[Ba Sing Se] Lei Bon, l'abrupt et LI Tuan

L'homme s'adossa à la paroi de la pagode, vérifia l'étui de cuir long d'environ une demi-toise qu'il portait dans ses mains, puis regarda derrière lui. Les gardes avançaient sur les toits dans sa direction, ils ne tarderaient pas à le débusquer. Il reprit son souffle en écartant quelque peu son turban ocré, révélant une peau hâlée et une barbe naissante... Avant de le remettre en place, ne laissant entrevoir que ses yeux d'un noir absolu. Il s'élança sur le faîte de la maison jouxtant la pagode, déclenchant une série de cris derrière lui:

- Là-bas!
- Attrapez-le!!

En se rétablissant, il roula adroitement sur les tuiles puis poursuivit sa course en direction de l'est. Une pluie de projectiles et de fouets de métal s'abattait derrière lui, le loupant parfois de peu. Le fuyard bifurqua à gauche et s'élança dans le vide, avant de s'accrocher à du linge. Il glissa sur plusieurs mètres avant que l'étoffe ne se déchire, et le laisse choir sur un balcon. Entrainé par la vitesse, il défonça le paravent. Les occupants de la maisonnée, en plein repas, hurlèrent de surprise. Mais l'homme au turban s'éclipsa par l'autre balcon aussi vite qu'il était entré. A la sortie cependant, un bloc de terre compacté le frappa sur le flanc avec violence. Il dégringola dans un étal, provoquant les huées de la vendeuse et des quelques passants. La toile ralentit sa chute, lui permettant de se relever juste avant l'arrivée du garde qui avait lancé l'attaque. Ce dernier dégaina un sabre:

- Halte là!

Le détenteur du parchemin propulsa son bras le long de la lame, et effectua un mouvement étrange qui fit non seulement lâcher l'arme à son poursuivant, mais lui causa une si vive douleur qu'elle le fit s'agenouiller, sa main valide sur son poignet blessé, une expression torturée au visage. Les succession de cris avait amené la garde jusqu'ici. Ils apparurent sur les toitures alentours, et bondirent dans la rue. Encerclé, l'homme agit en désespoir de cause: il se précipita sur une jeune garçon témoin de la scène, et lui plaça le sabre sous la gorge. Aussitôt, les gardes hésitèrent, consultant leur meneur du regard. Pendant ce temps, le fuyard s'adressa à son otage avec un accent surprenant:

- Je ne te veux pas de mal. Laisse-toi faire et je te récompenserai une fois que je serai tiré d'affaire.

Le chef des gardes s'avança; c'était une femme au regard vert et dur, à l'allure noble. Elle rangea son arme de grande facture en signe d'apaisement avant de prononcer:

- Arrêtez tout ceci avant qu'il ne soit trop tard. Rendez vous, ainsi que ce que vous avez volé dans l'enceinte de la vieille Sing Se, et vous aurez un jugement digne de ce nom.

L'homme resserra son étreinte sur son frêle prisonnier, ainsi que sur le rouleau de cuir qu'il tenait fermement. C'est alors qu'une voix s'éleva parmi la foule qui commençait déjà à s'amasser autour de la scène.

- Poussez-vous! Dégagez!!

Un jeune vêtu aux couleurs d'une maison noble se fraya un chemin, bousculant même les gardes sur son passage. Il s'adressa à la capitaine de la garde sans même la saluer:

- Cet homme a volé le bien que j'apportais à mon maître! Et vous lui promettez un jugement équitable? J'exige qu'il soit conduit à son domaine sur le champ, pour que mon maître décide de son sort!

La femme le dévisagea sans se laisser nullement influencer par la menace sous-entendue. Puis, brusquement, ses paupières se plissèrent, comme si elle remarquait quelque chose sur le bras du jeune homme. Sa manche avait été déchirée, et laissait entrevoir un tatouage émeraude. Les deux interlocuteurs se regardèrent dans les yeux un instant, comme si le temps s'était arrêté... avant que le combat n'éclate. Le jeune homme balaya les deux gardes derrière lui, et fit jaillir de ses manches 2 lames courtes. Tous les gardes se jetèrent sur lui comme un seul homme. Dans la confusion générale, le possesseur de l'étui s'enfuit avec son otage...

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Attention: pâté explicatif. (je suis champion des pâtés involontaires, faut le savoir T_T)

Spoiler:

Auteur: Wù

Chiaraa, plus connu dans la ville sous le nom d’Edain, se promenait tranquillement dans la ville en quête d’un travail ou d’une somme d’argent. Chiaraa habitait la ville depuis peu et n’était pas encore tout à fait habituée à la vie courante de la grande cité.
Cependant, la jeune femme était très heureuse de vivre ici, et pour rien au monde elle aurait pu échanger sa place, enfin, c’est ce qu’elle croyait au début. Trouver un travail était très difficile pour elle puisque d’un côté elle se faisait passer pour un jeune homme, donc certains conditions de travail ne lui convenait pas, et d’un autre côté, pour un homme aussi gringalet qu’elle, il était difficile d’en trouver et hors de question de perdre sa couverture en exerçant un métier de femme. Chiaraa était en effet en plein dilemme mais ce n’était pas pour autant qu’elle se démontait aussi facilement !

Chiaraa était en train de se promenait toujours en quête quand elle entendit un raffût monstre dans son dos. Quand elle se retourna, ce qu’elle vit la pétrifia un peu sur plac,e puis elle fronça les sourcils. Un homme portant un turban courrait vers elle après avoir été encerclé par les forces de l’ordre. Mais que faisait-il ? mais… Et voilà, elle se retrouva prise au dépourvu. Elle cligna d’abord des yeux puis les écarquilla, essayant d’assimiler ce qui venait de se produire.

- Je ne te veux pas de mal. Laisse-toi faire et je te récompenserai une fois que je serai tiré d'affaire.
- Tu oses me dire ça alors que tu me tiens en otage, t’as un sacré culot toi ! Dit-elle en pure défense. Elle se contentait d’observer la scène, réfléchissant aux mots du jeune homme. Elle avait un grand besoin d’argent et si Ba Sing Se avait conduit cet inconnu vers elle, c’était pour une bonne raison non ? Elle inspira un coup et allait déclarer quelque chose quand la situation tourna au vinaigre. Il commença à se défendre tout en la maintenant contre lui, elle se finit par le suivre sans opposer de résistance. Elle voulait cette récompense finalement et elle espérait juste que ce n’était pas un piège. Elle tapa du pied pour faire jaillir des roches pointues devant elle pour empêcher les autres de la suivre.
Il manquait plus qu’à se libérer de l’étreinte de l’homme maintenant… Elle réfléchissait.

Ils poursuivaient toujours la route en direction de la sortie de la ville. Il fallait ouvrir une brèche dans la pierre pour pouvoir en sortir et ce n’est pas en la traînant qu’il facilitera les choses.

- Eh, tu peux me lâcher maintenant non ? Dit-elle en faisant un bref mouvement des mains et du pied gauche pour ouvrir la roche à leur passage en tant que preuve à ses paroles.
Ils sortirent de la ville en évitant tout ce qu’ils pouvaient, et finalement il lâcha prise. Elle referma la brèche avec toute la force qu’elle pouvait et se mit à courir à sa suite, en remettant bien sa capuche rabattue sur son visage. Tout en courant elle scrutait la silhouette de l’homme, sourcils froncés. Faisait-elle le bon choix ? De toute manière… Il état trop tard pour regretter et faire marche arrière, jamais ils voudront accueillir de nouveau une complice. Il valait mieux se faire tout simplement oublier pour mieux revenir plus tard, oui, c’était la meilleure chose à faire.
Elle sauta par dessus une roche qui sortait de la terre, l’air coupante et continua de le suivre, ré-engageant la conversation :

- Dis moi, qui es-tu et pourquoi tu voulais tellement cette chose ? Demanda-t-elle curieuse de nature. Ils s’éloignaient plutôt bien de Ba Sing Se.

L'homme au turban regarda machinalement l'étui qu'il tenait, comme pour vérifier qu'il était toujours fermé et en bon état. Bien que ce frêle maître de la Terre l'ait encore plus aidé qu'il ne l'escomptait... Il se méfiait. Les gens qui trainaient dans Ba Sing Se étaient des va-nu-pieds en recherche de fortune ou de gloire. Très peu d'entre eux avaient de l'honneur, et aucun de ceux qu'il avait rencontrés n'étaient digne de confiance. Surtout pas ceux qui lui avaient apporté leur "aide" spontanément. De plus, tout dans l'attitude ce jeune maître indiquait qu'il dissimulait des choses. Sa tenue était complexe, constituée de plusieurs étoffes qui cachaient bien son corps ou son attirail, et sa capuche qui lui dissimulait partiellement le visage. Sans oublier le timbre "forcé" de sa voix, qui laissait penser qu'il cherchait à gommer un aspect traître de sa véritable personne.
Mais les coutumes de son peuple le firent adoucir sa méfiance, et reconsidérer son jugement. Cet autochtone, si faux était-il, l'avait conduit hors de Ba Sing Se sans trop d'encombre. Il lui devait un geste de reconnaissance, afin d'être digne des siens.
Il abaissa la partie de son turban qui recouvrait son visage, laissant apparaître un peau foncée, tannée par le soleil, et des traits clairement étrangers à cette région. Il arborait une barbe naissante, qui ne cachait toutefois pas les symboles tatoués sur son menton, qui descendaient sur sa gorge. Son regard de jais rendaient ses pupilles indiscernables, renforçant l'intensité insondable de celui-ci. Ses traits étaient ceux d'un chasseur aguerri, probablement deux fois plus âgé que Chiaraa, ne laissant pas transparaître de sombres intentions. Il salua son "otage complice" avec respect, et répondit:

- Mon nom est Isthian. Cet étui à été volé dans un sanctuaire lointain par le garçon aux dagues. Je l'ai traqué pendant des semaines, et cela m'a valu de nombreux ennuis. J'ai enfin réussi à le lui reprendre, mais les gardes de la cité m'ont vu et pris pour le voleur. Et nous sommes loin d'être tirés d'affaire...
- Que veux-tu dire?
- Le garçon aux dagues n'est pas seul. Les siens doivent déjà être à nos trousses. Quant à la garde de la vieille Sing Se... Ils sont réputés pour ne laisser personne bafouer l'autorité du peuple de la Terre, quitte à lancer des mercenaires au loin...
- ...
- J'irai me cacher dans un campement des gens du voyage, qui séjournent non loin de la cité. Tu auras ta récompense là-bas: un des marchands me doit une faveur. Après cela, tu seras libre de reprendre ton chemin.

En signe d'acquiescement, Chiaraa hocha la tête. Alors qu'ils se hâtaient pour trouver le camp des gitans, il débouchèrent finalement sur une collinette qui surplombait un peu la route tracée par les innombrables allées et venues dans la cité-forteresse. Le soir tombait, et des torches s'allumaient un peu partout, tandis qu'un vent de mauvais temps se levait. En contrebas, à leur droite, s'étendait le campement, d'où montaient des éclats de voix et de chants. Plus loin, face à eux, les portes de la cité se fermaient avec la tombée de la nuit. Mais ce qui alerta les deux arrivants, c'étaient le ballet anormal parmi les gardes. Un détachement semblait se préparer à s'éloigner. Isthian prononça de sa voix calme et grave:

- Ils viennent me chercher. Nous devons atteindre le camp et nous déguiser au plus vite. Suis-moi, et n'utilise pas ta maîtrise. Les gens du voyage n'aiment pas beaucoup les maîtres...

Chiaraa se contenta de confirmer qu'elle avait compris. La situation ne se prêtait pas à des questions, mais il était surprenant de voir qu'un étranger comme lui semblait si familier avec les environs, les coutumes et la langue du peuple de la Terre. Son accent était prononcé, mais il parlait très bien. Ce n'était pas le genre de choses qu'on pouvait apprendre en seulement quelques semaines.
Elle lui emboita le pas alors qu'ils descendaient vers le camp en se pressant.

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Spoiler:

Auteur: Wù