amis, mon peuple pour rejoindre TriAqua. Jamais.
La nuit tomba très vite et il était l’heure. L’heure de chercher Ghosty. Je m’installai en tailleur au milieu de la pièce et chassa toutes les pensées sombres qui vagabondaient dans ma tête – ce qui fut plus difficile que ce que je croyais – et me laissa sombrer dans une semi-transe, abandonnant mon corps et mon esprit à l’Air. Je fis parcourir mon Chi dans les moindres parcelles de la prison jusqu’à ce que je le trouve. Aussitôt, je me téléporta.
Lorsque je rouvris les yeux, je me trouvais dans une pièce bien plus grande et plus luxueuse que la mienne. Un lit, un bureau…l’inquiétude me submergea. M’étais-je trompée ?
- A…amaya ? entendis-je tout près.
Je me retournai et vis Ghosty, le visage déformé par la stupeur. Il semblait en parfaite santé. Je souris, m’approchant de lui et posant ma main sur son épaule.
- Ghosty ! Ca y est ! Nous sommes la, nous allons pouvoir sortir d’ici et rentrer à la maison.
Son visage m’alerta. Il s’était refermé, les sourcils froncés, le regard baissé, une moue indéchiffrable sur la bouche.
- Ghosty ?
- Vas-t'en,murmura t’il.
Je sursautai.
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Nous sommes…
- Partez. Laissez-moi. Allez-vous en, je n’ai plus rien à voir avez-vous.
Cette fois-ci, je retirai ma main de sur son épaule et recula d’un pas, le visage aussi pâle que lors de mon entretien avec Gaijin. Le vertige s’empara de moi et mes mains tremblèrent encore. Non…non…pas ça…Ghosty releva son visage et son regard me fit l’effet d’un coup de poignard.
- Je ne suis plus avec vous. J’ai rejoins TriAqua.
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
*Résumé d'un autre interactant*
Amaya, stupéfaite, ne savait que dire. L'Amiral Ghosty ne comptait donc parmi les siens, parmi les Nomades et semblait ne plus vouloir entendre parler d'eux.
En fait, son but est à présent de tuer l'Homonculus et même son ancien Maître et celui d'Amaya, Yuke-sama.
Plus rien ne les unis désormais. Amaya disparut dans un souffle, laissant Ghosty dans son rêve de gloire et sa quête de puissance.
De leur côté, Jessy et Kevin furent découverts et contraints de rejoindre Amaya.
Amaya, stupéfaite, ne savait que dire. L'Amiral Ghosty ne comptait donc parmi les siens, parmi les Nomades et semblait ne plus vouloir entendre parler d'eux.
En fait, son but est à présent de tuer l'Homonculus et même son ancien Maître et celui d'Amaya, Yuke-sama.
Plus rien ne les unis désormais. Amaya disparut dans un souffle, laissant Ghosty dans son rêve de gloire et sa quête de puissance.
De leur côté, Jessy et Kevin furent découverts et contraints de rejoindre Amaya.
Re: [Chapitre 1] Le chemin de la guerre
Je m'étais téléportée dans le premier endroit qui m'était venu à l'idée, bien qu'arrivant vidée de toutes mes forces. Je me trouvais derrière les roches. L'espace qui me séparait de la prison était grande et effectuer une téléportation à cette distance était beaucoup plus difficile que je le croyais. J'étais littéralement exténuée, à bout de souffle. Et pourtant, il me fallait faire vite : la ville n'allait pas tarder à partir à ma recherche, et si Jessy et Megakevin ne venaient pas ici tout de suite, on les repérerai à coup sûr ! Il me fallait réfléchir à un plan. Mais d’abord, je devais sortir d’ici et me cacher dans un endroit sur. L’image de Tomoo se matérialisa devant mes yeux. Non, c’était trop loin d’ici, et j’étais trop épuisée pour refaire des aller-retour plusieurs fois de suite. Un seul me rendrait déjà hors jeu. Je me levai et commençait à courir en direction des bois où je me cachais vite derrière un arbre, jetant un regard anxieux derrière moi. Personne ne semblait m’avoir vu. Je continuais ma route, m’enfonçant un peu plus dans la forêt dont les rayons du soleil créait des formes étranges sur le sol et le long des arbres. Je dénichai un coin parfait où deux arbres aux troncs imposants et aux branches pendantes se croisaient. Ils formaient à eux deux une petite cachette presque invisible à l’œil nu, caché derrière les feuilles. A l’intérieur, j’y serais à l’abri. Une fois dissimulée sous l’épais feuillage, je pris ma tête dans les mains et dus me reprendre à plusieurs fois pour respirer normalement. J’étais épuisée, à bout de force. Physiquement et mentalement. Comme par pure coïncidence, ma blessure à la cuisse droite s’était réveillée et une douleur cuisante me traversa la jambe comme un coup de jus. Je serrai les dents pour ne pas hurler. Mon pansement grossier, auparavant d’un blanc sale, se teintant petit à petit de rouge, jusqu’à en être totalement imbibée. Bien entendu, tout ce dont j’aurai eu besoin pour me panser était resté sur la selle de Tomoo. Je jurai entre mes dents et ôta ma tunique. J’en arrachai un bout que j’enserrai fermement autour de ma jambe, retenant une fois de plus un cri de douleur. Je reposai ma tête sur le tronc, la tête me tournait, la sueur coulait sur mon front tandis que je reprenais petit à petit ma respiration. Je devais avoir l’air pitoyable, presque pas habillée. En effet, je n’étais à présent plus que vêtue d’un débardeur noir et d’un short par-dessus mes collants en résille. Je renfilai donc ma tunique et la coinçai au niveau de mes hanches, testant plusieurs positions de combats au cas où elle me gênerait dans mes mouvements. Je fis une grimace en sentant de nouveau la douleur me transpercer la cuisse et tombai à la renverse. Une envie frustrante de hurler me chatouillait la gorge et mes poings tremblaient, mus par une soif terrible de tout briser. J’enfouis de nouveau la tête dans mes bras et rabattis mes genoux contre ma poitrine, ignorant la souffrance qui me déchira la jambe. Je voulais pleurer, me vider de ce qui venait de se produire, alléger le poids à présent deux fois plus lourds qu’avant, mais aucune larme ne vint. Même en repensant aux paroles de Ghosty, rien ne se produisit, hormis une terrible envie de tout briser, de hurler, de détruire. Je m’effrayais moi-même tellement la rage me tordait le ventre, aussi douloureuse que le venin d’un serpent. Je me levai brusquement et me forçai à bouger, faisant les cents pas en arrachant par-ci par-là des feuilles que je déchirais puis jetais à terre. J’entendais ma respiration, bruyante et tremblante. Violente même. Je retournai alors m’asseoir contre l’arbre et m’installai en tailleur, malgré l’élancement vivace de ma jambe droite. Puis je fermai les yeux en soufflant un bon coup, et me laissai transporter par l’Air. Mon esprit sembla avoir plus de mal qu’à l’ordinaire à se détacher de moi, sûrement à cause de mon état pour le moins misérable. Je me haïssais. La fureur cognait mon cœur de tout les côtés, ne demandant qu’à sortir. Mais il n’en était pas question. Je posai l’une de mes paumes sur l’herbe et l’autre en direction du ciel. Aussitôt que mon âme se décollait de mon corps, il s’apaisa et se laissa porter par la douce caresse du Vent, comme s’il flottait sur un océan calme aux vagues délicates, ondulant sur un rythme mélodique percé de clapotis réguliers et rassurants. Les coups dans mon cœur semblèrent loin à présent. Je les sentais, mais il ne semblait plus qu’un bourdonnement à peine audible à mes oreilles. C’est alors qu’un deuxième esprit se joignit au mien. Je n’eus aucun mal à le reconnaitre, et, les yeux toujours clos, laissai échapper un soufflement d’étonnement : Li Aya !
- Li…Aya ? murmurai-je tout bas, comme si j’avais peur que tout ceci ne soit qu’une illusion.
- Ravie de te revoir jeune Amaya.
Non, c’était la réalité. Elle était bien là. La Reine des Gardienne des Sceaux, tout aussi belle et angélique que lors de notre première rencontre. Son visage était aussi lisse et pâle qu’auparavant, percé de deux yeux d’un bleu pur qui me donnait le vertige, tellement leur profondeur était insaisissable. Sa bouche s’étirait en un léger sourire tandis que ses cheveux cuivrés lui retombaient jusqu’aux pieds, aussi brillants et soyeux que de la soie. Sa robe blanche suivait les courbes parfaites de son corps puis s’évaporait autour d’elle en centaines de rubans immaculés qui semblaient ne jamais se finir. Sa silhouette semblait cependant aspirée, comme si elle n’était pas tout à fait là. Ses contours étaient légèrement flous et j’eus un instant peur qu’elle disparaisse. Je m’approchai doucement. Elle sourit.
- Que faites-vous ici ? dis-je toujours aussi bas.
- Ne sais-tu donc pas ? Je suis ici car tu m’as appelée.
- Quoi ? Je…je n’ai rien fait du tout !
Li Aya sembla légèrement étonnée et sourit de plus belle.
- Je vois, dit-elle dans un murmure qui résonna à mes oreilles comme le son clochette. Tu es si désespérée que tu ne t’en rends pas compte.
Je sentis mes mains trembler d'elles-même.
- J’ai assisté à tout ce qui s’est passé depuis la dernière fois, et je constate que tout a fort bien changé. As-tu quelque chose à m’apprendre ? me dit-elle de sa voix délicate.
A vrai dire, j’aurai voulu lui poser des tonnes de question, mais la voix me manquait. Je ne parvins qu’à en murmurer une seule :
- Que dois-je faire ?
Li Aya m’observa longuement avant de répondre :
- Cela n’appartient qu’à toi. Je ne peux décider à ta place, sinon te diriger sur la voie. Es-tu prête à m’écouter ?
- Oui.
- Très bien. Nous autres, Gardiennes des Sceaux, pressentons parfois l’avenir. Je t’ai entrevu.
Ma gorge se noua.
- Tu quitteras les Nomades pour une mission dont j’ignore encore le sujet, mais qui se révélera plus qu’ importante. Une personne te rejoindra. Son esprit est malheureusement voilé, je ne suis pas parvenue à le déchiffrer et je ne sais donc pas qui il est.
- Il ?
- Jeune Amaya, toi et cette personne êtes étroitement liés, c'est...très étrange.
Je ne comprenais pas.
- Je ne peux t’en dire plus car je l'ignore moi-même, et je ne peux rester ici. Amaya, sois prête. Ce qui t’attend sera d’autant plus difficile que ce que est déjà arrivé. Mais j'ai autre chose à te révéler. A propos de ton Maitre. Il vient de libérer les Treize Sceaux et a donc libérer les Aspects. Quatre d'entre eux sont l'essence même de la Vie, on ne peut venir à bout de leur puissance. VOila pourquoi je veux te prévenir. Il te faudra retrouver ton Maitre. Je te laisse le soin de prendre la bonne décision lorsque tu seras face à lui.
- Je…Attendez !
- Une dernière chose…Ne te bornes pas à croire que tous sont pareils, murmura t-elle. Certains veulent sauver le monde, et ton rôle est de les aider. Ne l’oublie pas…
- Non ! Mais de quoi vous parlez ?
- De ceux que vous considérez comme une menace…N'oublies pas ce que je t'ai dit à propos des Sceaux Amaya, c'est la vie de tous qui est en jeu. Ne te trompe pas dans ton choix. Au revoir Jeune Amaya, et promets-moi une chose…
Je ne répondis pas, sous le choc de sa demande.
- Vis.
Sur ce dernier mot, elle s’évapora et le contact se rompis. Je rouvris les yeux, tremblante. Je mis plusieurs minutes à reprendre mes esprits, sous le choc. D'abord, la révélation de Ghosty, puis celle de Gaijin sur l'Homonculus, puis l'apparition de Li Aya...Non, tout cela était de trop. La tête me tournait, j'allais exploser. Mon esprit était bien trop fragile pour supporter tout ces évènements dans un écart de temps si court. Mon respiration était sacadée et des images défilaient devant mes yeux, floues mais éveillant en moi des angoisses torturantes que je connaissais déjà : d'abord, je me vis roulée en boule sur le sol, mes forces aspirées par mon Esprit, Li Aya. Puis celle de mon Maitre s'effondrer à genoux, tordu par un rictus de souffrance, sa peau virant au noir intense et ses yeux à un rouge flamboyant, comme la couleur de la lave. Je fermai les yeux, tentait de l'oublier. Je me laissai choir à terre, rejoignant mes mains sur mes oreilles. Un son désagréable sifflait autour de moi, comme une menace. L'image ne voulait pas partir. Mais que voulait-elle bon sang? Qu'avais voulu dire Li Aya en m'indiquant que je devrais faire le bon choix? J'avais pris ça comme...si je devais abandonner Yuke, où pire...Pas question ! Je ne pouvais pas ! Il avait été celui qui m'avait accueillie, celui qui m'avait aidé à m'en sortir alors que je n'étais qu'une pauvre gamine sans défense pleurant la mort de ses parents, de son clan, de sa famille entière. Je lui devais tout. TOUT. C'est alors que quelque chose me tomba sur le nez. Quelque chose de froid, non, de glacial. Puis d'autre me dégringolèrent sur le corps, me gelant sur place. Il pleuvait. Une pluie qui n'annonçait rien de bon. La lumière sembla s'éteindre et je me retrouvais presque dans le noir, allongée sur le sol de la forêt dense. Il fallait que je bouge. C'était une obligation. Je me relevai avec beaucoup de difficulté et me mis en route. J'avançai presque à taton, m'aidant de l'Air pour me diriger jusqu'à la ville. Mon corps avait beaucoup de mal à réagir, mon esprit était embrumé, trop occupé à tente de repousser les images et angoisses qui me torturaient. C'est alors que, à peine arrivée à la lisière des bois, j'eus un choc en sentant une violente secousse devant de la ville. Je ne me trompais pas, il s’agissait du Chi de Jessy ! Sans réfléchir, je me mis à courir. La souffrance me détruisit la jambe, comme si on la brisait en deux, et pourtant je ne m’arrêtai pas. Je secouai férocement la tête, priant pour qui ne leur soit rien arrivé. Je les vis alors sauter par-dessus la muraille et courir. Megakevin et Jessy. Ils semblaient épuisés, leur visage était tiré par la douleur et la fatigue et Jessy boitait. J’accélérai l’allure lorsqu’une horde de maitres de la Terre firent irruption derrière eux. Ils frappèrent le sol de leur pieds et y décrochèrent un bloc qu’ils firent glisser. Non ! Ils allaient les rattraper ! Je n’hésitai pas et construit mon Airball sur laquelle je bondis et fila à toute vitesse. J’étais encore à une vingtaine de mètre d’eux…Les maitres de la Terre se rapprochaient…dix mètres….cinq mètres…Je bondissais en l’air et m’accrochai à eux, esquivant le bloc de pierre qui marqua ma joue d’une fine estafilade. Alors, je fermai les yeux et nous disparûmes. Transporter deux personnes avec moi durant la téléportation était une chose que je n’avais pas imaginer. J’eus l’impression de retourner le jour où j’avais du créer le Souffle pour sortir Yuke-sama du monde spirituel. Deux forces me tiraillaient : l’une me tirant le ventre, l’autre le dos. La douleur était intolérable et c’est en sentant Jessy et Megakevin manquer d’Air que je projetai toutes mes forces en avant. Nous retombâmes violemment sur le sol et je criai en sentant ma blessure se cogner par terre. Ma vue se voila et, littéralement vidée de forces, je perdis connaissance, n'entendant que pour dernier son les grognements et sifflements de Megakevin et Jessy.
- Li…Aya ? murmurai-je tout bas, comme si j’avais peur que tout ceci ne soit qu’une illusion.
- Ravie de te revoir jeune Amaya.
Non, c’était la réalité. Elle était bien là. La Reine des Gardienne des Sceaux, tout aussi belle et angélique que lors de notre première rencontre. Son visage était aussi lisse et pâle qu’auparavant, percé de deux yeux d’un bleu pur qui me donnait le vertige, tellement leur profondeur était insaisissable. Sa bouche s’étirait en un léger sourire tandis que ses cheveux cuivrés lui retombaient jusqu’aux pieds, aussi brillants et soyeux que de la soie. Sa robe blanche suivait les courbes parfaites de son corps puis s’évaporait autour d’elle en centaines de rubans immaculés qui semblaient ne jamais se finir. Sa silhouette semblait cependant aspirée, comme si elle n’était pas tout à fait là. Ses contours étaient légèrement flous et j’eus un instant peur qu’elle disparaisse. Je m’approchai doucement. Elle sourit.
- Que faites-vous ici ? dis-je toujours aussi bas.
- Ne sais-tu donc pas ? Je suis ici car tu m’as appelée.
- Quoi ? Je…je n’ai rien fait du tout !
Li Aya sembla légèrement étonnée et sourit de plus belle.
- Je vois, dit-elle dans un murmure qui résonna à mes oreilles comme le son clochette. Tu es si désespérée que tu ne t’en rends pas compte.
Je sentis mes mains trembler d'elles-même.
- J’ai assisté à tout ce qui s’est passé depuis la dernière fois, et je constate que tout a fort bien changé. As-tu quelque chose à m’apprendre ? me dit-elle de sa voix délicate.
A vrai dire, j’aurai voulu lui poser des tonnes de question, mais la voix me manquait. Je ne parvins qu’à en murmurer une seule :
- Que dois-je faire ?
Li Aya m’observa longuement avant de répondre :
- Cela n’appartient qu’à toi. Je ne peux décider à ta place, sinon te diriger sur la voie. Es-tu prête à m’écouter ?
- Oui.
- Très bien. Nous autres, Gardiennes des Sceaux, pressentons parfois l’avenir. Je t’ai entrevu.
Ma gorge se noua.
- Tu quitteras les Nomades pour une mission dont j’ignore encore le sujet, mais qui se révélera plus qu’ importante. Une personne te rejoindra. Son esprit est malheureusement voilé, je ne suis pas parvenue à le déchiffrer et je ne sais donc pas qui il est.
- Il ?
- Jeune Amaya, toi et cette personne êtes étroitement liés, c'est...très étrange.
Je ne comprenais pas.
- Je ne peux t’en dire plus car je l'ignore moi-même, et je ne peux rester ici. Amaya, sois prête. Ce qui t’attend sera d’autant plus difficile que ce que est déjà arrivé. Mais j'ai autre chose à te révéler. A propos de ton Maitre. Il vient de libérer les Treize Sceaux et a donc libérer les Aspects. Quatre d'entre eux sont l'essence même de la Vie, on ne peut venir à bout de leur puissance. VOila pourquoi je veux te prévenir. Il te faudra retrouver ton Maitre. Je te laisse le soin de prendre la bonne décision lorsque tu seras face à lui.
- Je…Attendez !
- Une dernière chose…Ne te bornes pas à croire que tous sont pareils, murmura t-elle. Certains veulent sauver le monde, et ton rôle est de les aider. Ne l’oublie pas…
- Non ! Mais de quoi vous parlez ?
- De ceux que vous considérez comme une menace…N'oublies pas ce que je t'ai dit à propos des Sceaux Amaya, c'est la vie de tous qui est en jeu. Ne te trompe pas dans ton choix. Au revoir Jeune Amaya, et promets-moi une chose…
Je ne répondis pas, sous le choc de sa demande.
- Vis.
Sur ce dernier mot, elle s’évapora et le contact se rompis. Je rouvris les yeux, tremblante. Je mis plusieurs minutes à reprendre mes esprits, sous le choc. D'abord, la révélation de Ghosty, puis celle de Gaijin sur l'Homonculus, puis l'apparition de Li Aya...Non, tout cela était de trop. La tête me tournait, j'allais exploser. Mon esprit était bien trop fragile pour supporter tout ces évènements dans un écart de temps si court. Mon respiration était sacadée et des images défilaient devant mes yeux, floues mais éveillant en moi des angoisses torturantes que je connaissais déjà : d'abord, je me vis roulée en boule sur le sol, mes forces aspirées par mon Esprit, Li Aya. Puis celle de mon Maitre s'effondrer à genoux, tordu par un rictus de souffrance, sa peau virant au noir intense et ses yeux à un rouge flamboyant, comme la couleur de la lave. Je fermai les yeux, tentait de l'oublier. Je me laissai choir à terre, rejoignant mes mains sur mes oreilles. Un son désagréable sifflait autour de moi, comme une menace. L'image ne voulait pas partir. Mais que voulait-elle bon sang? Qu'avais voulu dire Li Aya en m'indiquant que je devrais faire le bon choix? J'avais pris ça comme...si je devais abandonner Yuke, où pire...Pas question ! Je ne pouvais pas ! Il avait été celui qui m'avait accueillie, celui qui m'avait aidé à m'en sortir alors que je n'étais qu'une pauvre gamine sans défense pleurant la mort de ses parents, de son clan, de sa famille entière. Je lui devais tout. TOUT. C'est alors que quelque chose me tomba sur le nez. Quelque chose de froid, non, de glacial. Puis d'autre me dégringolèrent sur le corps, me gelant sur place. Il pleuvait. Une pluie qui n'annonçait rien de bon. La lumière sembla s'éteindre et je me retrouvais presque dans le noir, allongée sur le sol de la forêt dense. Il fallait que je bouge. C'était une obligation. Je me relevai avec beaucoup de difficulté et me mis en route. J'avançai presque à taton, m'aidant de l'Air pour me diriger jusqu'à la ville. Mon corps avait beaucoup de mal à réagir, mon esprit était embrumé, trop occupé à tente de repousser les images et angoisses qui me torturaient. C'est alors que, à peine arrivée à la lisière des bois, j'eus un choc en sentant une violente secousse devant de la ville. Je ne me trompais pas, il s’agissait du Chi de Jessy ! Sans réfléchir, je me mis à courir. La souffrance me détruisit la jambe, comme si on la brisait en deux, et pourtant je ne m’arrêtai pas. Je secouai férocement la tête, priant pour qui ne leur soit rien arrivé. Je les vis alors sauter par-dessus la muraille et courir. Megakevin et Jessy. Ils semblaient épuisés, leur visage était tiré par la douleur et la fatigue et Jessy boitait. J’accélérai l’allure lorsqu’une horde de maitres de la Terre firent irruption derrière eux. Ils frappèrent le sol de leur pieds et y décrochèrent un bloc qu’ils firent glisser. Non ! Ils allaient les rattraper ! Je n’hésitai pas et construit mon Airball sur laquelle je bondis et fila à toute vitesse. J’étais encore à une vingtaine de mètre d’eux…Les maitres de la Terre se rapprochaient…dix mètres….cinq mètres…Je bondissais en l’air et m’accrochai à eux, esquivant le bloc de pierre qui marqua ma joue d’une fine estafilade. Alors, je fermai les yeux et nous disparûmes. Transporter deux personnes avec moi durant la téléportation était une chose que je n’avais pas imaginer. J’eus l’impression de retourner le jour où j’avais du créer le Souffle pour sortir Yuke-sama du monde spirituel. Deux forces me tiraillaient : l’une me tirant le ventre, l’autre le dos. La douleur était intolérable et c’est en sentant Jessy et Megakevin manquer d’Air que je projetai toutes mes forces en avant. Nous retombâmes violemment sur le sol et je criai en sentant ma blessure se cogner par terre. Ma vue se voila et, littéralement vidée de forces, je perdis connaissance, n'entendant que pour dernier son les grognements et sifflements de Megakevin et Jessy.
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