The Legends of the Avatars
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Message par Maia 7/4/2011, 15:33

Le jour venait à peine de se lever. A l’est, le ciel prenait une douce teinte pâle tandis qu’à l’ouest, la pénombre de la nuit persistait. La silhouette de la lune se dessinait au dessus d’eux, blême vestige de longues heures plongées dans l’obscurité. Et, sous cette vaste étendue mystérieuse, le Maître et son Elève se battaient. Leurs mouvements étaient si fluides et si rapides que l’on peinait à distinguer quoi que ce soit. Parfois, une jambe dessinait un large cercle pour être repoussée du plat d’une main. De longues chevelures noires s’entremêlaient, les visages se rapprochaient pour s’écarter aussitôt. Les tissus de leurs vêtements fouettaient l’air dans un claquement sec. Leurs corps ondulaient dans une danse étrange, aérienne, comme si leurs deux corps flottaient en l’air, effleurant du bout de leur pied la terre d’où s’échappaient de légers nuages de poussière brune.
Shin était vêtu d’un ample costume de couleur grise, composé d’une unique veste frôlant le sol, nouée à la taille d’une bande de tissu noire et épaisse par-dessus un pantalon noir bouffant. Ses pieds, chaussés de fines ballerines noires, dansaient. Ils glissaient à terre, envoyant une gerbe de poussière sur le côté. Chaque mouvement était souple, précis. Aucun geste superflu. Ses pieds atteignaient toujours leur cible.
Meian, elle, avait revêtu une tunique blanche ceinturée et un large pantalon pourpre, si ample qu’on ne distinguait pas la forme de ses jambes. A quelque distance de son maître, elle reprenait son souffle. Sa poitrine se soulevait avec force, et la sueur qui coulait le long de ses tempes témoignaient d’un grand effort. Pourtant, elle souriait. Son visage bronzé, à présent celui d’une femme, n’exprimait aucune fatigue, aucune colère. Au contraire un éclat sauvage et ravi brûlait au fond de ses yeux noirs. Elle inspira une grande bouffée d’air et se replaça, mains en avant, genoux fléchis. Shin sourit à son tour et s’élança. Ses mains fouettaient l’air à une vitesse surprenante et se heurtaient à un avant-bras ou un talon et parfois même ne faisaient que pourfendre l’air. Meian, qui profita de cet infime instant de vulnérabilité pour pivoter sur ses hanches et arrêter sa main à deux millimètres de la nuque de son maître qui se figea. Un sourire étira ses lèvres. Meian ne le vit même pas bouger qu’elle était à terre, le cou menacé de la main de Shin. Ce dernier ferma les yeux et se redressa sa paume gauche contre son poing droit et s’inclina légèrement avant de se détourner et de s’étirer. Meian laissa d’abord sa tête retomber sur le sol et reprit sa respiration avant de se lever. A son tour, elle s’étira en posant les paumes de ses mains au sol puis en les levant vers le ciel en inspirant avant de les ramener devant sa poitrine, à la manière de son maître.

- Que fait-on aujourd’hui ? demanda-t-elle d’un ton dégagé en croquant nonchalamment dans une pomme.
- Nous retournons à Ba Sing Se.
- Pourquoi retourner en ville ? Nous avons tout ce qu’il faut ici.
- Là n’est pas la question. Tu as une mission à accomplir.
- Oui, je sais, soupira-t-elle, je vous ai promis de vous suivre part…


Soudain, elle se tut, sous le regard intense de son maître. Une mission à accomplir. Sa dernière mission. Cela faisait trois ans qu’elle suivait Maître Shinpei sur la voie des Marcheurs d’Ombrume et il était temps pour elle de voler de ses propres ailes, de devenir une vraie Marcheuse.
Une sensation étrange lui noua l’estomac et perturba sa respiration, l’empêcha de prononcer le moindre mot. Shinpei, qui vit son visage pâlir, se détourna, les mâchoires légèrement crispées et s’éloigna. Meian se laissa choir sur le sol et ferma les yeux. Elle aurait voulu parler, crier mais aucun son ne franchissait ses lèvres serrées. Alors s’installa en tailleur, posa le dos de ses mains sur ses genoux ouverts et releva la tête.

"La voix du monde parlera pour toi lorsque tu seras dans le besoin"


Son maître lui avait un jour murmuré cette phrase alors qu’elle pensait être perdue. Depuis ce jour, lorsqu’elle sentait son esprit en rupture avec ce corps qui la supportait, elle écoutait cette voix de la Nature. Elle l’entendait chuchoter, dans le souffle du vent, dans le chant des oiseaux, dans la chaleur de la terre et dans l’infini du ciel. Mais aujourd’hui, elle l’entendit chanter. Une mélodie qui vint l’envelopper avec douceur, la traversa de part en part puis la quitta dans une tendre douleur. Elle pouvait la voir s’élever pour embrasser la terre et le ciel et nourrir ce qui les peuplait, même les yeux clos.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, le soleil levant lui sourit et la souleva lentement. Elle enchaina alors une série de mouvements amples et lents, danse terrestre en aérienne, sur laquelle vint se couler sa respiration. Elle était Harmonie. Son corps finit par s’immobiliser et se chercher dans l’immobilité, avant que Meian ne rejoigne son poing contre sa paume et ne retrouve son maître. Il l’attendait patiemment, besace autour du cou, le regard rivé vers les montagnes. Il n’eut pas besoin de se retourner pour la reconnaître et se mit en route, Meian à sa suite.


Edit Kess: survie d'avril ok.


Dernière édition par Maia le 4/6/2011, 19:52, édité 1 fois
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Message par Maia 31/5/2011, 22:09

Lorsque Shin et Meian s’arrêtèrent dans une auberge pour dîner, il était presque huit heures du soir. Le ciel estival gardait sa clarté pure et enveloppait la ville de Ba Sing Se sous une chaleur agréable. Le parfum suave des fruits et des fleurs leur parvenaient par lentes effluves tandis qu’ils attendaient leur repas. Portes et fenêtres restaient grandes ouvertes, laissant circuler les parfums de l’extérieur et le brouhaha des passants.
Meian était déjà venue dans cette auberge trois ans auparavant. Elle n’avait pas beaucoup changée. Le tavernier, un homme d’âge mûr et à la corpulence généreuse portait toujours cet affreux tablier fleuri et déteint et affichait ce sourire radieux qui lui allait si bien. Ces trois années semblaient ne pas avoir eu d’emprise sur lui, l’avaient à peine effleurée pour jeter tout son dévolu sur sa propre personne. Du haut de ses dix-huit ans, toute trace d’enfance l’avait quitté. Son visage auparavant rond s’était affiné, le sourire malicieux et boudeur qui étirait ses lèvres prenait désormais une toute autre allure, plus grave, plus sérieux, plus rare. Son corps s’était étiré, développant des muscles fins et longs par d’intenses entrainements. Son kimono pourpre laissait entrevoir des formes discrètes et délicates lui dessinant une silhouette fine et gracieuse. Et plus encore, la flamme enfantine qui brillait auparavant au fond de ses yeux noirs avait disparu, embrasée par une lueur quelque peu sauvage et avide de connaissances. Elle restait une enfant aux yeux du monde, mais elle savait au plus profond de son être qu’un fossé s’était creusé entre elle et les gens de son âge et cela lui importait peu. Elle avait toujours été solitaire et ces dernières années avec pour seule véritable compagnie Shin lui suffisait amplement.
Elle sortit de ses rêveries lorsqu’un jeune serveur vint leur apporter leur repas et sursauta légèrement lorsque les assiettes entrèrent en contact avec la table. Elle le remercia d’un sourire et se mit à manger, sous l’œil mystérieux de son maître.

- Demain dès l’aube, tu devras faire route seule, intervint-il d’une voix neutre, sans cesser de l’observer.

Meian avala ce qu’elle avait dans la bouche avec lenteur et se redressa.

- Seule ?
- Seule.
- Où dois-je me rendre ?
- A vrai dire, tu n’as pas de réelle destination. Ce voyage est le dernier que tu effectueras en tant qu’élève, tu as le choix d’aller où tu le voudras car partout où tu iras, tu auras toujours quelqu’un pour t’accueillir.
- Mais…je ne peux m’aventurer dans la nature comme ça, sans but, sans destination, sans nulle part où me rendre !
- Détrompes-toi. Tu as ces réponses en toi et ce voyage est là pour t’aider à les comprendre. Le monde est à toi Meian, et tu n’as besoin de personne d’autre que toi-même pour le parcourir.
- Si. Vous.
- Je ne me souviens pas t'avoir appris cela durant ces trois années.

Le ton sur lequel il répondit n'était ni dur, ni tendre. Pourtant, il glaça le sang le Meian comme l'aurait fait un plongeon dans le Lac Gelé des tribus du pôle sud. Shin ferma les yeux un court instant, puis se leva.

- J'ai été à tes côtés ces trois années durant, je t'ai guidée sur la voie des Marcheurs d'Ombrume, dont tu dois à présent découvrir le secret. Tu as toutes les connaissances et les capacités requises pour accomplir cette ultime tâche Meian, je le sais. Réfléchis-y.

Sur ces mots, il fit demi-tour, l'ondulation de ses longs cheveux noirs comme dernière trace de sa présence. Meian resta ainsi immobile, avec le visage pâle et inexpressif des morts.






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Message par Maia 7/6/2011, 16:37

Meian ne dormit pas cette nuit là. Lorsqu'elle quitta l'auberge, ce ne fut pas pour rattraper son maître, lui demander des explications ou des conseils, ni pour commencer sa dernier voyage en tant qu'héritière d'Ombrume. Non, elle déambula tout simplement dans les rues, à pas lents chargés d'amertume. Que devait-elle faire? Où devait-elle aller? Devenir Marcheuse d'Ombrume signifiait donc si peu pour Shin pour qu'il la lâche si brusquement dans la nature, sans lui donner de consignes?
Un passant la heurta avec force. Meian ne réagit pas mais s'immobilisa lorsqu'il lui parla.

- Meian? Meian, c'est toi?


La jeune femme se retourna vers l'inconnu qui, étrangement, semblait la connaître. Se pétrifia. Ce visage...elle connaissait ce visage. Elle l'avait côtoyé il y a des années de cela.

- Hao? chuchota-t-elle en écarquillant légèrement les yeux.
- Ca alors, c'est bien toi!

L'inconnu, qui n'en était plus un, se jeta dans ses bras en riant. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il avait neuf ans, aujourd'hui, il arborait fièrement ses quatorze ans. Lorsqu'il se recula, les mains toujours posées sur ses épaules, il l'observa plus en détails, un grand sourire aux lèvres.

- Comme tu as changé! Tu es...


Il se tut et ses joues rosirent légèrement sous la lumière du soleil couchant.

- Et si tu venais à la maison ce soir? Maman serait tellement heureuse de te revoir, elle t'a attendu tu sais. Je n'imagine même pas sa réaction en te voyant tellement...transformée! Allez, viens!

Avant même qu'elle ait put répliquer quoi que ce soit, il la traina à sa suite, sa main enserra son poignet. Meian se laissa faire, sans lâcher Hao des yeux. Lui aussi avait énormément changé. Il la dépassait de plusieurs bons centimètres désormais, et son corps d'enfant s'était transformé en celui d'un homme, les épaules carrés, le dos droit et l'allure fière. Ses cheveux en bataille étaient retenus au sommet de son crâne en un chignon grossier d'où s'échappaient maintes mèches rebelles en colère.
Bientot, Hao ralentit l'allure et poussa une barrière. Le grand jardin bordant la maison n'avait pas changé. Meian y retrouva les odeurs fiévreuses des fleurs d'été, la mélodie de la petite marre où barbotaient des poissons au écailles d'or, le souffle du vent à travers les branches larmoyantes du grand saule où elle avait l'habitude de se réfugier. D'un simple geste assez sec pour arrêter Hao et assez doux pour ne pas le vexer, Meian se dégagea de son emprise. Elle observait le jardin et la grande maison traditionnelle de Ba Sing Se avec des yeux ardents et passionnés, mélancoliques. Hao n'eut pas le loisir d'aller prévenir sa mère, car elle surgit sur le perron, vêtue d'un kimono couleur de sable. Elle observa son fils puis celle qu'elle avait considérée comme sa fille, avant de se jeter elle aussi dans ses bras. Cette fois-ci, Meian ne put réfréner sa joie et referma ses bras autour de Dasia.

~

Tous les trois assis sur d'épais coussins de velours pourpre autour de la table, ils sirotaient joyeusement un thé chaud. Une assiette de petits gâteaux de la région patientait elle aussi à côté de la théière.

- Raconte-moi donc ce que tu es devenue depuis ton départ! Tu m'as l'air en pleine forme!
- Eh bien je...j'ai beaucoup voyagé.
- J'étais sûre que tu partirais découvrir le monde. Où es-tu allée?
- Au nord, j'ai pu grimper jusqu'au temple de l'air boréal puis je suis redescendue vers Ni Mong. Au sud, j'ai traversé les Terres d'Omashu jusqu'aux Iles. C'est tout ce que j'ai pu voir jusqu'à aujourd'hui...
- C'est tout? Je rêverai de voyager moi! intervint Hao, le regard rêveur.
- Peut-être pourra-t-elle t'emmener avec toi la prochaine fois, ne sois donc pas si impatient!

Meian ne répondit pas. Ne fit que sourire. Hao sembla le remarquer mais se tut.

- Tu as du rencontrer des gens extraordinaires! s'extasia Dasia en frappant des mains.
- Oui. Oui, c'est vrai.
- Maman, il est tard tu sais, et si on allait tous dormir? Meian doit être fatiguée. Vous...vous parlerez demain!
- Tu as raison mon petit. Meian, tu sais où est ta chambre, elle n'a pas changé d'un pouce! Passez une bonne nuit mes enfants, passez une bonne nuit...

Elle les embrassa tous deux tendrement et repartit dans la cuisine en chuchotant joyeusement. Meian et Hao montèrent dans leurs chambres respectives en silence, refermant leur porte derrière eux, sans échanger un mot. Hao se laissa tomber sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller, tandis que Meian resta immobile devant la porte. Elle n'aurait pas dû suivre Hao, elle n'aurait pas du revenir ici. Dasia ne pourrait supporter un nouveau départ de sa part et elle ne pouvait se résoudre à rester ici. Elle avait quelque chose à faire, une mission à accomplir, bien qu'elle ne sache pas encore laquelle.
Elle se décida à s'assoir sur son lit, tournée vers la fenêtre dévoilant un ciel noir pailleté d'étoiles qui semblait l’appeler. Soudain, on frappa à la porte. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Hao se tenait sur le seuil, le visage aussi triste qu'une nuit sans Lune. Il vint s'asseoir aux côtés de Meian et ne bougea plus.

- Je sais que tu dois repartir. Je sais que tu ne peux pas rester. Mais...je...emmène-moi avec toi Meian, je t'en supplie!

Ses mains agrippèrent à ses épaules, ses yeux embués de larmes se tournèrent vers elle.

- Je ne veux pas rester ici ma vie entière, je veux voyager, je veux faire quelque chose de ma vie tu comprends? Je veux être aventurier ou marin, je veux être quelqu'un! Je veux être avec toi!

Sa voix se brisa et il éclata en sanglots. Meian le prit dans les bras et posa sa tête contre la sienne.

- Tu n'as besoin de rien d'autre pour être quelqu'un. Tu es Hao, fils de Dasia et Khuin. Tu es quelqu'un, et tu le seras toujours.
- Alors emmènes-moi avec toi, nous pourrions découvrir ensemble les secrets du monde, tu ne crois pas?

Meian ferma les yeux, son silence en guise de réponse. Hao se redressa et l'observa intensément.

- Pourquoi as-tu toujours voulu rester seule?
- Tu sais que je n'ai pas de réponse à cette question. Mais cette fois-ci, je ne peux te prendre avec moi. C'est quelque chose que je dois accomplir seule.
- Accomplir...mais pourquoi? Qui te l'as demandé? Tu n'es pas obligée de...
- Non, je suis libre de le faire. Je l'ai décidé. Je reviendrai Hao, je te le promets. Et quand le temps sera venu, je t'emmènerai avec moi.





Edit Yuke: survie juin ok.
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Message par Maia 31/10/2011, 18:24

La lumière naissante du ciel dessinait une faible auréole autour de la fenêtre, que les rideaux de velours épais masquaient. Meian était réveillée depuis plus d’une heure déjà, debout contre le mur du fond, elle observait Hao, étendu sur le lit, encore habillé et recroquevillé sur lui-même. La veille au soir, il s’était endormi sur ses genoux, comme il avait pu le faire des années auparavant. Sa poitrine se soulevant lentement, et de là où elle était, elle pouvait entendre son souffle régulier et apaisé. Elle sourit. Lança un regard vers la fenêtre. Il était l’heure.
Elle ouvrit la porte et disparut de la pièce. Dasia dormait encore, la porte de sa chambre soigneusement fermée. La maison était parfaitement silencieuse et plongée dans une semi-obscurité reposante. Meian farfouilla dans sa besace et en sortit un bout de parchemin plié en deux, sur lequel elle avait pris soin d’étaler en quelques lignes ce qu’elle avait sur le cœur. Après un dernier regard autour d’elle, elle sortit de la maison.
L’herbe du jardin, encore humide de rosée, chatouilla ses chevilles découvertes. Une légère bise vint danser dans ses cheveux et caresser sa peau. Meian inspira une grande bouffée d’air frais et se mit en route, sans plus jeter un regard en arrière.

Ba Sing Se était encore déserte à cette heure-ci. Quelques fois, des volets s’ouvraient ou des lumières s’allumaient, mais personne n’osait encore sortir dans la rue. Meian en profita pour observer la ville, son architecture, sa lumière, son odeur. Elle prit le temps d’écouter son silence, de s’en imprégner et l’apprécier. C’était la première fois qu’elle la trouvait si calme. Si paisible. Qu’elle pouvait s’y promener sans se soucier des autres, des gardes, de ceux qui pourraient la reconnaitre ou non. Elle pouvait arpenter les rues comme elle le voulait, mais n’en fit rien. Elle se contenta de traverser la ville, ses grandes rues pavées qui, peu à peu, s’emplissaient déjà de marchands installant leurs étals. Le soleil, moins timide, étendait ses rayons sur toute une partie de la ville, et le chant des oiseaux se faisait entendre parmi les arbres feuillus.
Meian mis plusieurs heures à traverser la ville. Lorsqu’elle la quitta, il était déjà plus de midi et son ventre criait famine. Elle s’installa dans un coin à l’abri d’un arbre, que les touffes de feuilles la protégeait du soleil ardent. Elle sortit de sa besace un fruit dans lequel elle croqua avec appétit, tout en laissant son corps s’étendre contre l’herbe tiède. Elle resta ainsi près de dix minutes, profitant de l’air chaud et doux et du calme de l’extérieur.

- Excusez-moi…

Meian se releva lentement, resserrant instinctivement son emprise sur sa besace. Un homme se tenait devant elle, d’une trentaine d’année. Une barbe de quelques jours s’étendait de son cou jusqu’aux joues. Des cheveux en pagaille, mis longs et d'un noir de jais parait sa tête longue et fine, percée de deux yeux sombres en amande, soulignés par d’épais sourcils. Légèrement courbé en avant, il semblait fatigué. Il posa son sac à dos, presque aussi gros que lui, à terre et inspira avec difficulté.

- Auriez-vous une carte ? Je…Je crois que je suis perdu.
- Oh, oui, bien sur.

Meian sortit un morceau de parchemin vieilli de sa besace qu’elle déplia avec soin. La surface du sekai, dessiné grossièrement à la craie brune, s’offrit à eux. Les montagnes, les fleuves, les prairies, les déserts, les océans. Meian eut soudain l’impression de sombrer dans un gouffre sans fond. Elle n’était rien. Une poussière parmi l’infini des terres et des mers.
L’inconnu ne sembla pas remarquer son malaise et posa un doigt sale et abimé sur les Hauts Plateaux de Shendu, la chaine de montagne au nord, bordant le Temple Boréal d'Eol Forna.

- C’est là. C’est là que je dois me rendre.





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Dernière édition par Maia le 18/5/2012, 23:24, édité 1 fois
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Message par Maia 30/11/2011, 01:04

Meian, qui n'avait jusque là encore aucune idée précise de l'endroit où elle devait se rendre, venait de prendre sa décision. Elle était déjà allée à cet endroit durant son apprentissage, alors qu'elle n'avait encore que quatorze ans, avec l'un de ses plus grands amis. Elle y avait visité le Temple, et sa magie avait laissé en elle une trace indélébile, qui la fit frissonner de plaisir. Oui, c'est là qu'il irait. Elle explorerait d'abord les montagnes, qu'elle n'avait à l'époque que traversé, puis elle retournerait au Temple. Les vieux moins étaient-ils toujours là-bas? Avaient-ils changé eux aussi? Meian savait que non. Elle savait que, quoi qu'il arrive, ils resteraient toujours fidèles à eux-mêmes. Elle sourit à cette pensée, observant le lointain avec envie. L'inconnu toussota maladroitement et tira Meian de sa rêverie.

- Merci bien à vous. Faîtes attention sur les routes, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer! Au revoir.

Meian hésita, puis répondit par un sourire. Alors que l'homme aux allures de pèlerin commençait à s'éloigner, elle s'empara de sa besace et courut le rejoindre. Étrangement, il ne sembla pas surpris le moins du monde. De fines rides vinrent s'installer au coin de ses yeux lorsqu'il sourit, sans s'arrêter ni la regarder.

- Je...je voyage moi aussi, indiqua t-elle. J'ignorai encore où aller mais maintenant que vous le dîtes...
- Vous venez avec moi? dit-il en tournant son visage souriant et étrangement rajeuni vers elle.
- Je vous promets que je ferai attention, que je ne vous gênerai pas et que...
- J'aime voyager en charmante compagnie. Vous m'avez l'air de vous y connaître, je vous fais confiance. Connaissez-vous la route?
- Et bien, je l'ai empruntée il y a quelques années, avec...des amis. Nous nous sommes rendus au Temple de l'air Boréal.
- Ah..., souffla t-il avec rêverie, sans quitter son sourire ravi qui illuminait son visage.
- Et vous, qu'avez-vous vu? Vous m'avez l'air d'une personne qui a tout vu, avoua-t-elle en croisant les mains derrière son dos.
- Je risque de vous décevoir dans ce cas. Je suis loin d'avoir tout vu, et je ne le souhaite pas. La vie d'un homme qui a déjà tout vu est bien terne. Je ne souhaite pas tout découvrir vous savez, juste voir ce qu'il y a voir au gré de mes voyages.

Meian se sentit soudain légère. Non pas parce qu'elle était heureuse, mais parce que son corps semblait ne plus peser. Comme si son esprit s'était momentanément figé, anesthésié par les sages parole de cet inconnu. Il lui faisait penser à Shin. Un grand homme, elle n'en doutait plus.
Visiblement conscient de l'état second de sa compagne, l'homme aux cheveux hirsutes se tut, et ils continuèrent leur chemin sans plus échanger la moindre parole. Il n'y a avait aucun malaise, aucune gêne, juste du silence. Un silence rassasiant, léger, essentiel. Elle savait que cet homme était de ceux qui parlaient peu mais bien, qui savaient quoi dire au bon moment, ou quand se taire. Elle savait que parler était une perte d'énergie inutile dans certains conditions, et enlevèrent tout le charme de leur marche sereine et aérienne. Les heures défilèrent sans qu'ils aient besoin de s'arrêter. Si l'homme devait être habitué aux longues marches, Meian avait appris pendant plusieurs années à canaliser son souffle, à marcher de façon à ce qu'aucun pas ne soit de trop, ne la prive inutilement de son énergie. Elle avait appris à puiser ce dont elle avait besoin autour d'elle. Lorsqu'une côté s'imposait , elle avait pris l'habitude de regarder au bout, au sommet, sans oublier d'écouter, d'être attentive à ce qui se passait aux environs. Son regard se posait sur le lointain avec sérénité et non avec concentration. Les sons, les paysages, les sensations ne s'en trouvaient que plus intenses, la chaleur moins fatigante. Ainsi, ils parcoururent à deux seuls, en l'espace d'une demi journée, une quarantaine de kilomètres. Le ciel estival se teintait alors de couleurs rosées, épurées.
Ils parvinrent à un petit village qui se découpait sur les quelques montagnes arrondies des Plaines de Ba Sing Se. Ils entrèrent dans l'auberge de la Griffe Dorée d'où s'échappaient quelques clameurs enthousiastes. On vint leur apporter leur dîner qu'ils engouffrèrent avec ardeur. La marche creuse. Meian prit soin de regarder l'homme, assis en face de lui, et fut encore ébahie devant la ressemblance avec son maître. Ses mouvements n'étaient pas aussi fluides que ceux de Shin, il ne se mouvait pas non plus avec autant d'aisance, comme s'il effleurait à peine le sol. Mais ses mains, ses pieds, son regard, trouvaient toujours sa cible avec grâce. Ainsi, chacun de ses mouvements semblait juste, vivant. Il remarqua l'attention qu'elle lui portait et se laissa glisser sur le dos de sa chaise, l'observant à son tour. Le gris métallique de ses yeux n'était pas froid, il n'exprimait d'ailleurs aucune émotion en particulier, mais se posait sur chaque chose comme s'il la connaissait déjà.

- J'ignorais que vous étiez aussi endurante, déclara-t-il avec un nouveau sourire qui étira ses yeux.
- J'ai appris à l'être.
- Vous étiez à bonne école.
- Vous ne pouvez pas savoir. Depuis combien de temps voyagez-vous ainsi?
- Depuis toujours.

Meian posa son menton au creux de ses mains, sans répondre.

- Voyagez-vous toujours seul?
- Quand je voyage, je ne suis jamais seul. Le monde est avec moi, et je l'accueille à bras ouverts!

Là, il partit dans un éclat de rire sincère et plein de vie, qui creusèrent des fossettes au creux de ses joues. Il parut encore plus jeune que lorsqu'il souriait. Meian sourit à son tour, et soupira. Non de lassitude, de désespoir ou de fatigue. Elle expira tout simplement l'air qu'elle avait en elle, pour retrouver une respiration tout à fait détendue.

- Nous ferions mieux de nous coucher maintenant, il est tard. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, n'est-ce pas?

Sur ce, il se leva et se dirigea vers le comptoir où il s'adressa à la tavernière, à laquelle il demanda deux chambres.

- Je suis désolé Monsieur, il ne nous reste plus qu'une chambre. Vous êtes accompagné?
- Oui, cette jeune femme.
- Nous pouvons vous fournir plusieurs couvertures et plus pour vous faire un matelas.

Il ne répondit pas et attendit un signe d'approbation de la part de Meian, qui hocha lentement la tête. La tavernière leur donna une clé rouillée et leur indiqua une chambre au premier étage, porte au fond à droite. Elle viendrait ensuite leur déposer leur linge. Ils grimpèrent les escaliers grinçants et entrèrent dans la petite chambre. Y siégeaient un seul lit, une armoire aux portes usées qui ne se refermaient pas complètement, un tapis aux couleurs usées, une commode et une chaise et d'une porte menant probablement sur une salle d'eau. La fenêtre, sur le mur de droite, donnait sur les montagnes et le soleil qui venait de disparaitre complètement derrière elles. Avant même qu'ils ne s'installent, la tavernière entra sans frapper et leur fournit un matelas fin de quelques centimètres, enroulé autour de deux couvertures et d'un coussin informe, avant de sortir comme elle était venue.

- Je dormirai par terre, ça ne me dérange pas.
- Il ne serait pas correct de ma part de vous laisser faire. Prenez le lit, et reposez-vous, vous en avez besoin.

Il avait surement raison, comme si le fait de le dire venait de lui rendre compte de son corps courbaturé et du besoin de dormir qui se lisait sur son visage. Elle n'était pas épuisée, il lui en fallait plus. Elle avait juste le sentiment agréable de quelqu'un dont l'esprit semble soudain vaporeux, jusqu'à s'éteindre lentement. Meian s'allongea lentement et fixa un moment le ciel assombri par la fenêtre, avant de se laisser tranquillement emporter par le sommeil.
L'inconnu, pendant ce temps, installait son lit de fortune puis se posa contre le rebord de la fenêtre. Il observa un long moment la jeune fille, que le visage pâle sous la lumière nébuleuse de la nuit fit sourire. Et, dans un coup de vent, il disparut.

~~~

Le lendemain matin, à l'aube, Meian ouvrit les yeux. Après un bâillement étouffé, elle sortit du lit et ne vit pas la couchette de son compagnon. Sans s'inquiéter outre mesure, elle passa par la salle de bain où elle se plongea entièrement dans la baignoire d'eau chaude d'où s'échappaient des nuages de vapeur, puis troqua son ensemble pourpre pour une tenue d'un bleu pâle, que sa peau bronzée accentuait. Elle revêtit d'abord un large pantalon serré au niveau des chevilles par des élastiques épais et blancs, puis d'une tunique aux manches longues et pendantes et au tissu orné de symboles discrets de couleur grise. Elle se chaussa de ses ballerines noires habituelles et remonta ses longs cheveux noirs en un chignon haut sur son crâne.
Elle prit toutes ses affaires et descendit au rez-de-chaussée, plongé dans un silence uniquement rompu par le chat des oiseaux à l'extérieur. Elle ne vit personne. Elle sortit d'auberge en silence et vit son ami, accroupi, dos contre le mur, un livre dans les mains. Lorsqu'il la vit arriver, il se redressa et sourit.

- Vous êtes bien matinale! Je n'ai pas voulu vous réveiller. Après-tout, nous ne sommes pas pressés.
- Pour l'auberge...
- Tout est réglé, ne vous embêtez pas avec ça.

Il ne lui laissa même pas le temps de répondre et commença sa course. Ses cheveux étaient encore humides, et il avait lui aussi changé de vêtements, troquant son ancien ensemble brun pour un sable, à la tunique boutonnée aux manches relevées et au pantalon bouffant. Meian le suivit sans un mot, se plaça à sa hauteur.

- C'est assez étrange mais...nous ne nous sommes pas présentés. Je...Mon nom est Meian, Meian Kôga.

L'homme s'arrêta et tourna un visage souriant à Meian.

- Je m'appelle Saito Neji. Je suis heureux de te connaître Meian.

Le tutoiement se fit naturel, spontané. Il lui tendit une main, que Meian serra avec chaleur.




Edit Yuke: survie novembre validée
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Message par Maia 20/5/2012, 23:23

Au matin du quatrième jour de marche, ils arrivèrent à Peijing, la ville portuaire à la source de la Rivière Blanche comme on l’appelait couramment. La ville parut tout de suite aussi animée que Ba Sing Se, même sur une surface bien moindre. Meian et Saito se firent happés par la foule et le brouhaha. On écrasa leurs pieds, tira sur leurs vêtements, frappa malencontreusement leur visage. Meian, qui avait pourtant le don de se faufiler où elle le voulait, ne parvint pas à grand chose dans la masse d'habitants du port. La chaleur estivale n'en fut que plus insupportable, mêlée à l'odeur lointaine et âpre de la mer. Même Saito avait du mal à se diriger dans le flot de gens affairés qui traversaient la ville. Alors que Meian perdit l'équilibre et se fit entrainer loin sur le côté, il attrapa sa manche et la tira vers lui.

- Il faut vraiment qu'on atteigne le port maintenant.

Meian ne l'entendit même pas mais se laissa entrainer, trébuchant à plusieurs reprises. Elle en profita pour observer Saito, devant elle. S'il semblait avoir du mal à trouver un chemin parmi la foule, il n'en semblait pas moins parfaitement stable, et ses pas, même irréguliers, s'ancraient solidement dans le sol. Ses jambes se pliaient légèrement de manière à garder en permanence un équilibre. Meian cligna des yeux. Elle connaissait tout cela. Mais...ce n'était pas possible. Saito n'était qu'un simple voyageur expérimenté. Son rire se perdit dans le tumulte de la ville.
Après une dizaine de minutes de marche fatigante et effrénée, durant lesquelles Meian retrouva sa stabilité, la foule s'éparpilla enfin et dégagea un passage vers le port. De longs pontons de bois s'avançaient sur la mer, où étaient amarrés plusieurs bateaux, de taille et de prestance différentes, allant de simples barques à de robustes navires. Là aussi, Les habitations qui longeaient le port était le plus souvent des auberges, des tavernes, où se reposaient et mangeaient les marins avant de reprendre la mer. Un brouhaha incompréhensible s'échappait des fenêtres, rires mêlés aux disputes ou aux éclats de verre.

- As-tu déjà voyagé en bateau? demanda Meian en observant les différents navires avec émerveillement.
- Oui, plusieurs fois. Notre trajet ne durera pas plus de deux jours, mais nous ferions mieux d'embarquer tout de suite.

En effet, un homme, sur l'un des pontons de bois sale et puant, appelait aux voyageurs en direction des Hauts Plateaux, tandis que d'autres hurlaient le nom de Nimong ou encore de la couronne arctique. Les deux voyageurs coururent vers le premier marin, payèrent leur voyage de quelques pièces de bronze et embarquèrent sur un bateau de taille moyenne, à la coque noire et craquelée par endroit, où se dessinaient des lettres à moitié effacées : Bao Tao.
On leur indiqua qu'ils longeraient la Rivière Blanche à travers les montagnes pendant deux jours, si tout se passait bien. Le temps était beau fixe, le soleil matinal brûlait déjà le sekai de ses rayons et les nuages était absents du ciel. Saito et Meian s'installèrent sur les bancs près du bastingage. La jeune Marcheuse préféra rester debout, accoudée au parapet, et observait le bateau quitter le large. Il fila sur l'eau que broyait son hélice et les remous du sillage atteignirent la berge. Meian les suivit du regard, perdue dans ses pensées. Elle pensait à Shin. Que faisait-il aujourd'hui? Pensait-il déjà au prochain élève qu'il prendrait sous son aile? L'avait-il déjà oubliée? le reverrait-elle bientôt? Meian soupira. Elle savait que son entrainement touchait à sa fin, qu'elle serait bientôt une véritable Marcheuse, et que le voyage qu'elle était en train d'accomplir serait son ultime mission en tant qu'élève. Pourtant...elle n'en avait pas envie. Le futur sans maître pour la guider lui faisait peur. La terrorisait. Elle n'était pas prête. L'estomac noué, elle inspira profondément et ferma les yeux. Son esprit s'éloigna peu à peu, bercé par la mélodie des vagues et des oiseaux marins qui virevoltaient au dessus du bateau. Elle se revit encore enfant, seule, abandonnée de tous, avec pour seule amie la ville et ses nombreuses cachettes. Des visages lui vinrent en mémoire, des cris, des bruits de pas. Un frisson parcourut son corps et elle ouvrit de nouveau les yeux. Lorsqu'elle tourna la tête, le regard sombre de Saitô la fit sursauter. Elle eut, l'instant de quelques secondes, l'impression qu'il ne l'avait pas quitté des yeux, comme s'il tentait de lire de transpercer son âme. Là encore, le visage de Shin lui apparut à l'esprit. Saitô sembla gêné et s'excusa d'un sourire avant de s'éloigner, laissant Meian seule.




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Message par Maia 20/5/2012, 23:35

La nuit tomba très vite dès lors qu'ils pénétrèrent au cœur des montagnes. Les pics acérés des Hauts Plateaux de Shendu semblaient vouloir s'élever jusqu'à la Lune, qui inondaient leurs pics acérés d'un éclat mystérieux. L'air se faisait plus frais, le silence plus complet. Seul le clapotis de l'eau et le chant d'oiseaux nocturnes rompaient le silence. Meian, emmitouflée dans une long châle, vint s'installer auprès de son ami, assis contre la balustrade, les yeux clos mais l'esprit éveillé. En silence, elle s'installa en face de lui en position de méditation.

- Pourquoi aller dans les montagnes? dit-elle à voix basse.

Sans ouvrir les yeux, Saitô lui offrit un sourire.

- Pour y trouver la paix. N'est-ce pas pour cette raison que tu t'y rends?
- Peut-être. J'ai quelque chose à faire là-bas.

Un long silence suivit ces paroles. La jeune Marcheuse prit une profonde inspiration avant de murmurer ces quelques mots :

- Qui es-tu réellement?

Saitô ouvrit lentement les yeux et les plongea dans ceux de Meian.

- Un homme qui découvre sa voie, comme tout homme sur cette terre.
- Tu es différent. Je...je le sais.
- Ne sommes-nous tous pas différents?

Meian sentit son visage se crisper. Elle n'arrivait pas à lui faire dire ce qu'elle redoutait. C'était si improbable...son esprit ne serait pas en paix tant qu'elle ne saurait pas la vérité.

- Tu me rappelles quelqu'un que je connais très bien, déclara-t-elle dans un murmura, se penchant légèrement en avant. Je ne peux l'expliquer.
- J'ignore de qui tu parles, mais ce doit être quelqu'un d'important pour toi, et je suis honoré que mon humble personne puisse te renvoyer son image.

Meian le scruta pendant un long moment, attendant un quelconque geste qui le trahirait. Mais Saitô se tenait là, devant elle, immobile et souriant. La jeune Marcheuse poussa un soupir et s'éloigna.

Le lendemain, ils ne s'adressèrent pas la parole. Aucune rancœur, aucune colère, juste un sentiment d'incompréhension qui s'emparait de la jeune femme. Le ciel était toujours aussi beau, et les montagnes tranchantes formaient deux grandes murailles infranchissables de chaque côté de la rivière. Ils virent des bergers par moments, des villages par d'autres, au pied des Hauts Plateaux. Les enfants couraient le long de la rivière en les acclamant, et certains même leur envoyaient des cailloux, au plus grand déplaisir du marin, qui brandissait le poing.
L'esprit de Meian s'égarait, suivait les chemins sinueux qu'elle entrevoyait par endroits, et rêvait aux instants passés, trois ans auparavant, dans ces mêmes montagnes. C'est là qu'elle y avait côtoyé pour la première fois d'autres marcheurs, des apprentis tout comme elle, qu'elle y avait appris les principes fondamentaux de la guilde et que, pour la première fois de sa vie, elle y avait trouvé la paix.
Sans même sans qu'elle s'en rende compte, le bateau accosta près d'un village aux maisons de pierre. Saitô, qui venait de la rejoindre, sacs sur le dos, la suivit à travers du village. Les enfants vinrent à leur rencontre en riant, s’accrochant parfois à leurs vêtements pour les inviter chez eux. La nuit commençait à tomber lorsqu'ils entrèrent dans une auberge calme et propre. Quelques marins venaient là se rassasier ou passer la nuit avant de reprendre les flots. Ils se trouvèrent une place et dévorèrent leur repas en silence. Saitô semblait ne pas vouloir en dire plus sur lui, et Meian ne daigna pas revenir sur le sujet, trop occupée à revivre son passé. Ils louèrent deux chambres séparées et la jeune marcheuse trouva vite le sommeil, bercée par l'harmonie de l'endroit.



Alors que le soleil n'était pas encore levé, Saitô était déjà haut dans les montagnes. Sa silhouette sombre se découpait sur la pierre. Il grimpait à la vitesse de la lumière, évoluant avec la vivacité et l'agilité d'un félin. Lorsqu'il atteignit une plate forme assez large pour le supporter, il se retourna vers le village en contre-bas. Son visage était emprunt d'une émotion nouvelle.

- A très bientôt jeune Meian
.
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